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Présidentielle américaine. Le combat continue

Présidentielle américaine. Le combat continue

par | 10 novembre 2020 | Politique

Par Frédéric Eparvier, cadre dirigeant d’un grande entreprise française à caractère stratégique ♦ Près d’une semaine après les élections américaines, le dépouillement des voix continue, alors que les couteaux des avocats s’aiguisent, car contrairement à ce que racontent les médias français (Gilles Bouleau au JT d’hier soir par exemple), Joe Biden n’est pas le Président « Élu », c’est-à-dire qui a gagné les élections, en attendant sa prise de fonction officielle. Il ne le sera qu’après le vote des Grands Électeurs prévu le 4 décembre, ou si Donald Trump devait reconnaître sa défaite auparavant, ce qui ne semble pas être dans la psychologie du personnage.

La situation État par État

 

Là où le matin du 4 novembre, Donald Trump semblait en position de l’emporter le dépouillement a vu Joe Biden passer en tête dans plusieurs États d’une manière parfois curieuse.
Regardons la situation État par État par ordre du nombre de Grands Électeurs :

  • Wisconsin avec 10 Grands Électeurs : Le matin du 4 novembre Donald Trump menait par 1 514 750 voix contre 1 396 865. Ce résultat prenait en compte le vote préalable (les personnes qui votent plus tôt) et le vote en personne (le jour du scrutin). Pas le vote par correspondance. Aujourd’hui, alors que le décompte est clos, Joe Biden l’a emporté par 1 630 570 voix contre 1 610 030, ce qui veut dire que le vote par correspondance a été de 72% en faveur de Joe Biden. C’était attendu et reste crédible. Maintenant l’écart est tellement faible qu’il ouvre la porte à des contestations.

 

  • Arizona avec 11 Grands Électeurs : Avec 98% des suffrages comptés, Joe Biden mène par 1 648 642 voix contre 1 633 896. Donald Trump n’a donc plus que 14 746 voix de retard avec encore 66 000 bulletins à dépouiller venant essentiellement de « comtés » majoritairement républicains. Le résultat final devrait être extrêmement serré, et l’Arizona peut encore basculer chez les Républicains.

 

  • Caroline du Nord avec 15 Grands Électeurs : Avec 99% des suffrages comptés Donald Trump mène par 2 734 525 voix contre 2 659 706. Les derniers bulletins semblent se partager équitablement et proportionnellement entre les deux candidats. Les 15 Grands Électeurs devraient aller à Donald Trump.

 

  • Géorgie avec 16 Grands Électeurs : Avec 99% des suffrages comptabilisés Joe Biden mène par 2 468 003 voix contre 2 456 590 à Donald Trump. Ce qui veut dire que 89% des suffrages par correspondance ont été en sa faveur, ce qui fait quand même statistiquement beaucoup. Particulièrement dans un État ou vivent beaucoup de militaires qui votent par correspondance (en opération à l’étranger) et majoritairement Républicain. 18 000 sont encore arrivés avant le week-end, et 7 000 depuis. Le responsable des élections a expliqué[1] l’ensemble des problèmes qui ont eu lieu, et le Secrétaire Général du Gouverneur a annoncé que l’État de Géorgie va être contraint de lancer un recomptage complet des votes.

 

  • Michigan avec 16 Grands Électeurs : Avec 99% des suffrages comptabilisés Joe Biden mène par 2 790 648 voix contre 2 644 525. L’écart est donc de 146 123. Il semble qu’il y ait de nombreux exemple de problèmes de software fourni par la firme Dominion. Là aussi, Donald Trump a demandé via ses avocats un recomptage complet des votes.

 

  • Pennsylvanie avec 20 Grands Électeurs : Avec 100% des suffrages comptés Joe Biden mène par 3 365 846 voix contre 3 320 510. Il a donc reçu 1 078 981suffrages par correspondance, pendant que Donald Trump n’en recevait que 355 657 soit 24%. C’est statistiquement possible, mais lourd. D’autant que la Pennsylvanie est l’État ou les suspicions de fraudes sont les plus grandes, et sur lequel les Républicains concentrent l’essentiel de leurs efforts. Ainsi Rudy Giuliani, ancien procureur de New York et le maire qui a restauré la sécurité dans cette ville, et accessoirement, l’avocat personnel de Donald Trump a déposé plainte lundi dernier pour obtenir une annulation d’une partie des votes par correspondances. Ce que les Républicains appellent les votes « illégaux ». Il est intéressant de noter que le « Justice » Alito de la Cour Suprême a ordonné vendredi dernier que les bulletins par correspondances soient séparés des bulletins déposés en personne le 3 novembre. Les juges de la Cour Suprême savent-ils déjà que la question de la validité de certains suffrages finira par arriver sur leurs bureaux ?

La Pennsylvanie, État de la fraude ?

 

Car il est vrai que la Pennsylvanie est une triple cible.

En premier lieu, sa réputation en matière de probité électorale est catastrophique, et il sera donc plus facile de rendre les accusations de fraudes plus crédibles. Il suffit de taper : Voter Fraud Conviction pour voir sur le site de l’Heritage Foundation la longue liste des Pennsylvaniens coupables de ce crime. Le dernier en date, n’étant pas moins que le juge Domenick J. Demuro chargé justement de valider les élections, et inculpé pour avoir accepté, contre argent, de falsifier celles de 2014, 2015 et 2016.
Le procureur indépendant Kenneth Starr, indiquait aussi sur Fox News[2] qu’en début d’année l’ancien Chef de la Majorité Démocrate au Sénat de Pennsylvanie a été envoyé en prison pour avoir organisé la fraude électorale de l’État….
Il semble que dans le cas des présidentielles, cette fraude électorale se soit passée de multiples manières : vote des morts, bidouillage informatique par la société de machines électorales Dominion apparemment liée au Parti Démocrate[3], bourrage d’urnes et élimination des contrôleurs du Parti Républicains pendant les opérations de dépouillement…
Les Républicains ont annoncé vouloir déposer cinq plaintes (Pennsylvanie lundi, et puis Michigan, Wisconsin,mardi et mercredi, la Géorgie, et l’Arizona restant en réserve).

Le deuxième intérêt de la Pennsylvanie, est qu’avec 20 Grands Électeurs, elle referait passer Joe Biden en dessous du chiffre fatidique des 270 Grands Électeurs si son résultat devait être invalidé ou soumis à recomptage.

Mais aussi parce que si les élections devaient être partiellement invalidées, et qu’aucun des deux candidats n’atteignait le chiffre de 270 Grands Électeurs, alors ce serait la chambre des représentants qui élirait le Président. Mais attention, si les Démocrates y sont majoritaires par 215 contre 198 représentants aux Républicains, la constitution prévoit que le vote aurait lieu par État (les représentants Républicains ou Démocrates d’un État ne pèsent qu’une voix), et dans ce cas, ce sont les Républicains qui ont la majorité avec 28 voix (la majorité étant à 26). Ce cas de figure a déjà eu lieu en 1801 et 1825.

Frédéric Éparvier
10/11/2020

[1]https://youtube.be/yBBIHVHq6XM

[2] https://youtube.be/VTFD5akg_Lk

[3] Son PDG serait l’ancien Directeur de Cabinet de la chef de la majorité démocrate à la chambre des représentants (Nancy Pelosi), et le mari de la chef de la Minorité démocrate au Sénat (Dianne Feinstein) en serait actionnaire… J’ai cherché, mais je n’ai pas pu valider ces points.

Frédéric Eparvier

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