Breizh-Info se définit comme un média indépendant traitant de l’actualité bretonne et internationale. Son fondateur, Yann Vallerie, publie ces jours-ci un livre, « Breizh-Info – 11 ans de combat médiatique » (Éditions Breizh-Info, 190 pages, 19,90 euros), préfacé par Laurent Obertone, dans lequel il relate la naissance et l’évolution de ce média « impertinent et politiquement incorrect », tout en évoquant les réalités du journalisme indépendant. La seconde partie de l’ouvrage est composée de tribunes de Julien Dir, dont la plume « insolente et acerbe » est très appréciée des lecteurs du site.
Une information alternative
Depuis la création de Breizh-Info en 2013, Yann Vallerie et ses collaborateurs entendent, « tout en restant fidèle à une éthique journalistique rigoureuse », proposer des « sujets rarement traités par les grands médias », dont environ 40 % concernent les réalités bretonnes.
Ces fondateurs possédaient, pour certains, une expérience dans le journalisme professionnel ou les médias alternatifs, tandis que d’autres s’étaient investis dans le monde associatif ou politique. Une partie de l’équipe rédactionnelle, dont Yann Vallerie, provenait de la droite identitaire, « un courant de pensée qui prône la défense des identités régionales, nationales et européennes face à la mondialisation et à l’uniformisation culturelle ».
La ligne directrice du site, « identitaire et enracinée », a notamment été influencée par des penseurs de la Nouvelle Droite tels qu’Alain de Benoist et Guillaume Faye, ainsi que par le militant autonomiste breton Yann Fouéré, défenseur de l’Europe des régions.
Les animateurs souhaitent vivement qu’une presse régionale alternative se développe dans d’autres régions françaises : « En France, le mouvement des Gilets jaunes et la percée du Rassemblement national ont démontré que les préoccupations abordées par Breizh-Info en 2013 étaient devenues des questions centrales pour une grande partie de la population. »
Une organisation rigoureuse
« Aujourd’hui, l’équipe est composée d’une vingtaine de collaborateurs, ainsi que de journalistes permanents ». Les membres de l’équipe se lèvent à l’aube pour élaborer le contenu des articles, après avoir consulté la presse et les informations reçues de la part de leurs nombreux correspondants. Ils doivent ensuite gérer les réseaux sociaux afin de diffuser les articles auprès des lecteurs et de diverses plateformes, tout en modérant les commentaires pour éviter d’éventuelles poursuites judiciaires.
La polyvalence des journalistes et leur sens du travail en commun sont indispensables pour favoriser « une synergie qui est au cœur du succès de Breizh-Info.com ».
Le défi du financement demeure constant : « L’équipe doit sans cesse trouver des moyens de financer son travail, que ce soit par des campagnes participatives, des partenariats ou la vente de produits dérivés. »
Répression et censure
Sans surprise, le positionnement assumé des animateurs a valu au site de subir la répression, la censure et les pressions politiques, « dans une société où la liberté d’expression est de plus en plus mise à l’épreuve ».
Breizh-Info s’est ainsi vu exclure de la régie publicitaire de Google sous la pression de groupes militants de la censure tels que les Sleeping Giants (un collectif transnational, issu de la galaxie Soros, dont l’objectif est de lutter « contre le financement des discours de haine »). De même, des « déférencements » sur Facebook empêchaient le partage des articles, quand ceux-ci n’étaient pas invisibilisés ou supprimés.
L’équipe bretonne a « su développer des outils alternatifs pour contourner ces obstacles », notamment une lettre quotidienne permettant de rester en contact direct avec les lecteurs.
Le site a également dû faire face à des plaintes judiciaires, « souvent pour des motifs fallacieux ou dénués de fondement, mais basées sur les lois restrictives qui régissent la liberté d’expression en France ».
Par ailleurs, un des journalistes a été menacé à plusieurs reprises à Nantes. De son côté, Yann Vallerie a fait l’objet de campagnes de dénigrement orchestrées par l’extrême gauche et des élus locaux en Bretagne.
Des projets d’avenir
Breizh-Info a malgré tout réussi à devenir « une véritable tribune pour des idées, des valeurs et des voix souvent marginalisées ou ignorées par le reste de la presse », tout en s’efforçant « de maintenir une ligne éditoriale indépendante qui ne cède ni aux pressions extérieures ni aux attentes des lecteurs ».
Ces animateurs souhaitent renforcer encore ses capacités d’enquête, élargir sa couverture médiatique, développer une présence médiatique accrue, « déjacobiniser l’actualité », apporter une alternative à l’AFP et maintenir une indépendance financière.
Encore une fois, « L’avenir de Breizh-Info dépend en grande partie du soutien de ses donateurs et de son audience ».
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Parmi les appréciations formulées au sujet de ce média, celle de Kofi Yamgnane, ancien maire de Saint-Coulitz (29) et ancien ministre de François Mitterrand avant de briguer (sans succès) la présidence de la République du Togo dont il est originaire, surprendra les esprits sectaires : « Ce que j’ai toujours aimé chez Breizh-Info, c’est l’objectivité de ses prises de position, la pertinence de ses analyses en tout sujet, son courage dans ses points de vue. C’est pourquoi je souhaite que Breizh-Info change de dimension, prenne son envol et quitte sa semi-clandestinité ou, à tout le moins, sa trop grande modestie et son humilité par trop excessive. Breizh-Info doit se trouver au centre de l’actualité et de l’analyse politiques pour servir la grandeur de la Bretagne. Courage ! A-greiz kalon [« Du fond du cœur »]. »
Johan Hardoy
25/11/2024
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