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Référendum citoyen : une guillotine électorale pour le système politico-médiatique

Référendum citoyen : une guillotine électorale pour le système politico-médiatique

Le mouvement des Gilets jaunes est un mystère inquiétant pour les médias dominants et leurs affidés politiques. C’est évident, quand on suit les chaines d’infos en continu et leur couverture de ce mouvement. En fait, ces «  sans culottes » en réseaux  font peur aux sachants médiatiques autoproclamés. Ceux-ci comprennent tout de même que face à cette révolte, ils font partie des privilégiés et donc des cibles. Les citoyens journalistes sont sur la liste des futures Lois des suspects. Ils sentent parfois comme un petit vent frais sur leur cou. La guillotine pourrait vite devenir électorale avec le référendum d’initiative populaire. Et pire que tout,  disent-ils, ce serait une guillotine réactionnaire.


Ils ont mis du temps à dénoncer le danger.

On le voit dans les contradictions du traitement d’un mouvement insaisissable et imprévisible. Avec une irresponsabilité totale, les médias, qui ont besoin de chair fraîche pour doper l’audimat, ont multiplié au départ des témoignages ou des déclarations poussant à manifester et prédit le pire, jour après jour afin de faire exploser leur écoute de samedi en samedi. Et puis, face au risque de dérapages non politiquement corrects, ils ont  joué la carte de l’apaisement. Cela a commencé avec  des cris horrifiés devant un risque de chaos pouvant bouleverser tous les tabous et dogmes établis et imposés par la loi des députés.

La voila la grande peur : et si le peuple disait non aux lois d’élus n’étant plus représentatifs ? C’est pourquoi on diabolise les manifestants plus que les pillards venus des banlieues et on en  fait des sortes de fachos le couteau entre les dents. Il est vrai que si le peuple est souverain, paraît-il, en démocratie, la populace est haïssable, même celle des grands ancêtres  de 1789. Il y a toujours des tricoteuses. Le jeu de casse-pipe contre Macron, sorte de nouveau monarque surfait, haïssable et incompétent — ce qui est vrai – a donc cessé.

On est passé du «  Vous allez monter à Paris pour tout casser, hein hein, vous allez bien y aller ? » à «  Vous allez maintenant arrêter le mouvement, vous allez redevenir raisonnables. » Les médias ont pratiqué le Macron-bashing puis ont été saisis par la peur du vide. La nature a horreur du vide et ils se sont pris a fantasmer sur ce qui pourrait occuper ce vide, une France blanche et de beaufs. Le Gilet jaune, c’est pour les médias une sorte de «  Dupont la Joie »

La France du système se raccroche a un espoir :

[…] Nous prîmes la ville ;
— Et le roi lui-même ! — Après quoi,
Maîtres du port, maîtres de l’île,
Ne sachant qu’en faire, ma foi,
D’une manière très-civile,
Nous rendîmes la ville au roi. *

Mais l’autre France ne l’entend pas encore de cette oreille. Elles ne veut pas rendre les ronds-points provinciaux au monarque parisien

Cette France de Patrice Sébastien et de Johnny, dont le couple élyséen encensait il y a un an le cercueil blanc, c’est la France qui vote mal. C’est pourquoi, grâce au système des médias et des sondages, on lui vole régulièrement  son vote, c’est-à-dire sa souveraineté en démocratie. Cette souveraineté,  les gilets jaunes veulent la récupérer. On leur a tellement vanté la démocratie qu’ils y croient…

Tout se concentre politiquement sur le RIC, référendum d’Initiative Citoyenne. C’est une démocratie directe qui fait peur aux oligarques démocrates  qui se méfient du peuple quand ils ne le détestent pas.

Ils ont raison. En Croatie, abomination de la désolation aux yeux de l’idéologie médiatique,  un référendum du même type a repoussé le mariage pour tous. Les Suisses votent régulièrement pour limiter l’immigration. Et si demain on votait dans notre pays sur la peine de mort, l’immigration, le sort à réserver aux islamistes, etc., c’est tout le système qui serait mis à mal par la démocratie directe.

Car notre système est une démocratie confisquée au peuple et celui-ci a finit par s’en rendre compte.

Pierre Boisghilbert
18/12/2018

* C’est de Victor Hugo, dans La Légende des siècles, la Chanson des aventuriers de la mer, citée par Jean Lartéguy dans un de ses beaux livres sur nos soldats trahis de la guerre d’Algérie.

Source : Correspondance Polémia

Crédit photo : Scarletharlot69 [CC BY-SA 3.0], via Wikimedia Commons

Pierre Boisguilbert

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