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Immigration, mai 68… Le vrai bilan de Georges Pompidou

Immigration, mai 68… Le vrai bilan de Georges Pompidou

par | 31 mars 2024 | Politique

Immigration, mai 68… Le vrai bilan de Georges Pompidou

Il y a cinquante ans, le 2 avril 1974, le président Georges Pompidou mourait. C’est l’occasion d’une séquence nostalgie sur la France d’avant. France Télévisions vient de lui consacrer un beau reportage et l’ambitieux Davis Lisnard publie un livre sur Les leçons de Pompidou. Pour Polémia, Jean-Yves Le Gallou revient sur le bilan de la présidence de cette personnalité politique française majeure.

Pompidou, la France du mérite

De souche paysanne, fils et petit-fils d’instituteur, élève de l’ENS, menant une brillante carrière à Paris, Georges Pompidou, c’est la France du mérite. C’est aussi une France gauloise où « il faut cesser d’emmerder les Français ». C’est enfin une France industrieuse qui se développe lorsqu’il est premier ministre de 1962 à 1968 et qui se lance dans l’énergie nucléaire sous son septennat interrompu.

Georges Pompidou jouit aussi d’une réputation flatteuse à droite et dans les milieux conservateurs qui y voient le dernier président avant la descente sur le toboggan de la décadence où ses successeurs entrainent la France. Un livre a beaucoup contribué à cette image : Le nœud gordien. Un livre posthume publié quelques semaines après sa mort mais écrit immédiatement après mai 1968. Pompidou y dit d’une plume nerveuse ce qu’il faudrait faire… et qu’il se gardera bien d’entreprendre lorsqu’il gouvernera depuis l’Élysée !

Le bilan négatif de Pompidou sur l’immigration

Son bilan comme président mérite d’être revisité. C’est le Premier ministre qu’il choisit – Jacques Chaban-Delmas – qui ouvre la séquence progressiste de « la nouvelle société ».

C’est l’université et l’école qu’il laisse prendre la plus grande pente, faute d’affronter les vainqueurs de mai 1968.

C’est la réforme de la formation professionnelle qui offre une manne financière aux grands syndicats monopolistiques.

C’est l’immigration (de travail) qu’il encourage massivement à raison de 200 000 entrées par an pour « tenir les salaires ».

C’est la loi « antiraciste » et liberticide Pleven de 1972, première atteinte majeure à la loi sur la liberté de la presse de 1881.

C’est la réforme du code de la nationalité (Loi Mazeaud de 1973) qui élargit imprudemment les conditions d’accès à la nationalité française.

C’est l’entrée de la Grande-Bretagne dans la Communauté européenne qui la transforme en zone de libre-échange.

C’est la promotion du non-art contemporain et le saccage du centre de Paris avec le centre Pompidou à Beaubourg.

Le pire reste à venir : en 1971, il accepte sans broncher que le Conseil constitutionnel s’attribue le droit de censurer les lois sur le fond et par seulement sur la forme. Une faiblesse qui est à la base du gouvernement des juges dont la France paie chaque jour les conséquences.

Ceux qui admirent Georges Pompidou l’apprécient pour ses écrits. Ils ont tort : c’est sur ses actes qu’on juge un chef d’État. Avant Giscard, Mitterrand, Chirac, Sarkozy, Hollande, Macron, Pompidou est bien le premier des « sept chevaliers du déclin ».

Jean-Yves Le Gallou
31/03/2024

Crédit photo : Georges Pompidou et sa femme à Cajarc – André Cros [CC BY-SA 4.0]

Jean-Yves Le Gallou
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