Accueil | Politique | Marine Le Pen, Eric Zemmour, l’Union européenne et l’euro

Marine Le Pen, Eric Zemmour, l’Union européenne et l’euro

Marine Le Pen, Eric Zemmour, l’Union européenne et l’euro

par | 29 décembre 2021 | Économie, Politique, Société

Par Thomas Ferrier, président du Parti des Européens et essayiste ♦ La question économique est centrale pour de nombreux Français. La problématique du pouvoir d’achat arrive souvent en tête des préoccupations des électeurs avec la problématique identitaire. L’un des aspects de cette question économique est le rapport à l’Union européenne. Que se passerait-il en cas de sortie de l’UE et de l’euro ? Pour Thomas Ferrier, soutien assumé d’Éric Zemmour, les solutions de Marine Le Pen seraient catastrophiques.
Polémia

 

En 2017, Marine Le Pen prônait dans le cadre de sa seconde campagne présidentielle une sortie unilatérale de la France à la fois de l’Union européenne et de la zone euro. Mais sa prestation lors du débat du second tour face à Emmanuel Macron et ses confusions entre franc, ECU et euro, a montré que ce thème était pour elle auto-destructeur, sans parler de l’impact anxiogène sur les épargnants, surtout les personnes âgées. C’est donc pour des raisons d’opportunité, après avoir poussé vers la porte Philippot, bouc-émissaire de l’échec de la campagne de 2017 que le RN a abandonné son projet de rupture avec l’UE et défend désormais une stratégie alter-européenne, d’alliance des droites nationales au Parlement européen.

Eric Zemmour, dès qu’il a commencé à envoyer des signaux en vue d’une éventuelle candidature, désormais officielle, a annoncé qu’il n’entendait pas sortir de l’Union européenne ou abandonner l’euro. Il a expliqué que l’Europe était une question clivante mais néanmoins secondaire par rapport aux enjeux identitaires. Cette position raisonnable, et inflexible, lui a valu le départ de Charles Gave, qui insistait sur la nécessité selon lui d’un positionnement anti-euro que Zemmour aurait dû selon lui assumer.

Un Frexit serait très différent du Brexit

Analysons objectivement la question d’un abandon par la France de l’euro, loin des mythologies « frexitaires ». Précisons en premier lieu que si le Brexit n’a pas eu de conséquences désastreuses en matière économique (ce qui n’est pas en revanche le cas dans d’autres domaines), c’est d’abord parce que le Royaume-Uni n’était pas dans la zone euro. Le cas de la France est donc totalement différent. Du fait de son assistanat massif notamment en faveur des populations issues de la diversité, venues essentiellement à partir de son ancien empire colonial en Afrique, la France est dans une situation budgétaire complexe, dépassant allègrement la règle du maximum de 3 % de déficit budgétaire imposée par les traités européens, sans que personne ne semble s’en émouvoir, y compris dans l’Allemagne voisine.

Le « Brésil français »

Il semble que le modèle de « Brésil français », embryon d’une société post-européenne, que la France macronienne promeut bénéficie de la mansuétude des euro-globalistes. Ils pardonnent donc à la France sa gestion budgétaire calamiteuse, tandis que l’Italie est critiquée au moindre dépassement budgétaire.

Une perte de pouvoir d’achat de 30 %

Si la France abandonnait unilatéralement l’euro, sans que l’euro disparaisse, voilà ce qui devrait se passer. Le premier jour, bien sûr, 1 néo-franc = 1 €. Le second jour, le néo-franc dévisse immédiatement, victime de la spéculation internationale et d’une perte de crédibilité sur le marché monétaire. L’Allemagne, qui est crédible sur ce plan, permet actuellement à la France de bénéficier d’un taux de remboursement de la dette favorable, malgré ses déficits budgétaires. En cas de sortie de l’€, la France perdrait ce bouclier. On peut calculer la perte de valeur et donc de pouvoir d’achat de la France à un minimum 30 %. Or la France ne produit pas de télévisions, d’ordinateurs, de téléphones portables (… etc.). Cela coûterait donc beaucoup plus cher aux Français qui désormais les considèrent comme des biens de consommation courants. Leur réaction serait nécessairement violente. Contrairement à ce que disent les partisans du Frexit, qui accusent parfois les Identitaires d’amener la « guerre civile », c’est bien l’abandon de l’€ qui ruinerait les Français et amènerait à des tensions extrêmes.

Thomas Ferrier
29/12/2021

Cet article vous a plu ?

Je fais un don

Soutenez Polémia, faites un don ! Chaque don vous ouvre le droit à une déduction fiscale de 66% du montant de votre don, profitez-en ! Pour les dons par chèque ou par virement, cliquez ici.

Voir aussi