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Européennes 2014 : le Front national grand vainqueur en France, les eurosceptiques corroborent cette percée en Europe

Européennes 2014 : le Front national grand vainqueur en France, les eurosceptiques corroborent cette percée en Europe

Retour sur les élections européennes 2014 avec Léopold Gauthier et Adrien Lassemeau pour Radio Courtoisie.

Le Front national, grand vainqueur des élections européennes ?

Le parti de Marine Le Pen a réuni 26 % des suffrages exprimés, largement en tête devant l’UMP puis le PS et l’UDI. Il s’agit d’un score historique, et ce d’autant plus que si l’abstention était forte, elle l’était moins qu’en 2009. Le Front devrait obtenir 24 sièges au Parlement : Philippot, Alliot, Chauprade, Lebreton et les Le Pen sont assurés d’être députés.

Jean-Marie Le Pen a qualifié ce score de « plus belle victoire du Front depuis sa création en 1972 » : de fait, c’est la première fois que le parti arrive en tête à un scrutin national.

Cela n’a pas empêché politiciens UMPS et journalistes de la presse aux ordres de reprendre les éléments de langage classique : « poussée des extrêmes » comme une poussée d’urticaire, besoin d’un « sursaut républicain », honte vis-à-vis des pays étrangers… Tout un logiciel qui, visiblement, ne fonctionne plus.

Les cadres de l’UMP semblaient, sur les plateaux de télévision, vouloir relativiser le score du FN, en additionnant le score de l’UMP et celui de l’UDI ; ils ont aussi tous déclaré que l’UMP devrait être réorganisée.

Enfin, ce résultat est une claque magistrale pour le Parti Socialiste qui n’a jamais fait de score aussi bas à une élection européenne. Cela vient confirmer la Bérézina des municipales et la défiance des Français envers le gouvernement de Manuel Valls.

Pourquoi ce succès du FN ?

Il y a une défiance grandissante du peuple français envers Bruxelles et l’UMPS aux ordres. Il est intéressant de noter que c’est chez les moins de 35 ans que le FN fait ses meilleurs scores, comme si l’Union à la sauce Maastricht était une lubie “d’un autre âge”.

Ce qui a pu être décisif, c’est que le FN a placé l’immigration au centre de sa campagne, notamment en évoquant Schengen. Il semble bien que ce sujet soit le cœur de préoccupation d’une grande partie du peuple. Comme le remarque Éric Zemmour, l’immigration est le principal sujet de fracture qui distingue Mélenchon et Le Pen et qui fait que le premier obtient seulement 6 %, et la seconde 26.

Quoi qu’il en soit, à Paris, AymÉric Chauprade et les militants frontistes ont fêté ces scores historiques dans un bar-restaurant à proximité de l’Élysée, comme un ultime pied-de-nez au pouvoir en place … en place pour combien de temps ?

Sur les plateaux de télévision hier soir, l’UMPS et les journalistes de l’oligarchie ont affirmé que le succès du Front national était une exception et que dans les autres pays d’Europe, il n’y avait pas de percée eurosceptique. Est-ce vrai ?

Non, c’est un bobard dont l’ambition est évidemment de relativiser la défiance des peuples européens envers Bruxelles. Dans de très nombreux pays de l’Union, les eurosceptiques gagnent des voix.

Le FPÖ autrichien atteint 20% ; en Hongrie, le Jobbik finit 2ème après la droite de Viktor Orbán, et devant le parti socialiste, donc. En Italie, le mouvement 5 étoiles du populiste Beppe Grillo finit deuxième également, devant le parti de Berlusconi.

Il faut remarquer l’entrée au Parlement Européen du nouveau parti eurosceptique allemand, du parti de droite souverainiste polonais, et même des ultranationalistes grecs d’Aube dorée.

Le Front national, en France, ne se contente pas de progresser : il arrive en tête. Y a-t-il des exemples analogues dans d’autres pays ?

Oui. Au Danemark, le Parti du Peuple Danois remporte un grand succès et arrive en tête. Au Royaume-Uni, le tribun Nigel Farrage et son parti UKIP arrivent également en tête, devant les travaillistes et les conservateurs, obtenant une vingtaine de députés.

La percée souverainiste qui défie Bruxelles semble donc être une vague de fond globale, européenne. Pour l’heure, on ignore encore si Marine Le Pen pourra constituer un groupe à Strasbourg car il faut pour cela regrouper sept nationalités différentes.

Il faut par ailleurs rappeler que la première force au Parlement Européen est le PPE libéral-mondialiste auquel est affilié l’UMP. Cela devrait permettre au luxembourgeois Jean-Claude Junker de prendre la tête de la commission Européenne à la suite de son ami Barroso… Si les socialistes avaient gagné, c’est l’allemand Martin Schulz qui aurait été désigné. L’un ou l’autre, peu importe : les deux sont des européistes militants et Martin Schulz, lors du débat qui l’a opposé à Juncker, a laissé échapper : « Je ne sais pas ce qui nous distingue ». Un bel aveu de connivence qui montre qu’à Bruxelles et Strasbourg, l’UMPS existe dans sa version supranationale.

Source : Bulletin de réinformation, R.C., 26/05/2014

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