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Crise avec les Comores : le gouvernement tarde à réagir à l’invasion de Mayotte

Crise avec les Comores : le gouvernement tarde à réagir à l’invasion de Mayotte

par | 30 mars 2018 | Politique

Par Carl Hubert, essayiste ♦ Cela fait une semaine, ce mercredi 28 mars, que les autorités de l’État à Mayotte ne peuvent plus reconduire chez eux les Comoriens en situation irrégulière. Le gouvernement de l’Union des Comores a en effet pris la décision de refuser de laisser débarquer les Comoriens faisant l’objet d’une décision d’éloignement. Le bateau qui fait presque quotidiennement la navette, et qui raccompagnait près de 100 Comoriens dans l’île d’Anjouan, avait ainsi dû faire demi-tour mercredi dernier. Le ministre de l’outre-mer, Annick Girardin, avait alors promis une « action ferme et déterminée » du gouvernement à l’égard des Comores, mais on ne voit toujours rien venir !


L’exécutif brille par son inaction face au risque de submersion de Mayotte

La décision unilatérale de l’Union des Comores place Mayotte dans une situation catastrophique. Le centre de rétention est plein et plus aucune expulsion forcée ne peut être organisée depuis une semaine. Or, chaque année, ce sont environ 20 000 Comoriens qui sont reconduits à la frontière, sans que l’on ne soit bien sûr qu’il n’en rentre pas davantage sur le territoire chaque année… Si d’aventure les Comoriens en situation irrégulière ne sont plus éloignés, Mayotte sera submergée, sauf réactions de la population. Face à l’impuissance croissante des autorités, les citoyens mahorais commencent à s’organiser eux-mêmes pour faire face à l’invasion.

Les Mahorais excédés s’organisent pour « décaser » leurs cousins comoriens

Des comités dits de décasage ont été constitué, notamment dans le Nord de l’île. Il s’agit pour les Mahorais de se regrouper pour inciter les clandestins à abandonner leurs cases illégales et à rentrer chez eux. S’ils ne partent pas, ils les conduisent à la gendarmerie. Mais si l’État ne peut plus éloigner les clandestins, on peut redouter que ces groupes mahorais fassent disparaître les intrus par d’autres moyens plus radicaux. En attendant, certains Comoriens ont accepté de repartir aux Comores de leur plein gré, par avion aux frais de l’État.

A Paris, l’exécutif peine à prendre les décisions qui s’imposent. Selon Le Monde, le ministère de l’outre-mer et Matignon plaident pour un renforcement de la coopération avec l’État comorien, en contrepartie d’un engagement de sa part à lutter contre l’immigration clandestine. Le ministère des affaires étrangères, qui a l’oreille de l’Élysée, suggère quant à lui de créer une association entre Mayotte et les Comores dans le cadre d’un accord de coopération régionale. On ne connaît pas la position des ministères de l’intérieur et de la défense.

A court terme, une action diplomatique ferme est possible

S’il n’est guère contestable que la place de Mayotte devrait être dans les Comores et non en France et qu’aucun problème structurel ne sera réglé tant que Mayotte restera un département d’outre-mer, la faiblesse de l’exécutif dans cette crise diplomatique est effarante. Il suffirait en effet de bloquer les visas et permis de séjour des Comoriens, ainsi que les transferts de fonds vers les Comores, pour débloquer pacifiquement la situation. L’ancien député Mansour Kamardine (Les Républicains) et le député Marine Le Pen (Front national) ont chacun fait des propositions dans ce sens.

Carl Hubert
28/03/2018

Source : Correspondance Polémia – 28/03/2018

Crédit photo : À Mayotte, novembre 2011, gendarmes mobiles expulsant un manifestant pacifiste, sur le quai de la barge, en Grande Terre – Par Lebelot [CC BY-SA 3.0], via Wikimedia Commons

Carl Hubert

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