Toute communauté fermée recèle son lot d’intrigues et de lourds secrets, qui peuvent se révéler cataclysmiques quand une partie tierce décide de les exploiter. Cas de l’institution bigourdane de Notre-Dame de Bétharram tenue par la congrégation des Pères du Sacré-Cœur de Jésus, depuis le dépôt de plaintes de certains anciens élèves fin 2024, avec une accélération prodigieuse depuis l’accession à Matignon le 13 décembre 2024 de François Bayrou. Ce dernier appelé à témoigner devant la commission d’enquête parlementaire, dont le corapporteur – ou plutôt procureur – est le mélenchoniste Paul Vannier et la présidente la socialiste Fatiha Keloua-Hachi, l’une des huit députés PS à avoir refusé la confiance à Bayrou, malgré les injonctions du premier secrétaire Olivier Faure.
Le grand silence du Frère Labarrère
Motif de la convocation du Béarnais devant cette commission : du début des années 1990 à la fin des années 2000, des châtiments corporels et même des abus sexuels commis tant par des religieux que par des laïcs se seraient poursuivis à Bétharram, où la bonne bourgeoisie pyrénéenne envoie ses rejetons trop cossards ou rebelles, qui y côtoyaient de brillants sujets – comme les enfants Bayrou –, pour les remettre dans le droit chemin. Dès lors, comment le futur Premier ministre, de surcroît ministre de l’Éducation nationale de 1993 à 1997, peut-il prétendre avoir ignoré l’horrifiante réalité, d’autant qu’après avoir présidé le conseil général des Basses-Pyrénées, il fut élu maire de Pau en 2014 ?
C’est oublier que ses deux prédécesseurs, les socialistes Martine Lignières-Cassou et André Labarrère, lequel régna trente-cinq ans durant, jusqu’à sa mort en 2006, sur la ville natale du bon roy Henri IV, n’avaient pas davantage réagi. Chose étonnante, si « tout le monde savait » comme on l’assure aujourd’hui, surtout de la part du Frère Labarrère, plusieurs fois ministre de François Mitterrand, pilier du Grand Orient, ennemi juré de Bayrou et homosexuel déclaré, qui se tenait informé des moindres ragots courant dans sa cité.
De deux choses l’une : ou bien une omertà digne de Naples était observée tant par les élèves et leurs parents que par les responsables politiques toutes opinions politiques confondues, ce qui est difficilement crédible, ou bien les actes délictueux aujourd’hui montés en épingle, et d’ailleurs pour la plupart prescrits, étaient plus bénins et plus rares qu’on ne le dit. Se répandant aujourd’hui dans les médias pour raconter comment elle aurait été molestée pendant un camp scout organisé par l’école, Hélène Bayrou-Perlant reconnaît d’ailleurs n’avoir jamais parlé à son père de cet épisode pourtant « traumatisant » selon elle.
Ce qui est sûr, c’est que l’exploitation de ces délits tombe à pic.
D’Attali en Falorni, « l’euthanasie règle de la société future »
L’échéance (10 juin 2025) à laquelle Emmanuel Macron pourrait derechef dissoudre l’Assemblée se rapproche, et La France insoumise brûle de prendre sa revanche sur les législatives de 2024 qu’elle espérait victorieuses pour elle. Mais cela suppose la censure et la chute préalable du gouvernement Bayrou.
Nous n’avons ici ni estime ni sympathie pour le locataire de Matignon, centriste mou qui fut un calamiteux ministre de l’Éducation sans cesse à la remorque des syndicats et notamment de la FEN avant de participer avec enthousiasme à la promotion puis à l’élection du non moins désastreux Macron. Mais il reste haïssable aux yeux du camp wokiste pour son catholicisme – tare suprême : son épouse fut catéchiste à Bétharram.
Or l’Assemblée nationale se prononcera le 27 mai sur la proposition de loi portée par l’ancien radical-socialiste Olivier Falorni sur l’aide à mourir, texte dont le Premier ministre s’efforce d’éviter l’adoption mais que souhaitait dès 1981 Jacques Attali dialoguant avec Michel Salomon dans le livre L’Avenir de la vie (éd. Seghers) : « Dès qu’on dépasse 60-65 ans, l’homme vit plus longtemps qu’il ne produit et il coûte alors cher à la société. ». Ergo, argumentait le sherpa de Mitterrand, « du point de vue de la société, il est bien préférable que la machine humaine s’arrête brutalement plutôt qu’elle ne se détériore progressivement. L’euthanasie sera un des instruments essentiels de nos sociétés futures dans tous les cas de figure. Dans une logique socialiste, pour commencer, le problème se pose comme suit : la logique socialiste, c’est la liberté, et la liberté fondamentale, c’est le suicide ; en conséquence, le droit au suicide direct ou indirect est donc une valeur absolue dans ce type de société. Dans une société capitaliste, des machines à tuer, des prothèses qui permettront d’éliminer la vie lorsqu’elle sera trop insupportable ou économiquement trop coûteuse, verront le jour et seront de pratique courante. Je pense donc que l’euthanasie, qu’elle soit une valeur de liberté ou de marchandise, sera une des règles de la société future ».
Pour la franc-maçonnerie – qu’Emmanuel Macron a honorée en se rendant le 5 mai à la Grande Loge de France, une première pour un président en exercice, mais il est vrai qu’il fut aussi le premier à inviter en décembre dernier un rabbin à allumer la menorah d’Hanoukka à l’Élysée –, le droit à la mort est la suite du droit à l’avortement, constitutionnalisé par le même Macron avec, hélas, l’abstention du Rassemblement national. Falorni est dans son rôle en le soutenant.
Comme Bayrou renâcle et finasse, il faut donc l’éliminer. D’autant qu’il défend parallèlement l’enseignement privé, haï car trop peu « inclusif » à son gré par la gauche qui n’a jamais digéré la défaite que fut en 1984 le retrait de la loi Savary par Mitterrand sous la pression du « peuple de droite » manifestant en nombre.
Motus sur les abus dans le public
Reprises par les médias du Système, les campagnes hystériques menées par Mediapart et Libération (qui a son rond de serviette chez FranceTV Info) contre Riaumont – dont l’association scoute est l’objet d’un véritable harcèlement préfectoral : quinze inspections en dix mois – puis Bétharram et aujourd’hui le collège privé Notre-Dame du Sacré-Cœur de Dax en attendant la suite (1), peuvent porter un discrédit durable sur l’école libre… en même temps que faire passer au 36e plan les scandales pourtant avérés, mais soigneusement occultés, survenus dans l’enseignement public.
Qui sait ainsi qu’au lycée Bayen de Châlons-sur-Marne, un professeur « charismatique », Pascal Vey, avait des années durant transformé ses classes en harems (masculins) où, après avoir drogué ses élèves, il se livrait sur eux aux pires prédations, n’hésitant pas en revanche à baisser les notes des petites amies de ses gitons ? Informée de ces turpitudes, une de ses collègues, Marie-Pierre Jacquard, avait alerté la direction du lycée et le rectorat dès 2021, mais il fallut attendre fin 2023 pour que les autorités académiques réagissent et saisissent la justice qui demanda à la police d’interpeller Vey à son domicile – où il fut découvert suicidé. Une dizaine d’anciens élèves ainsi abusés ont porté plainte contre l’État pour non-intervention.
Qui se souvient que, fin 2022 puis le 21 février dernier, les policiers de la branche « mineurs » de l’Office central pour la répression des violences aux personnes (OCRVP) interpellaient plus de cinquante suspects dans le cadre d’une vaste enquête sur des viols et sévices commis (puis diffusés sur le Darknet) sur de très jeunes enfants et même des bébés par un cercle de pédocriminels, hexagonaux comme parfois venus spécialement de l’étranger ? Organisateur de ce réseau plus tentaculaire que celui du monstre Dominique Pénicot : Pierre-Alain Cottineau, un assistant familial de 32 ans, agréé par le centre départemental enfance familles (CDEF) de Loire-Atlantique, structure chargée de l’accueil d’urgence des enfants, et lui-même père d’un garçonnet. Soupçonné d’avoir violé à plusieurs reprises une petite fille de 4 ans handicapée, et de ce chef mis en examen, il est en outre « soupçonné d’actes de torture et de barbarie ». Actes qu’il a reconnus.
Les mélenchonistes en première ligne dans l’hallali
Or, associatif très actif, et du reste engagé dans la lutte contre les violences familiales, également président de l’association Esprit Arc-en-ciel pour la défense des droits des personnes LGBT+ (il avait même organisé la première Gay Pride du pays d’Ancenis en 2022), Cottineau avait en outre été candidat aux élections départementales de 2021 sous les couleurs de… La France insoumise !
Le parti même dont l’un des fleurons au Palais-Bourbon est Paul Vannier, depuis 2022 député du Val-d’Oise, fils de lambertiste, lui-même tenté par le trotskisme avant de devenir proche de Jean-Luc Mélenchon qui lui confia en 2017 la rédaction du programme « éducation » de LFI, et, à ce titre, contempteur de Bayrou au sein de la commission d’enquête parlementaire à laquelle, ne cesse-t-il de répéter, « François Bayrou a menti ». Cet agrégé d’histoire ne cache pas ses orientations puisque, déjà corapporteur en 2024 avec le restaurateur franco-américain Christopher Weissberg, député macroniste des Français de l’étranger, d’un rapport parlementaire sur l’enseignement privé sous contrat, il avait condamné le financement public de ces établissements – majoritairement catholiques. « Refonder le modèle opaque de financement public autour des objectifs de transparence, de contrôle, de justice et d’égalité de traitement », et donc en finir avec « les boîtes de curés », est pour lui un impératif.
Mais à qui la faute ? La fausse droite, dont le Premier ministre fait partie, ne peut s’en prendre qu’à elle puisque, plutôt que d’attribuer la moindre responsabilité au Rassemblement national, pourtant plus important parti de France avec 135 sièges, elle a offert force postes stratégiques (dont la commission des finances !) à des activistes d’ultragauche, d’ailleurs souvent élus ou réélus grâce à elle aux dernières législatives afin de « faire échec à l’extrême droite ». Résultat, les « modérés » ont ainsi procuré aux extrémistes de gauche une redoutable capacité de nuisance.
Qu’ils utilisent abondamment contre la pseudo-droite, ce dont nous nous consolerions aisément, mais surtout contre la France.
Camille Galic
19/05/2025
(1) Seul échappe curieusement au jeu de massacre le lycée jésuite de La Providence à Amiens, où l’enseignante Brigitte Auzière, née Trogneux en 1953, vampa Manu, né en 1977, devint sa maîtresse au grand dam des parents Macron affolés par la différence d’âge (vingt-quatre ans), et finit par se faire épouser par lui. Une love story dont se sont délectés tous les magazines et que n’a jamais condamnée la gauche, y voyant une simple transgression. Il est vrai que cette grande donneuse de leçons de morale n’a jamais condamné non plus Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir, eux aussi grands amateurs de chair très fraîche prélevée parmi leurs élèves.
Image d’illustration créée par IA
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