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Aldo Sterone : un regard distancié sur les dérives occidentales

Aldo Sterone : un regard distancié sur les dérives occidentales

par | 14 mars 2024 | Société

Le vidéaste algérien Aldo Sterone, qui vit en Grande-Bretagne, remporte un succès notable sur Youtube à travers son concept original de commentaires décalés de l’actualité depuis sa voiture. Son dernier livre, Covidisme, climat et wokisme – Les nouvelles religions – Les religions postchrétiennes occidentales (Auto-édition, 146 pages, 13,72 euros), décrit sa stupéfaction devant la décadence des valeurs de notre civilisation.

Le déclin de l’Occident

En 1991, Aldo Sterone quitte son pays natal avec l’impression de s’« évader d’un asile psychiatrique ». C’est le début d’une « décennie noire » qui a endeuillé toutes les familles algériennes.
D’abord jeune, naïf et plein de rêves, il observe avec un dépit croissant une civilisation européenne dont la chute lui paraît planifiée : « Il est impossible que des actions aussi diverses et variées viennent s’emboîter comme par magie et concourir dans la même direction sans qu’il y ait une intention derrière. »

Après avoir importé des pans entiers de populations extra-européennes « pour les besoins de main-d’œuvre peu chère pour le capital », des politiciens et des affairistes persistent à appauvrir leurs pays en transférant les emplois dans des contrées où la production économique coûte moins cher tout en générant une croissance à deux chiffres. En réalité, ces capitalistes apatrides voient tout simplement le monde « comme vous voyez une planche de Monopoly ».
La masse des « Blancs postchrétiens », comme il les nomme, tend quant à elle à devenir un « groupe qui n’a plus d’attaches religieuses, culturelles ou nationales. En d’autres termes, un SDF civilisationnel » ! Du pain bénit pour les propagandistes…

Dans un proche avenir, la mise en place de la monnaie numérique permettra un contrôle social total au bénéfice des intérêts financiers ou idéologiques du moment, avec toutes sortes de taxations différenciées, de quotas, de rationnements et de restrictions individualisés.

À rebours de ceux qui pensent qu’il faut faire confiance aux gouvernants et que les « affaires » sont plutôt l’exception que la règle, il estime que la « caste politique » est majoritairement composée d’« alimentaires », ces hommes et femmes sans principes moraux dont le souci principal est de faire avancer leur situation personnelle. En France, tout particulièrement, « la malédiction des alimentaires » lui rappelle la situation de son pays d’origine.
Cette crise occidentale n’est pas le fruit de l’action d’un « méchant au ricanement diabolique », mais résulte de l’implication diffuse de « millions de personnes qui agissent chacune pour une raison différente mais toutes dans la même direction », les uns animés par l’appât du gain, les autres par l’idéologie, le conformisme, la lâcheté ou en ne faisant « que leur travail ».

La sous-culture woke

L’Europe déchristianisée a remplacé la religion par une multitude d’idéologies diverses.
Le wokisme, qui est diffusé efficacement par les milieux académiques et associatifs, les ONG, etc., se révèle désormais suffisamment puissant pour exercer un chantage efficace sur les grandes entreprises.

Le cinéma doit se soumettre au « score woke », un pourcentage minimum de personnes issues de « minorités », afin d’éviter de multiples controverses susceptibles d’indisposer les studios, les banques et les acteurs. En Grande-Bretagne, la censure va encore plus loin car « le personnage issu de la minorité ne doit pas occuper le rôle de vilain ». En conséquence, les films deviennent des « navets moralisateurs et pénibles à regarder ».

Dans les écoles, des « enseignants militants poussent des enfants et des ados en pleine puberté à se poser des questions sur leur “identité de genre”, alors qu’ils sont dans une phase extrêmement difficile et instable de leur vie émotionnelle. » Ces demandes étaient quasiment inexistantes au début des années 2000, mais « la promotion de la théorie du genre dans les écoles et les médias a encouragé la contagion sémantique ».
En 2018, dans un établissement du Royaume-Uni, dix-sept enfants ont initié un processus de réassignation de genre ! Les multiples opérations nécessaires, remboursées par les caisses sociales au détriment d’autres secteurs de la santé, enrichissent considérablement certains milieux médicaux, mais l’explication ultime est ailleurs : « La vérité est assez simple à résumer : tout ce qui pousse le Blanc vers une sexualité non reproductive est fortement encouragé. »

L’idéologie écologiste contre-nature

Malgré un train de vie dispendieux, Charles III est féru d’écologie et se montre très préoccupé par la réduction du carbone dans l’atmosphère. Le roi estime également que « nous sommes trop nombreux » sur cette planète.
De quoi parle-t-on aux sommets pour le climat où se rendent le prince Charles et consorts à bord de leurs jets privés ? Non pas de véritables problèmes écologiques, de pollution, de biodiversité, de déforestation, de constructions sur des terres arables ou d’agriculture intensive, mais plutôt d’enjeux économiques.

L’écologie – ou plutôt l’écologisme qui est « fondamentalement contre-nature » – fournit à l’oligarchie un prétexte en or pour réduire le niveau de consommation de la grande masse de la population, sans évidemment remettre en question son propre train de vie.
Des embouteillages peuvent bloquer les voitures de luxe des ultra-riches, tandis que leurs jets privés sont parfois contraints d’attendre que des vols low cost atterrissent avant eux.
D’où l’idée de faire place nette en appauvrissant les « coupables », à savoir les millions de « Blancs postchrétiens » qui paieront l’addition sous prétexte de sauver la planète, via une taxation énergétique dont une partie sera reversée à des dirigeants de pays « corrompus jusqu’au trognon ».
« À force de distiller un discours apocalyptique dans tous les médias, les victimes elles-mêmes demandent aux pouvoirs publics de faire quelque chose. » « Des gamins de lycée et d’école primaire interpellent les pouvoirs publics pour demander qu’on sauve leur avenir. »

De leur côté, les « militants de la justice sociale » affirment que les pays occidentaux doivent cesser leur développement et renoncer à leur niveau de vie afin de « laisser leur tour aux peuples défavorisés ».
Comme l’affirme Ottmar Edenhofer, « l’un des papes des politiques climatiques » : « De facto, nous redistribuons la richesse mondiale par des politiques climatiques. Vous devez vous libérer de l’illusion que les politiques climatiques internationales sont des politiques environnementales. Elles n’ont presque rien à voir avec les politiques environnementales comme la déforestation ou le trou dans la couche d’ozone. »

Les forces de l’argent, qui « arrivent toujours après un travail de sape idéologique de longue haleine », poussent ainsi l’Occident à détruire une source d’énergie fiable comme le nucléaire.

Une guerre qui vient ?

Du point de vue des valeurs sociétales, la Russie est comparable à ce qu’étaient les pays occidentaux il y a encore quelques décennies.
Tout a changé depuis septembre 2013, quand les grands médias occidentaux se sont enflammés après un discours de Vladimir Poutine déplorant la perte des « bases fondamentales de la civilisation occidentale ».
Dès lors, « la guerre était déjà écrite » par l’État profond américain, malgré un retard dû à l’administration Trump. Le rapprochement de l’Ukraine avec l’OTAN était évidemment de nature à déclencher une invasion par l’armée russe. Dans cette guerre perdue d’avance, les dirigeants ukrainiens sacrifient leur peuple et leur jeunesse sans état d’âme.

Devant ce qui peut être considéré comme « le plus gros foirage stratégique de tous les temps » et les menaces qui pèsent sur le dollar du fait d’une entente entre les BRICS, l’oligarchie américaine a tout intérêt à pousser les Européens vers « une crise majeure, une grosse guerre, une dépression économique ».

À son grand désarroi, Aldo Sterone pressent que « l’Europe est prête pour cet ultime sacrifice »…

Johan Hardoy
14/03/2024

Aldo Sterone, Covidisme, climat et wokisme : les nouvelles religions. Les religions postchrétiennes occidentales, mars 2024

Johan Hardoy

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