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Mayotte. Les associations immigrationnistes contre le renvoi des clandestins

Mayotte. Les associations immigrationnistes contre le renvoi des clandestins

par | 25 avril 2023 | Politique, Société

Par Pierre Boisguilbert ♦ L’immigration, c’est l’apocalypse. Ce qui se passe à Mayotte en apporte la preuve. Une immigration incontrôlée débouche sur des drames pour tous.

Les associations immigrationnistes en émoi

La submersion migratoire véhicule dans ce département d’une criminalité devenue insupportable a mis l’État républicain français dos au mur. C’est le résultat d’un processus historique ancien. En 1975, trois des îles de l’archipel des Comores deviennent indépendantes, mais pas la quatrième, Mayotte. Ceux qui, par vote, ont choisi la France démocratiquement n’étaient plus chez eux. Et la misère des autres îles de l’archipel des Comores ayant choisi l’indépendance s’est déversée depuis des années sur Mayotte la française. On considère aujourd’hui que la moitié de la population de l’île est étrangère et qu’un tiers est composé de clandestins, qui viennent très majoritairement des Comores. Devant le péril, le droit du sol avait été modifié et durcit, mais trop tard et pas suffisamment. L’opération « Wuambushu » – terme qui signifie « reprise en main »– a été lancée à Mayotte par Gérald Darmanin ce 24 avril. On verra bien ce que ça va donner. Mais déjà des torrents de larmes humanitaires sont déversées par les associations immigrationistes.

Tout cela préfigure ce qui se passerait demain en métropole, si jamais on décidait le lutter vraiment contre l’immigration et de renvoyer les clandestins chez eux dans des pays qui n’en veulent pas. La France prévoit d’expulser les Comoriens présents illégalement sur Mayotte vers l’île comorienne la plus proche, Anjouan, située à seulement 70 km. Quelque 1 800 policiers et gendarmes sont déjà à Mayotte. Des mesures soutenues par les vrais Mahorais mais qui révulsent nombre d’associations bien pensantes.

Face à la crise migratoire, l’indépendance de Mayotte ?

Bras de fer

C’est déjà le début d’un bras de fer entre la France et les Comores. Alors que les autorités françaises ont lancé l’opération visant à déloger des sans-papiers des bidonvilles de Mayotte, les Comores ont refusé l’accostage d’un bateau transportant des migrants en provenance du département français.

« Tant que la partie française décidera de faire des choses de façon unilatérale, nous prendrons nos responsabilités. Aucun expulsé ne rentrera dans un port sous souveraineté comorienne », a déclaré le ministre comorien de l’Intérieur, Fakridine Mahamoud. Les Comores avaient déclaré la semaine dernière ne pas avoir l’intention d’« accueillir des expulsés issus de l’opération ». Les autorités de l’archipel ont multiplié les appels au quai d’Orsay pour annuler l’opération, disant ne pas avoir les moyens d’accueillir un afflux de migrants. Et d’intenses tractations ces dernières semaines avaient laissé planer la possibilité d’un accord de dernière minute, raté.

Premier accroc et certainement pas le dernier pour Darmanin qui joue gros dans l’océan indien.

Mayotte, un territoire à décoloniser dans le respect du droit international

Une démonstration de force et des pressions

Le préfet de Mayotte a affirmé que la France n’arrêterait pas les opérations contre la délinquance et les bidonvilles menées sur ce territoire français de l’océan Indien, alors que des défenseurs des droits humains se sont inquiétés des actions entreprises contre les migrants en situation irrégulière. « Les opérations (…) de lutte contre la délinquance et de lutte contre l’habitat insalubre, avec leurs conséquences sur l’immigration clandestine, on ne les arrêtera pas », a déclaré le préfet Thierry Suquet devant la presse. Une déclaration à retenir. Le représentant de l’État français a dit espérer « reprendre rapidement » les rotations de navires vers l’île comorienne. « On a des intérêts communs avec les Comores, qui sont en particulier la sauvegarde de la vie humaine en mer et le contrôle de l’immigration clandestine », a-t-il relevé. On verra s’il résiste aux pressions.

Fidèle à sa ligne éditoriale, Le Monde donne la parole à plusieurs « humanistes » dont l’eurodéputé écologiste Damien Carême :
« À Mayotte, dans une opacité anxiogène, Gérald Darmanin peaufine les détails de son opération militaro-policière de vaste ampleur ‘Wuambushu’  (‘reprise’ en mahorais)… Objectifs vagues, dates d’intervention floues, alimentation des discours de haine et bribes d’informations : tout est réuni pour que ce qui n’est rien d’autre qu’une opération antimigrants embrase ce territoire depuis trop longtemps déjà fragilisé et maltraité de la République. Dans un silence assourdissant et délibéré du gouvernement français se profilent des violations massives des droits fondamentaux des habitants de Mayotte. Ce tourbillon de violence et de répression – seule réponse d’un gouvernement aux abois – doit être l’occasion de dénoncer les conditions dans lesquelles la France a abandonné son 101e département. »

Le ton est donné.

L’association Droit au logement (DAL) a appelé ce dimanche le gouvernement à stopper l’opération : « Cette opération d’une ampleur inédite en France depuis un siècle risque de briser des familles et de les jeter dans la grande misère ».

Mayotte, un test ou plutôt, on peut le craindre, la préfiguration pour la métropole dans quelques années de l’impossibilité de la reprise en main d’une immigration clandestine rejetée par la population, mais soutenue par le pouvoir médiatico-gauchiste.

Pierre Boisguilbert
25/04/2023

Crédit photo : À Mayotte, novembre 2011, gendarmes mobiles expulsant un manifestant pacifiste, sur le quai de la barge, en Grande Terre – Par Lebelot [CC BY-SA 3.0], via Wikimedia Commons

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