Accueil | Société | La jeunesse à l’assaut de l’épidémie nihiliste – L’université d’été de Sophia Polis

La jeunesse à l’assaut de l’épidémie nihiliste – L’université d’été de Sophia Polis

La jeunesse à l’assaut de l’épidémie nihiliste – L’université d’été de Sophia Polis

par | 3 juillet 2023 | Société

Entretien avec Guillaume Poliste, organisateur de l’université d’été de Sophia Antipolis ♦ Il y a plusieurs jeunesses. Celle qui zone et qui casse dans les cités de l’immigration. Celle qui se cherche. Celle des jeunes Français déracinés et déculturés. Mais il y aussi celle des jeunes Européens conscientisés qui cherchent à combler les lacunes de l’éducation nationale en se formant, que ce soit à l’ISSEP, à l’IFP, à l’Institut Iliade ou lors d’universités d’été. Beaucoup d’entités en organisent tous les ans : Academia Christiana, Action française, Identitaires… et Sophia Polis ! Cet événement allie ressourcement intellectuel et spirituel et travail manuel dans une logique de communautarisation. Polémia a rencontré son organisateur Guillaume Poliste.
Polémia

Polémia : Sophia Polis organise sa 4ème université d’été en juillet prochain. Où se déroulera-t-elle, à quelle date et dans quel cadre ?

Guillaume Poliste : Notre 4ème université se tient du 24 au 30 juillet 2023, en Bourbonnais, région historique située dans le centre de la France, qui correspond au département de l’Allier ; le département le plus au Nord de l’Auvergne. De fait, c’est la province la plus centrale de la France, à la frontière de « deux France », celle du Nord et celle du Sud, entre pays de langue d’oc et pays de langue d’oïl … entre pays des tuiles plates et pays des tuiles creuses.

L’université se déroule chez mes parents, dans une propriété qu’ils s’attachent à restaurer depuis 16 ans. C’est une propriété ancienne dont les parties les plus vieilles datent du XVe siècle, typique de l’architecture locale.

Nous sommes situés dans une région de bocage, riche en histoire, qui mérite d’être découverte.

Université d'été 2022

Polémia : La particularité de votre université d’été est d’allier réflexion intellectuelle et travail manuel. Pouvez-vous nous expliquer le pourquoi et le comment de cette démarche ?

Guillaume Poliste : Vous dites réflexion, certes, mais aussi, humblement, et pour beaucoup, un véritable travail d’apprentissage et d’enseignement politique, philosophique, sur des fondamentaux parce que ceux-ci n’ont pas été enseignés ou inculqués au sein des écoles, universités où même des familles.

Quant aux travaux manuels, là encore, nous essayons de dispenser des savoir-faire basiques, ancestraux, que nos grands-parents maîtrisaient, pour se nourrir, mais aussi entretenir et restaurer le patrimoine bâti. Pour beaucoup aujourd’hui, cela peut faire peur d’acheter une vieille bâtisse dans laquelle il y aura de nombreux travaux de restaurations à réaliser. Notre objectif est de montrer aux jeunes que le rêve peut devenir réalisable, à des coûts modestes, en maîtrisant des techniques et des matériaux simples d’utilisation.

Tous ces enseignements, intellectuels et manuels, s’inscrivent dans une démarche globale et cohérente de reconstruction.

Par-delà ces enseignements, c’est aussi la découverte ou la redécouverte de valeurs authentiques que nous voulons faire partager : celles du courage, du travail, de l’entraide … des valeurs qui nous semblent aujourd’hui abandonnées mais qui sont pourtant le socle de toute civilisation.

Polémia : Le thème de cette année sera le mythe au service de la réappropriation culturelle, pouvez-vous nous le présenter ?

Guillaume Poliste : Le mythe ne se résume pas à un récit qui relève de la légende.
Un mythe est un récit traditionnel, souvent d’origine ancestrale, qui fait partie du patrimoine culturel d’une société ou d’une communauté.
Ce sont à ces mythes que nous allons nous intéresser, ces mythes qui sont des récits symboliques qui expliquent les origines de notre civilisation, les phénomènes naturels, les comportements humains, les croyances religieuses ou d’autres aspects fondamentaux de l’existence humaine.
Notre histoire est empreinte de ces mythes qui ont servi à établir des normes sociales, à enseigner des leçons morales, à expliquer des phénomènes complexes ou à fournir un cadre de compréhension de l’existence humaine.

Alors pourquoi s’intéresser à ces mythes ? Parce que, justement, nous vivons à une époque, où, au nom de certains principes, il a été décidé de façonner une nouvelle histoire de notre civilisation, histoire d’où sont disqualifiés les mythes fondateurs de notre civilisation, parce qu’ils ne correspondent pas aux critères posés par les tenants d’une certaine pensée.
En opérant comme le font les apôtres de cette nouvelle religion qu’est le wokisme, en nous imposant leurs dogmes, ils en arrivent (notamment par la remise en cause de certaines figures historiques) à « déconstruire » tout l’héritage culturel et scientifique d’un Occident accusé d’être « systémiquement » sexiste, raciste et colonialiste.
Ils veulent, jusque dans les universités, nous priver de ce qui a contribué à construire notre civilisation et façonnant une nouvelle histoire artificielle.

Forts de ce constat, partagé par beaucoup, en amont d’un processus qui avance à marche forcée, et donc en aval de la conséquence qui en découle nécessairement, à savoir qu’une civilisation sans histoire est comme un monde sans âme ou un arbre sans racine (de fait elle est morte), nous souhaitons combattre cette épidémie nihiliste en combattant ce monde orwellien qui nous est promis.

La thérapie est alors simple : si nous voulons nous réapproprier notre culture, il nous faut, notamment, en connaître les mythes fondateurs.

Polémia : Peut-on dire que votre action s’inscrit dans une démarche de communautarisation ?

Guillaume Poliste : Il est donné aujourd’hui au sens de communautarisation, le sens d’une démarche nouvelle visant à diviser la société en communautés distinctes dans une perspective de sécession avec le reste du pays et la République.
Ainsi, si le terme de « communautarisation n’est pas intrinsèquement péjoratif, on ne peut que constater qu’il est aujourd’hui utilisé de manière péjorative. On oublie, trop souvent, que ce phénomène peut avoir des aspects positifs, comme la préservation de la culture, la solidarité et l’entraide au sein des communautés.
C’est pour cette raison qu’il faut être prudent quant à son utilisation.

Pour notre part, nous nous revendiquons plutôt de pratiques anciennes, pratiques qui ont animé la vie économique et sociale de nos campagnes autour des communautés rurales ou villageoises … pratiques qui ont fait la France.

Aujourd’hui, il est clair que notre démarche est essentiellement familiale, mais il est évident, dans la perspective de ce que nous avons développé plus en avant, que si nous ne voulons pas nous laisser déposséder de notre culture et de nos traditions, il nous faut nous regrouper, dans une perspective de reconquête de notre territoire, village par village, clocher par clocher. Ce projet peut sembler modeste, mais il nous semble illusoire aujourd’hui de se lancer dans une conquête politique des métropoles. Aux combats politiques faits de compromissions, et souvent de trahisons, nous préférons une conquête pragmatique, faite à la sueur de nos fronts et plus simplement fondée sur l’exemple. Nous sommes convaincus que par l’exemplarité nous pouvons rallier le plus grand nombre, sans avoir à faire de promesses qui ne pourraient pas être tenues.

Nous ne pouvons qu’encourager le plus grand nombre à nous rejoindre dans cette aventure, ici où ailleurs, car nous sommes convaincus que l’avenir de la France se joue en dehors des métropoles.
Mais nous devons aussi mettre en garde : ce style de vie impose des renoncements ; renoncements à des choses que nous qualifierions de futiles. Tout le monde n’est pas prêt à cela. Ce n’est peut-être qu’une question de temps. Mais n’est-ce pas le prix à payer pour être libre ?

« Sans Désirs coûteux, sans envie, vivre tout simplement sa vie mais la garder inasservie » Emile Guillaumin dans La vie d’un simple

Entretien avec Guillaume Poliste
03/07/2023

S’inscrire à l’université d’été de Sophia Polis : https://www.sophia-polis.fr/

Cet article vous a plu ?

Je fais un don

Soutenez Polémia, faites un don ! Chaque don vous ouvre le droit à une déduction fiscale de 66% du montant de votre don, profitez-en ! Pour les dons par chèque ou par virement, cliquez ici.

Voir aussi