Par Michel Geoffroy, auteur de : Le Crépuscule des Lumières, Immigration de masse. L’assimilation impossible, La Super-classe mondiale contre les peuples et La Nouvelle guerre des mondes ♦ Le tube politique de l’été c’est le pouvoir d’achat ; à ne pas confondre avec le pouvoir d’Aïcha comme disait l’humoriste Smaïn, dans l’un de ses sketchs. Le pouvoir d’achat voilà la préoccupation majeure des Français depuis l’élection présidentielle. C’est du moins ce que nous disent en boucle les instituts de sondage, les médias et les politiques, trop contents d’évacuer les sujets qui fâchent, notamment l’insécurité, le grand remplacement, l’OTAN ou le grand déclassement français. Avec la guerre en Ukraine, le pouvoir d’achat a donc permis de formater les élections présidentielle et législatives dans le sens souhaité par le Système.
Pouvoir d’achat : de qui se moque-t-on ?
Emmanuel Macron a fait campagne sans programme mais avec un chéquier : des problèmes ? Hop, voilà des millions ! Les autres candidats ont promis eux aussi de sortir leurs chéquiers.
Et voilà qu’un gouvernement sans majorité s’empresse de présenter un projet de loi sur le pouvoir d’achat qui contiendrait 20 Mds de mesures.
Mme Borne ne peut faire autrement , il est vrai : pour survivre politiquement il lui faut faire du consensuel. Alors elle promet une « indemnité carburant », une aide alimentaire, une augmentation des pensions, des fonctionnaires, des prestations sociales, un relèvement des bourses, une baisse des cotisations sociales des indépendants, la fin de la redevance de l’audiovisuel, de moindres hausses de loyer, une augmentation de la prime exceptionnelle de pouvoir d’achat ….
Qui dit mieux ? Finalement le pouvoir d’achat c’est facile : il n’y a qu’à promettre. Le Bloc Populaire sera content.
Mais de qui se moque-t-on ? Des Français bien sûr.
Comment financer ces promesses ?
D’abord comment ces promesses et ces annonces sont-elles financées, en admettant qu’il ne s’agisse pas du simple recyclage de mesures déjà actées, une pratique habituelle des gouvernements, consistant à faire du neuf avec du vieux ?
Durant la campagne présidentielle, Eric Zemmour avait pourtant averti : méfiez-vous de ceux qui promettent de vous verser des chèques, car c’est votre argent en réalité qui les financera ! Car l’argent magique n’existe pas.
Nous y sommes.
Car s’il s’agit bien en effet de dépenses nouvelles pour le budget de l’État, les comptes sociaux ou les établissements publics, alors il faudra les financer soit en réduisant d’autres prestations, soit en augmentant les prélèvements publics. Comme la France est déjà le premier pays de l’OCDE pour le poids de l’impôt, les contribuables potentiels apprécieront.
Soit on financera en augmentant une nouvelle fois la dette publique qui atteint déjà 2900 Mds € -un détail bien sûr-ou par création monétaire, comme le fait si bien la BCE, puisque la valeur de l’euro est au plus bas depuis 20 ans.
En d’autres termes l’impôt, les taxes, la CSG ou l’inflation auront tôt fait d’effacer les effets mirifiques du projet de loi sur le pouvoir d’achat que nos parlementaires vont certainement voter avec entrain.
On oublie les causes structurelles
Ensuite, la loi envisagée se garde bien d’aborder la question du pouvoir d’achat -expression politiquement correcte pour ne pas dire à-dire pauvreté – sous son angle structurel. Elle prétend donc résoudre les effets sans s’attaquer aux causes. C’est donc une supercherie.
Tyrannie, déclin, immigration… Vers un nouveau quinquennat Macron infernal
Si la France périphérique a du mal à vivre avec ce qu’elle gagne ou reçoit, cela provient de causes structurelles et non pas accidentelles: la course au moins disant social, conséquence de la mondialisation économique et financière, l’uberisation du travail , la pression sur les salaires opérée par une immigration qui ne cesse pas (merci le patronat), la dégradation voire la disparition des services publics (merci les cabinets de conseil) , la hausse du coût du transport et de l’énergie (merci les écolos et les anti-nucléaires) , l’augmentation du coût du logement conséquence de la hausse continue de la demande suite à l’arrivée de 400 000 nouveaux immigrants chaque année, l’effondrement de notre système d’enseignement public, l’implosion des familles etc….
A toutes ces causes de longue durée, qui sont autant de vaches sacrées pour le Système, on se garde bien de s’attaquer. Demain peut-être …
La maison brûle mais le pouvoir d’achat permet de regarder ailleurs
Les milliards que l’on promet pour le « pouvoir d’achat » détournent l’attention publique sur l’absence dramatique de stratégie française crédible face aux grandes questions du moment : quelle politique énergétique ? quelle politique agricole et de réindustrialisation ? Quelle réforme de l’État, de l’Éducation, de la Justice, de la politique migratoire ? Quelle diplomatie, quelle politique de défense dans un monde instable ?
Mais nos politiques sont aux abonnés absents : après s’être partagés les mandats et les présidences, ils s’occupent maintenant à distribuer le « pognon de dingue » qu’ils n’ont pas. On a les priorités que l’on peut.
Une seule certitude : le réveil monétaire, économique, fiscal, social et politique sera douloureux pour un pays de somnambules.
Michel Geoffroy
20/07/2022
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