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Contre la mortifère religion du wokisme : dissidence !

Contre la mortifère religion du wokisme : dissidence !

Par Camille Galic, journaliste et essayiste ♦ Le 25 mars, L’Express nous expliquait « pourquoi, face à des enjeux économiques ou géopolitiques autrement plus majeurs, le wokisme est (peut-être) déjà ringard ». Tel n’est pas l’avis du Rassemblement national qui, à l’initiative de Jordan Bardella, organisait le 21 avril à Paris un colloque sur la nécessité de « déconstruire la déconstruction », ni de la philosophe Bérénice Levet. Devant la nouvelle inquisition qui, loin de libérer la parole et la pensée, constitue « au contraire une assurance contre les risques que la pensée fait encourir » et met « tout en œuvre pour incarcérer chacun, et notamment la jeunesse, dans la prison du présent, de ses obsessions, de ses évidences », Mme Levet, spécialiste de Hannah Arendt (il est de plus mauvais maîtres ») et déjà auteur de Libérons-nous du féminisme ! et de L’Écologie ou l’ivresse de la table rase, vient de publier aux éditions de l’Observatoire un manifeste de « l’esprit français contre le wokisme » sous le titre Le Courage de la dissidence (165 pages sans index, 18 euros).

Macron et Bruxelles fourriers de l’américanisation des esprits

Sans précautions oratoires, le premier chapitre du livre s’intitule « Comment ne pas devenir américains » face à l’« atmosphère toujours plus servilement diversitaire et victimaire » qui nous oppresse avec la bénédiction du Pouvoir, en premier lieu du président de la République. Lequel, « tout en accusant, à très juste titre, le monde universitaire d’avoir encouragé l’ethnicisation de la question sociale en pensant que c’était un bon filon », sacrifia lui-même « à cette ethnicisation de la société en instituant […] en décembre 2020 une commission, dont la présidence était confiée à une personnalité connue pour son engagement décolonial et diversitaire, Pascal Blanchard, dont l’objet était de dresser une liste de “personnalités issues de la diversité” afin de leur élever des statues ou de leur attribuer des noms de rue ». Voire des stations de métro, comme pour la pasionaria afro-américaine et communiste Angela Davis, récusée par Valérie Pécresse au grand scandale de l’Establishment parisien. Qui, de même que l’intéressée, pourrait d’ailleurs être défrisé, si l’on ose dire en l’occurrence, par la toute récente révélation que Davis descend, des côtés maternel et paternel, de planteurs WASP (White Anglo Saxons protestants) propriétaires d’esclaves. A noter que l’appellation afro-américain imposé par le leader Malcolm X est aujourd’hui récusée par des célébrités tel l’acteur américain Morgan Freeman qui la juge offensante… pour les Africains et préfère se définir comme noir !

Mais le péril ne vient pas seulement des Etats-Unis. L’Europe d’Ursula von der Layen est elle aussi à la manœuvre comme en témoignent ses dernières initiatives : fin mars, accuse Jean-Paul Garraud, président de la délégation RN au Parlement européen, « une “session de formation” tenue lors de la Semaine de l’antiracisme et de la diversité » et où il fut martelé: « Le racisme a toujours été le glaive et le bouclier du colonialisme ; il servait à légitimer la suprématie blanche par l’affirmation d’une supériorité blanche. » Puis, le 25 avril, une séance de la questions-réponses sur le thème de « l’héritage raciste du langage » organisée par l’unité Inclusion, Égalité et Diversité de la direction générale du personnel du Parlement européen. Diversité ou matraquage univoque ?

Une machine de guerre contre la « vieille Europe » et même l’Égypte ancienne

A l’opposé de la culture grecque encourageant « le désir passionné, la délectation, tremblante sans doute, de connaître, d’interroger sans œillères, de comprendre », Bérénice Levet accuse la mouvance woke de mener à « une terrible régression » puisqu’elle  « s’attaque à la matrice intellectuelle de notre civilisation, à nos méthodes scientifique, à notre système de connaissances, à notre conception de l’art, à notre regard et à nos catégories, qui seraient toujours et partout entachées de ce diabolique orgueil réputé consubstantiel à l’Occident ».

Couplé avec la nouvelle obligation de la « cancel culture », qui est en réalité une culture de mort, le wokisme porte ainsi « le fer contre l’esprit, l’esprit européen, l’âme européenne », comme il est naturel pour une idéologie née aux Etats-Unis, pays neuf et, selon ses pères fondateurs puritains, berceau d’un peuple élu rejetant ses racines, héritage honni de la « vieille Europe » naguère flétrie par le faucon Donald Rumsfeld, fossoyeur de l’Irak et responsable du chaos régnant depuis dans ce pays en sa qualité de très influent ministre de la Défense dans le gouvernement du républicain George W. Bush… après avoir été, comme le monde est petit, PDG du mastodonte pharmaceutique G. D. Searle, devenu Pfizer !

Résultat de cet activisme aggravé par un autre dogme à la mode et tout aussi totalitaire, celui de l’intersectionnalité des luttes (sociale, raciale, féministe, homosexuelle, climatique, vegan, etc.), des chefs d’œuvre sont, au nom de revendications fumeuses, attaqués dans les musées telle, tout récemment, la Petite Danseuse de Degas dans la National Gallery of Art de Washington, où elle était heureusement protégée par une cage de plexiglas, par des militants de Declare emergency en lutte contre le réchauffement climatique, une campagne contre le cancer du col de l’utérus est lancée en Belgique sans que le mot femme soit prononcé une seule fois pour ne pas vexer les transgenres et, dans le même souci, le Planning familial français définit ses adhérentes comme des « personnes qui ont une vulve ».

Sous l’influence des sensitive readers chargés de traquer partout la discrimination (et dont un charmant spécimen nous a été présenté le 22 avril par TF1 sous les traits de Morgan Lucas, mulâtre barbu mais arborant boucles d’oreille et longs ongles carminés), les romans d’Agatha Christie vont, ainsi qu’ils le sont déjà outre-Manche et outre-Atlantique, être épurés en France de toute connotation considérée comme raciste ou même simplement grossophobe, et la plateforme Netflix, dont le zèle déconstructeur n’est plus à démontrer, a confié le rôle de Cléopâtre à l’Afro-Britannique Adele James.

L’Empire Netflix, empire du wokisme

Sans susciter la moindre protestation. Sauf en Égypte où la réaction a été brutale : le ministère des Antiquités égyptien a aussitôt rappelé que la dernière souveraine de la dynastie macédonienne des Lagides, issue du général Ptolémée compagnon d’Alexandre le Grand, avait la « peau blanche et des traits hellénistiques », cependant que des députés exigeaient l’interdiction de Netflix et qu’une pétition visant à « arrêter le documentaire sur Cléopâtre sur Netflix pour falsification historique » a recueilli en quelques jours plus de cent mille signatures. En représailles, espérons que l’Unesco ne retirera pas sa caution aux fresques et bas-reliefs pharaoniques sous prétexte que leurs auteurs distinguaient nettement entre les ethnies, soulignant leurs différences dans la couleur de peau et les traits du visage. Au passage, on rappellera d’ailleurs que l’examen pratiqué en 1976 au musée de l’Homme à Paris de la momie de Ramsès II montra qu’il s’agissait d’un « grand rouquin » et donc d’un Berbère. Nonobstant, si Netflix décidait de lui consacrer un biopic, le plus illustre des pharaons pourrait bien se retrouver incarné par un Black.

Enfin, un bon révisionnisme historique !

« Mesure-t-on bien les trésors de pensée et d’intelligence dont nous sommes en train de priver les êtres en les chaussant de lunettes identitaires et victimaires ? » s’interroge Bérénice Levet. Mais mesure-t-on aussi à quel point le revisionnisme historique, interdit par la loi sur certains sujets, est, dès lors qu’il s’agit d’accabler l’homme blanc, de culpabiliser ses descendants et de minimiser son apport à la civilisation, est au contraire encouragé et donc omniprésent sur les écrans et dans nos écoles ?

Sur lesquelles, encore une fois grâce à Macron, règne désormais le Franco-Sénégalais Pap Ndiaye qui, issu d’une mère beauceronne et normalien, se découvrit de son propre aveu « noir sur le tard », à la faveur d’une bourse d’études à l’université de Virginie d’où il revint décolonial, disciple de Frantz Fanon et promoteur de Black Studies sur les diasporas africaines dont il veut intensifier l’inclusion dans l’enseignement privé… ce qui ne l’empêche pas d’avoir fait scolariser ses enfants dans la très exclusive École alsacienne. Encore un effort et le prochain grand œuvre du ministre de l’Éducation dite par antiphrase nationale sera sans doute d’imposer le busing, méthode mise en œuvre aux Etats-Unis depuis la présidence de Lyndon Johnson (1963-1968), après l’assassinat de John Kennedy,  pour dispatcher les écoliers des zones noires dans les écoles des zones blanches et inversement afin d’accélérer le melting-pot au grand dam des malheureux gosses soumis à des trajets interminables. Et tant pis aussi pour le niveau scolaire, qui a chuté dramatiquement de l’autre côté de l’Atlantique.

Oui, il est vital pour nous de tout mettre en œuvre pour « ne pas devenir américains », vital donc d’entrer en dissidence et d’appeler à « l’insurrection des esprits » et d’abord de l’esprit français, comme nous en presse Bérénice Levet. Mais en est-il encore temps ? On peut s’interroger à voir notre médiocratie applaudissant la proposition de loi déposée par le député guadeloupéen Olivier Serva et visant à modifier le code pénal et le code du travail pour lutter contre « toute forme de discrimination liée à la texture, la longueur, la coupe et la couleur du cheveu ». Initiative de la plus extrême urgence alors que la France court à sa ruine financière et que nos Antilles sont submergées par toute la misère et toute la criminalité venant de Haïti, première « république nègre » du monde, se débattant depuis deux siècles entre faillite et chaos.

Camille Galic
02/05/2023

Camille Galic

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