« Mais cela vise à nous faire croire que la progression du Front national se réduirait à une question de communication ou de casting. Encore un bobard politicien ! »
« Car cette progression révèle avant tout un phénomène de société : l’entrée en dissidence du peuple français : une dissidence pour le moment électorale parce que les Français restent un peuple politique et policé. Mais si ce message politique ne devait pas être entendu, cette dissidence populaire pourrait, elle, finir par changer de nature. »
« C’est la peur ? Non, messieurs les oligarques, c’est la révolution qui s’annonce. »
L’oligarchie a peur : vive la peur !
Après les diatribes théâtrales du premier ministre contre le Front national avant le premier tour des élections départementales, voici que Nicolas Sarkozy a affirmé son intention, le 24 mars 2015, de lancer contre ce même parti une attaque, « brutale » et « frontale ».
La gauche battue réclame de son côté, avec le premier secrétaire du Parti socialiste, la mise en place d’un « désistement républicain » au second tour des élections départementales – ce qui veut dire en novlangue un soutien réciproque des partis institutionnels pour empêcher toute élection d’un candidat du Front national.
Le même jour, Pierre Gattaz, président du MEDEF, part aussi en guerre contre le programme économique du Front national qui nous ferait nous « recroqueviller sur nous-mêmes » : ce qui est non seulement un pléonasme, mais surtout un crime ès-mondialisation.
Enfin, le même jour aussi, Mgr Pontier, président de la Conférence des évêques de France, fustige opportunément « une renationalisation de la pensée caractérisée par la méfiance affichée à l’égard de l’autre » et enjoint aux chrétiens de se tenir éloignés de « toute tentation de repli sur soi ».
Bref, l’oligarchie nous apporte ainsi une nouvelle preuve de sa connivence totale dès lors que l’essentiel, et non plus l’accessoire politicien, est en cause. Et l’essentiel, c’est la poursuite de la progression et de l’implantation du Front national dans l’opinion.
Le seul ennemi de l’oligarchie
Car l’oligarchie n’a qu’un ennemi. Non pas l’islamisme, ni le terrorisme, ni le chômage, ni l’insécurité, ni le réchauffement climatique, ni même le terrible Poutine. Non, l’ennemi principal, le vrai, c’est le peuple français qui décide de s’écarter de plus en plus de la voie choisie pour lui par l’oligarchie.
Au plan politique, ce mouvement de coupure grandissante entre la France d’en bas et la France oligarchique se traduit dans la progression du vote pour le Front national.
Au plan culturel il se traduit dans la contestation croissante, par les intellectuels, des postulats sur lesquels repose le Système et dans la dénonciation du politiquement correct.
Au plan européen il se traduit par le refus populaire croissant de l’islamisation et de la politique économique conduite par l’Union européenne.
La peur comme système
L’oligarchie, qui fait profession de bannir la peur de l’autre dont seraient affligés, paraît-il, ces cochons de Français autochtones (*), en réalité est la seule à avoir aujourd’hui vraiment peur. La peur change de camp, ce qui affole nos maîtres.
Voilà plus de 30 ans, en effet, que l’oligarchie occidentale règne sans opposition grâce au savant mélange de séduction et de peur qu’elle inspire :
- la séduction d’une consommation facile grâce à la domination du marché et à l’ouverture des frontières ; la séduction médiatique pour nous faire croire que nous sommes devenus des personnages de téléfilms américains qui vont bientôt bénéficier du happy end de rigueur ; la séduction d’une « libération » de l’homme de toutes les normes et disciplines morales et sociales ;
- mais aussi la peur de perdre son emploi qui réduit les salariés au silence, la peur de voir fondre ses économies, la peur de l’insécurité, la peur de l’islamisme comme hier du communisme ou du fascisme ; une peur subtilement entretenue par le Système qui ne manque aucune occasion de brandir en outre « les heures sombres de notre histoire » pour réduire au silence toute contestation.
Mais aujourd’hui ce subtil mélange de séduction et de peur ne fonctionne plus.
Le Système séduit de moins en moins
Car la séduction publicitaire se heurte à la réalité de la paupérisation et du déclin de la classe moyenne européenne :
- comme les médias perdent en crédibilité depuis que le réel devient par trop différent de l’image lénifiante qu’on veut donner de lui ;
- comme les hommes « libérés », donc réduits à l’état d’atomes sociaux, se réveillent comme simples ressources humaines jetables, au service du Système ;
- comme le mythe de l’ouverture des frontières fait que les étrangers se trouvent de plus en plus nombreux à être « chez nous, chez eux ».
La séduction tourne donc partout au cauchemar européen.
La grande peur des bien-pensants.
Surtout, à rebours de ce que prétend chaque jour l’oligarchie, les Français ont de moins en moins peur.
De moins en moins peur de dire tout haut ce qu’ils pensent tout bas comme le montrent les réponses aux sondages d’opinion ou le succès du livre d’Eric Zemmour, Le Suicide français. De moins en moins de respect pour le politiquement correct aussi. De moins en moins peur de descendre dans la rue pour défendre la famille. De moins en moins peur de douter des bienfaits de l’immigration « chance pour la France ». Et de moins en moins peur de voter pour le Front national.
Les sondages montrent ainsi qu’une majorité de nos concitoyens considèrent désormais que le Front national est un parti comme les autres, sinon mieux que les autres, et qu’il n’y a donc aucune raison de l’ostraciser. Voilà ce qui fait vraiment peur à l’oligarchie !
C’est la peur ? Non, Sire, c’est la révolution qui vient.
Car aucune des mesures prises pour contrer le développement du Front national ne se révèle pour le moment efficace. Ni les manipulations, ni les menaces, ni l’invocation des mânes de Charlie, ni l’union nationale sortie de la naphtaline républicaine, ni la mise au pas d’Internet au prétexte de « lutter contre le terrorisme ». Et on peut penser que les nouvelles rodomontades de Nicolas Sarkozy auront un effet nul sinon répulsif, comme le personnage lui-même.
Les médias, toujours simplistes, nous vantent à longueur d’antenne la réussite de la stratégie de dédiabolisation de Marine Le Pen.
Mais cela vise à nous faire croire que la progression du Front national se réduirait à une question de communication ou de casting. Encore un bobard politicien !
Car cette progression révèle avant tout un phénomène de société : l’entrée en dissidence du peuple français : une dissidence pour le moment électorale parce que les Français restent un peuple politique et policé. Mais si ce message politique ne devait pas être entendu, cette dissidence populaire pourrait, elle, finir par changer de nature.
C’est la peur ? Non, messieurs les oligarques, c’est la révolution qui s’annonce.
Michel Geoffroy
26/03/2015
Note
(*) Ces « bons petits blonds » qui enquiquinaient tant le candidat UMP lors de la législative du Doubs.
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