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Le Monde et Disney : l’hystérie de la censure

Le Monde et Disney : l’hystérie de la censure

par | 25 janvier 2021 | Société

Par Pierre Boisguilbert, journaliste spécialiste des médias et chroniqueur de politique étrangère ♦ La folie de la censure s’amplifie de jour en jour… Dernièrement, elle a frappé Le Monde et… Disney !

La censure des classiques Disney

Qui aurait pu l’imaginer ? Peter Pan déconseillé par Disney aux enfants, pas interdit mais presque. Comme d’autres dessins animés classiques trop classiques et donc jugés non conformes : pour y accéder, il faut passer pas la case adulte, comme pour les films pornos qui sont plus accessibles aux jeunes, finalement, que Dumbo, avec un avertissement. L’enfant qui ne voulait pas devenir adulte ne peut être regardé par des enfants que par le biais des adultes. La soumission de Disney au totalitarisme racialiste et à la Cancel Culture montre où on en est aujourd’hui aux USA et demain en France.
Les talibans du bien sont dans nos salons.

Un message explicatif apparaît au début du film. Le même qui avait été introduit en octobre dernier, expliquant que le programme contient des stéréotypes négatifs de certaines cultures : « Ce programme comprend des représentations datées et/ou un traitement négatif des personnes ou des cultures. Ces stéréotypes étaient déplacés à l’époque et le sont encore aujourd’hui. Plutôt que de supprimer ce contenu, nous tenons à reconnaître son influence néfaste afin de ne pas répéter les mêmes erreurs, d’engager le dialogue et de bâtir un avenir plus inclusif, tous ensembles. » Tous ensemble mais pas en notre nom.
Cela concerne des dessins animés anciens, comme Les Aristochats, pointé du doigt pour sa représentation des Asiatiques (avec les chats siamois), Peter Pan, où c’est la séquence avec les Amérindiens qui pose souci, ou même Dumbo, pour sa représentation surannée des noirs américains. Il n’y a pas que les très vieux contenus qui sont visés, puisque Aladin, sorti en 1993, est lui aussi introuvable.

Au Monde, la nouvelle ère glaciaire

Le formatage des esprits par les censeurs ridicules n’épargne personne. À la mi-janvier, un dessin de Xavier Gorce est publié dans la newsletter matinale « Le brief du Monde ». Dans cet épisode de sa série des « Indégivrables », que Gorce produit depuis dix-huit ans pour le quotidien, une petite femelle pingouin demande à un autre : « Si j’ai été abusée par le demi-frère adoptif de la compagne de mon père transgenre devenu ma mère, est-ce un inceste ? » Émoi de nombreux lecteurs du Monde dans la matinée, visible notamment sur Twitter, où Gorce a aussi publié son dessin, et indignation virulente des transgenres, soutenus par la communauté LGBT, qui se sentent visés. La nouvelle directrice du quotidien de référence des soumis, adresse donc ses plates excuses aux « lectrices et lecteurs qui ont pu être choqués » par ce dessin « qui n’aurait pas dû être publié ».

Plantureux, dit Plantu, a bien senti que c’était la fin du dessin satirique. Le dessinateur confirme son départ du journal Le Monde, après 49 ans de collaboration. Un départ annoncé par le site Arrêts sur Image“C’est une grande chance de passer le flambeau à de jeunes dessinateurs”, déclare sans rire le caricaturiste qui a précisé que son départ n’était pas lié à la démission-renvoi de Gorce. Il apporte néanmoins son soutien « inconditionnel » à son confrère.
« Les réseaux sociaux sont gérés par des gens qu’on ne connaît pas, qui s’arrogent le droit d’être une cour de justice, maintenant va falloir s’excuser de ce qui dérange », se désole Plantu. Il pourra en parler avec Konk ou Chard… mais leur l’éviction pour l’un, (du Monde déjà) le silence comme refus de reconnaitre un talent pour l’autre, n’était pas le problème de la belle conscience Plantu. Il était alors sans états d’âme le chouchou des censeurs des dessins non politiquement correct. Mais tout est devenu non politiquement correct, on ne peut plus rien caricaturer ou presque.

Le camp du bien est totalitaire et ne supporte aucun rire sur les sujets dont il s’estime le gardien. Nous sommes dans « le nom de la rose » avec une nouvelle inquisition.
Même les pingouins ne peuvent survivre aux sauveurs de la planète, qui préparent une nouvelle ère glaciaire pour la culture et l’intelligence.

Pierre Boisguilbert
25/01/2021

Source : Correspondance Polémia

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