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Jeanne d’Arc métisse. À quand Omar Sy en Saint Louis ?

Jeanne d’Arc métisse. À quand Omar Sy en Saint Louis ?

par | 11 mai 2018 | Société

Par Camille Galic, journaliste, essayiste ♦ La polémique avait agité la droite pendant plusieurs jours en février dernier. Mathilde Edey Gamassou, métisse de 17 ans, avait été choisie pour incarner Jeanne d’Arc lors des fêtes johanniques d’Orléans. Polémia avait publié trois articles sur cette affaire. Le premier « Jeanne d’Arc métissée : la droite divisée ? » de Nicolas Faure, le second « Un piège diabolique » par Renaud Camus et, enfin, « Manipulation mode d’emploi » de Pierre Lours.
Après les fêtes johanniques, Camille Galic revient sur cette polémique.
Polémia


Avant l’actuel Premier ministre le 8 mai, trois de ses prédécesseurs s’étaient rendus aux Fêtes johanniques d’Orléans — Michel Debré en 1960, Georges Pompidou en 1963 et Michel Rocard en 1990. Et tous, même le parpaillot Rocard, avaient encensé avec un même enthousiasme la Sainte de la Patrie. Fidèle à cette tradition républicaine, Edouard Philippe  a lui aussi célébré en Jeanne une «  incarnation “fémininement humaine”, pour reprendre la belle expression d’André Malraux », du patriotisme et de la liberté car, selon lui, « en France, la liberté guide toujours le peuple. Y compris quand il se cherche, voire qu’il se perd ». Comme Gambetta, qu’il a cité, le locataire de Matignon s’est voulu « un dévot de Jeanne d’Arc ». Mais les « derniers mots » de son discours, qui ne fera pas oublier ceux de Jean-Marie Le Pen quand le Front national rendait hommage à Paris tout à la fois aux travailleurs et à la bergère lorraine devenue généralissime, furent pour sa « chère Mathilde Edey-Gamassou ». « Pour vous, conclut-il, pour les Jeanne qui vous ont précédée et pour celles qui vous succéderont. Pour préparer ma venue ici, j’ai, comme souvent, relu un très beau discours. Celui qu’a prononcé André Malraux ici même, je crois, le 8 mai 1961. Vers la fin de son intervention, il évoque votre rôle et s’exclame : “Que les filles d’Orléans continuent à t’incarner à ton(sic) tour ! Toutes se ressemblent, toutes te ressemblent”. Je voudrais vous remercier d’avoir accepté la lourde et belle charge d’incarner Jeanne d’Arc en cette année 2018. Et de l’avoir fait avec la douce fermeté et la persévérance de celle dont vous portez aujourd’hui fièrement et fermement l’étendard. »

« En finir avec la propriété exclusive de la Sainte par des Français de souche »

« Toutes les filles d’Orléans se ressemblent » ? Mathilde Edey-Gamassou peut bien être née dans l’antique Cénabum fondée par les Carnutes, elle ne ressemble guère aux descendantes de ces ancêtres gaulois. Née d’un père béninois et d’une mère polonaise, cette lycéenne studieuse est une fervente catholique se dévouant sans compter pour les autres. Mais est-ce pour ces qualités qu’elle fut sélectionnée, parmi des dizaines d’autres jeunes filles également méritantes, pour incarner Jeanne d’Arc ?

Le 2 mars dernier, l’excellent Bulletin de réinformation diffusé par Radio Courtoisie révélait dans quelles conditions Mathilde avait été choisie, sous l’impulsion de Béatrice Odunlami, directrice d’une agence de communication dans l’événementiel et adjointe à Olivier Carré, maire Les Républicains de la ville [1] et chargée précisément de l’événementiel, donc des Fêtes johanniques.
Or, qui est Mme Odunlami ? Ex-rappeuse, elle aussi de père béninois,et proche de la militante féministe racialiste et crypto-islamiste Rokhaya Diallo, elle revendique haut et fort de partager avec Diallo le désir de « changer la perception que le peuple français a de lui-même » car « la France n’est pas un pays blanc et chrétien ». Dans un tweet datant de février, elle annonçait d’ailleurs la couleur (si l’on ose écrire en l’occurrence), en exprimant sa détermination à  « en finir avec la propriété exclusive de la Sainte par des Français de souche ». Pour le Bulletin, il s’agissait d’une « opération de communication dans le plus pur style macronien ». Et d’expliciter : « En 2016, le candidat Macron avait honoré de sa visite les fêtes Johanniques. Deux ans plus tard, avec la complicité d’une de ses proches – Béatrice Odunlami se réclame désormais de la République en Marche —, le symbole de Jeanne d’Arc est récupéré par ceux là-mêmes pour qui l’identité française est une valeur périmée », la Pucelle idéale étant désormais issue du métissage, de plus entre deux migrants, donc double symbole de la France à venir.

L’activisme « décolonial » des nouveaux colons

L’attachante personnalité de l’innocente Mathilde, instrumentalisée à son insu, n’étant pas en cause, on s’étonne que des nationaux sincères se soient laissés prendre dans cette machination, d’autant que nul parmi eux ne peut ignorer l’activisme « décolonial » de Rokhaya Diallo — dont la dernière prise de position concerne les compresses et pansements utilisés dans les hôpitaux, tous blancs et donc… « discriminants » sur les peaux noires !

Désignée Young Leader par la French-American Foundation, cette Franco-Sénégalaise croule, il est vrai, sous les récompenses les plus prestigieuses. Ainsi a-t-elle  reçu le 21 janvier 2012 le Prix de la lutte contre le racisme et la discrimination décerné par l’ONG internationale Conseil pour la Justice, l’Égalité et la Paix ; le 23 octobre 2014, le prix #LabComWomen dans la catégorie Générosité — ce  prix, créé par TF1 et Labcom, est décerné aux « femmes ayant un profil remarquable » et, lors de la cérémonie des EuropeanDiversityAwards à Londres en 2016, elle avait été couronnée dans la catégorie « Journaliste de l’année ». Invitée le 21 mars 2018 par l’Organisation des Nations Unies à l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination de la discrimination raciale, la pasionaria eut droit à une ovation quand elle dénonça « le racisme omniprésent dans la société française », mais aussi le « racisme d’Etat français » à cause duquel elle aurait été écartée du Conseil national du numérique (pour lequel elle n’avait d’ailleurs aucune compétence), ajoutant : « Nous devons changer la perception que le peuple français a de lui-même. Ce n’est plus un pays blanc ni chrétien. » Programme qu’elle réitérait à la télévision (dans la dégueulatoire émission Touche pas à mon poste qu’anime sur C8 le non moins vomitif Cyril Hanouna), et dont l’une des étapes décisives aura été l’opération Jeanne d’Arc du 8 mai.

Juste avant s’était déroulé du 4 au 6 mai à la Bourse du travail de Saint-Denis et « sous le patronage de Mumia Abu-Jamal (malfrat multirécidiviste, de son vrai nom Wesley Cook, et assassin d’un policier à Philadelphie, ce qui lui a valu en 1982 d’être condamné à mort, peine d’ailleurs jamais exécutée, et lui ayant donc acquis le constant appui du PCF et de L’Humanité), un « Bandoung du Nord ». Référence à la conférence de Bandoueng tenue en avril 1955 sous l’égide de l’Indonésien Sukarno, puissance invitante,de l’Indien Nehru, de l’Égyptien  Nasser et du Chinois Chou En-lai avec le FLN algérien et les autres mouvements indépendantistes. 63 ans plus tard, de quoi s’agissait-il ? De procéder à « la rupture décoloniale » et d’édifier une « Internationale Décoloniale fondée sur la théorie décoloniale » en menant pour cela « une lutte sans trêve » — thème de l’intervention de l’increvable communiste états-unienne et suprématiste noire Angela Davis dont la furia électrisa l’assistance.

Mais l’Europe n’est-elle pas devenue la colonie des anciens colonisés ? En tout cas, ils s’y comportent en terrain conquis, s’acharnant dans une totale impunité et même avec la complicité de l’Etat à modifier jusqu’à l’essence même de notre race, de notre peuple, de notre histoire et de notre civilisation.
Prochain épisode : un biopic de saint Louis avec l’acteur musulman et sénégalais Omar Sy, l’une des trois personnalités préférées des Français selon le baromètre du Journal du dimanche, dans le rôle du roi très chrétien ? Après tout, reprenant la Tétralogie de Wagner en 1986, le Metropolitan Opéra de New York imposa bien le baryton noir Simon Estes dans le rôle de… Wotan !

Camille Galic
11/05/2018

[1] A noter qu’après avoir renoncé à se présenter à l’Assemblée pour garder son fauteuil de maire et se conformer ainsi à la loi sur le non-cumul des mandats, M. Carré fit voter au conseil municipal de la ville une confortable augmentation de ses indemnités, qui passèrent de 958 à 4.120 euros nets par mois.


Source :
Correspondance Polémia

Crédit photo : Albert Lynch [Domaine public], via Wikimedia Commons

Camille Galic

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