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Tapis rouge pour François Hollande à Tel-Aviv

Tapis rouge pour François Hollande à Tel-Aviv

par | 13 novembre 2013 | Géopolitique

« Benyamin Netanyahou avait déjà promis de recevoir dimanche prochain son “ami” François Hollande à l’aéroport Ben Gourion ». François Hollande et Laurent Fabius se sont vengés de Barack Obama qui n’a pas voulu les suivre en bombardant la Syrie et, humiliation suprême, sans les prévenir de son changement de position. Ils ont donc fait capoter, à Genève, le premier round de négociations sur le programme nucléaire iranien depuis l’élection de Hassan Rohani.

L’occasion leur en a été donnée par un coup de téléphone de Meyer Habib, député centriste UDI des Français de l’étranger, prévenant Fabius que Benyamin Netanyahou donnerait l’ordre d’attaquer des sites nucléaires iraniens en cas d’accord du groupe 5+1 (Russie, Chine, France, Grande-Bretagne, États-Unis, Allemagne) avec le régime de Téhéran. C’est du moins ce que raconte The Times of Israel du 10 novembre.

Habib Meyer a été élu, en juin 2013, député de la 8e circonscription des Français établis hors de France, qui comprend notamment Israël, avec le soutien de Benyamin Netanyahou (1). Il aurait milité dans sa jeunesse au sein du Bétar, un groupuscule sioniste d’extrême droite lié au Likoud israélien, puis, après des études à Haïfa, a fait partie de l’équipe de conseillers du premier ministre israélien.

Habib Meyer est également vice-président du CRIF (Conseil représentatif des institutions juives de France) où il préside la commission Israël.

La visite officielle de François Hollande en Israël (17 au 19 novembre prochains) s’annonce donc sous les meilleurs auspices. Le président français a même cédé à la menace de Yuli Edelstein, président de la Knesset, qui refusait de le rencontrer s’il n’intervenait pas devant les députés israéliens (2).

Yuli Edelstein, élu sur la liste Likoud–Israël Beytenou, est connu en Israël pour réclamer l’annexion de la Judée-Samarie, région de Cisjordanie sous autorité palestinienne.

Les néoconservateurs pavoisent

Benyamin Netanyahou avait déjà promis de recevoir dimanche prochain son « ami » François Hollande à l’aéroport Ben Gourion « en déroulant le tapis rouge »… Pour que la visite soit un plein succès de propagande, il ne manquera plus qu’une photo de famille avec l’ultra-raciste Avigdor Lieberman, chef d’Israël Beytenou redevenu cette semaine ministre des Affaires étrangères… Si, après cela, l’électorat pro-israélien français ne vote pas pour les candidats socialistes aux prochaines élections municipales, c’est que la rose du PS est vraiment fanée.

Aux États-Unis, les néoconservateurs pavoisent. Richard Grenell, qui avait débaptisé les frites (French fries, en anglais) pour les appeler « freedom fries – frites de la liberté », après le refus de la France de cautionner l’agression américaine de l’Irak en 2003, a tweeté qu’il en mangeait à nouveau sous leur nom véritable, pour célébrer la prise de position prise par la France à Genève… Heureusement que le ridicule ne tue pas !

Gilles Munier
Source : france-irak-actualite.com
13/11/2013

Auteur, journaliste indépendant. Ouvrages : Guide de l’Irak, Les espions de l’or noir. A dirigé la traduction de Zabiba et le roi, roman de Saddam Hussein.

Notes

  1. Le premier ministre israélien Benyamin Netanyahou apporte son soutien à Meyer Habib (vidéo : 1’07)
  2. La Knesset veut boycotter Hollande (Le Figaro, 30/10/13)

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