Le 8e Forum de la Dissidence s’est tenu à Paris ce samedi 3 décembre devant plusieurs centaines de personnes réunies pour écouter des figures de l’opposition au « système Macron ». Voici la conclusion de l’excellent Michel Geoffroy, en vidéo et au format écrit.
Polémia
Par Michel Geoffroy, auteur de Immigration de masse. L’assimilation impossible, La Super-classe mondiale contre les peuples et La Nouvelle guerre des mondes ♦ Voici venu le temps de conclure cet après-midi de décembre. Qu’en retenir ? Une triple leçon de courage, de lucidité et d’espérance.
Une leçon de courage, d’abord
Quel paradoxe, que cette leçon de courage !
Comment ne pas se dé-courager de nos jours en effet ?
Comment ne pas être découragé par la réélection d’Emmanuel Macron, le bourgeois immature qui préside au Grand Effacement de la France ?
Comment ne pas être découragé par une droite qui préfère manifestement se cantonner dans le rôle d’opposant de Sa Majesté plutôt que de conquérir le pouvoir ?
Comment n’être pas découragé au spectacle du délitement moral, sécuritaire, économique et social de notre pays, devenu l’homme malade de l’Europe ? Au spectacle de la vente à la découpe de notre pays ?
Comment n’être pas découragé devant la soumission de nos concitoyens, hier à la dictature sanitaire, aujourd’hui à la dictature énergétique et demain au grand reset écolo-numérique que l’oligarchie nous a programmé, avec la guerre en prime ?
Eh bien, non ! L’heure n’est pas au découragement : elle est à la juste colère ; elle est à l’action et donc au courage.
Le dissident tchèque Vaclav Havel affirmait en effet que, pour asseoir son pouvoir, toute tyrannie a besoin de démoraliser les hommes, au sens propre, c’est-à-dire de leur ôter tout sens moral, qui suppose justement de dépasser son égoïsme pour se tourner vers les autres, la vérité et le bien commun.
Toute tyrannie a aussi besoin de diffuser la peur pour démoraliser la population : c’est pourquoi on nous bombarde en permanence de périls imaginaires ou dérisoires.
Mais il ne faut pas se laisser démoraliser par le Système, ses idiots utiles, ses experts bidon, ses médecins ou ses généraux de plateau télévisé.
Le désespoir n’a pas de sens sur le plan historique, car l’histoire est beaucoup plus ouverte que ne le prétendent les progressistes.
N’oublions justement pas la leçon de ceux qui ont vécu hier sous la domination communiste : même dans la plus implacable des tyrannies, il est toujours possible, sur le plan personnel, de résister et d’agir contre.
Ce qu’ont démontré les différents intervenants de cet après-midi, chacun dans leur domaine.
N’est-ce pas d’ailleurs ce que nous disent les écolos quand ils nous font croire que « les changements de comportement individuel ont une valeur immense » et qu’ils peuvent changer notre climat ! Eh bien, prenons-les au mot, et faisons chacun, chaque jour, les petits gestes qu’il faut contre le Système !
Car on peut toujours faire quelque chose contre le Système. Telle est la première leçon de ce forum.
Ce forum nous donne une leçon de lucidité, ensuite
Oui, l’heure n’est pas à l’optimisme, qui n’est que le réconfort des imbéciles.
On sait très bien qu’un renouveau politique qui romprait avec le Système a peu de chances d’émerger du système institutionnel actuel, qui est verrouillé à tous les niveaux, y compris celui de l’Union européenne et de l’OTAN. Et aussi parce que le vieux logiciel de droite est désormais globalement obsolète, puisqu’il n’y a plus rien à conserver, sinon des ruines.
On peut certes se demander combien de pères Hamel, de Samuel Paty, combien de Bataclan et de Lola, combien de francocides faut-il pour que notre peuple sorte de sa torpeur.
Mais c’est prendre la question dans le mauvais sens. Ce n’est pas à nous d’attendre un hypothétique réveil français ; c’est au contraire le peuple français qui attend désespérément de nouvelles élites politiques pour le sauver et le mettre en mouvement. Des élites qui s’ancrent dans la réalité au lieu de la nier et qui agissent au lieu de se défausser sur les Français, sur le covid ou sur la Russie de leur impéritie, comme le font les nains pitoyables qui ne savent plus gouverner sans l’aide du cabinet McKinsey.
Le perdant dit : « Que va-t-il se passer ? » ; celui qui gagne dit : « Que dois-je faire ? »
Que faire alors ? Les élites de demain doivent entreprendre leur longue marche. C’est aussi le sens des interventions de cet après-midi.
Il faut reconquérir le pouvoir par la base, par la proximité avec notre peuple, qu’il faut enseigner, mais aussi par la proximité avec notre territoire, notre identité et notre culture, avant d’espérer mettre le Système à bas.
Une leçon d’espérance, enfin
Pourquoi espérer ?
Parce que le cycle progressiste ouvert au xviiie siècle s’achève inexorablement et c’est une bonne nouvelle.
Parce que le Système incarne le mal sur le plan métaphysique, comme le progressisme est une régression entreprise cyniquement au nom du progrès. Comme en témoigne de nos jours le retour du culte de la terre mère via l’écologisme – nouvel avatar de l’hérésie cathare –, du matriarcat via le féminisme, du mythe de l’androgyne via l’idéologie LGBT, ou de l’iconoclasme commis au nom du climat.
Des valeurs qui président au suicide de notre civilisation ne peuvent être vraies : ce ne sont que des valeurs devenues folles.
C’est pourquoi nous assistons à une convergence des crises qui va ébranler le Système de l’intérieur mais aussi de l’extérieur.
Le Système est ébranlé de l’intérieur car il allait jusqu’alors de pair avec l’amélioration de la situation matérielle de la population : mais, aujourd’hui, cette tendance s’inverse et l’oligarchie n’a plus à proposer qu’un avenir de restrictions, la fin de « l’abondance, de l’insouciance et des évidences », comme le disait Emmanuel Macron le 24 août 2022. C’est pourquoi notre pays se tiers-mondise alors que les nuages ne cessent de s’accumuler sur l’économie européenne.
Le Système est aussi ébranlé de l’extérieur car les rapports de force mondiaux sont en train de changer, et de plus en plus rapidement d’ailleurs.
C’est principalement le fait des BRICS, des États civilisationnels qui remettent ouvertement en cause la prétention occidentale à dominer le monde, comme on l’a vu lors du dernier G20.
La confrontation entre l’Occident décadent et ces nouvelles forces a déjà commencé, y compris sur notre continent.
Elle peut certes conduire à la destruction de notre civilisation européenne et certains s’y attachent activement.
Mais elle peut aussi créer une bifurcation favorable de notre histoire pour qui saura la saisir.
Nous entrons dans les années de décision, qu’avait prophétisé Spengler au siècle dernier. Nous vivons le grand retour de l’histoire, que d’aucuns pensaient avoir aboli à leur profit.
L’heure est donc à l’espérance. Aucun système n’est éternel et le système progressiste n’échappera pas à la règle. Il a eu un commencement, il aura donc une fin. Le mur de l’Ouest finira par tomber à son tour.
Il faut nous préparer à cette échéance en ayant foi dans notre destinée. Comme le recommande Jean-Yves Le Gallou dans son dernier Manuel de résistance au goulag mental, « ne pas plier, ne pas céder, ne pas subir » : voilà le mot d’ordre.
L’heure n’est ni au désespoir ni à l’abstention.
Alors, Moteurs, Action !
Michel Geoffroy
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