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Macron ridiculisé au Niger, l’armée française expulsée

Macron ridiculisé au Niger, l’armée française expulsée

par | 28 septembre 2023 | Géopolitique, Société

Mais où iront-ils ? Sans doute pas tout de même à Lampedusa. Mais voilà que dans les migrants fuyant les conflits il y a maintenant l’armée française au Niger.

On pourrait presque en sourire, mais ce retrait est une gifle après d’autres, elle est de plus la seule vraie annonce de l’entretien du président Macron. On l’a noyée dans un entretien haché, confus, sans véritable colonne vertébrale, devant le regard parfois étonné de Laurent Delahousse et le sourire narquois permanent et assez pénible d’Anne-Claire Coudray. L’important, la victoire des putschistes sur la France, a été traité en quelques secondes.

Et pourtant on allait voir ce que l’on allait voir, on allait rétablir le président élu au nom de la démocratie et remettre au pas les mutins grâce à nos amis africains de la CEDEAO. En fait, tout cela a fait pschitt, comme aurait dit un président du temps de la Françafrique. Alors qu’il martèle depuis des semaines que seul le président Mohamed Bazoum, renversé fin juillet par des militaires, représente « l’autorité légitime » au Niger, Macron a annoncé, dimanche 24 septembre, le retour « dans les prochaines heures » de l’ambassadeur de France à Niamey, Sylvain Itté, dont les putschistes demandaient le départ. Notre ambassadeur a dû se nourrir de rations militaires alors que nos militaires étaient littéralement assiégés dans leur ambassade par une population. Le chef de l’État a ajouté que les troupes françaises quitteraient également le pays : « Nous mettons fin à notre coopération militaire avec le Niger. » Les 1 500 militaires français présents sur place partiront « dans les semaines et les mois qui viennent », et leur retrait sera totalement achevé « d’ici à la fin de l’année », a-t-il assuré. On verra bien.

Les putschistes ont gagné, Macron est une fois de plus ridiculisé et avec lui la France sur la scène internationale. Pour Thierry Vircoulon, coordinateur de l’Observatoire de l’Afrique centrale et australe à l’Institut français des relations internationales (Ifri), interrogé par Le Parisien, cette décision de retrait est un « aveu d’impuissance » français. « Les putschistes mettent la France dehors et le président de la République n’a pas d’autre option que de retirer ses troupes. Sinon, cela s’appelle une occupation militaire », analyse celui qui estime que « la France n’a plus aucun avenir au Sahel » et que sa « guerre contre le djihadisme est officiellement terminée ».

La guerre contre le terrorisme au Sahel est terminée, mais la guerre des terroristes du Sahel contre la France risque de connaître une sacrée embellie. Si nos soldats là-bas préservaient notre sécurité ici, leur départ de là-bas nous fragilise forcément ici. Alors où vont donc aller ces nouveaux migrants africains ? Ça fait sourire mais sans doute dans un pays incapable de contrôler l’entrée des étrangers irréguliers, souvent africains, et incapable aussi d’assurer sa présence en Afrique… sans doute en France !

Ce serait la deuxième décolonisation, mais en fait c’est la confirmation de l’impossibilité de notre régime de faire face aux défis des anciens colonisés en recherche permanente de revanche, chez eux comme chez nous maintenant.

Sous Giscard, nos soldats sautaient sur Kolwezi ; sous Macron, ils évacuent Niamey. On voit le chemin parcouru.

Pierre Boisguilbert
28/09/2023

Pierre Boisguilbert

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