Dictionnaire de la réinformation - Cinq cents mots pour la dissidence (neuvième et dernière section T-U-V-W-X-Y-Z)

mercredi 17 mars 2010

Polémia met en ligne la neuvième et dernière section de son Dictionnaire de la réinformation - Cinq cents mots pour la dissidence, avec les lettres T-U-V-W-X-Y-Z.

Nous rappelons que la version papier du Dictionnaire de la réinformation et celle de la 2e édition du Dictionnaire de novlangue peuvent être commandés à Polémia, 60 ter rue Jean-Jacques Rousseau 92500 Rueil-Malmaison, au prix de 15 euros franco de port chacune des brochures.

 

Section IX

 

• T •

Table rase. Conception de l’homme, héritée des Lumières, consistant à croire que l’on peut former un homme nouveau en modifiant son environnement social d’une façon radicale et en réorganisant rationnellement la société pour construire le paradis terrestre ; quitte à « forcer les hommes à la liberté », comme disait Rousseau. Cette conception, qui dénie toute identité propre à l’homme, est d’essence terroriste. Elle est encore à l’œuvre de nos jours dans les politiques d’éducation. C’est au contraire l’enracinement qui fonde la personnalité et la liberté. Voir Culture, Egalitarisme.

Tabou. L’oligarchie aime à se parer d’une image libertine mais elle impose cependant un nombre croissant de tabous dont elle interdit la contestation avec brutalité. Parmi les principaux tabous on citera l’inégalité des hommes, l’existence des différences de races et de sexes, l’histoire de la Seconde Guerre mondiale ou le pouvoir d’influence joué par des représentants de confessions ou de communautés minoritaires. Voir CFCM, CRAN, CRIF, Principes, Prohibition, Théocratie, Valeurs.

Télévision. Instrument majeur de domination des esprits de la deuxième moitié du XXe siècle. Symboliquement, dans la sphère soviétique le pouvoir affirmait sa domination en plaçant sur les sommets de chaque ville de puissantes tours de télécommunication. Plus subtilement, le Système mondialiste contemporain cherche à imposer la présence de l’écran de télévision dans l’espace public : transports publics, administrations et entreprises, cafés et restaurants. « Je vends du temps de cerveau disponible à Coca-Cola », avait dit Patrick Le Lay, à l’époque où il était patron de TF1, comme dans 1984 d’Orwell où il était interdit d’éteindre la télévision. Voir Ecran, Orwellien, Tyrannie médiatique.

Terre. Une terre pour chaque peuple, c’est le seul moyen de garantir la concorde entre les hommes car il correspond à une loi du vivant : l’impératif territorial. C’est au contraire l’imbrication des peuples et des ethnies sur un même territoire qui conduit à la violence et à la guerre. Voir Frontières, Identité, Paysan.

Terroriste. Il faut se méfier de l’emploi du mot « terroriste » qui est en général utilisé à l’encontre de ceux qui contestent un système établi ou qui combattent une armée puissante : ils n’ont que la violence physique pour se faire entendre. Quand ils gagnent, les terroristes deviennent des résistants, des héros ou des ministres respectés.

Théocratie. Gouvernement exercé par ceux qui déclarent incarner la volonté divine – l’interpréter exclusivement au travers de la lecture littérale des Ecritures, par exemple – et l’imposer dans la Cité. La théocratie est restée étrangère à l’esprit européen, qui repose au contraire sur la séparation du pouvoir temporel et de l’autorité spirituelle, sauf justement dans certaines périodes d’hérésie. La théocratie sert souvent de prétexte à la dictature. Les Occidentaux vivent sans le savoir un nouvel âge théocratique, sous la férule de ceux qui prétendent interpréter les droits de l’homme. Voir Droits de l’homme.

Théologie politique. Les idéologies politiques ont comme soubassement des conceptions religieuses mais celles-ci sont masquées. Notre époque, qui se veut laïque, du moins en Europe, a tendance à négliger sinon à cacher ce fait. Ainsi le marxisme renvoie-t-il au messianisme, de même que l'idéologie de gauche renvoie à certaines hérésies combattues en leur temps par le catholicisme. Le mondialisme laïcise la vision biblique de l’avènement de la nouvelle Jérusalem par la soumission des royaumes et des nations. Voir Religion.

Théorie du genre. Selon cette théorie, l'identité sexuelle, loin d’avoir une origine biologique, est une simple construction sociale ; elle procède de la culture que la loi sociale peut faire et défaire. Cette théorie sert à « légitimer » les revendications pour le « mariage homosexuel » ou « l’homoparentalité », c'est-à-dire la possibilité d’adoption pour les couples homosexuels. Pour Mgr Tony Anatrella, psychiatre : « C'est une façon de supprimer l'identité personnelle. La théorie du genre (…) prépare de nouvelles aliénations (…). Elle provoquera davantage de dégâts que le marxisme en altérant la symbolique conjugale et familiale qui a mis des siècles pour se construire. ». Voir Moralement correct, Unisexe.

TKKADM. Moyen mnémotechnique pour se rappeler l’utilisation fréquente des médias–mensonges, en particulier en politique internationale :

  • - T comme Timisoara, le prétendu charnier roumain ayant servi à remplacer le communiste national Ceaucescu par d’autres communistes plus ouverts au mondialisme ;
  • - K comme Koweït-City, où les soldats irakiens auraient débranché des couveuses dans une maternité, fable (story telling) inventée par une agence de communication américaine ;
  • - K comme Kossovo, où le déplacement de quelques Albanais en charrette présenté comme un génocide a servi à légitimer les bombardements sur Belgrade ;
  • - ADM comme Armes de destruction massive, mensonge du gouvernement Bush ayant précédé l’invasion américaine de l’Irak. Voir Médias–mensonges, Tyrannie médiatique.

Totalitaire, Totalitarimse. Le totalitarisme est un concept péjoratif développé au moment de la guerre froide par les Occidentaux pour déconsidérer, en les assimilant, fascisme et communisme. Le totalitarisme désignerait une société où l’Etat central entend tout surveiller et tout diriger au service d’une seule idéologie, où l’espace de liberté personnelle est extrêmement limité et où l’homme est réduit à la condition servile. Mais ce n’était qu’un concept de combat qui exprimait le revirement stratégique des Anglo-Saxons vis-à-vis du communisme, passé du statut d’allié à celui d’ennemi principal. La mise en accusation du totalitarisme dur (le communisme) a aussi permis de cacher la mise en place progressive du despotisme mou en Occident : d’abord dans les social-démocraties scandinaves puis, d’une façon générale, dans toutes les sociétés occidentales. Les sociétés occidentales restreignent en effet de plus en plus la liberté d’expression ; elles mettent en place des normes sociales de plus en plus strictes (en particulier au nom des « valeurs », de la santé ou de la sécurité) ; elles sont soumises à une même idéologie et pratiquent la redistribution des propriétés par le fiscalisme. C’est pourquoi la liberté est désormais une idée neuve en Europe. Voir Contrôle.

Totalité. Développement de l’homme sous ses différentes dimensions : l’homme total par opposition à l’homo oeconomicus ou homme unidimensionnel, produit de la maladie de la modernité. Voir Personnalité, Verticalité.

Tradition. Le mot tradition peut être compris dans un sens de folklore, encore que défendre ses traditions c’est aussi défendre une manière de vivre et d’appréhender le monde, donc défendre une culture et une identité. D’ailleurs, les peuples opprimés et soumis à une occupation étrangère ont toujours essayé de préserver leurs traditions avant de recouvrer leur liberté politique, ce qui montre à quel point c’est important. Mais, écrit avec une majuscule, le mot Tradition désigne la sagesse primordiale des anciennes civilisations et singulièrement celle de nos ancêtres indo-européens, sagesse que la modernité a oubliée ou pervertie. Cette tradition est primordiale et non primitive, au sens où elle a profondément marqué tous les peuples par son rayonnement. Retrouver les enseignements de la Tradition, c’est donc aussi retrouver nos racines. Voir Origine, Primordial.

Transnationales/ Multinationales. Dans les années 1970 les grandes entreprises étaient encore « multinationales », c’est-à-dire composées de différentes entités nationales. Mais aujourd’hui elles sont transnationales, c’est-à-dire qu’elles se sont dégagées de tout cadre national : elles peuvent se délocaliser et se diversifier où elles veulent et leur capital est lui-même devenu vagabond (à l’image des fonds de pensions). Voir Hyperclasse, Oligopoles mondiaux.

Travail. Le travail est considéré comme une valeur dans la doctrine sociale de l’Eglise et les conceptions traditionnelles de la société. L’oligarchie occidentale, héritière du marxisme et du capitalisme, en a une vision différente purement matérialiste et marchande : il s’agit d’un simple facteur de production qualifié de « ressource humaine » et les « DRH » ont remplacé les « chefs du personnel ». Résultat : le travail salarié est de nos jours rarement un accomplissement ; il est surtout un moyen d’asservissement des individus aux entreprises transnationales et à leurs règles standardisées ; il devient, en outre, de plus en plus dévalorisé à mesure que se développe la précarité. On doit opposer la logique organique du métier à celle, mécanique, du travail. On ne doit pas oublier aussi que les civilisations ont été grandes quand elles plaçaient d’autres principes au-dessus du travail matériel. Voir Arraisonnement utilitaire, Marchandisation.

Tripartition. Conception du monde des anciens Européens décryptée par Georges Dumézil ; repose sur la séparation et les rapports organiques entre la fonction souveraine (politique et religieuse), la fonction guerrière et la fonction de production. Voir Fonctions sociales.

Tyrannie médiatique. En Occident les médias font croire qu’ils seraient un facteur de transparence et un garant des libertés (la fameuse « liberté de la presse »). Mais ce n’est plus qu’une illusion : les médias sont aujourd’hui des entreprises asservies au pouvoir, à la finance et à l’idéologie dominante. Ils sont aussi un instrument de formatage des esprits et donc d’asservissement de l’opinion. Cette tyrannie est d’autant plus odieuse qu’elle se pare cyniquement des plumes de la liberté. Voir Maîtres du discours, Propagande, Réinformation.

• U •

UERSS, « Union européenne des républiques socialistes soviétiques ». Sobriquet donné à l’Union européenne pour souligner que son fonctionnement présente d’étranges ressemblances avec la défunte Union soviétique : faible contrôle démocratique, forte bureaucratie, omniprésente normalisation, refus de toute forme de sécession. Voir Normalisation, Souveraineté.

Unipolaire. Voir Multipolaire.

Unisexe. Tendance dominante dans la mode et dans les médias reposant sur la négation des fonctions particulières de l’homme et de la femme ; cette tendance se déploie aussi au travers d’une conception unisexe des époux, où chacun est supposé avoir les mêmes responsabilités et compétences au nom d’un égalitarisme féministe, qui en vient même dans sa forme extrême à nier les différences. Voir Théorie du genre.

Utopie. Le Système repose sur l’égalitarisme, le messianisme et le cosmopolitisme, c’est-à-dire sur la négation des réalités humaines. L’utopie est fatalement terroriste car elle est contrainte de plier par la force les faits pour qu’ils se conforment au dogme. Et faute de pouvoir changer les faits, qui sont toujours « têtus » comme disait Lénine, on en vient nécessairement à contraindre les hommes pour les empêcher de voir le monde tel qu’il est vraiment, ce qui est beaucoup plus facile. Voir Mythe.

• V •

Valets. Tous ceux qui se sont mis au service du Système dominant par intérêt ou conviction ; ce sont aussi des « compagnons de route », des « courtisans » ou des « idiots utiles ». Voir Collaborateur.

Valeurs. La seconde moitié du XXe siècle se caractérise par une inversion de l’échelle des principes traditionnels de l’Europe. Cette inversion est le fruit du projet que les vainqueurs anglo-saxons de 1945 ont appliqué aux Européens afin de les rééduquer dans un sens conforme à leurs intérêts stratégiques. Ce retournement s’est accentué en 1968 puis à la fin du XXe siècle afin d’empêcher la reconstitution de la puissance européenne après la chute de l’Union soviétique. L’ambiguïté du sens économique et moral du mot « valeur » est aussi symbolique de la domination de la fonction marchande. Ce que l’on nomme aujourd’hui « valeurs » sont en réalité des antivaleurs destinées à neutraliser le génie européen. Ces valeurs ne sont qu’une idéologie qu’il faut dénoncer. La renaissance européenne suppose d’abandonner ces prétendues valeurs. Ces « valeurs » sont, en effet, mortelles pour les peuples qui y sont soumis : ainsi c’est au nom de ces prétendues valeurs que l’immigration de peuplement est encouragée, que le crime n’est plus efficacement poursuivi ou que la natalité est découragée. Il faut opposer des principes enracinés à ces « valeurs » abstraites : en particulier les droits de l’identité et de la communauté. Voir Mai 1968, Principes, Tabou.

Vatican II. Tournant doctrinal de l’Eglise catholique qui se rallie à l’idéologie du siècle, c’est-à-dire aux « valeurs humanistes » de la gauche, au syncrétisme et au tiers-mondisme. Au plan de la liturgie elle abandonne la langue sacrée (le latin) ainsi que le culte et la représentation des saints, c’est-à-dire ce qui caractérisait justement la dimension européenne du christianisme. La nouvelle liturgie symbolise la rupture entre le catholicisme et l’Europe. La disposition de l’officiant dans la Messe, désormais tourné vers les fidèles au moment de la communion et non plus vers l’image de Dieu, illustre symboliquement l’inversion introduite par le Concile : elle fait de l’homme et non plus de Dieu le centre de la religion. Le catholicisme devient une sorte d’humanisme vague et se rapproche du protestantisme et du judaïsme. Voir Christianisme, Religieusement correct.

Veau d’Or. Image biblique du Veau d’Or, idole qu’adoraient ceux qui avaient perdu la foi en Dieu et qui devait conduire à leur perdition. Ce n’était pas une légende mais un avertissement. Voir Age de l’or.

Vérité. A toujours été considérée comme un principe suprême par les Européens, en particulier la recherche de la vérité et l’authenticité. C’est pourquoi ils souffrent aujourd’hui car le Système qui s’est installé en Occident repose largement sur le mensonge et sur les tabous. Dans la tradition européenne – et en dehors des vérités révélées de nature religieuse – ne peut être dite vraie qu’une affirmation qui peut être librement discutée et qui résiste au libre examen : une « vérité » protégée par la loi pénale ou la diabolisation de ceux qui doutent ne peut pas être considérée comme une vérité historique ou scientifique. Voir Doute, Lois liberticides, Mensonge d’Etat, Réfutabilité.

Verticalité. C’est traditionnellement le signe de la spiritualité et aussi de l’enracinement (l’image de l’arbre qui s’élève d’autant plus qu’il s’enracine profondément dans le sol), de l’homme debout ; alors que l’horizontalité est le signe de la soumission et de la matérialité. Voir Personne, Quantité.

Verts. « Verts dehors, rouges dedans » comme les pastèques. Dans les pays occidentaux les partis verts jouent aujourd’hui le même rôle que les mouvements gauchistes dans les années 1960/1970 : ils sont le brise-glace du néocapitalisme. Leur fonction est de canaliser la révolte des peuples occidentaux autochtones contre la politique conduite par la nouvelle classe dominante : en particulier pour neutraliser la montée du populisme. Ce qui explique la bienveillance du Système à leur égard. Au plan politique, la mise en œuvre des revendications des partis verts conduit en outre à toujours plus de fiscalisme, de réglementations et de contrôle de la population. Voir Ecologisme.

Victoire. La victoire était un principe spirituel fondateur pour nos ancêtres et révéré comme tel. La victoire est préférable à la paix, car la victoire découle de la force et aussi de l’élection divine. C’est pourquoi l’Europe asservie contemporaine préfère la paix, y compris au prix de sa liberté et de sa dignité. Voir Force, Microcosme.

Vieille Europe. Vocable méprisant utilisé par Donald Rumsfeld contre l’Europe carolingienne réticente à l’impérialisme américain ; vocable repris par les partisans de l’Europe–puissance : la « vielle Europe », c’est aussi celle de ses plus vielles nations, riches et fières de l’ancienneté de leurs cultures et de leurs traditions. Voir Europe–puissance.

Volonté. C’est la volonté politique qui façonne le monde car elle seule transforme les idées en actes. Les Européens n’ont pas besoin d’espoir mais de volonté. L’oligarchie occidentale prétend substituer le gouvernement des choses – représenté par le marché – au gouvernement des hommes issu de la volonté politique. Mais le plan mondialiste et cosmopolite est lui-même le fruit d’une volonté, celle qui émane de la nouvelle classe dominante. Voir Destin, Réalisme héroïque.

Vue du monde. Toute politique suppose une conception de l'homme et de son destin. L'égalitarisme repose sur une conception de l'homme inchangée depuis le XVIIIe siècle et totalement caduque : l'homme entendu comme une cire vierge modelée par le seul environnement social. De ce fait, la gauche n'a pas de conception de l'homme mais seulement de la société. La droite doit, au contraire, fonder sa vue du monde sur une conception naturelle de l'homme. Voir Métapolitique.

• W-X-Y-Z •

Xénophilie. Travers de tous les cosmopolites qui, pour éviter le péché de « racisme », en viennent à doter par principe les étrangers de toutes les vertus et de toutes les qualités et à instaurer une véritable préférence étrangère aux dépens de leurs concitoyens. Les xénophiles ne diabolisent les préférences les plus légitimes que si elles émanent de leurs concitoyens. Voir Fraternité, Prochain.

Zizique. Bruits rythmés, de consonance anglaise et standardisés que nous impose en permanence le Système pour décerveler les peuples – en prenant pour cible préférentielle la jeunesse – et réduire les occasions de penser librement ; la zizique n’a qu’un lointain rapport avec la musique, expression du génie d’un peuple. Voir Domestication.

Zombie. Dans le folklore haïtien un zombie serait un mort rappelé à la vie par une personne qui, en échange, en ferait son esclave. Le Système dominant s’efforce, de même, de transformer les Européens en morts vivants : en atomes (et non plus en personnes) oublieux de leur identité, abrutis par un flot continu de slogans, d’images et de zizique, esclaves consentants de l’âge de l’or. La zizique et les zinfos transforment les zhommes en zombies !

Voir Sections précédentes :

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Polémia 17/03/2010

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