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Covid-19, attentat islamiste, Donald Trump… – La revue de presse de Radio Courtoisie

Covid-19, attentat islamiste, Donald Trump… – La revue de presse de Radio Courtoisie

par | 28 septembre 2020 | Économie, Géopolitique, Politique, Société

Covid-19, attentat islamiste, Donald Trump… – La revue de presse de Radio Courtoisie

Par Michel Leblay et Laurent Artur du Plessis ♦ La revue de presse du Libre journal de Dominique Paoli sur Radio Courtoisie du 28 septembre 2020 porte sur l’évolution de l’épidémie de Covid-19, sur l’attentat islamistes dans les anciens locaux de Charlie Hebdo ainsi que sur les élections italiennes et américaines.

Si l’actualité française est marquée ces derniers jours par l’inquiétude suscitée par une recrudescence de l’épidémie de Covid 19 avec toutes les conséquences économiques et sociales qu’elle implique, elle a aussi été marquée par un nouvel attentat islamiste qui montre que la menace est toujours fortement présente. Dans ce contexte, les commentaires sur les dernières élections régionales italiennes ont été rares et pourtant les résultats revêtent une importance non seulement pour l’évolution politique du pays mais aussi pour une réflexion sur l’avenir des mouvements dits populistes. Enfin, le 3 novembre prochain aura lieu l’élection présidentielle américaine avec un enjeu intérieur et extérieur considérable.

L’épidémie de Covid-19 et son évolution en France

Face à ce qui apparaît au vu d’un ensemble de données comme une recrudescence de l’épidémie de Covid-19, le ministre de la Santé Olivier Véran a annoncé, le 23 septembre 2020 de nouvelles mesures restrictives pour endiguer le processus en cours. Ces mesures qui visent les bars, les restaurants, les salles de sports ont suscité de vives réactions de la part des propriétaires de ces activités. Durement éprouvés par le confinement du printemps 2020, ces professionnels qui avaient mis en place de coûteuses dispositions sanitaires voient à nouveau leur commerce interdit ou fort limité dans leur exercice. Les décisions les plus strictes ont été prises à l’encontre des départements de la Guadeloupe et des Bouches du Rhône, ce qui a entraîné une colère parmi les gérants de ces bars et restaurants de Marseille, obligés de fermer leurs établissements et dont les personnels vont subir une nouvelle période de chômage. La mesure est contestée par les élus locaux, le maire de la ville et les présidents du Conseil départemental et du Conseil régional.

Les défaillances politiques du printemps 2020

Dans son appréhension, la situation est aujourd’hui différente de celle qui prévalait en mars et avril 2020. A l’époque, nul ou presque ne contestait l’ampleur de l’épidémie pour laquelle les services concernés des hôpitaux atteignirent la limite de la saturation. La controverse et elle était importante portait sur la pénurie des moyens de protection (masques et matériels nécessaires au personnel soignant), l’insuffisance des équipements de réanimation et sur les types de traitement. Ce dernier point avec d’autres sur la durée du confinement et sa suite a mis en lumière une faille gouvernementale dans son rôle de décideur politique. Si, par rapport à un phénomène dû à la nature, un pouvoir politique ne peut pas avoir de prise directe, il n’empêche qu’en dernier ressort la décision lui appartient et qu’il en a la seule responsabilité. Or, voulant s’abriter derrière une vérité scientifique, il a nommé un conseil à cette fin dont il annonçait qu’il appliquerait les recommandations considérées comme incontestables vu la qualité de leurs auteurs. Il est apparu, que la communauté médicale comme toute communauté humaine a eu en son sein des approches et des analyses divergentes, ce qui dans le domaine de la science est la source du progrès. Si des hésitations, voire des incohérences n’ont pas manqué, il faut reconnaître que le Premier ministre de l’époque a su rétablir une certaine confiance s’assurant ainsi un ascendant sur un président de la République moins rigoureux dans son message.

L’épidémie de Covid-19 et la situation présente

Dans l’état présent, ce qui domine, c’est l’étalage de désaccords de la part des scientifiques sur l’ampleur de l’épidémie, à la fois sur les chiffres, leur sens et l’échelle de gravité. Du point de vue de l’analyse statistique, le site Les Crises.fr publie tous les cinq ou six jours une analyse détaillée (Pandémie Covid-19 : où en sommes-nous en France ?), comportant de nombreux tableaux qui permettent notamment des comparaisons dans le temps. Sur l’épidémie, le président du conseil national de l’Ordre des médecins a déclaré au Journal du Dimanche : « La deuxième vague arrive plus vite que nous le redoutions », information reprise par Le Figaro, le 26 septembre 2020 (Covid-19 : la France face à une « épidémie généralisée » si rien ne change, prévient le président de l’Ordre des médecins). Pour sa part, le professeur Antoine Flahaut, épidémiologiste déclare dans un entretien accordé à Figarovox (« Les mesures sanitaires annoncées en France sont opportunes et même urgentes » – 25 septembre 2020) : Nous arrivons dans une période d’une très grande instabilité internationale sur le plan épidémiologique vis-à-vis du Covid-19. La dernière semaine qui s’est écoulée est celle qui a connu le plus grand nombre de cas rapportés dans le monde. La mortalité en Amérique latine est catastrophique. Elle est très élevée aussi en Inde. Elle est forte aux États-Unis qui ne se sont pas sortis de l’épidémie durant tout l’été. Nous sommes très proche en Europe d’une situation épidémiologique qui peut à tout moment devenir incontrôlable, comme en Israël ou dans bon nombre d’États des États-Unis. Quant au Professeur Raoult, directeur de l’Institut Hospitalo-Universitaire Méditerranée infection à Marseille, ville qui est donc la plus touchée par les dernières mesures gouvernementales, il considère que l’épidémie est en décrue continue.

D’une manière générale, il apparaît que nos sociétés occidentales pour lesquelles les grandes catastrophes avaient disparu de l’imaginaire collectif, éprouvent de grandes difficultés, leurs gouvernants en premier lieu, avec des différences notables selon les États, à maîtriser un phénomène qui s’inscrit dans la durée aux conséquences économiques et sociales encore impossibles à mesurer.

Un nouvel attentat islamiste

Alors que se déroule le procès des complices des auteurs des attentats commis contre Charlie Hebdo, le 7 janvier 2015 et contre le magasin Hyper Cacher de la porte de Vincennes, le 9 janvier 2015, un nouvel attentat a été perpétré le 25 septembre devant les anciens locaux de l’hebdomadaire dans le XIè arrondissement de Paris. Les informations sur l’agresseur sont encore parcellaires. Il serait selon ses dires, Pakistanais et âgé de 18 ans.

Une décision judiciaire contestable

Sur le site du Figaro, à la rubrique Société, il est précisé dans un article publié le 26 septembre 2020 (Attaque à Paris : le suspect pakistanais pensait s’attaquer au siège de « Charlie Hebdo ») que ce terroriste serait arrivé en France « voilà trois ans, comme mineur isolé », pris en charge par l’aide sociale à l’enfance (ASE) du Val d’Oise. Mais le département va rapidement contester sa minorité devant la justice. Selon nos informations, le jeune homme paraît en effet beaucoup plus âgé que ce qu’il prétend. Néanmoins, rapporte Le Parisien, une décision du tribunal des mineurs de Cergy-Pontoise confirme sa prise en charge par l’ASE le 19 juillet 2019. Un juge des enfants a en effet refusé de procéder à des examens médicaux de probation (expertise osseuse) permettant de déterminer l’âge réel de l’homme. Un refus toutefois assez courant, la pratique étant de donner une présomption favorable à la personne se disant mineure, et les examens osseux étant réputés peu fiables. De tels faits sont pour le moins inquiétants quant à la responsabilité de l’Autorité judiciaire dans son rôle d’assurer la paix publique par l’application de la loi.

Une menace très présente

La veille de ce nouvel attentat, le 24 septembre, dans un article publié sur Figarovox (« Ces faits qui font craindre de nouveaux attentats islamistes en France »), Jean-Charles Brisard et Thibault de Montbrial, faisaient part de leur inquiétude sur la présence et l’activisme accrus dans l’espace public de prévenus pour des faits de terrorisme ou d’anciens détenus condamnés pour des faits liés auterrorisme islamiste (TIS) ayant purgé leur peine. Ils observaient : À partir du 10 septembre dernier, des menaces étaient émises et réitérées par al-Qaida dans la péninsule arabique (Aqpa) et l’État islamique (EI), contre la France et Charlie Hebdo, notamment après la republication des caricatures dans l’hebdomadaire. Ainsi, le 10 septembre, Aqpa diffusait un communiqué officiel appelant à prendre pour cible « les employés du journal (…), son directeur et ses dessinateurs » et à soutenir « les accusés dans l’affaire Charlie Hebdo ».

Un Juge constitutionnel plus soucieux des droits de l’homme que de la sécurité du citoyen

Il faut rappeler que par une décision du 7 août 2020, le Conseil constitutionnel a censuré la loi votée le 17 juillet 2020 par l’Assemblée nationale qui prévoyait que des mesures de sûreté pouvaient être ordonnées à l’encontre de personnes condamnées pour infractions terroristes à leur sortie de prison. Si le Conseil constitutionnel a reconnu la possibilité pour le législateur de mettre en place des mesures de sûreté à l’encontre des personnes condamnées pour des actes de terrorisme après leur peine, à condition qu’elles soient proportionnées, nécessaires et adaptées à l’objectif poursuivi. Il a censuré la loi votée en raison du cumul possible des mesures prévues, de la durée impropre du dispositif, et de l’absence de mesures de réinsertion prévues durant l’exécution de la peine.  Dans l’avis qu’il avait rendu le 11 juin 2020 sur la proposition de loi soumise à son examen, le Conseil d’Etat avait notamment observé : il résulte de l’ensemble des dispositifs de lutte contre le terrorisme et sa récidive, une grande complexité liée à leur nombre, à leurs inspirations parfois très différentes, aux cumuls de prescriptions qu’ils permettent, parfois identiques, parfois voisines, sans que les différences ne soient toujours explicables, sous la responsabilité d’autorités différentes, judiciaires ou administratives. Cette superposition de mesures susceptibles d’être appliquées aux mêmes fins, à des mêmes personnes, au-delà d’un certain seuil, expose la création de dispositifs nouveaux – même justifiés par de bonnes raisons – à un risque de fragilité.

Ainsi, malgré les risques majeurs qui pèsent sur les personnes du fait d’actes prémédités qui visent à attenter à leur vie au nom d’une idéologie affichée par des organisations dont l’action destructrice repose sur le seul usage de la terreur, le Juge constitutionnel choisit de faire prévaloir des principes généraux, abstraits au regard de la réalité rencontrée, dédaignant les inéluctables conséquences.

Emmanuel Macron et l’action militaire contre le terrorisme islamique

Au moment où le terrorisme islamique est à nouveau au premier plan de l’actualité, Frédéric Nouzille a publié, le 25 septembre 2020, dans la rubrique International du site du Figaro (Comment Macron mène ses guerres secrètes). Il y rapporte l’attitude générale d’Emmanuel Macron à l’encontre des commanditaires d’actes terroristes agissant sur les théâtres extérieurs ou à partir de ceux-ci et les instructions strictes qu’il donne aux Armées. Sur le front de la « guerre contre le terrorisme » à l’étranger, Emmanuel Macron ne lésine pas sur l’emploi de la force, que ce soit au Levant, où il a ordonné des raids des forces spéciales et des frappes ciblées contre l’État islamique, ou au Sahel, où il a renforcé le contingent de Barkhane ces derniers mois. De manière discrète, il a aussi autorisé le patron de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE), le diplomate Bernard Emié, à mener des opérations clandestines dites « d’entraves », qui peuvent aller jusqu’à des éliminations de certains djihadistes, y compris de nationalité française« C’est une lame froide », confie un haut gradé militaire qui le côtoie. « Il analyse et tranche vite », ajoute un de ses conseillers. « Il assume pleinement ses responsabilités constitutionnelles de chef des armées, avec toute la gravité que cela implique, sans hésitation », précise la députée (LREM) Françoise Dumas, présidente de la commission de la Défense à l’Assemblée nationale. Souhaitons qu’il fasse preuve de la même détermination sur le plan intérieur par la mise en place d’un dispositif législatif et réglementaire qu’impose la menace islamiste en faisant si nécessaire modifier la Constitution par voie de référendum.

Les élections régionales en Italie

Les 20 et 21 septembre 2020, les électeurs italiens ont été appelés à renouveler leurs conseils régionaux dans sept régions : Vallée d’Aoste (région à statut spécial), Campanie, Ligurie, Marches, Pouilles, Toscane et Vénétie.

Ces élections apparaissent comme un échec pour le Mouvement 5 étoiles avec un recul substantiel des suffrages réunis. La gauche que domine le parti Démocrate si elle a perdu la région des Marches au bénéfice d’une coalition de droite dirigée par Fratelli d’Italia en revanche, elle a conservé la Campanie, les Pouilles et la Toscane. En Ligurie, le candidat soutenu par la Ligue a été réélu. En Vénétie, le candidat proche de la Ligue a été réélu à la tête d’une liste personnelle avec 45% des voix, la liste présentée par la Ligue ne réunissant que 17% des voix, ce qui signifie que s’afficher officiellement comme candidat de la Ligue ne garantissait pas la victoire. Ces élections ne constituent donc pas un succès pour la Ligue qui n’a donc pas conquis la Campanie et les Pouilles ce qu’elle espérait. Parallèlement, les électeurs italiens ont approuvé par 69% des suffrages exprimés le référendum sur la diminution du nombre de parlementaires (400 députés contre 630 et 200 sénateurs contre 315).

L’élection présidentielle américaine

Le grand évènement électoral de ces prochaines semaines est l’élection présidentielle américaine. Si à la veille de l’épidémie de Covid 19, Donald Trump paraissait avoir un avantage certain, ses chances de réélection s’avère à ce jour beaucoup plus aléatoires. Sur la base des sondages réalisés, le site américain RealClear Politics accorde 221 grands électeurs à Joe Biden, 125 à Donald Trump, le résultat étant indécis pour 191 d’entre eux. Sur le site Atlantico Edouard Husson estimait, le 4 septembre 2020, que la réélection de Donald Trump est un pronostic raisonnable. Après avoir présenté des comparaisons par rapport aux élections précédentes, il a indiqué trois facteurs qui permettraient d’anticiper comme raisonnable une victoire de Donald Trump :

  • Joe Biden est en mauvaise santé ;
  • l’économie américaine a une flexibilité qui fait constater que le redémarrage de l’emploi est bien là, aussi spectaculaire que la montée du chômage il y a quelques mois ;
  • les Démocrates ont en effet joué aux apprentis-sorciers. Lors de la convention démocrate, il leur aurait été facile de répéter qu’il s’agissait, désormais, de défendre l’état de droit et de mettre fin aux violences. Ce faisant, Joe Biden aurait rassuré et occupé le centre du spectre électoral. Or les démocrates se sont au contraire laissé aller à encourager la révolte.

Le 6 août dernier sur le site du Monde, Maxime Chervaux publiait un article intitulé : « Non, Joe Biden n’est pas le grand favori de la présidentielle américaine ». Il observait notamment : Quel que soit son bilan, cette « Amérique silencieuse » semble toujours prête à lui faire confiance. D’ailleurs, les républicains ont inscrit plus de nouveaux électeurs que les démocrates sur les listes électorales ces derniers mois. De plus, les électeurs qui ont soutenu les progressistes Bernie Sanders et Elizabeth Warren durant la primaire demeurent sceptiques face à Joe Biden et ses liens avec Wall Street et les entreprises de la tech.

A travers cette élection, la question essentielle tient à l’incidence sur l’état d’esprit des électeurs américains des manifestations et des violences provoquées par le mouvement Black Lives Matter. Le parti Démocrate n’a jamais pris réellement de distance avec le mouvement.

Dans une société américaine fracturée, y-aura-t-il un parti de l’ordre qui apportera ses suffrages à Donald Trump ou un vote favorable à Joe Biden, homme à la personnalité politique peu affirmée, montrera-t-il que l’emprise d’une gauche américaine, universitaire n’inquiète guère l’électeur américain ?

Vu l’influence qu’exerce la gauche américaine sur l’intelligentsia d’Europe occidentale depuis les années soixante et qui s’amplifie avec le temps, les évènements récents ne peuvent être qu’une source de préoccupation quant au devenir de nos sociétés. De nombreux articles publiés permettent d’approfondir le sujet et de mieux l’appréhender, parmi ceux-ci il faut citer les analyses régulières de Mathieu Bock-Côté sur Figarovox, mais aussi :

  • « La passion religieuse a échappé au protestantisme et met le feu à la politique » (Laure Mandeville, Joseph Bottum – Figarovox 24 septembre 2020) ;
  • Alain Finkielkraut : « L’extension démente du domaine du racisme tue la vie intellectuelle » (Figarovox 23 septembre 2020) ;
  • Pierre Vermeren : « La République, du succès d’hier au délitement d’aujourd’hui » (Figarovox 1er septembre 2020) et Pierre Vermeren : « Les élites de la République de 1900 se sentaient une responsabilité sociale, aujourd’hui elles font sécession » (Figarovox 25 septembre 2020).

Il faut signaler aussi un dossier sur l’Expansion de l’évangélisme paru dans la livraison du Monde diplomatique de septembre 2020.

Michel Leblay et Laurent Artur du Plessis
28/09/2020

Source : Correspondance Polémia

Crédit photo : Domaine public

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