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Le football ou l’opium du peuple

Le football ou l’opium du peuple

par | 25 juin 2014 | Société

Le football ou l’opium du peuple

« La pétanque aussi est un « art », comme le ski, le tennis, le surf, la chasse à courre ou tout autre sport. »

En cette période de « Mondial », il faudrait une guerre nucléaire pour détourner l’attention du public et des médias, fascinés par les matches de foot qui se jouent au Brésil. Tous les soirs, dans les villes, à l’heure des retransmissions, les rues se vident et l’on entend les hurlements des téléspectateurs rivés devant le spectacle de 22 types qui courent après un ballon. Dans les cafés, pas une conversation qui ne porte sur le foot.

La passion populaire pour ce sport est ancienne, datant du début du XXe siècle, mais c’est à partir des années 1960 que le football a changé de nature, devenant une aliénation collective. Il est vrai que «s’intéresser au foot» peut être un moyen de sociabilité, de convivialité, de création de liens, de conversation. Mais, comme sujet de débats, c’est assez pauvre. Commenter des matches ou des sélections de joueurs, on touche là au degré zéro de l’échange. On parle de quoi ? On parle de foot puisqu’on n’a rien à se dire.

Le football n’a plus grand-chose à voir avec le sport, il est devenu le premier spectacle international et un business mondial aussi juteux qu’opaque. Sociologue et politologue du football, Pascal Boniface faisait remarquer que le résultat d’une équipe «nationale» pouvait influer sur le moral d’une nation et donc, par exemple, sur sa santé économique. On a pu être frappé par cette scène surréaliste filmée avec complaisance : François Hollande invitant une centaine de personnes dans la salle des fêtes de l’Elysée devant un écran géant pour je ne sais plus quel match opposant la France à une autre équipe et se livrant à de savants commentaires sur le jeu. Le but de cet exercice dérisoire était évidemment de redorer sa popularité. Et, de fait, il n’est pas exclu que, si l’équipe de France emportait le Mondial, le calamiteux président et son gouvernement ne remontent de quelques points dans les sondages. Autant que si les statistiques du chômage baissaient un peu.

Le football possède cette caractéristique de tirer vers le bas les préoccupations collectives. Aucune autre activité ne cumule à la fois une telle popularité et une telle insignifiance. On peut parler d’abrutissement collectif surtout quand on analyse la figure du supporter. Des poireaux bedonnants et avinés qui applaudissent sur un écran plat les performances de frappe dans un ballon d’athlètes africains, maghrébins ou autres, millionnaires et illettrés, en criant «Vive la France !», il y a de quoi pleurer. Le milieu des «fans de foot» n’est pas caractérisé, en effet, d’après toutes les enquêtes sociologiques, par un haut niveau d’originalité ou d’intelligence. Pour s’en convaincre, il suffit d’observer les bandes hurlantes de supporters déguisés en déplacement dans les rues, agitant comme autant de fétiches les drapeaux de leur club ou leur drapeau national. Quand ils ne s’affrontent pas dans les stades en des rixes parfois mortelles.

À cet égard, le football donne l’occasion de fabriquer un simulacre de patriotisme. Personne n’irait plus se sacrifier pour le drapeau national, mais les supporters l’agitent frénétiquement dans les stades en se peinturlurant le visage des trois couleurs. À ses débuts, le football, sport d’équipe né en Angleterre tout comme le rugby, avait une connotation d’enracinement très forte : deux villages, deux villes, deux nations s’affrontent, dans une sorte de simulacre pacifique de guerre, à travers des équipes très représentatives. Aujourd’hui, tout s’est inversé. Les joueurs des clubs (villes) ou des nations (surtout l’équipe de France) ne sont que des mercenaires, achetés sur un marché international, qui ne représentent en rien la ville ou le pays dont ils forment l’équipe.

La «France» contre la «Suisse» : aucune des deux équipes n’est composée majoritairement de Français ou d’Helvètes de souche. Il n’en va pas de même, en revanche, pour bien d’autres pays non européens. À chaque fois, par exemple, que l’Algérie participe à une compétition internationale, on déplore des débordements et des violences de «jeunes» brandissant le drapeau algérien en signe de défi et d’hostilité agressive.

Le foot est aussi le support d’une propagande omniprésente en faveur de la société multiraciale et de ses supposés bienfaits, au prix d’un mensonge éhonté, en confondant la performance d’une équipe de 11 athlètes (en majorité d’origine non française) avec celle d’une nation. Lorsque la France a ravi la Coupe du monde de 1998, l’idéologie dominante, suivie par tous ses perroquets médiatiques et relayée dans tous les cafés, disait : c’est la France « black-blanc-beur » qui a gagné. CQFD. La manipulation idéologique consistait à déduire du succès aléatoire et éphémère d’une équipe la validité du modèle de la société d’immigration multiraciale, supposée conviviale et performante. C’est-à-dire l’inverse même de ce qu’elle est.

Le footballeur est une figure centrale de l’adulation des foules, une star. Pourtant jamais on n’a présenté au peuple un modèle aussi peu reluisant. Même parmi les sportifs (tennismen, skieurs, pilotes) le footballeur a toujours représenté le niveau le plus bas. Payés comme des nababs, beaucoup d’entre eux sont presque illettrés et ont le quotient intellectuel d’une poule. Ça ne choque pas le bon peuple idiotisé qui, toutes classes confondues, dans les sondages, préfère un tapeur de ballon à un scientifique émérite ou à un grand entrepreneur créateur de milliers d’emplois. Zidane, Benzema, Makelele, Ribery, voilà les nouveaux héros, dont le cerveau est descendu au niveau des genoux et des chevilles.

Le football est un excellent moyen qu’a trouvé l’oligarchie pour ahurir l’opinion publique et la détourner des véritables enjeux ; de présenter aux citoyens une version falsifiée du patriotisme ; de fabriquer des idoles au rabais ; de créer des événements à la fois tonitruants et insignifiants. On est très loin, avec le foot, de l’idéal des Jeux olympiques grecs : le culte de l’effort gratuit. L’idéal sportif s’est autodétruit.

Le football porte en lui même la vulgarité, même esthétique. Regardez les maillots des joueurs, leur accoutrement : hideux, criards, encombrés des pubs des sponsors. Le milieu du football est ce qui se fait de mieux en matière de business opaque, très loin de l’éthique sportive. Des émirats islamistes qui financent à la fois le djihad et des clubs français ; des chiffre d’affaires pharamineux mais très peu créateurs d’emplois ; une Fédération internationale (Fifa) aux pratiques plus que louches ; des dirigeants et propriétaires de clubs qui ne sont pas sans rappeler des mafieux ; sans oublier évidemment les très nombreux matches truqués : le monde footballistique est peu reluisant.

Bien sûr, on peut entendre des arguments de «spécialistes» qui rabâchent : mais, mon cher, le foot est un art, une science. Quel professionnalisme ! Certes, tout à fait exact. Mais on pourrait dire ça de n’importe quelle activité humaine, sportive ou pas. La pétanque aussi est un «art», comme le ski, le tennis, le surf, la chasse à courre ou tout autre sport. Mais ce qui fait la grandeur et la valeur d’un pays, d’une nation, d’une civilisation, ce ne sont pas les habilités sportives mais leurs performances dans d’autres domaines, les arts plastiques, la littérature, les sciences, la technologie, l’entrepreneuriat. Le football comme «art», et porteur d’un génie national, ça fait un peu pauvre…

On me rétorquera que cela ne date pas d’aujourd’hui : les jeux du cirque et de l’amphithéâtre à Rome, le culte des gladiateurs (qui étaient la plupart du temps des esclaves ou des brutes incultes) ne faisaient-ils pas partie d’une grande civilisation ? Précisément : c’était au moment où l’Empire s’effondrait que les jeux du cirque et l’assistanat de la plèbe romaine ont connu leur apogée. Le parallèle avec la situation actuelle est intéressant.

 Guillaume Faye
24/06/2014

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