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Jean-Yves Le Gallou : « Les juges ne rendent de comptes à personne, ils bénéficient d’une totale irresponsabilité individuelle ! »

Jean-Yves Le Gallou : « Les juges ne rendent de comptes à personne, ils bénéficient d’une totale irresponsabilité individuelle ! »

Le 18 novembre, Polémia organise son IX e Forum de la dissidence (s’y inscrire : https://my.weezevent.com/9eme-forum-dissidence). Le thème : « Gouvernement des juges : quel bilan, quelle légitimité ? » Jean-Yves le Gallou nous explique en quoi ce thème est d’une importance cruciale.

Polémia : Qui dirige la France ?

Jean-Yves Le Gallou : Trois pouvoirs se partagent le gouvernement de la France : le politique, le médiatique, le judiciaire. Le pouvoir politique se caractérise par l’impuissance. Le pouvoir médiatique par l’arrogance. Le pouvoir judiciaire par l’indifférence, l’indifférence aux conséquences de ses décisions.

Polémia : Or tout pouvoir doit rendre des comptes…

Jean-Yves Le Gallou : C’est précisément l’objet du Forum. À partir des années 1970, il y a eu une formidable montée en force du pouvoir judiciaire. Quel en est le bilan ? Quelles sont les conséquences des décisions de plus en structurantes du Conseil constitutionnel, du Conseil d’État, de la Cour nationale du droit d’asile (CNDA), des tribunaux judiciaires. Sans oublier l’influence des juges européens, Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) et Cour de justice européenne (CJE) ?

Polémia : Le nombre d’entrées d’étrangers à triplé depuis 1995, le nombre des actes de délinquance violente aussi, la France a subi au début de l’été une semaine de sauvages émeutes immigrées et depuis un mois une vague d’antisémitisme dans les banlieues, les juges en sont-ils responsables ?

Jean-Yves Le Gallou : Pour partie, oui. Mais ils ne sont pas les seuls responsables. Ils appliquent des lois votées par des hommes politiques et interprètent des principes généraux issus des textes constitutionnels et des traités internationaux. Mais ils vont souvent au-delà de la lettre des textes et il est parfois difficile de distinguer dans une décision de justice ce qui relève du droit d’un côté, du militantisme de gauche ou d’extrême-gauche de l’autre. Voir pire encore de la peur que celui-ci inspire.

Gouvernement des juges : quel bilan, quelle légitimé ? 9e Forum de la Dissidence

Polémia : Peut-on dire que le pouvoir judiciaire est irresponsable ?

Jean-Yves Le Gallou : Je le crains. Il n’a de compte à rendre à personne. Il s’autogère assez largement. Il se pose rarement la question des conséquences de ses décisions. Des décisions – rendues au nom du peuple français (sic) – mais sur lesquels les juges sont aussi peu transparents que possible.

Il faut s’interroger sur les conséquences des décisions collectives du corps judiciaire sur l’évolution de la société et notamment l’explosion de l’insécurité et de l’immigration. Et poser la question de ses responsabilités.

Polémia : Et quid de leur responsabilité individuelle ?

Jean-Yves Le Gallou : Aujourd’hui les juges bénéficient d’une totale irresponsabilité individuelle. Les juges sont sans pitié, ni même mesure, dans la mise en cause des responsabilités individuelles, même sans faute, des chefs d’entreprise, des encadrants sportif, des fonctionnaires ou des policiers. Malheur à celui qui cause un accident. Mais pour eux, nada, c’est open bar pour les bavures judiciaires. Ainsi une décision de justice débouchant sur la remise en liberté prématurée d’un tueur ou d’un violeur dangereux ne débouchera jamais sur la mise en cause du juge qui l’a prise.

Polémia : Votre propos est sévère. Vous semblez oublier que derrière le gouvernement des juges il y a l’État de droit, garant de nos libertés

Jean-Yves Le Gallou : Je l’ai longtemps cru, cela n’est hélas plus le cas. Regardez les décisions des juges judiciaires sur la liberté d’expression : ils interprètent de manière extensive et non restrictive la loi Pleven, ce qui a rendu difficile toute critique de l’immigration. Citez-moi ne serait qu’une seule personne qui a posé les problèmes sans se retrouver poursuivi, voire condamné ? Quant au Conseil d’État il a validé la dissolution de Génération identitaire pourtant exclusivement fondée sur des raisons purement idéologiques. On n’oubliera pas non plus la caution apportée par les « sages » (bigre !) du Palais royal à toutes les mesures liberticides (accessoirement inutiles, sinon nuisibles) prises lors de la folie covidiste.

Polémia : Excluez-vous une interdiction du forum par le préfet de police ?

Jean-Yves Le Gallou : Le simple fait que la question puisse se poser est en soi hallucinant !
Mais, n’ignorant rien de la furie liberticide du pouvoir, je n’exclus rien.
Évidemment dans ce cas nous saisirions le tribunal administratif de Paris en référé liberté. L’une des questions du forum porte d’ailleurs sur le « juge protecteur des libertés » ? Ce serait en quelque sorte des travaux pratiques !

Polémia : Quelle conclusion ?

Jean-Yves Le Gallou : Il reviendra au professeur Frédéric Rouvillois de conclure ce colloque – de philosophes du droit, de professeurs et d’avocats – sur le thème : « le gouvernement des juges, peut-on en sortir et comment ? »

Jean-Yves Le Gallou
07/11/2023

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Jean-Yves Le Gallou

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