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L’abstention, piège à cons de l’oligarchie ?

L’abstention, piège à cons de l’oligarchie ?

Par Michel Geoffroy, auteur de Immigration de masse. L’assimilation impossible, La Super-classe mondiale contre les peuples et La Nouvelle guerre des mondes ♦ Les électeurs ont boudé les élections régionales et départementales pour s’abstenir massivement : près de 67 % ! Un nouveau record français. Mais l’abstention est-elle un acte politique pour autant ? On peut en douter car en réalité elle laisse le champ libre à l’oligarchie.

Des élections locales inutiles ?

À quoi servent les élections régionales et départementales ? Pour le plus grand nombre, à rien de sérieux malheureusement.

La majorité des électeurs sait en effet que ces « présidents » imbus de leur personne, politiciens recasés, et que ces « assemblées » locales pléthoriques et coûteuses n’ont aucun pouvoir réel sur les questions qui les préoccupent : ni sur l’insécurité, ni sur l’islamisation, ni sur l’immigration, ni sur la précarité, ni sur l’effondrement de l’enseignement, ni sur le déclin français.

Le département a été inventé sous la Révolution française pour détruire l’identité provinciale et pour organiser le quadrillage politique de la population. Les régions ont été inventées à la fin du xxe siècle, sous prétexte de décentralisation ; mais, à la différence de ce qui se passe chez certains de nos voisins européens, elles ne disposent d’aucune autonomie de décision sur des questions qui importent.

Ces collectivités territoriales n’ont qu’un rôle logistique et bureaucratique. Elles ne servent qu’à distribuer de l’argent public, donc prélevé sur les contribuables, à conduire des « projets » à la place d’un État devenu impotent, et surtout à constituer des clientèles dont profitent les partis institutionnels bien installés – comme des souris dans un fromage – dans le mille-feuille administratif français qu’ils ont contribué à créer depuis 40 ans.

Politique. Face à la montée de l’indifférence, il faut rendre le pouvoir aux Français !

Le spectacle électoral local

En d’autres termes, ni les régions ni les départements ne sont à même de mettre fin au déclin français. Alors à quoi bon aller voter pour désigner quel nouveau politicien profitera à son tour du fromage local ?

Dans la post-démocratie contemporaine, nos concitoyens ont compris que les minorités dirigent et que les élections ne sont plus qu’un spectacle de marionnettes, en moins poétique. Les vraies décisions se prennent ailleurs que dans les urnes ou les assemblées, a fortiori locales : elles se prennent à Bruxelles, à Francfort, à Berlin, à Washington, dans la Silicon Valley ou dans les tribunaux.

Alors à quoi bon aller voter pour des politiciens qui savent très bien qu’ils ne pourront jamais mettre en œuvre ce qu’ils promettent ?

Fort bien. Malheureusement l’abstention ne change rien à cette situation, bien au contraire.

Régionales. Bruno Gollnisch sur l’abstention et le découpage régional

L’abstention n’a aucun effet politique

Pour paraphraser Périclès, un citoyen qui s’abstient n’est qu’un citoyen inutile. Il n’a prise sur rien.

En politique, l’abstention a le même effet que le pacifisme en cas de conflit : un désarmement unilatéral qui donne le champ libre à celui qui est armé.

Quel résultat concrètement les abstentionnistes des élections régionales et départementales ont-ils obtenu en effet ?

Remettre en selle les potentats ridicules du parti Les Républicains ou de la gauche. Les abstentionnistes ont donc redonné le pouvoir local à ceux-là mêmes contre lesquels ils prétendaient protester. Magnifique résultat, digne du sapeur Camember !

L’abstention n’a aucun effet non plus sur la macronie.

Les médias du système continuent de parler de « majorité présidentielle » à propos de LREM, le prétendu « parti » qui n’a pas gagné une seule élection française depuis 2017 et qui ne représente plus, au mieux, que 10 % du corps électoral.

Les défaites électorales de la macronie se succèdent depuis 2017 mais cela ne modifie en rien son cap. Les ministres se font battre dans les urnes, comme dans les Hauts-de-France, mais aucun ne démissionne. Au Parlement, la minorité présidentielle continue de faire la loi et vote par exemple la révolution dite par antiphrase « bioéthique », comme si de rien n’était. Et accumule les mesures liberticides en toute impunité.

Un combat qu’on ne livre pas est perdu d’avance

On peut bien sûr douter que le jeu électoral permette à lui seul un renouveau politique français.

Il faut se rappeler que depuis 1875 jamais rien n’est sorti des urnes en France car, comme on disait au xxe siècle, « la république gouverne mal mais se défend bien ». La formule reste valable de nos jours compte tenu du pouvoir d’ahurissement écrasant des médias.

À chaque fois dans notre histoire, le renouveau politique n’est pas sorti du système politique institutionnel, mais d’événements extérieurs que le régime n’avait pas su affronter : c’est la catastrophique défaite française de 1940 qui a mis fin à la Troisième République et c’est la guerre d’Algérie qui a été fatale à la Quatrième, pas le vote des électeurs !

Mais il est sûr, en revanche, que ce n’est pas en s’abstenant d’aller voter que le système s’écroulera comme par enchantement. Ce n’est pas l’abstention qui mettra fin à la Cinquième République !

Les combats que l’on perd le plus sûrement sont ceux qu’on ne livre pas.

Abstention, piège à cons !

L’abstention ne gêne nullement l’oligarchie : bien au contraire, les abstentionnistes accélèrent la dissolution impolitique du peuple français.

Ils contribuent objectivement, par leur inaction, à l’instauration de la postdémocratie totalitaire où les minorités font la loi, dans tous les sens du terme.

L’abstention – comme le vote blanc, qu’on évoque périodiquement comme une prétendue panacée – est le piège que nous tend l’oligarchie pour mieux nous mettre en servitude.

Car l’abstention n’a rien de politique, contrairement à ce que voulaient nous faire croire les commentateurs cathodiques intéressés, au soir des élections régionales et départementales.

Le politique repose sur l’acceptation de l’affrontement et sur la création de rapports de force. Aller à la pêche un jour d’élection n’est pas un acte politique mais une lâche désertion.

Abstention, piège à cons !

Michel Geoffroy
15/07/2021

Michel Geoffroy

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