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Nouveau cycle : Vers une nouvelle lutte des classes ? Conférence n°3 – Ivan Blot

Nouveau cycle : Vers une nouvelle lutte des classes ?  Conférence n°3  –  Ivan Blot

par | 21 novembre 2017 | Société

Agir pour la démocratie directe et l’Institut Néo-Socratique vous donnent rendez-vous mardi 28 novembre 2017 à 19 heures pour une conférence sur le thème de la relégation (cycle “Vers une nouvelle lutte des classes ?”, conférence n°3), dans les locaux de l’association Dialogue franco-russe, 120 avenue des Champs-Élysées 75008 Paris.


LA RELÉGATION
AGIR POUR LA DÉMOCRATIE DIRECTE
ET INSTITUT NÉO-SOCRATIQUE
73 rue de la Faisanderie 75116 Paris
Courriel : atheneion@free.fr / site web : www.democratiedirecte.fr

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LE MARDI 28 NOVEMBRE À 19H00
À l’association « Dialogue Franco-Russe »
120, Champs-Élysées 75008 Paris

La relégation est une peine de droit pénal qui consistait à éloigner dans les colonies les récidivistes. Elle a été supprimée en 1970. Aujourd’hui, la relégation est plutôt un phénomène sociologique : les classes populaires sont exclues des centres villes et reléguées en périphérie par le prix du foncier. Elle s’accompagne de l’exclusion médiatique, du désintérêt officiel pour les pauvres dès lors qu’ils ne sont pas immigrés ou membres de « minorités visibles ». La relégation est aussi culturelle et toute une jeunesse est marginalisée car loin des centres d’excellence de l’éducation qui se trouvent dans les métropoles. Une forme plus radicale de relégation est le chômage qui frappe un quart de la jeunesse de moins de vingt-cinq ans. Une forme de relégation est l’arrêt de l’ascenseur social pour ceux qui ne sont pas favorisés par leur appartenance à la classe oligarchique et qui ne peuvent s’élever économiquement en raison de l’énormité du prélèvement fiscal. Enfin, le peuple est relégué politiquement dès lors que l’oligarchie s’allie avec les minorités contre le peuple majoritaire.

La relégation sociale n’est pas très différente de l’exclusion, sauf que ce dernier terme est monopolisé par l’oligarchie au pouvoir pour qualifier les souffrances de certaines minorités, alliées de fait à la classe dominante par opposition aux Français modestes de la France périphérique, laquelle fait 60% de la population totale.

Une classe de « déclassés » ? Notre société se caractérise par le déclassement et le déracinement de nombreuses personnes classées autrefois dans les « classes moyennes ». Certains sociologues comme l’anglais Guy Standing, parlent de « précariat », qui serait la forme actuelle du prolétariat.

La relégation foncière est causée par la croissance considérable du prix du foncier dans les centres villes européens. Les plus modestes ont été chassés vers les périphéries et les « gagnants » de la mondialisation se sont regroupés dans les grandes métropoles. Mais ces classes riches, contrairement à celles qui ont précédées, ne votent pas « à droite » mais pour la social-démocratie. C’est pourquoi la mairie de Paris est socialiste, comme celle de Londres ou celle de Berlin. Pour les petits boulots de service qui restent indispensables, on fait appel à la main d’œuvre immigrée, qui est objectivement l’alliée des classes dirigeantes. Les pauvres français de souche, rejetés dans les périphéries urbaines sont, comme le dit le professeur Guilluy, « assignés à résidence ».

La relégation fiscale est produite surtout par l’impôt sur le revenu qui empêche les gens d’origine modeste de se constituer une fortune par le seul travail. Les cadres supérieurs sans héritage sont sévèrement ponctionnés. Certains, plus jeunes souvent, préfèrent s’expatrier au Royaume-Uni ou aux Etats-Unis. Les privilégiés fiscaux sont les bourgeois de l’oligarchie multinationale, dont une partie des revenus est protégées à l’étranger.

Le chômage frappe 10% de la population active. Chez les plus jeunes, parmi les moins qualifiés, le taux atteint 25%. Dans des villes moyennes, aucun effort n’est fait par l’État pour soutenir l’activité. Les soutiens vont aux quartiers « sensibles » (peuplés d’immigrés).

La relégation culturelle et médiatique. Les français modestes de souche (FMS) sont exclus des médias. Guilluy parle de « classe invisible ». Les médias s’intéressent aux oligarques ou aux minorités. Plus graves, les jeunes de la France périphérique ont du mal à avoir accès aux meilleurs enseignements supérieurs. Exemple : Sciences po, outre sa clientèle bourgeoise traditionnelle, a une voie spéciale pour les jeunes français méritants des banlieues, surtout des immigrés. Le français modeste provincial de souche n’a accès à aucune de ces voies.

La relégation politique. Les partis de l’oligarchie, de droite comme de gauche, les Républicains, le parti socialiste, les Républicains en marche, cherchent à isoler les formations dites populistes. De plus, en leur sein, les personnes modestes ne sont jamais placées en position d’être élues. En Marche se vante d’appliquer la parité hommes/femmes mais la parité sociale, elle, n’existe pas : 1% d’ouvriers dans ses élus au parlement. La population de la France périphérique fait l’objet d’une haine médiatique et politique concertée (les racistes, ceux qui ne sont rien, les ringards, etc).

La relégation de la France périphérique est une des causes de souffrances majeures du peuple, coincé entre les classes dirigeantes et les communautés immigrées. Les autres causes sont la délinquance et l’immigration. La relégation oblige toutefois les populations concernées à se trouver des représentants politiques qui prennent compte de leurs problèmes. C’est ce qui explique, dans toute l’Europe, l’apparition et le développement des partis populistes.

Nous nous retrouverons pour parler de tout cela le mardi 28 novembre prochain. Cordialement.

Ivan Blot
6 novembre 2017

Correspondance Polémia – 21/11/2017

Crédit photo : Bertrand via Flickr (cc)

Ivan Blot

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