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Drame évité en Italie, belle surprise électorale aux Pays-Bas

Drame évité en Italie, belle surprise électorale aux Pays-Bas

par | 23 mars 2019 | Europe, Politique, Société

Drame évité en Italie, belle surprise électorale aux Pays-Bas

Par Pierre Boisguilbert, journaliste spécialiste des médias et chroniqueur de politique étrangère ♦ Ousseynou Sy voulait faire un autodafé dans un bus scolaire. « C’est un miracle, cela aurait pu être un carnage. Les carabiniers ont été exceptionnels pour bloquer le bus et faire sortir tous les enfants », a déclaré à la presse le procureur de Milan, Francesco Greco.


Miracle à l’italienne…

Le Sénégalais naturalisé italien en 2004 et qui, selon son avocat, aurait « perdu des enfants en mer », « voulait faire un geste éclatant pour attirer l’attention sur les conséquences des politiques migratoires ». Souffrant d’un léger autisme, il aurait déjà condamné pour conduite en état d’ivresse et poursuivi pour abus sexuel sur mineur. On s’interroge donc sur la responsabilité qui lui a été donnée de conduire régulièrement des autobus, et ce jour-là les 51 élèves d’un collège de Crema qui voyageaient dans le cadre d’une sortie sportive avec trois accompagnateurs, quand le chauffeur a subitement changé de chemin, prenant la direction de l’aéroport de Linate. Pour y faire quoi ? Il a ordonné aux accompagnateurs de ligoter les enfants dont il avait pris les portables, menaçant tout le monde avec une arme blanche, un briquet et des bidons d’essence. L’un des gamins a toutefois réussi a s’emparer d’un portable à terre et à appeler les secours. Le chauffeur a alors forcé un premier barrage de police, avant d’être bloqué contre un parapet. Faisant face à deux carabiniers, l’homme a ensuite mis le feu au bus, tandis que d’autres carabiniers brisaient des vitres à l’arrière du bus pour faire descendre les enfants. Le bus a totalement brûlé. Plusieurs enfants ont été blessés mais tous ont été traumatisés. Ils ont échappé de peu à un carnage, c’est en fait un miracle à l’italienne.

Enfants attaqués en Italie : les médias silencieux

On va présenter bien sûr Ousseynou Sy comme un déséquilibré qui n’a rien à voir avec l’islam (pour une fois c’est peut être vrai). Mais il à avoir avec l’immigration puisqu’il a bien précisé son désir de venger les noyés en attribuant les drames de l’Afrique au gouvernement italien et plus précisément à Matteo Salvini.

Or, s’il y a des morts africains en Méditerranée, c’est de la faute quasi exclusive des mafias et des passeurs. Et la politique du patron de la Ligue en limitant l’immigration avec efficacité a, de fait, limité les noyades. « Moins de départs, moins d’arrivées, moins de morts », peut-il légitimement proclamer en soulignant avoir sauvé des milliers de vie. Mais la propagande immigrationiste sème la haine contre les dirigeants européens les plus responsables et peuvent pousser à l’acte des fanatiques ou des faibles d’esprit.

L’Italie est sous le choc. L’italo-sénégalais sera certainement déchu de sa nationalité italienne de papier — dans ce pays, c’est possible, grâce à Salvini d’ailleurs.

La grosse presse italienne à peur de représailles et bien sûr même campagne contre l’amalgame. Mais ce discours atteint ses limites partout. Ainsi, aux Pays-Bas, le Forum voor Democratie (FJD), parti du populiste de Thierry Baudet, un illustre inconnu ou presque, a réalisé une étonnante percée le 20 mars lors des élections sénatoriales néerlandaises en devenant la deuxième formation politique de la Chambre haute.

… et surprise à la hollandaise

Les élections provinciales ont pris des allures de référendum sur la politique de Mark Ratte, dont la fin de la campagne électorale a été marquée par une fusillade sanglante à Utrecht. Attaque certainement terroriste, cette fusillade dans un tramway, qui a fait trois morts, a encouragé des partis de droite à propulser le sujet de l’immigration au premier plan des derniers débats. Les résultats de ce scrutin étaient suivis avec attention au-delà des frontières à l’approche des élections européennes de mai, qui pourraient également voir une forte poussée des partis populistes. « Éboulement », titre en une le quotidien populaire de droite De Telegraaf. « Le vilain petit canard déploie ses ailes » écrit le quotidien d’Amsterdam, qui se demande comment Baudet, 36 ans, a pu parvenir à une telle position seulement deux ans après avoir fondé son parti. Le VVD, formation de centre-droit du chef du gouvernement et les trois autres partis de la coalition n’ont plus que 31 sièges, contre 38 avant les élections, sur les 75 que compte le sénat.

Le FJD a notamment grappillé des voix qui semblaient promises au Parti pour la liberté (PVV) anti-islam dirigé par le député d’extrême droite Geert Wilders, qui essuie un revers en passant de 9 à 6 sièges. Groenlands, parti écologiste de gauche, a fait de bonnes affaires en passant de 4 à 8 sièges.

« L’arrogance et la stupidité » des partis aux pouvoirs « ont été punies », a déclaré Thierry Baudet, « les gouvernements successifs de Ratte ont laissé les frontières grandes ouvertes et battu toujours plus de records d’immigration, laissant entrer des centaines de milliers de personnes de cultures totalement différentes de la nôtre ».

Salvini fait partout des petits….. De Milan aux Pays-Bas voilà que frémit, au nom de l’identité européenne, la vieille Lotharingie.

Pierre Boisghilbert
23/03/2019

Source : Correspondance Polémia

Crédit photo : DWDD [CC BY 3.0], via Wikimedia Commons

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