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Le post-européiste Macron, promoteur d’une « Europe » post-européenne

Le post-européiste Macron, promoteur d’une « Europe » post-européenne

par | 11 janvier 2022 | Europe, Politique, Société

Par Thomas Ferrier, président du Parti des Européens et essayiste ♦ Au sortir de la seconde guerre mondiale, dans une Europe en ruines, l’idée d’unité politique de l’Europe afin d’empêcher toute nouvelle stasis (« guerre entre cités » en Grèce classique) apparaissait comme une évidence au plus grand nombre. L’idée d’une Europe unie et démocratique face au bloc soviétique qui opprimait des millions d’Européens était dominante, à part aux yeux des communistes de l’Ouest, soumis aux directives de l’Est. La première tentative d’Europe politique fut la Communauté politique européenne (CPE) qui devait accompagner la mise en place d’une Communauté européenne de défense (CED), au moment où les USA d’Eisenhower souhaitaient se désengager de la défense de l’Europe occidentale. La question d’une nouvelle armée allemande amena à une convergence des refus de la part des gaullistes et des communistes français face à un Mendès-France lâche, ne voulant pas engager sur ce texte la responsabilité politique de son gouvernement. Cette CED promue par la France fut rejetée par la France elle-même, alors que les cinq autres pays de l’Europe des six avaient donné leur plein accord.

 

La mondialisation contre la convergence économique européenne

Alors la CPE fut remplacée par une CEE, un marché commun, selon le Traité de Rome de 1957, en imaginant que les liens économiques amèneraient nécessairement à une Europe politique à terme, une Europe politique qu’on attend toujours, alors que la mondialisation a fait voler en éclat toute idée de convergence économique européenne. De cette époque, est restée cette Union européenne (créée officiellement en 1994) qui, on le verra, devient davantage chaque jour une Union post-européenne. Dans les années 50, personne ne niait la profonde parenté entre Européens soulignée par exemple par un Jean-Baptiste Duroselle. C’était avant les flux migratoires post-coloniaux et extra-européens croissants qui déferlent sur l’Europe occidentale depuis les années 70, jusqu’à changer la nature de nos sociétés, et rendre l’Europe occidentale de moins en moins européenne.

Post-Europe en gestation ou Afrope ?

Dans cette Post-Europe en gestation, qui prend de plus en plus les traits d’une Afrope, du moins à l’ouest, Emmanuel Macron est le prétendu promoteur de l’idée européenne, celui qui veut faire avancer la construction européenne vers une Union politique. Ce serait une erreur majeure que de le gratifier d’une telle intention et pire encore de lui en laisser le monopole.

Macron, faussaire de l’idée européenne ?

Emmanuel Macron est à la fois le faussaire de l’idée européenne, qu’il usurpe en paroles et en actes, faisant d’un projet de départ d’unité politique de l’Europe une étape vers une logique mondialiste, et il en est son fossoyeur, puisqu’il amène l’Europe vers sa négation même, vers sa destruction, sous le coup des vagues migratoires et d’actions liberticides majeures. Il dévalue l’idée européenne en la privant de toute légitimité démocratique et il la dévoie sur le plan identitaire pour mettre les Européens eux-mêmes en minorité sur leur propre sol à terme. Ainsi les Européens ne sont plus chez eux sur un plan identitaire et ne décident plus démocratiquement de leur avenir. C’est la dictature des juges et des élites auto-proclamées, tous promoteurs d’une « Europe » post-européenne, c’est-à-dire sans Européens. L’entêtement systématique d’un Macron à exiger lors du « sommet de Montpellier » (novembre 2021) que l’Europe « accepte sa part d’africanité » en elle, sa volonté de présenter l’avenir de l’Europe comme intimement lié à celui de l’Afrique, son choix de construire une « maison de la diversité » pour vanter l’apport des populations migrantes à la France, vont dans le sens d’une « Europe » post-européenne.

Pas d’européisme authentique sans démocratie et identité

Les européistes authentiques considèrent que l’Europe doit politiquement s’unir sur la base de son identité commune, de sa souche ethno-civilisationnelle commune. Pour eux, la démocratie et l’identité sont les piliers naturels d’une Europe politique digne de ce nom. En réalité, Emmanuel Macron est un post-européiste, l’antithèse même d’un européiste sincère, car il se veut le promoteur d’une « Europe » désincarnée, dirigée par des élites illégitimes qui refusent de donner la parole au peuple, et remplacée petit à petit par des populations aneuropéennes.

Macron ? Une Europe unie post-mortem, une Anti-Europe

De fait, Emmanuel Macron, tout comme le pape François sur le plan religieux, ce qui explique ses appels incessants à accueillir des migrants, évoque une « Europe » unie post-mortem, une Post-Europe qui ne sera pas une autre Europe mais une Anti-Europe. Son projet est donc mortifère par nature. L’idée européenne si belle et l’unité politique de l’Europe si nécessaire sont entravées par des gouvernements qui, comme Macron, prétendent la bâtir alors qu’ils veulent en réalité en détruire la nature même et soumettre les Européens à des valeurs hors sol qui ne peuvent amener qu’à la ruine de tous.

Thomas Ferrier
11/01/2022

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