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Climat. La grande peur de l’an deux mille

Climat. La grande peur de l’an deux mille

par | 14 septembre 2022 | Société

Par Eric Delcroix, juriste, essayiste et écrivain, auteur de Droit, conscience et sentiments ♦ Nous tous, Français et Européens, sommes sans cesse interpellés par des légions de parangons de morale, afin de lutter contre le dérèglement climatique. Aussi ai-je évidemment cherché à me renseigner, plutôt que de m’abandonner au psittacisme médiatique et internautique, en non spécialiste que je suis. Maintenant, je pense en savoir autant, voire un tout petit peu plus, que les masses, y compris intellectualisées (cf. les journalistes ou politiciens) qui manifestent à ce sujet. Bref, quid ?

Il semble bien clair que nous vivons un réchauffement climatique, comparable à l’ optimum médiéval, chose acquise par les mesures faites depuis 1975, sachant qu’auparavant nombre de climatologues pensaient plutôt que la terre se refroidissait. En revanche, quant à savoir s’il s’agit d’un dérèglement du climat, la question m’échappe, comme elle échappe probablement aussi aux journalistes, politiciens et manifestants pour la planète. Enfin, le point de savoir si ce réchauffement est ou non, tout ou partie, anthropique reste en débat, la question étant d’une complexité extrême, faisant appel à des disciplines variées dont l’astrophysique. Et ce, alors même que le conformisme contemporain tend à faire taire les dissidents, tant il est vrai que la pensée monothéiste peut survivre à la mort de Dieu. Dans ce cas comme en presque tout domaine, car nous n’en sommes plus au temps du libertinage intellectuel… Aussi l’acte de foi s’impose-t-il de nouveau. Clairement, la science tâtonne, ce qui est conforme à son essence (pas de science sans le doute).

On voudrait nous faire croire que la révolution industrielle (et donc l’homme blanc), à laquelle nous devons certes bien des malheurs mais qui nous a tout de même donné une puissance et une esthétique de vie inédites, en serait la cause et la cause exclusive…

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Le retour du Millenium ou chiliasme

Au-delà de la grande peur de l’An mille, dont nous nous faisons une idée peut-être exagérée, il faut savoir que les théologies juives et chrétiennes ont, de façon récurrente, annoncé la félicité terrestre d’une Jérusalem de mille ans, accompagnant la venue du Messie et précédant le Jugement dernier. Cette théologie millénariste, dite aussi du millenium ou chiliasme, a connu ses périodes de succès, au début du christianisme, comme au XVIème siècle avec les anabaptistes. Ils eurent même un État, à Munster (Westphalie), leur Jérusalem, mais ce millénaire ne dura guère plus d’une année (1534-1535) de folie collective permissive due à l’effacement du péché originel…

Le millenium n’est-il pas un rêve qui habite inconsciemment nos politiciens, telle Sandrine Rousseau ? Pensez donc , plus de barbecue : « Le loup et l’agneau paîtront ensemble et le lion comme le bœuf mangera de la paille et de l’herbe … » (Isaïe, 65, 25)  même si Yahvé, viriliste en diable, aime souvent la viande grillée en sacrifice !

De même, en ce début du  XXIème siècle, les prophètes du dérèglement climatique nous appellent à  l’exhibitionnisme vertueux, laissant entendre qu’il nous appartient, en France et en Europe, d’arrêter une débauche de production de gaz carbonique (CO2) qui aurait un effet de serre déterminant. Des  mesures déraisonnables et unilatérales, contre les automobiles et suicidaires pour nos industries, sont décidées par la Commission européenne qui se comporte comme une secte puritaine. Rien ne permet de dire que son président, Madame von der Leyen et ses commissaires en sachent plus que vous et moi, mais la dame se comporte comme la prêtresse chiliaste de la nouvelle secte du millenium.

Le salut du monde et la félicité du nouveau millénaire sont des phantasmes qui nous font perdre le bon sens, et tout cela, pas plus qu’à Munster, ne durera. Au surplus et subsidiairement, nous autres Français, ne représentons que 0,9 % des émissions de gaz carbonique, aussi faut-il admettre que nous n’avons pas lieu de battre notre coulpe et de nous abaisser devant les vrais producteurs de CO2, savoir les États-Unis (peu pénitents), l’Inde et la Chine (impénitents).

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Pour une conscience des dégâts du progressisme

Ce n’est pas en sabordant les acquis de la révolution industrielle, nous mâles blancs, que nous sauverons la planète. En revanche, il nous faut lutter contre les dégâts du progressisme et de sa métaphysique de l’illimité, pour la sauvegarde de la nature dont nous procédons et qu’il saccage, y compris avec ses éoliennes et ses panneaux solaires.

Hors des diktats de la secte de Bruxelles, il faut lutter bien sûr contre toutes les pollutions qui détruisent la nature, sachant que le CO2, au-delà d’accusation en débat quant à l’effet de serre supposé, est au moins profitable à la flore. Mais ce n’est pas une raison, au nom de l’écologie, pour substituer derechef et inconsidérément le charbon au nucléaire, pour complaire aux superstitions et phantasmes de l’écologisme (à ne pas confondre avec l’écologie, qui relève, elle, de la science)…

Défions-nous de la grande prêtresse, de Macron et du renouveau du chiliasme avec ses vaticinations qui provoquent chez nous la grande peur des années 2000 .

Éric Delcroix
14/09/2022

Éric Delcroix

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