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Septième Journée de la réinformation de Polémia : entretien avec Jean-Yves Le Gallou

Septième Journée de la réinformation de Polémia : entretien avec Jean-Yves Le Gallou

par | 4 octobre 2014 | Société

Septième Journée de la réinformation de Polémia : entretien avec Jean-Yves Le Gallou

La Septième Journée de la réinformation de Polémia se tient le samedi 18 octobre prochain à Paris. Jean-Yves Le Gallou, président de Polémia répond aux questions de Pierre Saint-Servant pour le journal Présent.

Jean-Yves le Gallou, vous organisez, samedi 18 octobre, la 7e Journée de la réinformation de Polémia, pouvez-vous nous rappeler les thèmes traités lors des éditions précédentes ?

Nous avons, dans un premier temps, lancé et approfondi le concept de réinformation. Puis nous avons travaillé sur le thème de la novlangue et, à la suite de ces travaux, nous avons publié deux dictionnaires de novlangue (1). Nous avons ensuite souligné le rôle des blogs dans la guerre médiatique et contribué au développement de la réinfospère. L’an dernier, nos avons étudié en profondeur la désinformation publicitaire : une réflexion qui va faire l’objet de la publication d’un livre en partenariat avec l’éditeur Via Romana.

Vous avez choisi, cette année, de concentrer votre attention sur la bataille culturelle, pourquoi ?

C’est simple, nous vivons dans une dictature culturelle : de la gauche, du politiquement correct et de l’artistiquement correct. Cette dictature s’impose par la censure et l’intimidation : les dissidents rasent trop souvent les murs, par crainte d’être diabolisés voire, pire, rigardisés. Dans cette affaire, de trop nombreux élus, distributeurs de la manne publique, font preuve d’une rare lâcheté. Quant aux soi-disant mécènes du grand capital – Pinault, Arnaud, Bergé –, sous couvert de générosité ils font de l’optimisation fiscale, de la com’ et de la spéculation financière ! L’art n’est qu’un prétexte au profit pour les uns, à l’idéologie déracinante pour les autres (2). C’est l’alliance du trotskysme culturel et des salles de marché.

« Ce qu’on appelle Art contemporain n’est rien d’autre qu’un centenaire indigne né sur les ruines de la Guerre de 1914. »

Il y a donc un double travail à faire : décrypter le nouvel art officiel et cesser de se laisser intimider par le conformisme dominant. Car ce qu’on appelle Art contemporain n’est rien d’autre qu’un centenaire indigne né sur les ruines de la Guerre de 1914. En 1917, Duchamp nous faisait le coup de l’urinoir présenté comme une œuvre d’art ; cent ans plus tard, il faudrait s’ébaubir devant un crucifix planté dans de l’urine, le Piss Christ de Serrano. Bref, l’imagination en panne et les mêmes fausses provocs à répétition, jusqu’à plus soif, si j’ose dire ! C’est le règne des faiseurs et des faisans, des escrocs soutenus par les bobos et les gogos.

Le champ culturel a, pendant des décennies, été négligé par le camp national. Ceux qui avaient retenu les leçons de Gramsci étaient peu nombreux, et ceux qui les appliquaient étaient encore plus rares. Des progrès ont-ils été réalisés depuis ?

Oui, il y a une vraie prise de conscience des foutaises de « l’art conceptuel », grâce notamment aux remarquables essais d’Aude de Kerros. Et il est clair que crise culturelle et crise identitaire sont liées. Les défenseurs de l’identité ne peuvent pas faire l’économie de la bataille culturelle. Ils doivent donc affronter les pouvoirs financiers (pseudo-mécènes/vrais spéculateurs) et les pouvoirs politico-administratifs (« les inspecteurs de la création » — sic) qui gouvernent, ainsi que leurs chiens de garde dans les médias. Ce qu’il faut, c’est de la fermeté d’âme pour ne pas succomber au terrorisme intellectuel. Mais il ne faut pas se contenter d’un discours critique. Il faut aussi révéler l’art caché (3) et mettre en valeur les traditions qui renaissent.

Pouvez-vous nous dévoiler une partie du programme de la Journée du 18 octobre ?

Le matin, Michel Geoffroy traitera en profondeur de « Crise culturelle et crise identitaire ». Puis nous donnerons la parole aux artistes : le graveur et essayiste Aude de Kerros, le dessinateur Miège, l’auteur et metteur en scène Gérard Savoisien. La génération 2013 aura aussi la parole : les Antigones, les Gavroches, les organisateurs de marches identitaires, bref, tous ceux qui ont repris le chemin de la rue et de la liberté de l’esprit. Le temps de l’offensive est venu !

Jean-Yves Le Gallou
Propos recueillis par Pierre Saint-Servant
Source : Présent (23/09/2014)

Notes de la rédaction

  1. Dictionnaire de novlangue (mise à jour janvier 2013) 1/2
  2. Dictionnaire de novlangue (mise à jour janvier 2013) 2/2
  3. L’art contemporain n’a pas fini de nous faire rire
  4. L’art caché – Les dissidents de l’art contemporain d’Aude de Kerros

Voir aussi

Jean-Yves Le Gallou

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