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Législatives. À quoi joue Marine Le Pen ?

Législatives. À quoi joue Marine Le Pen ?

par | 9 juin 2022 | Politique

Par Pierre Boisguilbert ♦ Marine Le Pen a-t-elle une stratégie pour les législatives et des objectifs pour la législature ? On peut se poser ces deux questions.

Mélenchon, premier opposant à Macron ?

Arrivée seconde de la présidentielle devant Mélenchon, Marine Le Pen n’a en rien capitalisé son score. Tout se passe dans les médias comme si Jean-Luc Mélenchon, le candidat des « gauches irréconciliables » mais unies, était le seul opposant à Macron.
Son coup politique « élisez moi premier ministre » quoi qu’on en pense a formidablement bien fonctionné. Dans les sondages, à quelques jours du scrutin, la poussée de la Nupes est incontestable et confirmée par le vote des français de l’étranger. Mélenchon a enfoncé un dernier clou dans le cercueil de la gauche Valls.

Les projections montrent que l’hyper centre présidentiel pourrait ne pas avoir la majorité absolue. Il faut être prudent, car extrapoler la composition du Parlement à partir d’intentions de vote du premier tour est impossible. Ce qui est possible ; c’est de constater que la candidate du second tour de la présidentielle aura peut-être un groupe parlementaire de basse représentativité.
On imagine Mélenchon, avec 230 députés et Marine avec 40 élus, ce qui est peut-être une évaluation haute. En tout cas un résultat qui ne correspondrait donc en rien aux poids du RN dans l’opinion.

Le « turn-over » des cadres au RN : l’autre échec de Marine Le Pen

Marine Le Pen : la pavane plutôt que la charge

Une fois de plus le mouvement national va être sous représenté et ses pires ennemis idéologiques sur le papier confortés. Il y a bien un problème au delà du mode de scrutin dans la stratégie de Marine Le Pen. Sa volonté de « tuer » Zemmour a rendu impossible une sainte alliance au premier tour. Sauf s’il est élu ou aura une poignée d’élus, Zemmour sera peut-être humilié, mais le RN laissera sur le tapis un certain nombre d’élus possibles.

On a du mal à comprendre les objectifs de l’ancienne présidente de ce qui fut le Front National. Elle n’a préparé aucun coup médiatique pour attirer l’attention et lancer sa campagne. Elle se contente d’une pavane alors qu’on attendait une charge. Elle a dès le départ semblé se résoudre à une victoire de la Macronie. Jamais elle n’a envisagé de gagner et de revendiquer le poste de premier ministre. Elle parait se contenter d’être chef d’un petit groupe parlementaire. Elle laisse à la gauche teintée d’islamisme le rôle de principal opposant à Renaissance. C’est assez incompréhensible.

Le fiasco du stade de France aurait dû permettre au chef validé dans les urnes de l’opposition nationale de foncer sur un boulevard. La vérité de notre pays réduit volontairement à la Seine-Saint-Denis par les déconstructeurs et créolisateurs a éclaté au visage des citoyens. Le déni a été dévoilé comme jamais, son mensonge étalé. Cela donne raison à Zemmour mais il n’en tirera guère de profit…. immédiat. Celle en position de le faire c’était Marine. Elle a laissé passer l’opportunité. On se pince. Si c’est volontaire, si sa non-campagne s’inscrit dans un constat d’impuissance avec une pré retraite à l’Assemblée nationale, cela donnerait encore raison à Zemmour. Elle n’y arrivera jamais et peut être d’ailleurs ne le désire telle pas. Si c’est faux qu’attend-elle pour le faire savoir ?!

Les élections régionales de Marine Le Pen : le début de la fin

Elle a un point commun avec Mélenchon, c’est que pour la présidentielle c’était peut-être la dernière fois. Le pouvoir pour ces deux la ne peut venir que d’une crise pendant le quinquennat de l’homme qui ne peut plus se représenter. Lui aussi d’ailleurs n’a pas fait campagne. Comme si l’avenir ne lui appartenait plus. Il pourrait le regretter. Il est temps pour les mondialistes du centre et de la gauche comme pour la droite nationale d’avoir des alternatives crédibles d’incarnation. Car leurs représentants actuels sont pour des raisons diverses en fin de course. Il y en a qui font encore semblant de courir et font croire qu’ils peuvent franchir en vainqueur la ligne malgré tout et d’autres qui ne donnent même plus le change.

Pierre Boisguilbert
09/06/2022

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