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Robert Ménard se « repent » et devient Macron-compatible

Robert Ménard se « repent » et devient Macron-compatible

par | 14 mars 2022 | Politique, Société

Par Pierre Boisguilbert ♦ Robert Menard a fait son  fait son « coming out » migratoire. C’est un pas capital dans son évolution vers la Macronie. Depuis plusieurs semaines, il multiplie les louanges au président. L’invité permanent des plateaux télé va plus vite et plus loin dans la repentance identitaire que Marine, la candidate qu’il soutient toujours – mais pour combien de temps… Invité sur le plateau de LCI le mercredi 9 mars, Robert Ménard a présenté ses excuses pour ses propos autour des arrivées de migrants fuyant la guerre en Syrie et en Irak.

 

Changement de cap (à nouveau)

Interrogé sur la situation en Ukraine et l’accueil de personnes fuyant le conflit déclenché par la Russie, le soutien de Marine Le Pen et maire de Béziers a déclaré: « Moi je vais plaider coupable. J’ai dit, écrit, publié à Béziers un certain nombre choses au moment des combats en Syrie, en Irak et l’arrivée des réfugiés chez nous que je regrette, que j’ai honte d’avoir dit et fait parce que ce n’était pas bien. »  La conséquence politique c’est que l’homme qui voulait unir Le Pen et Zemmour ne souhaite maintenant plus la présence de ce dernier au deuxième tour « Personne n’avait prévu cette guerre en Ukraine donc je suis incapable de vous dire ce qui va se passer dans les prochains jours et semaines. Mon choix dépendra évidemment de l’évolution de la situation. Ceci dit, en l’état actuel des choses, j’appellerai à voter Éric Zemmour par fidélité à mes engagements », explique l’homme politique. Avant de préciser : « Vous dire que je le ferai avec le sourire aux lèvres serait vous mentir. » Et Robert Ménard de confier alors qu’il « ne souhaite plus » l’accession au second tour de Zemmour. Encore un effort et il sera secrétaire état à la diversité.

Une comparaison viciée

La comparaison ukrainiens syriens ne tient bien sûr pas la route, c’est un prétexte à une normalisation sans doute intéressée. On fera seulement remarquer une petite différence qui va au-delà du caractère européen et chrétien des Ukrainiens. Aucun réfugié ukrainien ne présente pour la France un risque terroriste. Aucun réfugié ne va profiter de flot de la migration et du détournement du droit d’asile pour se rendre en France et commettre un attentat terroriste au nom d’Allah. Sa comparaison est donc viciée.

En fait il ne croit plus en l’union des droites et en la victoire, même au delà de la présidentielle du camp national. Il se prépare donc une porte de sortie. L’ancien dirigeant de « Reporter sans Frontières » assume maintenant la casquette de migrants sans frontières et se retrouve dans le camp de la France ouverte. Il ne remarque même pas que les  réfugiés ukrainiens sont très majoritairement des femmes et des enfants et que les prétendus Syriens et autres Afghans étaient surtout des hommes.
Les premiers veulent combattre pour leur pays les autres ont déserté le champ de bataille. Bien sûr, Ménard le sait et il profite de l’émotion médiatique très instrumentalisée et partagée très majoritairement par l’opinion pour changer son positionnement personnel.
Il pense que la guerre d’Ukraine a fait perdre toute chance au camp identitaire. Il tente donc de rejoindre à la rame le bateau du politiquement correct, sauvetage déjà amorcé par sa condamnation des antivax. Le maire de Béziers n’est pas favorable à ce mouvement : « Je n’ai aucune sympathie pour les antivax. » Cette mouvance, dans le cas de certains, « c’est du délire à l’état pur : un peu complotiste, un brin antisémite de temps en temps, enfin… ça c’est insupportable. »

Reste à savoir comment ses électeurs vont apprécier le virage à 180 degrés d’un maire en contradiction avec leur sensibilité et leur analyse sur l’immigration musulmane. Au bout du compte, Ménard ne votera sans doute pas pour Zemmour, mais qui votera encore pour Robert Ménard ?

Pierre Boisguilbert
14/03/2022

 

Source : Correspondance Polémia

Crédit photo : Pablo029 [CC BY-SA 4.0]

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