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L’Internationale matérialiste et la Civilisation du troupeau

L’Internationale matérialiste et la Civilisation du troupeau

par | 19 mars 2014 | Économie

L’Internationale matérialiste et la Civilisation du troupeau

« Il n’y a que les sots et les huîtres qui adhèrent ». Cette réflexion du philosophe Alain m’a longtemps tenu à l’écart des partis politiques jusqu’à ce que, excédé par la mauvaise foi de bon nombre de médias à l’encontre de Nicolas Sarkozy, je finisse, en 2011 en signe de protestation, par prendre une carte à l’UMP. Je n’approuvais pas tous les aspects de la politique de Nicolas Sarkozy mais je lui reconnaissais au moins le fait de « tremper sa chemise » dans l’exercice de ses fonctions ; ce que beaucoup de ses prédécesseurs n’avaient pas fait. J’ai ainsi participé à de nombreuses réunions pour discuter de la politique et de l’avenir de mon pays avec des gens parfois fort sympathiques.

L’Internationale matérialiste

Mais l’apparition du Mariage pour tous et de l’enseignement de la Théorie du genre dans les écoles m’a confirmé la vision du monde politique que j’ai exprimée pour la première fois en 1991 à l’occasion des accords de Maastricht. J’avais écrit à leur sujet un pamphlet où je stigmatisais la société qu’ils allaient induire en la qualifiant d’ « Internationale matérialiste ». En effet elle était en tout point politiquement comparable à l’Internationale socialiste qui venait de s’écrouler par l’avènement du très libéral Gorbatchev et la disparition du Mur de Berlin. Les caractéristiques communes à ces deux « Internationales » étaient selon moi : Pas de frontières – Des républiques sans pouvoir – Une monnaie unique – La peur – L’interdiction de croyance ou d’avoir des idées – Des hommes rabaissés au rang d’animaux – Des chars dans les rues – Un pouvoir et les richesses concentrés sur un petit groupe.

Sans reprendre tous ces points, il y en a deux aujourd’hui qui fonctionnent à plein régime. Le premier « Des hommes rabaissés au rang d’animaux » était illustré dans mon pamphlet de 1991 par ces propos : « On peut lire dans l’Aide-mémoire Larousse, du Cours élémentaire à  l’entrée en 6e : « Qu’est-ce qu’un être humain? L’être humain est un animal comme un autre. Il naît, vit, se reproduit et meurt. Le mâle est le père, la femel1e est la mère. Les petits s’appellent les enfants. (…) Qu’est-ce qui distingue l’être humain des autres animaux ? L’être humain sait inventer, fabriquer des outils nouveaux et il utilise des machines ». Voilà ce qui est aujourd’hui enseigné à nos enfants. Cette définition scandaleusement incomplète a bel et bien vidé les êtres humains de leurs dimensions spirituelles, religieuses, artistiques et philosophiques. Dans l’Europe très matérialiste de Maastricht, il ne nous restera que notre dimension de travailleur et de consommateur qui est enseignée à nos enfants. Il n’est pas difficile de comprendre pourquoi les mœurs se dégradent si vite dans une société dans laquelle on donne aux jeunes une vision aussi réductrice et matérialiste de l’être humain. »

Trente-trois ans plus tard, on peut mesurer à quel point ces idées dégradantes ont progressé dans la société. Le Mariage pour tous et la Théorie du genre ne sont en effet que la continuité de la dégradation de la dignité humaine déjà en place dans les manuels scolaires de 1991.

Aussi je me suis adressé au candidat de l’UMP pour qu’il prenne une position claire et sans équivoque sur ces sujets en lui faisant part de mon profond désaccord d’entendre les instances de l’UMP annoncer la suppression de son programme du projet d’Hervé Mariton de revenir sur la loi Taubira. Je lui ai donc fait part que mon adhésion à l’UMP était suspensive du maintien de la suppression de la loi Taubira. En effet, elle n’est pas une simple loi. Comme Christiane Taubira l’a dit elle-même, c’est un changement de civilisation. C’est tout à fait exact ! Mais elle n’a pas indiqué la nature de cette civilisation. Cette civilisation, à mon sens, est la « Civilisation du troupeau ».

La Civilisation du troupeau

Dans un troupeau, la notion de famille n’est pas franchement claire. Les filiations entre les éléments du troupeau sont cependant très bien connues chez les ovins, les bovins ou les porcins, mais dans le troupeau humain elle devient de moins en moins claire pour pouvoir répondre au premier objectif d’un troupeau : faire du profit ! La loi Taubira renforce superbement l’assimilation de l’être humain à un simple élément d’un troupeau. Troupeau encore plus dégradé que celui des bovins qui ont, eux, la chance d’avoir un géniteur et une génitrice parfaitement connus. Cette loi est donc dans le plus pur esprit (en ont-ils un ?) des membres de L’Internationale matérialiste. Ils ne peuvent en effet que se frotter les mains pour ce type de société troupeau humaine dans laquelle la PMA et la GPA trouveront leur place de générateurs de profits colossaux comme c’est déjà le cas aux USA.

Cette réduction de l’Homme à un simple instrument de profit est à l’opposé de la première Déclaration universelle des droits de l’homme: « Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en dignité et en droits. Ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité. »

Il n’y a malheureusement guère de dignité, de raison ou encore de fraternité à encourager la relation homosexuelle. Sans parler des problèmes de santé qui y sont liés, il a été établi à maintes reprises qu’elle était particulièrement courte car beaucoup plus conflictuelle et génératrice de drames que la relation conjugale entre homme et femme. Le récent film mettant en scène la relation amoureuse, conflictuelle, échangiste et saupoudrée de cocaïne entre Pierre Bergé et Yves Saint-Laurent est un très bon documentaire sur les drames liés à la relation homosexuelle. Cette dernière est protégée et encouragée par l’Internationale matérialiste pour une raison simple : elle est source d’importants profits car réalisés sur cette partie du troupeau humain qui a des revenus généralement plus élevés du fait de l’absence de dépenses liées à l’éducation d’enfants.

Je ne peux donc pas soutenir un représentant politique qui n’aurait pas conscience de cette dégradation programmée des êtres humains par la suppression progressive et insidieuse de toute forme d’expression de sa dignité naturelle. C’est elle qui, en effet, fait de lui une créature différente d’un simple animal. Pour moi, jamais cette dimension particulière de l’Homme ne devra être sacrifiée sur l’autel du profit.

L’Homme est une créature aimante

Pour cela il est nécessaire de réfuter, de la façon la plus ferme possible, les points de vue qui ne font pas la différence entre la dignité d’un homme qui loue ses bras pour s’émanciper par son travail et l’utérus d’une femme qui serait loué pour générer du profit. En effet l’Homme est une créature plus aimante que marchande. L’utérus d’une femme est fait pour recevoir une semence qui lui a été donnée avec amour. C’est en cela qu’elle reste une femme et non pas une simple femelle d’un troupeau au service de l’enrichissement d’intérêts privés.

Mon candidat n’a pas compris mon message car il n’a pas pris de position personnelle ferme par rapport à son engagement de marier ou non des homosexuels. Ce qui ne m’a guère surpris car j’ai appris, entre temps, qu’il avait participé en 2012̀ à la réunion du Club de Bilderberg. Ce club de dimension européenne et son homologue américain, la Trilatérale, sont pour moi les antichambres de l’Internationale matérialiste. Le premier a comme membre permanent la reine Béatrix de Hollande. C’est sous son règne que ce pays fut le premier à adopter le mariage homosexuel puis la libéralisation du cannabis : deux grands fondamentaux de la destruction de la dignité humaine au profit d’intérêts matériels. Le club de Bilderberg et la Trilatérale ont en commun leur président fondateur respectif qui n’est autre que David Rockefeller.

Dans mon pamphlet de 1993 j’avais déjà mentionné ce grand patron de L’Internationale matérialiste à la rubrique « Des richesses et le pouvoir concentré sur un petit groupe »; j’avais écrit ceci : « Dans un article de L’Evénement du jeudi du 19/12/91, on pouvait lire ceci « Il existe en France 50 groupes de taille mondiale et ce sont eux qui ont le pouvoir ». Propos recueillis auprès de Jean Loyrette, patron de l’un des plus importants cabinets d’avocats en France (350 employés, 7 implantations à l’étranger) ». […] Après la guerre au Koweit et dans un article de Paris Match du 15/08/91 consacré à la nouvelle suprématie mondiale des USA, on pouvait lire : « Cette situation paradoxale peut pousser le parti démocrate à briser ce cercle infernal et à sélectionner enfin un candidat qui ait l’image de crédibilité et de sécurité nécessaire à un président des Etats-Unis. On murmure des noms aussi surprenants que celui du sénateur de Virginie occidentale G. Rockefeller ». L’auteur de cet article, qui ne cite en fait que le nom de Rockefeller, n’est autre que Valéry Giscard d’Estaing…» Lui aussi a fréquemment participé aux réunions informelles de ces clubs de l’Internationale matérialiste et, en 2004, il fut le principal artisan de la rédaction de la Constitution européenne à laquelle les Français ont dit non en 2005.

Maastricht et Lisbonne

En 1991 c’était un socialiste notoire, Jacques Delors, qui était aux écritures pour rédiger les Accords de Maastricht, accords dictés par La Table Ronde des industriels européens dont les membres sont des habitués du club de Bilderberg et de la Trilatérale et autres clubs comme celui des Young Leaders de la French American Foundation qui compte parmi ses membre un certain François Hollande. Comme les autres membres de ce « club », sous influence américaine, il en a bien sûr suivi les directives en approuvant le Traité de Lisbonne proposé par Nicolas Sarkozy en 2008 pour maintenir les accords de Maastricht en bafouant ainsi le vote de 2005 des Français.

Dans mon pamphlet en 1991, j’avais également écrit ceci : « D’un point de vue économique, les années de gaullisme étaient appelées « les années glorieuses« . Comment s’appelleront les années de VGE. et de F. Mitterrand ? Ils nous avaient « généreusement » promis de partager les richesses et ce que nous partageons de plus en plus, en fait, c’est la pauvreté. » Cette vision est aujourd’hui totalement confirmée par les Espagnols qui vont chercher du travail au Maroc ou en  Allemagne, tout comme c’est le cas pour les Grecs qui s’exilent, contraints et forcés, vers un pays qui ne ressemble en rien au leur, pays qui est loin d’être un Eldorado social puisqu’on y discute encore âprement l’établissement d’un salaire minimum. Les grands gagnants de tout cela ? L’Internationale matérialiste. Les grands perdants ? Les peuples européens.

Et, si nous n’y prenons pas garde, l’Homme sera perdant une fois de plus avec la normalisation de la GPA et de la PMA. Elles constituent le premier banc d’essai d’un sujet dont la presse économique parle de plus en plus : l’harmonisation des normes du marché européen et américain. Déjà aux USA, la PMA et la GPA génèrent des milliards de dollars. Mais ce n’est pas suffisant, il faut que l’Europe s’y mette ! Cette normalisation des normes économiques à un niveau international est, bien sûr, voulue par l’Internationale matérialiste pour qui la seule valeur respectable est la taille du marché.

On retrouve donc le même piège que pour Maastricht : au nom d’une belle idée, la tolérance, on veut nous imposer la normalisation d’un Business international qui constituera tout simplement le deuxième étage de la fusée lancée en 1991 avec les Accords de Maastricht. Cette fusée n’a qu’un objectif : faire de cette planète un immense marché tenu par des psychopathes archimilliardaires. Pour eux l’Homme n’est rien d’autre qu’un élément du troupeau de producteurs-consommateurs qui leur permet d’entasser des richesses toujours de plus en plus grosses. Elles n’ont qu’un objectif : racheter ou faire disparaître leurs concurrents. Mais ce jeu est profondément idiot car c’est un vecteur de pénurie pour les populations et, à terme, pour les membres de l’Internationale matérialiste eux-même. C’est un jeu de mort car basé sur « la disparition de l’autre » comme je l’ai expliqué dans mon article Pénurie et Abondance paru dans Le Nouvel Economiste du 23 août 2013. Ce qui est en jeu, c’est tout simplement notre économie tout entière et donc notre civilisation.

Les artisans de tout cela s’appellent donc Mitterrand, VGE, Delors, Sarkozy, Hollande, Bergé, Taubira, etc. Il est donc de plus en plus clair pour moi que les hommes politiques qui ne vivent que des revenus liés à leurs mandats politiques – de droite ou de gauche – ne peuvent pas faire autrement que d’être au service de cette Internationale matérialiste puisqu’elle noyaute toutes les institutions politiques par le lobbying et ces « Clubs » prétendument informels où pourtant se décide le sort du monde en bafouant les principes les plus essentiels de la démocratie. Le fait n’est pas nouveau ! Déjà au XVIIIe siècle Jean-Jacques Rousseau écrivait « Le riche porte la loi dans sa bourse ». Au XXe siècle David Rockefeller ne s’en cache même plus puisque, interviewé́ par Newsweek international, il déclare en 1999 que « Quelque chose doit remplacer les gouvernements, et le pouvoir privé me semble l’entité adéquate pour le faire ». C’est clair !

En conclusion

C’est pourquoi je démissionne de l’UMP dont je vois de moins en moins en quoi ce parti se distingue des autres partis et dont je vois, de plus en plus, ce qu’il a en commun avec les autres partis auxquels il prétend s’opposer : leur dépendance à l’Internationale matérialiste qui a bien mis en faillite les gouvernements et donc les politiciens professionnels pour mieux les contrôler.

Est-ce pour autant qu’il faille se désintéresser de la politique ? Non. La meilleure façon de lutter contre la Civilisation du troupeau voulue par l’Internationale matérialiste est de faire confiance à l’occasion de ces municipales à des hommes et des femmes financièrement indépendants et qui ont de véritables projets économiques, familiaux, culturels et environnementaux pour les villes dont ils veulent assurer une gestion saine et non électoraliste. Plus ce type d’hommes et de femmes politiques issus de la société civile assumeront des fonctions à tous les niveaux de la société, plus nous aurons une chance que notre société n’aille pas s’écraser sur le mur très solide du matérialisme internationalisé.

Éric du Petit Thouars
14 /03 /2014

Voir aussi du même auteur : Pénurie et Abondance, Le Nouvel Économiste, 27/08/2013

Les intertitres sont de la rédaction.

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