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La grande peur climatique : science ou millénarisme ? – Par Jean-Yves Le Gallou

La grande peur climatique : science ou millénarisme ? – Par Jean-Yves Le Gallou

Par Jean-Yves Le Gallou, président de la fondation Polémia ♦ « Le châtiment », « la fin du monde »… C’est le docteur Philippulus qui l’annonce dans L’Étoile mystérieuse d’Hergé. « Le châtiment », « la fin du monde »… C’est désormais la narration officielle des bulletins météo des chaines publiques, des officines de communication gouvernementale et des messages publicitaires : choisissez bien vos yaourts si vous voulez sauver la planète !

Une affirmation… et des nuances !

Tout le monde surfe – commercialement parlant – sur la question climatique. La Recherche, « le magazine de référence scientifique », vient de consacrer son numéro d’avril/juin 2023 à « Ages de feu, âges de glace, Paléoclimat ». Après un éditorial alarmiste, [« le réchauffement qui s’annonce s’est déjà produit mais sur des périodes de 10 000 ans »], on trouve un article du « Giekiste » Jean Jouzel reprenant la thèse – discutée – de l’évolution récente du réchauffement en forme de crosse de hockey, c’est-à-dire sans précédent dans l’histoire. Le ton est donné. Puis Pascale Braconnot, chercheuse officielle, déclare : « Nous sommes en train de faire en un siècle ce qui s’est passé en 10 000 ans » avant de conclure par cette phrase : « Si la communauté paléo parvient à transformer un peu la façon de présenter les résultats, elle peut contribuer à faire bouger les choses ». Pardon ? Avec cette phrase est-on encore dans la science ou bien a-t-on a basculé dans la propagande ?

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Le reste du numéro envoi un son de cloche quelque peu différent. Climatologue à Saclay, Didier Paillard souligne les influences astronomiques sur le climat et les incertitudes qui demeurent. Des graphes sur « les panoramas des climats anciens » frappent par l’importance des périodes chaudes : depuis 540 millions d’années, 85 % du temps de Gaia se passe sans calotte glaciaire. Quant à la paléo-océanographe Claire Waelbrock, elle écrit que « l’analyse des carottes de sédiments marins et de glace des 90 000 dernières années a montré que la température de la surface de l’Atlantique nord et de l’air au-dessus du Groenland ont connu des variations abruptes de grande amplitude : des réchauffements de 8 à 15 °C en 200 à 400 ans ». La glaciologue et paléo climatologue, Amaelle Landais, affirme que « l’étude des variations climatiques du Quaternaire met ainsi en évidence les processus associés au changement climatique sur des échelles de temps courtes (événements de Dansgaard-Oeschger) et longues (transitions glaciaires-interglaciaires). »

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L’interdiction du débat

Les climatoalarmistes interdisent toute discussion autour de leurs thèses au motif qu’ils incarneraient la « science ». Mais la science, ce n’est pas le dogme, c’est la confrontation des points de vue, à la recherche d’une vérité toujours évolutive et complexe. Et quoi de plus complexe que la machine terre ! Dans ce seul numéro de La Recherche on ne peut qu’être frappé par les contradictions entre les affirmations péremptoires des pages 3, 19, 22, 23 d’un côté et les propos plus nuancés – sinon contradictoires – des pages 28, 30, 35 de l’autre. Ces derniers auteurs insistent sur l’incroyable complexité des phénomènes et la difficulté à connaître et à prendre en compte tous les phénomènes de rétroactions.

Pourtant l’alarmoclimatisme prospère. Il se résume ainsi : la planète se réchauffe (ce qui est vrai), c’est une catastrophe (ce qui reste à démonter) et ce sont les rejets de gaz carbonique qui en sont à l’origine (c’est une sorte de monothéisme du carbone censé suffire à expliquer des phénomènes d’une rare complexité), enfin les sceptiques doivent être réduits au silence. Loin d’être une démarche scientifique, l’alarmoclimatisme est une nouvelle hérésie millénariste comme l’Europe en a connue au cours de son histoire.

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Petite anecdote complémentaire : quand le climat détériore la météo

En 2017, le président Sarkozy a lancé une vaste opération de Revue générale des politiques publiques (RGPP) associant Inspections générales et cabinets conseils. En tant qu’inspecteur général de l’administration j’ai participé à la mission écologie-environnement pilotée par le Conseil général du développement durable (CGEDD) et le cabinet Deloitte. Pour faire simple, il fallait restructurer les directions centrales et locales du ministère et récupérer des emplois sur les organismes extérieurs : Voies navigables de France (VNF), Office national des Forêts (ONF) et Météo France. En fin de mission nous avons eu un entretien, quai Branly, avec le patron de Météo France, le préfet Pierre-Etienne Bisch. Je résume :

Le chef de mission : « Il va falloir rendre 500 ETP (emploi à temps plein). »

Le Préfet Bisch : « Oui, mais il me faut 500 climatologues. »

Depuis, Météo France a de plus en plus de climatologues et de moins en moins de météorologues. Ce qui conduit – malgré les avancées technologiques – à une raréfaction des bulletins de prévision. À Chamonix, en saison, au lieu d’un bulletin à 7h30 et un autre à 20 h, un seul à 9 h du matin. Une claire baisse d’un service qui est d’abord un service e sécurité. La vigilance nocturne est aussi moins forte. Le Conseil exécutif de la Collectivité de Corse présidé par Gilles Simeoni a publié le 21 août 2022, après la tempête du 18 août qui a fait cinq morts, un communiqué dans lequel il pose la question : « Les baisses des effectifs au sein de Météo France ont-elles diminué la qualité de la surveillance, notamment en période nocturne ? »

 

Bref, après avoir subi les Diafoirus du Covid, il faut retrouver l’esprit critique face aux Savonaroles du Climat.

Jean-Yves Le Gallou
11/04/2023

Jean-Yves Le Gallou

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