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Sortir de l’Europe, c’est sortir de l’histoire ?

Sortir de l’Europe, c’est sortir de l’histoire ?

par | 12 mai 2014 | Europe

Un billet d’humeur d’un fidèle lecteur qui peine à maîtriser son exaspération.

Fallait oser déclarer comme une évidence : « Sortir de l’Europe, c’est sortir de l’histoire ». Normal 1 er, notre roi du bricolage et du calembour facile, a osé. Sans rougir de honte, tranquille comme toujours, passant par-dessus les interrogations des Français et des peuples européens. Et il nous fait quand même le coup de celui qui comprend et qui reconnaît que l’Union européenne a amené beaucoup de déceptions, d’incompréhensions et d’insuffisances, mais il nous promet une Europe sociale, plus près des peuples… Avec Martin Schulz, son préféré, comme président ? On se raccroche à qui l’on peut ; en tout cas, nous, on est mal barré avec un « socialiste » de cet acabit ! De toute façon lui ou un autre ce sera du pareil au même tant que l’on ne change pas de politique.

Il est absolument essentiel de se poser la question de la sortie de l’Union européenne, car ce n’est pas avec les promesses, jamais tenues, d’une autre Europe appelée suivant les couleurs politiques des uns ou des autres : Europe sociale, Europe anticapitaliste ou Europe des peuples, et j’en passe, que l’on va résoudre le problème de la fusion de 28 peuples ayant des intérêts économiques, budgétaires et sociaux divergents. Cette fusion est un mensonge, une toquade d’européistes libéraux ou sociaux-libéraux aux ordres des États-Unis et du mondialisme, du libre-échangisme, qu’ils ont voulu organiser uniquement pour le plus grand bénéfice de la haute finance.

L’Union européenne s’est bâtie sur une ineptie : la création d’une monnaie unique, l’euro, déjà contestée à l’époque par Maurice Allais et Milton Friedman, tous deux prix Nobel d’économie. Dans la perspective d’une Europe fédérale – objectif des européistes atlantistes – c’était, comme l’on dit vulgairement : « Mettre la charrue avant les bœufs ». Erreur fatale. On met d’abord en place un gouvernement, un État avec une vraie structure étatique (politique, militaire, sociale et économique) mais cela suppose une véritable communauté d’intérêts convergents. Est-ce le cas et est-ce possible avec des peuples ayant des structures économiques et sociales aussi différentes ? Et cela est-il souhaitable pour l’intérêt de ces peuples ?

L’Union européenne est une construction extravagante et monstrueuse, dont l’échec est total, que ce soit dans le domaine économique, social, monétaire, diplomatique ou culturel. Les européistes déterminés, ces jusqu’au-boutistes de l’Europe, refusent de reconnaître l’énormité de l’erreur de départ : ils préfèrent violer les référendums, appauvrir la France et imposer à tous une dictature administrative épouvantable. L’Europe souffre de sa structure bureaucratique trop prégnante. Elle est embastillée dans ce dogme de l’austérité, dans cette idéologie selon laquelle l’emploi viendra de l’austérité et des réformes structurelles. L’emploi se crée en produisant des richesses et non pas en appauvrissant les populations. Et surtout pas en maintenant l’euro, construction abstraite, qui ne représente absolument pas la réalité de l’économie.

Continuer la construction de l’Europe souhaitée par des apprentis sorciers de toutes espèces, c’est aller droit dans un mur, un mur d’absurdités et c’est un crime contre l’humanité. Il faut construire l’Europe des Nations, libres et souveraines. Une Europe qui peut avoir une monnaie commune pour des échanges commerciaux, mais certainement pas cette monnaie unique que l’on nous a vendue, toujours surévaluée et qui plombe notre économie. Un État doit pouvoir manœuvrer avec sa propre monnaie suivant les évolutions du marché pour l’adapter aux besoins économiques réels et souhaitables pour son peuple. La monnaie n’est pas seulement un moyen d’échanges, c’est aussi, pour un État, un outil d’ajustement à l’économie, un garde-fou contre les spéculateurs et les financiers irresponsables qui s’enrichissent sur le dos des peuples en provoquant des crises qu’ils devraient être les seuls à payer. Remboursez, odieux financiers, remboursez les peuples qui vous ont renfloués. Remboursez ! Vos folies spéculatives nous ont déjà trop coûté. Votre Europe n’a été que « du sang et des larmes ». Et vous voulez que l’on continue encore avec vous ?

La sortie de l’Europe n’est pas la sortie de l’histoire, ce n’est pas une idée extrémiste ou farfelue comme on veut nous le faire croire. C’est, au contraire, indispensable et raisonnable pour redonner aux Français le choix de leur politique économique et budgétaire. Autrement dit, c’est revenir aux fonctionnements normaux d’un État souverain. C’est revenir à l’histoire, l’histoire d’un peuple en tenant compte de son développement ; son histoire et non pas l’histoire rêvée par des politiques mondialistes, des financiers et des administrateurs bruxellois, non élus, indus et corrompus.

Monsieur le Président, c’est vous qui devez sortir de l’histoire… si vous y êtes déjà entré… Par votre incapacité et votre duplicité, vous avez rendu notre histoire détestable et notre vie insupportable.

Il serait temps que les Français vous fassent sortir de leur histoire.

 Claude Picard
12/05/2014

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