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Suppression des notes : une étape de plus dans la « refondation »-destruction de l’école

Suppression des notes : une étape de plus dans la « refondation »-destruction de l’école

par | 29 décembre 2014 | Politique

Suppression des notes : une étape de plus dans la « refondation »-destruction de l’école

« Du primaire à l’université incluse, le mot d’ordre désormais est de laisser à l’enfant, à l’adolescent, la liberté de construire son savoir à travers des activités choisies par lui, accompagné dans son projet par un adulte qui ne doit plus rien lui enseigner. »

Suppression des notations, réforme des rythmes scolaires, « réformes » Peillon, Hamon, Vallaud-Belkacem, ne nous contentons pas des contestations de détail. Tout s’inscrit dans un vaste projet : la « refondation de l’école », c’est-à-dire l’abandon de sa mission de transmission au profit de la logique « lieu de vie ». Avec une finalité : la destruction de tout esprit critique. Analyste avisée des « réformes » de l’Éducation nationale, Claude Meunier-Berthelot fait le point.
Polémia

La question de la suppression des notes à l’école est une fusée lancée depuis plusieurs années pour préparer les esprits de la population française profondément attachée aux notes et pour cause !

Après être revenue en boucle à différentes reprises, cette fusée atterrit sous la plume de Mme Belkacem qui vient d’entériner le projet en officialisant la suppression des notes à l’école, l’interdiction des redoublements, l’interdiction d’enseignement à des petits groupes homogènes, etc.

Tout ceci nous effare et chacun de se demander : mais… comment est-ce possible ?… et de discuter sur le bien-fondé de ces décisions.

Une décision logique

Or, tout ceci est logique et parfaitement justifié dans le cadre de la « refondation de l’école » et ne jetons pas la pierre à cette « météorite » échue à la tête de l’Éducation nationale, pour un laps de temps très court assurément ; cela aurait pu être Vincent, François ou un(e) autre… le ministre en place n’a rigoureusement aucune importance.

En apparence, il se trouve que c’est Mme Belkacem qui officialise ces décisions ; en réalité, elles viennent de beaucoup plus loin, tout ceci ne dépendant pas d’une personne mais d’un système, un système mis en route depuis plusieurs décennies et dont l’aboutissement consiste dans la « refondation » de l’école de la République.

En quoi consiste cette « refondation » ?

La « refondation de l’école » consiste à supprimer les cours, à ne plus transmettre les savoirs. Du primaire à l’université incluse, le mot d’ordre désormais est de laisser à l’enfant, à l’adolescent, la liberté de construire son savoir à travers des activités choisies par lui, accompagné dans son projet par un adulte qui ne doit plus rien lui enseigner : ce sont les directives de l’Éducation nationale accompagnées d’un nouveau type de recrutement des personnels qui n’est plus basé sur le savoir.

Bien évidemment, dans ce cadre-là il n’y a pas d’obligation de résultat et, dans ces conditions, quoi noter ? sur quels critères ? puisque c’est impossible, « on » supprime ! L’absence de notation présente, en outre, l’avantage de masquer aux parents le vide du contenu de l’école.

Cas de la Finlande

Pour crédibiliser cette décision, la Finlande – pays qui obtient les meilleurs résultats scolaires – est montrée en exemple, son école étant censée ne pas pratiquer la notation des élèves.

Chaussons nos besicles et comparons ce qui est comparable.

Quelle intention politique ?

Tout d’abord se pose la question de l’intention politique :

Même s’il peut paraître superfétatoire de le mentionner – ce qui n’est malheureusement pas le cas – l’école finlandaise poursuit l’objectif d’instruire et de former intellectuellement les enfants. Or, ce n’est plus le cas de la France qui inscrit l’absence de notation dans le cadre de la « refondation de l’École » qui consiste à supprimer la transmission des savoirs par la suppression des cours ; autrement dit, ce n’est plus une école et il n’y a plus rien à noter.

Absence de notation seulement à l’école primaire

En second lieu, dans l’école finlandaise, l’absence de notation se pratique seulement pendant la scolarité primaire, c’est-à-dire à l’âge où s’acquièrent les fondamentaux et cette pratique est parfaitement logique. Pourquoi ?

Tout simplement parce que l’école finlandaise part du principe que tous les enfants, sans exception, peuvent et doivent acquérir les fondamentaux dans leur intégralité et ceux qui ont plus de difficulté pour les acquérir sont pris en main, au besoin individuellement, jusqu’à obtention des résultats recherchés.

Dans ces conditions, pourquoi noter puisque tous vont se trouver au même niveau ?

Mais une fois acquis ces fondamentaux, il est évident que tous n’ont pas les mêmes capacités et devront être orientés selon leurs possibilités, et c’est alors qu’intervient la notation dans la suite de la scolarité. Quoi de plus logique ?

D’ailleurs, si la Finlande obtient les meilleurs résultats lors des études internationales, c’est précisément parce que l’acquisition des fondamentaux est privilégiée, comme c’était le cas en France lorsque l’école instruisait et qu’elle était « la meilleure au monde ».

Conclusion

Aujourd’hui, le débat ne doit donc pas porter sur la « notation ou pas », « absence de redoublement ou pas »… mais sur la « refondation  de l’école » qui consiste en réalité à faire disparaître l’institution scolaire au profit d’une formule « garderie/centre d’activités et de loisirs/lieu de vie » qui ne prépare plus du tout les enfants, les jeunes, à jouer leur rôle plus tard dans la société, compromettant ainsi gravement notre avenir, d’autant que dans le même temps la « refondation de l’éducation prioritaire » en faveur des populations des banlieues s’en démarque fondamentalement, qui se caractérise par un enseignement de qualité avec contrôles réguliers et notations à la clé.

Il s’agit donc, en réalité, de remettre en cause la « refondation de l’école » pour nos enfants et non l’absence de notation ou l’interdiction de redoublement qui n’en sont que des satellites : ne nous trompons pas de combat et, surtout, ne tardons pas.

Claude Meunier-Berthelot
23/12/2014

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