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Télé black-blanc-beur : le FN doit se méfier des sirènes médiatiques ! [rediffusion]

Télé black-blanc-beur : le FN doit se méfier des sirènes médiatiques ! [rediffusion]

[colored_box bgColor=”#f7c101″ textColor=”#222222″]Période de vacances d’été 2017 – Pendant la période de vacances d’été, Polémia se met au repos du lundi 10 juillet au jeudi 31 août 2017. Voulant éviter à nos lecteurs tout assoupissement pendant ladite période, notre équipe a planifié un calendrier de mises en ligne d’articles déjà diffusés au cours des mois passés mais dont l’intérêt est toujours d’actualité et qui auraient pu échapper à certains d’entre eux…[/colored_box]

Entretien de Jean-Yves Le Gallou, ancien député européen, président de Polémia, essayiste, paru sur Boulevard Voltaire à propos du lancement d’une web-télévision “black-blanc-beur” par le collectif Banlieues patriotes.


Vous avez critiqué l’initiative de Banlieues patriotes, qui a lancé une web télé black-blanc-beur et invité Camel Bechikh pour son émission inaugurale. Pourquoi ?

Parce que je ne crois pas que la vocation du FN – dernier espoir électoral des Francais de souche – soit de promouvoir une France black-blanc-beur, slogan de SOS Racisme dans les années 1980… D’autant que Camel Bechikh se voit reprocher par sa propre organisation – Fils de France – sa complaisance et ses liens avec l’UOIF, émanation des Frères musulmans.

Mais il est bien normal que le FN cherche à élargir son électorat ?

Certes, mais nul besoin, pour cela, de faire le grand écart à la mode UMP ou LR. Au demeurant, la première démarche pour élargir son électorat, c’est de mobiliser les abstentionnistes de son camp. C’est ce qu’avait recommandé le think tank Terra Nova à Hollande et aux candidats socialistes en 2012. Ils avaient, alors, fait le porte-à-porte dans les quartiers immigrés. Avec succès.

Est-ce à dire que le vote des banlieues est définitivement perdu pour le FN ?

Assurément non : il y a des réserves d’électorat démoralisé dans les quartiers pavillonnaires encore européens. Il faut aller les voir. Rue par rue et maison par maison. Et les convaincre. Il y aussi toute la « France périphérique », celle qui se révolte contre l’implantation de clandestins venus de Calais. En voilà, des champs électoraux à labourer avec des militants convaincus et formés !

Cela suppose un travail militant plus ingrat, c’est sûr, que de faire le beau dans les médias. Mais le plus grand risque aujourd’hui pour le FN, ce serait d’apparaître comme un parti comme les autres. D’autant que la « normalisation » n’empêchera pas les campagnes de « diabolisation » là où il y aura des deuxièmes tours.

Le FN doit-il renoncer à tout espoir de vote immigré ?

Ce n’est pas sa vocation première ! Et les études politiques sont implacables. Selon l’IFOP et Jérôme Fourquet : « Karim vote à gauche et son voisin vote FN. »

C’est si radical que cela ?

A 95 %, c’est vrai. C’est de la statistique électorale.

Cela n’interdit pas les phénomènes individuels d’assimilation ni les distinctions subtiles. Je ne crois pas à un vote musulman pour le FN, qui n’a jamais existé. Pour une raison simple : l’islam est incompatible avec la culture, la civilisation, le mode de vie français.

Pour autant, il y des hommes et des femmes originaires d’Afrique du Nord qui ont choisi de devenir des patriotes français et des Européens de civilisation. Mais ils sont chrétiens et/ou ont rompu avec l’islam. Je pense à Malika Sorel, qui a claqué la porte du « Haut Conseil de l’intégration » ; à Jean Messiha, le porte-parole des Horaces ; ou à Karim Ouchikh, qui fait un travail remarquable avec le SIEL (Souveraineté, Identité Et Libertés) et la droite hors les murs.

Mais ceux-là n’attendent pas un discours complaisant avec l’islam. Ni la mise sur le même plan, au nom d’une illusoire laïcité, de l’islam d’un côté et du christianisme et des traditions européennes de l’autre.

Que doit faire le FN, selon vous ?

Se méfier des sirènes médiatiques : les médias, c’est la France des années 1968. Chercher à leur faire plaisir ou éviter de les heurter, c’est risquer d’être ringard, néo-ringard, en croyant être moderne. N’oublions pas que le grand mouvement social des années 2010, c’est la Manif pour tous contre la loi Taubira : l’arbre de vie, non la culture du bonzaï. La France réelle, ce n’est pas le plateau de BFM TV ni le quartier du Luxembourg.

Mais encore ?

Ecouter davantage les grands intellectuels. A quoi sert de nier le Grand Remplacement pensé par le grand écrivain Renaud Camus ? A quoi sert de ne pas reconnaître le bien-fondé des analyses d’Eric Zemmour ? A quoi sert d’affirmer, comme Valls et Juppé, que l’islam est compatible avec la République et la France. Dans son livre de confessions (Un Président ne devrait pas dire ça), Hollande dit tout bas ce que le FN officiel n’ose plus dire tout haut… J’ajoute que c’est aussi inélégant que contre-performant de hurler avec les loups contre Camus, Zemmour, Ménard ou Morano.

Voterez-vous toujours FN ?

Oui, en l’état, bien sûr. Le verre n’est pas seulement à moitié vide, il est aussi à moitié plein. Le FN, dans ses profondeurs, reste profondément identitaire. Et il continue de proposer de loin la moins mauvaise offre électorale sur l’identité et l’immigration. Cela étant, je suis un homme libre, je ne brigue rien, je peux donc dire tout haut ce que beaucoup pensent tout bas…

Jean-Yves Le Gallou
18/10/2016

Jean-Yves Le Gallou, ENA, inspecteur général de l’administration (ER), ancien député européen, est le président de Polémia. Essayiste il a publié de nombreux ouvrages dont La Tyrannie médiatique et Immigration : la catastrophe. Que faire ?  Jean-Yves Le Gallou présente chaque semaine, sur TV Libertés, i-média, émission d’analyse critique des médias. Source : Boulevard Voltaire

Correspondance Polémia – 18/10/2016

Image : Les premiers invités de l’émission « Mon Quartier la France »

Jean-Yves Le Gallou

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