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L’économie peut-elle se remettre du confinement ? – La revue de presse de Radio Courtoisie

L’économie peut-elle se remettre du confinement ? – La revue de presse de Radio Courtoisie

Par Michel Leblay et Laurent Artur du Plessis ♦ La revue de presse du Libre journal de Dominique Paoli sur Radio Courtoisie du 8 juin porte principalement sur la question du redressement économique post-confinement.


Alors qu’il apparaît au fil des jours et des semaines que la crise sanitaire est, pour la France, en phase régressive, permettant de lever progressivement les interdits qui entravaient la liberté de circuler et la capacité à produire, la question qui hante l’autorité politique, les entrepreneurs, les partenaires sociaux et l’ensemble des Français tient aux conséquences économiques de cette crise sanitaire. Toutes les entreprises qu’il s’agisse du secteur industriel ou de celui des services qui ont été partiellement ou en totalité à l’arrêt, pourront-elles reprendre leur activité et à quel rythme ? Quelles politiques de soutien à l’économie ?

Au-delà de la reprise économique et de ses conditions, une attente porte sur l’engagement d’une nouvelle dynamique industrielle, facteur de croissance économique.

Comme il a déjà été observé, la crise économique présente née de l’épidémie mondiale du Covid-19 et des strictes mesures de protection de la population qu’elle a nécessitées relève d’une forme inédite à ce niveau dans l’histoire économique du moins celle de l’ère industrielle. Une grande part des entreprises des plus petites aux plus importantes ont cessé partiellement ou totalement leur activité, l’outil de production restant dans sa totalité en état de fonctionnement. Les entreprises ont été affectées par fermeture obligée, ce fut le cas des commerces non alimentaires, par confinement du personnel à son domicile mais aussi par une rupture plus ou moins partielle des chaînes d’approvisionnement. Certes des activités ont continué à fonctionner, une part des transports, l’énergie, la presse écrite et audiovisuelle, la production de matériels médicaux (avec pour ces derniers des reconversions d’activités)…

Un premier bilan sur l’arrêt d’une large part de l’activité économique

Globalement, Bruno Lemaire, ministre de l’Economie et des Finances a annoncé le 1er juin que le gouvernement prévoyait pour l’année 2020 une baisse de 11% du produit intérieur brut par rapport au niveau atteint en 2019. Selon les statistiques du ministère du Travail, 12,4 millions de demandes de chômage partiel ont été faites durant la période de confinement 1 015 000 entreprises (Dans le détail, 47% des demandes de chômage partiel concernaient des entreprises de moins de 50 salariés, contre seulement 33% pour les entreprises de 250 salariés ou plus. Un chiffre qui prouve une meilleure adaptation au télétravail des établissements de grande taille ainsi qu’une trésorerie plus importante. En termes de secteurs d’activité, l’étonnement n’est pas de mise. Les plus touchés sont les établissements des activités spécialisées, scientifiques et techniques, services administratifs et de soutien (20%), de commerce (16%) et de la construction (11%). À eux seuls, ces trois secteurs concentrent 50% des demandes et 48% des effectifs concernés par le chômage partielLe Figaro Economie 13 mai 2020).

Selon les dernières prévisions du ministère de l’Economie et des Finances, le déficit public pour l’année 2020 pourrait atteindre 11,4% du PIB et l’endettement public s’élever à 120,9% à la fin de l’année.

Une reprise économique en cours

Cette reprise a au moins deux caractéristiques :

  • elle est progressive, du fait d’une part, des décisions gouvernementales et d’autre part, du rétablissement encore incomplet des circuits économiques ;
  • elle est contrainte par la mise en place de procédures qui visent à éviter une nouvelle propagation du virus SARS-Cov-2.

S’il est prématuré, quatre semaines après la fin du confinement, d’établir un bilan précis faute de disposer de données suffisamment étayées et significatives de la reprise en cours, il faut néanmoins relever l’observation de Jean-Marc Sylvestre dans un article publié le 4 juin 2020 sur le site Atlantico (Le déconfinement de l’économie se passe mieux et plus vite que prévu… mais les Français craignent une 2e vague de chômage massif à la rentrée) : … le mur de la catastrophe annoncée s’est éloigné et les seules entreprises qui peuvent le craindre sérieusement sont celles qui étaient fragiles et vulnérables avant même la crise du Covid-19. Les entreprises ont risqué, soit parce qu’elles sont anciennes, soit parce qu’elles ne s’étayent pas structurées et modernisées, toutes ces entreprises sont condamnées à plus ou moins brève échéance.

Cependant, ce propos est précédé de réserves notables : … ça ne redémarre pas au même rythme dans toutes les régions. Dans l’Est de la France, la situation reste compliquée, alors que tout l’Ouest a déjà bien rebondi. Tous les secteurs ne sont pas logés à la même enseigne. L’auteur cite l’industrie automobile (violemment touchée), le transport aérien et par incidence directe l’industrie aéronautique.

Il s’agit là d’une première esquisse. Ce n’est probablement qu’au début de l’automne qu’il sera possible de dresser un inventaire relativement précis de la situation économique consécutive aux huit semaines de confinement et à la prolongation de mesures restrictives notamment dans la restauration. L’économie aura subi un double choc d’offre et de demande.

Les formes et l’ampleur des interventions publiques pour le redressement économique

Ces interventions sont à la fois nationales et européennes et d’ordre budgétaire et monétaire.

La France, partageant sa monnaie avec ses partenaires de la zone euro, à son niveau, seules des mesures budgétaires ont été prises. A l’échelon de l’Union européenne, elle a négocié avec ses partenaires une première série de mesures adoptées par le Conseil européen du 23 avril 2020. D’autres dispositions seront à l’ordre du jour du prochain Conseil, le 19 juin 2020 : une proposition franco-allemande formulée le 18 mai dernier, proposition reprise et complétée, le 27 mai par la présidente de la Commission européenne.

Afin de maintenir en état l’appareil de production, le gouvernement, dès le début du confinement, a annoncé une série de dispositions destinées à protéger à la fois les travailleurs et les entreprises touchés par l’arrêt partiel ou total de l’activité économique. Ainsi, 45 milliards d’euros ont été affectés à l’indemnisation du chômage partiel et l’Etat s’est engagé à garantir à hauteur de 300 milliards d’euros les emprunts sollicités auprès des institutions bancaires par les entreprises. Dans cet ordre, l’Etat a garanti des emprunts bancaires d’un montant de 5 milliards d’euros contractés par Renault. Air France bénéficiera, d’une part d’une garantie sur des emprunts bancaires d’un montant de 4 milliards d’euros et d’un prêt direct de l’Etat de 3 milliards d’euros.

Les dispositifs de l’Union européenne

Le conseil européen du 23 avril 2020, après de difficiles négociations entre les ministres des pays membres de l’Eurogroupe, a adopté un programme d’aides de 540 milliards d’euros[1].

Le 18 mai 2020, à l’issue d’un sommet franco-allemand, Angela Merkel et Emmanuel Macron ont annoncé qu’ils proposeraient à leurs partenaires européens, l’emprunt par l’Union européenne de 500 milliards d’euros dont le produit serait distribué aux secteurs les plus en difficultés au sein de l’Union. Cette proposition a été reprise et complétée, le 27 mai par la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. A la somme de 500 milliards seraient ajoutés 250 milliards, soit 750 milliards au total. Cependant les 250 milliards supplémentaires, ils seraient répartis sous la forme de prêts. En termes de modalités, la Commission envisagerait que les emprunts contractés par l’Union européenne soient amortis sur 30 ans à partir de 2028 (échéance finale 2058).

La proposition franco-allemande a suscité les réserves sinon les critiques de quatre pays dits d’Europe du Nord, à savoir deux membres de la zone euro, l’Autriche et les Pays-Bas et deux autres hors de cette zone, la Suède et le Danemark. Ils ont adressé le 23 mai 2020 leur proposition à la Commission. S’ils sont favorables à la création d’un fonds d’urgence temporaire, ils rejettent le principe de dettes mutualisées (Plan de relance européen : les pays du Nord rejettent la proposition franco-allemandeFigaro International 23 mai 2020). De leur point de vue, il ne saurait y avoir de solidarité trop poussée entre des Etats, d’un côté soucieux des équilibres économiques et d’autres au contraire dispendieux. Il s’agit là du refus d’une Union des transferts.

Mais, au sein de la classe dirigeante européenne, certains, comme Emmanuel Macron (s’agissant d’Angela Merkel, il faut attendre ses positions au fur et à mesure que le débat sera approfondi), considèrent que le recours par l’Union à des emprunts pour faire face à la crise économique est une étape vers un budget européen substantiel et donc une marche vers le fédéralisme. Des commentateurs y voient un moment Hamiltonien, en référence à Alexander Hamilton, premier secrétaire au Trésor américain qui en 1790 avait obtenu que le nouvel Etat fédéral assume la responsabilité des dettes contractées par les différents Etats pour financer la guerre d’Indépendance. L’épidémie de Covid 19 apparaît donc de ce point de vue comme un opportunité pour franchir une étape vers une plus grande intégration européenne.

Tout cela recèle beaucoup d’ambiguïté. Si les uns ou les autres se veulent européen, c’est chacun à sa manière. Dans un article publié le 6 mai 2020 sur le site AtlanticoPourquoi l’Allemagne ne prendra pas le leadership de l’Europe alors qu’elle est clairement en situation de le faire, Christophe Bouillaud rappelait que :

  • les activités industrielles se concentrent au centre (Allemagne) et à l’est (Pologne, Slovaquie, République tchèque) ;
  • le Luxembourg, l’Irlande, les Pays-Bas sont des paradis fiscaux ;
  • la concurrence est faussée par des écarts de salaires avec des pays comme la Roumanie et la Bulgarie.

La Banque centrale européenne et ses décisions de politique monétaire

L’autre versant des politiques de rétablissement de la situation économique tient à la politique monétaire, celle-ci étant indépendante des Etats puisqu’elle relève de la Banque centrale européenne.

Après avoir annoncé le 12 mars 2020 un plan de rachats de titres de dettes d’un montant de 120 milliards d’euros, Christine Lagarde engageait le 18 mars un nouveau plan (PEPP – Programme d’achat Urgence Pandémie) d’un montant de 750 milliards d’euros. Ce plan a été complété le 4 juin par une nouvelle tranche de 600 milliards d’euros (soit 1 350 milliards d’euros) pour des opérations prévues au moins jusqu’en septembre 2021. Au titre de ce plan PEPP, pour ces deux premiers mois d’existence en avril et mai 2020 La Tribune du 2 juin 2020 (La BCE a acheté 100% des nouveaux emprunts italiens en avril et mai : provocation pour Berlin ?) indiquait que La BCE et la Banque d’Italie ont acheté pour 37,4 milliards d’euros d’obligations italiennes dans le cadre du Programme d’achats d’urgence pandémique (PEPP), soit 21,6% du total des achats d’avril-mai, alors que la part théorique de l’Italie n’est que de 17%.

La consultation du site de la BCE montre que de son lancement en mars 2020 jusqu’au 29 mai 2020, les achats de titres de dettes, au titre du PEPP, par le système de banques centrales européennes se sont élevés pour les dettes allemandes à 46,8 milliards d’euros, 37,4 milliards d’euros s’agissant des dettes italiennes, 23,6 milliards d’euros pour les dettes françaises et 22,4 milliards pour les dettes espagnoles. Il faut rappeler qu’au regard de ces achats, le risque est assuré à hauteur de 80% par les banques centrales nationales qui procèdent aux opérations pour les titres de leurs Etats. Ainsi au 31 décembre 2018, la Banque de France détenait 19% de la dette publique française. Dans un article publié par Atlantico, le 6 juin 2020, (Le 4 juin 2020, un mois après l’ultimatum de Karlsruhe, la BCE déclare la guerre à l’Allemagne) l’auteur Sébastien Cochard écrivait En fin d’année 2020, il est anticipé que BCE (pour 1/5) + Banque de France (pour 4/5) détiendront ainsi 40% du total de la dette française. Il précisait Nous ne sommes pas des pionniers : la Banque du Japon détient actuellement 50% de la dette publique japonaise.

Concernant les autres programmes précédemment mis en place par la BCE, les mouvements ont été très limités voire nuls.

S’agissant des balances Target 2 qui indiquent les positions respectives des différentes banques centrales au sein du système de banques centrales européennes, il apparaît qu’à la fin avril 2020, le déficit de la Banque de France a été sensiblement réduit par rapport au mois précédent (68,5 milliards d’euros contre 109,4 milliards d’euros) ; les déficits de la banque centrale italienne et de la banque centrale espagnole ont faiblement progressé (512,9 milliards d’euros contre 491,6 milliards d’euros pour la première ; 431,5 milliards d’euros contre 407,4 milliards d’euros pour la seconde). Quant à la position excédentaire de la Bundesbank, elle a légèrement diminué passant de 935,1 milliards d’euros au mois de mars à 918,8 milliards d’euros à la fin du mois d’avril.

La politique monétaire de la Banque centrale européenne et l’arrêt de la Cour constitutionnelle allemande

Par rapport a cette politique monétaire de la Banque centrale européenne, il est bien certain qu’après l’arrêt de la Cour constitutionnelle allemande du 5 mai 2020 donnant trois mois à la Banque centrale européenne pour justifier sa politique d’assouplissement monétaire engagée en mars 2015, la décision du 4 juin 2020 de porter les achats au titre du Programme d’achat Urgence Pandémie à 1 350 milliards d’euros peut surprendre. La BCE fait primer ce qu’elle considère comme étant l’intérêt de la zone euro pour assurer la survie de celle-ci au moment probablement le plus difficile de son existence. Elle affirme aussi son indépendance par rapport aux Etats.

Pour Sébastien Cochard : Les instructions de Karslruhe sont claires : si en date du 5 août la BCE n’a pas adopté une nouvelle décision qui démontre de manière claire et étayée que sa politique de rachats d’actifs n’est pas une politique économique déguisée mais est proportionnée à son objectif d’inflation (dont elle ne parvient en rien à s’approcher), la Bundesbank doit se retirer du PSPP et commencer à vendre les titres de dette allemande acquis dans le cadre de ce programme. L’Allemagne va donc sortir de cette politique monétaire commune de rachats d’actifs. Au moins le PSPP dans un premier temps –mais son prolongement le PEPP est encore plus directement coupable.

Nul ne peut prévoir l’évolution économique de ces prochains mois même s’il y a la certitude de temps difficiles. Pour la France et les pays d’Europe du sud la création de l’euro a présenté des inconvénients majeurs avec des modalités inadaptées à ces pays. L’Allemagne a indiscutablement profité de la monnaie unique confortant notamment son industrie manufacturière au détriment de ses partenaires européens. Elle a bénéficié pour ses exportations à l’extérieur de la zone euro d’un taux de change inférieur à celui d’une monnaie nationale. L’abandon de l’euro n’est pas aujourd’hui dans son intérêt. Si toutes les possibilités doivent être envisagées, une sortie de la Bundesbank du système de banques centrales européennes ne paraît pas dans le contexte présent l’hypothèse à privilégier.

Des transformations économiques structurelles à venir ?

Cette crise économique sans précédent depuis la fin de la seconde guerre mondiale survient dans un environnement général d’affaiblissement des économies occidentales avec des gradations selon les pays.

Le milieu des années soixante-dix a marqué la fin du modèle de forte croissance d’après-guerre qui avait permis au fil des ans la constitution d’une immense classe moyenne chacun bénéficiant de manière plus ou moine importante d’une élévation de son niveau de vie. L’un des facteurs qui explique cette rupture est la baisse de la croissance de la productivité.

Avec la concurrence exercée par le Japon puis par d’autres pays asiatiques puis enfin à très grande échelle par la Chine sans oublier l’Inde, il s’est produit une redistribution au travers de la planète de la valeur ajoutée industrielle créée au détriment des économies occidentales. Certes, l’Allemagne a maintenu son potentiel industriel mais la concurrence chinoise risque de peser à terme.

L’épidémie a montré de manière flagrante le niveau de dépendance vis-à-vis de la Chine mais aussi de l’Inde s’agissant de certaines molécules indispensables en pharmacie. Cette dépendance ne tient pas aux seuls produits finis mais aussi aux composants entrant dans les chaînes de production ce qui montre le degré d’intégration économique actuel. Dans un article paru dans la livraison du Monde diplomatique de juin 2020, intitulé Recomposition planétaire après la pandémie Trois hypothèses géopolitiques, l’auteur Philip S. Golub écrit à cet égard : Le très haut degré d’interdépendance des économies explique le caractère général du choc. Les chaînes de production et de valeur globales produisent une segmentation transnationale des stades de production — recherche et développement, design, extraction des matières premières, production des composants, assemblage, commercialisation — dans des nœuds industriels et géographiques spécialisés en fonction de leurs avantages comparatifs. Apple, cas paradigmatique, s’approvisionne auprès de deux cents sous-traitants majeurs, la grande majorité d’origine asiatique — Chine (39 %), Taïwan et Asie du Sud-Est (23 %), Japon (16 %) —, situés dans vingt-quatre pays. Les sous-traitants s’approvisionnent eux aussi sur le marché mondial (matières premières et composants).

La question des relocalisations est donc complexe. Il serait illusoire de penser reconstituer une base industrielle proche de celle perdue au long des dernières décennies. S’agissant des autorités publiques, il leur appartient de déterminer les secteurs stratégiques pour lesquels le pays doit conserver la maîtrise des processus de production ce qui n’exclut pas d’avoir recours pour certains composants entrant dans le processus à des fournisseurs extérieurs à condition de veiller à ce que la chaîne n’ait pas à subir de ruptures soudaines d’approvisionnement. Lorsque la disposition d’un produit s’avère indispensable mais que la production nationale serait fort couteuse et à faible valeur ajoutée, des stocks suffisants doivent être constitués pour répondre aux besoins éventuels.

L’action est aussi d’ordre microéconomique. Face à ces ruptures d’approvisionnement, certaines entreprises seront amenées à revoir leur politique en matière de fournisseurs, les cherchant géographiquement plus proches. La question des approvisionnements à flux tendus pourrait aussi être posée. Dans l’optique de diminuer les coûts, la constitution d’un stock minimum a été souvent érigée en règle, le gain obtenu l’emportant sur le risque d’une perte éventuelle par l’absence de livraison des fournisseurs (le scénario d’un arrêt général de l’économie n’étant guère envisagée, la défaillance d’un fournisseur pouvait être compensée par d’autres).

Outre ces décisions à des niveaux macroéconomique et microéconomique, la réflexion pourrait s’orienter dans trois directions :

  • dans certains cas la réimplantation de chaînes de production nationales en association éventuelle avec des partenaires européens est envisageable à condition de limiter les coûts grâce à des entreprises hautement capitalistiques mais aussi en faisant le tri parmi les normes qui renchérissent inutilement le prix du produit ;
  • le développement de nouveaux produits hautement technologiques bénéficiant d’une recherche-développement valorisée par rapport à la situation présente ;
  • des mesures de protection de l’appareil industriel qui touchent notamment aux transferts de technologie.

Si l’économie française comme beaucoup d’autres économies occidentales se trouvent confrontées à un défi structurel majeur, verser dans l’écueil idéologique les condamnerait. Quoi que disent les tenants de l’écologie politique la croissance c’est-à-dire la création de richesses nouvelles est indispensable faute de quoi il ne pourrait y avoir qu’une régression des conditions de vie. Face à l’idéologie, il est nécessaire de faire les bons choix industriels. L’exemple de la voiture électrique est emblématique. Dans un article publié sur le site Figarovox, le 5 juin 2020 (« En imposant le choix de l’électrique, l’État a empêché Renault de rebondir »), l’auteur, Rémy Prud’homme, par ce qui fait figure d’avertissement : La scène se passe en 2010 : Carlos Ghosn annonce le choix de l’électrique par Renault. « En 2020, martèle-t-il, la voiture électrique assurera 10 % du marché mondial ; et 20 % des ventes du groupe.» Il s’est complètement trompé : en 2019, la voiture électrique assure 1 % du marché mondial, et 1,6 % des ventes du groupe Renault. Comment ne pas penser à cette bourde monumentale en entendant aujourd’hui Emmanuel Macron imposer le choix de l’électrique à Renault ?

Michel Leblay et Laurent Artur du Plessis
08/06/2020

[1] 200 milliards de prêts de la Banque européenne aux entreprises, garantis par les Etats à hauteur  de 25 milliards ; 100 milliards affectés à l’indemnisation du chômage partiel dans le cadre d’un programme SURE (Support to mitigate Unemployment Risk in an Emergency ; 240 milliards de prêts du Mécanisme Européen de Sécurité aux Etats qui en feraient la demande.

Source : Correspondance Polémia

Crédit photo : Domaine public

 

 

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