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En Israël, la rave party sur le volcan

En Israël, la rave party sur le volcan

par | 13 octobre 2023 | Géopolitique, Société

Quel symbole ! Le massacre des participants à une rave party à quelques encablures de la bande de Gaza. Mais c’est finalement toute notre civilisation qui danse inconsciente sur un volcan.

Cela va au-delà du conflit israélo-palestinien qui depuis 50 ans a changé de nature. Ce n’est plus un État arabe qui conteste l’existence territoriale de l’État juif dans des guerres classiques. Ce sont des islamistes qui militarisent le terrorisme pour tuer du Juif en espérant un jour le rejeter à la mer au nom de Dieu.

C’est le même fanatisme religieux qui a frappé les USA et l’Europe, dont la France. Et face à cette détermination qui n’hésite devant aucune barbarie, on continue à danser.

Une rave party presque sous les yeux de Gaza, cela montre le fossé entre deux mondes. Un monde qui attaque par haine et un autre qui refuse de voir par inconscience.

Et pourtant, de tous les pays dits occidentaux, Israël est le seul qui vive dans la culture du peuple en armes. La sidération des Israéliens, les failles des services de sécurité de Tel-Aviv et, bien sûr, des USA, les ratés de la réplique militaire israélienne en temps et en heure sur le territoire même d’Israël sont des preuves d’un affaiblissement de nos sociétés par rapport à des ennemis mortels.

Action terroriste du Hamas contre Israël : quelles leçons en tirer ?

La seule question qui se pose est celle-ci : sommes-nous capables encore de nous défendre et éventuellement de riposter à la hauteur du défi d’une cruauté d’un autre temps ?

Israël nous donnera un début de réponse. Car c’est cela l’essentiel, au-delà des considérations sur le processus de paix d’Abraham ou le rôle supposé ou réel de l’Iran. Nos médias montrent bien que le soutien sans faille à Israël est une posture obligée, un leurre, et que le temps va jouer contre une riposte implacable faisant forcément fi de la vie humaine, et même des siens quand ils sont otages.

Les démocraties l’ont emporté contre des régimes totalitaires, peuvent-elles gagner la guerre mondiale contre le terrorisme islamique. Rien n’est moins sûr.

Constantinople sur sa fin se disputait sur le sexe des anges. En Occident, on en est au sexe des genres, à la culpabilisation qui empêche toute défense identitaire.

Les récits qui s’accumulent montrent l’ampleur de la bestialité des assaillants. Les anciens d’Algérie savent ce que le fanatisme sous l’étendard de la religion peut produire comme horreur.

La France craint que ce succès du Hamas ne provoque des troubles dans certains quartiers. C’est un risque manifeste.
On se prendra aussi à penser à ces Juifs français qui ont quitté la France car ils ne s’y sentaient plus en sécurité. Ils sont partis en Israël, ils s’y sentaient protégés peut-être dans des villages du Sud. Ils ont été rattrapés par ceux qu’ils fuyaient.
Quelle autre leçon : on ne peut fuir la haine, il faut affronter.

Mais notre médiacratie ne pourra nous y aider. Depuis six jours, il n’y a plus de guerre en Ukraine. Et dans quelques jours le terrorisme sera remplacé par les jugements de valeur sur la riposte forcément « disproportionnée » de Tel-Aviv.

Il ne s’agit pas de prendre parti sur l’avenir de la Palestine, d’Israël et de la région, mais de regarder avec lucidité l’avenir qui pourrait être le nôtre si nous n’y prenons garde. Peut-être est-il déjà trop tard.

Pierre Boisguilbert
13/10/2023

Pierre Boisguilbert

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