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Le bac, un examen qui ne vaut plus rien

Le bac, un examen qui ne vaut plus rien

Par Claude Meunier-Berthelot, enseignante, essayiste ♦ C’est la saison du bac ! Le bac ! Ce mythique diplôme tant convoité, censé attester de la réussite d’études secondaires solides signant l’aube d’un avenir plein de promesses !

Avant…oui ! Avant…c’était bien cela ! mais… Qu’est devenu le bac d’antan ?
Il s’est multiplié !

Il s’est multiplié, mais ce n’est pas miraculeux pour autant !

Des bacs généraux aux bacs professionnels en passant par les bacs technologiques censés déterminer non seulement des niveaux de compétences intellectuelles mais professionnelles, ceux-là nous les connaissons bien depuis quelques dizaines d’années déjà, avec leurs spécificités particulières néanmoins, en trompe-l’œil !

Ce que nous savons moins, c’est qu’en dehors de ces catégories, se déroulent d’autres types de bacs dont l’existence est particulièrement feutrée, ceci s’expliquant par le fait de la disparité des types de scolarisation aux objectifs et aux moyens diamétralement opposés en fonction des publics concernés.

Il en résulte :

  • Un simulacre de bac pour nos enfants qui ne vaut plus rien,
  • Un bac international d’excellence pour les élèves issus de l’immigration scolarisés dans les « cités de haute qualité éducative »,
  • Un bac traditionnel renforcé pour les élèves des écoles hors contrat (écoles indépendantes).

Un simulacre de bac pour nos enfants

L’obtention d’un bac – même totalement dépouillé de sa substance – permet de masquer à une grande partie du public, l’indigence de la scolarisation de nos enfants dans les établissements de l’Education nationale et de ses satellites et tout est fait pour faciliter l’attribution de ce diplôme qui ne représente plus rien, tant au niveau de la formation intellectuelle que de la culture et des compétences.

En effet, ce bac nouveau – 2022 – concocté par Jean-Michel Blanquer n’a plus de bac que le nom quand bien même il a eu le cynisme de déclarer que « l’objectif principal de cette réforme est de donner davantage de poids au diplôme du bac » !

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En réalité, la nouvelle mouture du bac repose essentiellement sur la mise en place d’un contrôle continu, véritable auberge espagnole !

Avec des épreuves partielles organisées par les établissements eux-mêmes dans un entre-soi qui n’est pas à démontrer, avec la prise en compte des notes des bulletins, notes attribuées par les professeurs des candidats concernés, avec également la présentation de projets d’élèves sans obligation de résultat préétabli, comment pourrait-il en être autrement et quel résultat en attendre ?

Tout ceci résulte de la révolution scolaire – du primaire à l’université – que Blanquer a laissé en héritage à Pap N’Diaye, révolution par laquelle la plus grande partie des cours est supprimée au profit d’activités au cours desquelles les « élèves » sont censés construire leur savoir, activités basées sur l’acquisition et la vie des « valeurs de la république ».

Le bac nouveau marque donc l’aboutissement d’un processus de destruction de l’institution scolaire pour nos enfants, il est forcément vidé de sa substance, il n’en reste que la coquille, ce qui est la marque des révolutionnaires qui nous gouvernent : Lénine recommandait à ses « troupes » : « gardez la coquille, videz-là de sa substance »… pour mieux tromper le peuple, rappelant un autre de ses couplets : « le mensonge est sacré, la tromperie doit être notre arme principale ».

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Bac international d’excellence pour élèves issus de l’immigration

Quant au « bac international » – dit « bac de Genève » (qui n’a rien à voir avec le bac français à option internationale) basé sur le bilinguisme et l’excellence, il est réservé aux élèves issus de l’immigration scolarisés dans les lycées d’excellence et les E.P.L.E.I (Établissements Publics Locaux d’Enseignement International) qui leur sont destinés.

C’est un diplôme étranger prisé par les universités les plus prestigieuses du monde et qui se prépare en principe, dans des établissements relevant de l’Organisation du baccalauréat international (IBO), ce qui leur permet d’accéder aux meilleures études et aux fonctions les plus hautes.

Un bac renforcé pour les élèves issus des écoles hors contrat

Quant aux écoles hors contrat, elles poursuivent toujours l’objectif du savoir, de la formation intellectuelle, de la préservation de la culture française et développent chez les élèves, des qualités intellectuelles sans commune mesure bien supérieures à celles des candidats de l’école publique et de ses satellites.

De ce simple fait, sans le claironner au grand public, ces candidats sont soumis aux conditions traditionnelles d’obtention du bac : pas de contrôle continu ; 100% des épreuves qui leur sont exclusivement destinées ont lieu fin de terminale et dans chaque discipline d’enseignement, contrairement aux candidats de l’enseignement public et privé sous contrat – dont la notation est établie sur un groupe de 3 matières, en contrôle continu et entre soi – et des jurys spécifiques sont constitués.

Il est évident que dans ces conditions, il est plus facile pour le système, de mettre des élèves en difficulté et de masquer à la fois l’indigence du prétendu bac des élèves de l’Éducation Nationale et de ses satellites et l’incomparable supériorité des élèves des écoles hors contrat.

Le sabotage du bac des élèves des écoles hors contrat

Le bac 2022 a tout fait pour déstabiliser les candidats victimes d’un véritable sabotage du bac tant et si bien que nous pouvons faire un inventaire à la Prévert de tous les dysfonctionnements enregistrés dans la plupart des académies :

  • Des centres d’examen non prévenus : des élèves convoqués sont arrivés dans des centres fermés ;
  • des examinateurs ne sachant pas comment fonctionnaient les épreuves, ne sachant pas sur quoi interroger les élèves ; ils ont dû être reconvoqués ;
  • des examinateurs se trompant de sujet, donnant des sujets de 1ère aux terminales, par exemple ;
  • des interrogations sur des sujets qui n’étaient pas au programmes ;
  • une épreuve de compréhension orale à partir d’une vidéo où tous les élèves ne pouvaient pas voir l’intégralité du film et ont dû se masser près de l’appareil de projection, par terre ou sur le dos du voisin, pour pouvoir prendre des notes ;
  • des temps de préparation divisés par deux ;
  • des tiers-temps pour handicapés non respectés ;
  • parfois des dénigrements…

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Conclusion

Enfin ! il est difficile d’imaginer que ce festival de dysfonctionnements n’ait pas été orchestré.

Tout a été mis en œuvre pour déstabiliser les élèves, et nous sommes en droit de nous demander s’il ne serait pas plus productif pour eux, d’ignorer totalement ce diplôme, que soit créé un diplôme à part qui les démarque, par sa qualité, de cette mascarade qu’est devenu ce mythique « bac » dépourvu de toute substance et destiné à tuer la France.

Claude Meunier-Berthelot
15/06/2022

Claude Meunier-Berthelot

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