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L’enseignement privé catholique dans le collimateur de LFI et Macron

L’enseignement privé catholique dans le collimateur de LFI et Macron
L’enseignement privé catholique dans le collimateur de LFI et Macron

L’extrême centre et la gauche n’ont eu de cesse depuis des années que de s’en prendre à l’école à la maison, aux établissement hors contrat et aux établissement catholiques sous contrat. Claude Meunier-Berthelot nous livre son analyse acérée sur cette dérive qui se poursuit en ce moment.
Polémia

Une nouvelle attaque contre l’enseignement privé

Un peu de décence, Messieurs les parlementaires Vannier (LFI) et Weissberg (majorité présidentielle) ! Ces deux parlementaires – l’un gauchiste et l’autre macroniste – ont publié un rapport sur le financement de l’enseignement privé, estimant que le cycle de l’évitement du débat par crainte de raviver une « guerre scolaire » touchait à sa fin.

« Deux options s’offrent à [la France] : laisser se développer la concurrence entre établissements publics et privés, ou assumer un pilotage public renforcé passant par un renouvellement de la relation contractuelle qui lie les établissements privés sous contrat à l’État », écrivent-ils dans ce rapport, défendant sans ambiguïté le pilotage public renforcé (!).

Face à ses collègues de la commission des affaires culturelles de l’Assemblée nationale, le LFI Vannier soutient qu’il s’agit d’un système hors contrôle, et soupçonne un certain favoritisme au profit des écoles catholiques (!), remettant même en cause le système de nomination du secrétariat général de l’enseignement catholique.

Dans leurs conclusions, les députés dénoncent un financement public des établissements privés sous contrat majoritairement catholiques peu transparent et mal contrôlé, proposant des sanctions en cas de manquements et, pour remédier à ces « dérives » (sic), proposent notamment :

  • de flécher les dépenses attribuées aux établissements privés,
  • de créer des sanctions – malus – pour les « établissements privés contribuant à la ségrégation scolaire »

En d’autres termes, les objectifs poursuivis sont :

  • d’une part, de réduire, voire supprimer, les financements aux établissements privés en arguant de dépenses inconsidérées – et nous pouvons compter sur eux pour trouver des problèmes là où il n’y en a pas !
  • d’autre part, sous prétexte de « ségrégation scolaire » dans les établissements privés – ségrégation qui n’a aucune existence dans les faits –, d’injecter de la « mixité sociale » dans les établissements scolaires privés, autrement dit d’introduire des populations issues des « zones urbaines sensibles » – sans se préoccuper du niveau – de façon à « casser » la dynamique de ces établissements et tout particulièrement de ceux qui œuvrent dans une optique d’excellence des résultats et qui y réussissent fort bien, à l’instar de l’établissement scolaire privé sous contrat Stanislas, à Paris.

Il est intolérable pour ces accusateurs publics de former une élite avec nos enfants ! Ils concluent en affirmant : « Après 40 ans d’omerta, face aux dérives actuelles, il est temps de revoir le système. »

Voyons d’un peu plus près de quoi il s’agit.

Éducation nationale : « Choc des savoirs » pour « choc des civilisations »

Établissements privés sous contrat ou hors contrat ?

En matière scolaire, une distinction fondamentale doit être faite entre :

  • les établissements privés dits « sous contrat », qui ont conclu des contrats d’association avec l’État, qui sont subventionnés par l’État et sont devenus à ce titre des établissements parapublics puisque, en contrepartie de leur financement partiel, ils doivent suivre les mêmes programmes, disposer des mêmes manuels, former le personnel de façon identique à ceux de l’école publique. Néanmoins, ils obtiennent, d’une façon générale, des résultats meilleurs que ceux de l’école publique ;
  • les établissements privés « hors contrat », en réalité les seuls établissements réellement privés, qui ne reçoivent aucun financement de l’État et, à ce titre, sont libres de leurs programmes, de leurs méthodes et ont des résultats, dans l’ensemble, beaucoup plus satisfaisants.

Ce qui gêne ces messieurs de la macronie – ouverte ou cryptée – est le fait que des enfants bien de chez nous puissent bénéficier d’un enseignement de qualité, et ils rêvent à la fois de pouvoir réduire l’impact de cet enseignement par le biais de la « mixité sociale », dans la mesure où des classes trop hétérogènes entraînent obligatoirement une baisse de niveau, et de priver les établissements des financements nécessaires : les deux aboutissant à priver un grand nombre de nos enfants d’avoir accès à ces établissements de meilleure qualité que celle de l’école publique.

Mais… Rafraîchissons la mémoire de ces messieurs.

En ce qui concerne la « mixité sociale »

Les voir enfourcher ces chevaux de bataille ne manque pas de nous étonner, alors même que ce sont ceux qui font un tri social scandaleux des élèves sur des bases ethniques, organisant une politique d’éducation prioritaire d’excellence au seul bénéfice des populations issues de l’immigration, notamment dans les « 200 cités de haute qualité éducative » – mais pas seulement – qui scolarisent plus d’un million d’élèves, politique de discrimination positive – autrement dit de préférence étrangère – pour laquelle il est bien précisé « sans mixité sociale », politique qui engloutit des milliards de nos deniers chaque année et alors même que les familles bénéficiaires ne déboursent rien ou des sommes tout à fait résiduelles !

Cette guerre contre l’enseignement catholique sous contrat est d’autant plus irrecevable que nos enfants, dont les parents financent cette politique qui nous coûte des milliards chaque année, sont totalement absents de ce dispositif d’excellence et croupissent dans les cloaques de la République dans lesquels ils sont biberonnés aux « valeurs de la République » où toute idée de transmission de savoirs et de formation intellectuelle disparaît.

Cela porte un nom, Messieurs ! C’est non seulement du « tri social » que vous dénoncez à tort pour l’enseignement privé, mais de la haute trahison ! Mais il y a fort à parier que ce n’est pas ce qui vous tracasse !

La vérité sur la « mixité sociale » défendue par Najat Vallaud-Belkacem

Pour ce qui est de « flécher les dépenses attribuées aux établissements privés »

Ces messieurs sont d’un cynisme qui dépasse tous les entendements ! Quand on pense aux financements publics pharaoniques engloutis dans l’« éducation [dite] prioritaire » et notamment au bénéfice des primo-arrivants, « les élèves allophones nouvellement arrivés », dépenses pour lesquelles nous n’avons d’ailleurs pas toujours les fonds voulus et qui nécessitent le recours à des emprunts très importants que nous serons les seuls à rembourser et qui obèrent nos finances publiques de façon démesurée.

Sans prétendre faire le tour complet de l’engloutissement de fonds publics gigantesques au seul bénéfice des populations issues de l’immigration dans ces structures scolaires, fonds pris sur notre travail, sur nos impôts, et alors même que nos enfants n’en bénéficient pas, nous allons néanmoins donner un aperçu des dépenses injectées à notre insu dans un système dont il n’est fait aucune publicité, ni de la part de ceux qui nous gouvernent, ni de la part des médias grand public, et pour cause !

Nous prendrons seulement trois exemples qui ne représentent qu’une petite partie de la politique d’éducation prioritaire d’excellence au bénéfice exclusif des populations issues de l’immigration*.

Les « internats d’excellence »

Créés en 2008, selon le site du gouvernement du 5 avril 2022, 307 internats d’excellence pour 33 000 places sont répartis sur l’ensemble du territoire.

Depuis 2009, les dépenses d’investissement des internats d’excellence sont inscrites dans les priorités nationales financées par l’emprunt national. En ce qui concerne les deux lycées d’État de Sourdun et Montpellier (respectivement 550 et 510 places), le prix moyen de création d’une place a été de 120 000 euros !

En ce qui concerne les dépenses de fonctionnement des internats d’excellence, le financement est assuré par l’État et les collectivités locales, et cela nous coûte des milliards chaque année, les élèves étant pourvus d’un confort et de largesses scolaires et extra-scolaires dont nous serions bien en peine de doter nos enfants.

Une critique sur les internats d’excellence fut mentionnée dès 2012 dans Le Monde du 28 février :

« Les inspecteurs généraux qui ont travaillé sur ce sujet en 2010-2011 n’ont pas été les plus convaincus » et ont « remis fin 2011 au ministre de l’Éducation […] leur rapport […] qui dort dans un tiroir. » Ils ont estimé que « l’idée de distinguer positivement certains élèves [était] peu compatible avec le principe d’égalité républicaine » ; ils ont posé également la question de la « soutenabilité financière » du projet.

Ce même rapport mentionnait : « Il est difficile, voire impossible, de procéder à un calcul précis des moyens de fonctionnement », ajoutant : « Ils sont manifestement très importants en valeur absolue eu égard aux effectifs d’élèves concernés… »

« Ils ont également posé la question de la soutenabilité financière du projet dans les années à venir, notamment la démesure des sommes consacrées à l’accompagnement du soir et, en ce qui concerne l’internat d’excellence de Sourdun par exemple, ils ont posé la question de savoir si la préparation d’un brevet de pilotage était du ressort de l’école ? De même ils ont posé la question de savoir s’il y avait un intérêt pédagogique à organiser un voyage à Pondichéry comme ce fut le cas dans cet établissement. »

Ce qui n’empêche pas les bénéficiaires de ce train de vie princier de ne pratiquement rien débourser. À cet égard, il est rapporté que « le coût pour les familles est modeste » : des aides sont apportées, de même qu’une prime à l’internat est attribuée à tous les boursiers (autrement dit à tous !), prime qui peut être cumulée avec des aides complémentaires.

Bref, vous aurez compris, les familles n’ont pas de souci à se faire pour financer la scolarité !

On n’a entendu personne sur le sujet et nous n’entendons toujours personne sur le sujet des internats d’excellence qui nous coûtent des milliards chaque année !

Comme Amélie Oudéa-Castéra, exigeons l’excellence scolaire pour nos enfants !

Les « cordées de la réussite »

Ce sont des dispositifs d’accès à l’enseignement supérieur de prestige réservés aux élèves issus de l’immigration et permettant d’enregistrer des taux de réussite deux fois plus élevés que ceux de nos enfants postulants, ainsi que le déclare Chantal Dardelet, responsable du pôle éducation à l’ESSEC.

Au nombre de 831 en 2022 pour plus de 200 000 bénéficiaires, les « cordées de la réussite » sont réparties sur l’ensemble du territoire et comportent différents dispositifs : ateliers pédagogiques avec enseignements disciplinaires, devoirs surveillés, aide méthodologique, suivi personnalisé pour la préparation aux épreuves des concours, tutorat, stages, séjours linguistiques, visites de sites, de salons, activités de loisirs… Bref, rien ne manque pour obtenir la réussite de ces élèves.

Encore une fois, financées par qui ?

Tout ceci étant accompagné d’une aide financière substantielle, avec bourses diverses, gratuité de logement… dispositif financé à la fois par le ministère de la Ville, le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, le ministère de l’Éducation nationale, les collectivités territoriales, également les fondations et les entreprises : enfin, tout le monde met la main au portefeuille, autrement dit, nous !

Les « cités éducatives »

Créées en 2019 par Blanquer, 200 cités de haute qualité éducative – label d’excellence – scolarisent en 2022 un million d’élèves de 0 à 25 ans.

Selon le site de l’Agence nationale de la cohésion des territoires (ANCT), au cours de la période 2019-2024, 245 millions d’euros ont été financés par le ministère chargé de la Ville, mais il n’est pas le seul pourvoyeur de fonds.

Également, un « fonds de la cité éducative » de 30 000 euros est attribué chaque année au collège chef de file de chaque territoire, soit six millions d’euros, fonds financé par le ministère de l’Éducation nationale et de la Jeunesse et par le ministère chargé de la Ville.

Des moyens supplémentaires émanent également d’autres ministères et opérateurs qui accompagnent le projet : Enseignement supérieur, CNAF…

De plus, une ingénierie renforcée par le ministère de l’Éducation nationale et de la Jeunesse bénéficie au principal de collège pour appuyer ces nouvelles missions.

S’y ajoutent des dispositifs complémentaires qui ne coûtent pas un sou aux bénéficiaires :

  • dédoublement des classes de CP et CE1 depuis 2018-2019, puis CM1 et CM2 ;
  • devoirs faits ;
  • « plan mercredi » ;
  • « vacances apprenantes » ;
  • opération « quartiers d’été » ;
  • 30 000 stages de qualité pour élèves de 3e des « quartiers » !
  • petits déjeuners gratuits pour 150 000 élèves…

Financés par qui ?

Callac nous concerne tous, l’exemple de la politique éducative du Gouvernement

Conclusion

Tout ceci n’est pourtant qu’un aperçu.*
Que ces messieurs aient un peu de décence, de même que notre distinguée Belloubet qui ose prétendre sans vergogne qu’elle « refuse le tri social des élèves » !

Ils ne manquent pas de souffle !

Ces imposteurs seraient bien inspirés d’aller flécher les dépenses attribuées aux structures d’excellence réservées aux élèves issus de l’immigration et de créer des sanctions – malus – pour ces structures « contribuant à la ségrégation scolaire », tel qu’ils le préconisent dans leur insoutenable rapport en ce qui concerne l’enseignement privé sous contrat.

Lénine disait : « Plus la ficelle est grosse, mieux ça passe ! »

Désolés, nous avons les outils pour résister et… « No pasaran ! »

Claude Meunier-Berthelot
25/04/2024

* Cf. C’est l’identité française qu’on assassine, Éditions des Trianons, 148 pages, 15 euros. En vente dans toutes les librairies.

Crédit photo : Domaine public

Claude Meunier-Berthelot

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