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Cachez cette démographie que je ne saurais voir !

Cachez cette démographie que je ne saurais voir !

par | 15 août 2013 | Société

« Dormez braves gens… Bienvenue dans le XXIe siècle ! »

L’été est propice aux annonces sur lesquelles l’oligarchie ne souhaite pas trop insister. Les vacanciers ont en effet la tête ou l’écran ailleurs : ils ne risquent pas de trop réfléchir au soleil… Ainsi en va-t-il de la publication, peu commentée, des dernières prévisions de la population mondiale par les Nations unies (« Perspectives de la population mondiale : révision de 2012 », «  Le Monde » du 27 juillet 2013). M.G.

Or que montre cette étude ? Que contrairement à ce que l’on nous assène depuis la fin du XXe siècle, la tendance à la croissance de la population mondiale ne diminue pas. Elle pourrait atteindre 10,9 milliards en 2100 selon les hypothèses médianes. Et cela fait même deux fois depuis 2010 que l’ONU doit revoir à la hausse ses projections.

Retour vers le futur

Rappelons-nous : à la fin des années 1970 commence à se répandre, dans l’opinion occidentale et en France notamment grâce aux travaux d’un certain nombre d’historiens et de démographes, le constat inquiétant de la chute de la fécondité de la population européenne et de ses conséquences inéluctables.

En 1973, Jean Raspail avait publié chez Robert Laffont son roman prophétique : Le Camp des saints. Pierre Chaunu et Georges Suffert publient chez Gallimard  La Peste blanche en 1976, ouvrage au titre significatif. Le 12 mai 1975, l’hebdomadaire Le Point fait la une avec « La population blanche s’effondre ». Et le Figaro Magazine fera une nouvelle fois scandale chez les bien-pensants avec son numéro sur l’islamisation de la France, présentant en première page une Marianne voilée, le 26 octobre 1985.

Les experts à la rescousse : les démographes cathodiques

Face à ce mouvement – qui se traduit aussi par d’incontestables succès de librairie – vont apparaître comme par enchantement de gentils spécialistes médiatiques et parfois aussi, hélas, des démographes cathodiques, pour nous persuader de ne pas nous inquiéter.

Non : la diminution du taux de fécondité serait « normale » car elle résulterait naturellement du développement économique et de l’amélioration de l’espérance de vie. D’ailleurs la fécondité se ralentirait partout dans le monde, pour la même raison. Elle a ainsi diminué en Inde, en Iran, au Brésil et en Afrique du Sud. En outre les Chinois se soumettent à la règle de l’enfant unique.

Le Monde du 31 octobre 1996 affirme ainsi par exemple, sous la plume de Jean-Paul Dufour, que « l’explosion démographique attendue par tous n’aura probablement pas lieu (et que) la fécondité baisse partout dans le monde de manière étonnamment rapide ».

Conclusion : dormez braves gens…

Le doigt dans l’œil

Or les résultats de l’étude rendue publique cet été infirment totalement ce discours lénifiant.

La population mondiale continue d’augmenter vite partout, en particulier en Afrique sub-saharienne, du fait de taux de fécondité élevés. Malgré la croissance économique et les incitations permanentes des Nations unies, les gouvernements africains du Nord comme du Sud n’accomplissent aucun effort pour promouvoir le contrôle des naissances. La moitié de la croissance de la population mondiale d’ici 2050 devrait ainsi concerner l’Afrique. La population du Nigéria pourrait ainsi dépasser celle des États-Unis avant 2050.

Les dernières prévisions démographiques de l’ONU montrent que les « experts » médiatiques se trompaient et que Pierre Chaunu ou le Figaro Magazine avaient raison.

Une « erreur » politiquement correcte est une erreur… pardonnée

« L’erreur est humaine », commente sobrement le journal Le Monde du 27 juillet 2013, sans trop pousser l’analyse cependant des origines réelles de cette « erreur » qui ressemble fort à une désinformation en bonne et due forme. Et puis on pardonne toujours une erreur, à la condition qu’elle serve une cause politiquement correcte, bien sûr…

L’Europe inféconde

En réalité, le seul continent où la population continue de baisser se situe bien… en Europe. Sa population devrait encore baisser de 14% d’ici à 2100 selon l’ONU.

Mais pourquoi, au fait ?

En Turquie, le premier ministre appelle les femmes à « avoir au moins trois enfants pour soutenir la nation » (discours à Istanbul le 8 août 2013 pour la fin du ramadan).

Mais en Europe un tel discours serait bien sûr inenvisageable : l’avortement, le droit à la pilule du lendemain, le travail salarié des femmes, le mariage homosexuel et le métissage ne sont-ils pas érigés au rang de « valeurs », c’est-à-dire de tabous ? Et l’encouragement à la natalité européenne ne marquerait-il pas le retour de l’hydre fasciste ?

Une réalité pire encore

Les projections démographiques de l’ONU ne reflètent au surplus qu’une partie de la réalité. En effet, elles présentent les résultats par aire géographique : cela revient à gommer les mutations qui se produisent à l’intérieur de ces espaces ; et en particulier les conséquences de l’immigration de peuplement en Europe et aux États-Unis.

Il suffit de se promener dans nos rues ou d’utiliser les transports publics – ce que fait rarement l’oligarchie, il est vrai – pour se rendre à l’évidence : la population de l’Europe a bien changé par rapport à 1976, quand Pierre Chaunu publiait son  cri d’alarme. Et la présence africaine se renforce manifestement – grâce, bien sûr, à l’immigration qui, comme on le sait, constitue une chance pour la France. Et elle constitue aussi une chance pour l’Europe.

L’Union européenne ne vient-elle pas de tancer l’Allemagne qui avait eu l’audace incroyable de vouloir imposer aux demandeurs de visa de pouvoir « communiquer de manière simple dans la langue allemande » ? Une telle exigence, digne des heures-les-plus-sombres-de-notre-histoire, saperait en effet, selon les oligarques bruxellois, « l’objectif de la législation européenne qui est de faciliter le regroupement familial » (Le Bulletin quotidien du 5 août 2013) : en clair, de faire venir toujours plus d’étrangers en Europe pour organiser le « grand remplacement » programmé de sa population.

Bienvenue dans le XXIe siècle !

Jusqu’à la fin XIXe siècle l’Europe exportait sa population prolifique et sa civilisation dans un monde en général moins peuplé, à l’exception de la Chine et de l’Inde.

Les Européens avaient pris l’habitude d’être les plus nombreux, les plus modernes, les plus innovants, les plus puissants et d’imprimer leur marque partout. En 1910, les deux tiers des catholiques dans le monde vivaient en Europe : l’universalisme chrétien rimait avec la promotion de l’identité européenne. Aujourd’hui, la majorité des catholiques vit dans le tiers-monde (Éléments n° 146 juillet-septembre 2013).

En cinquante années, au cours de ce sinistre XXe siècle, les Européens ont perdu le monopole de la technique, de la puissance, de la croissance et de la fécondité.

Cela signifie que non seulement ils se trouvent maintenant minoritaires à l’échelle de la population mondiale, mais progressivement minoritaires aussi dans leur propre pays.

On ne remerciera jamais assez les mauvais bergers qui les ont conduits dans cette impasse.

Européens, vous avez aimé le XXe siècle ?

Vous allez adorer le XXIe siècle…

 Michel Geoffroy
12/08/2013

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