L’opinion médiatique est unanime : la gestion des mairies FN (conquises en 1995 et 1997) a été catastrophique, absolument ca-tas-tro-phi-que, vous dis-je. Il n’y a qu’un seul problème : cette opinion médiatique est complètement à l’opposé de la réalité. Tous les maires FN, ou ex-FN, ont rétabli la situation financière de leur ville. Ce n’est pas ici une question d’opinion, c’est une question de chiffres.
Pas une question d’opinion : une question de chiffres
Prenons la ville d’Orange, toujours dirigée par Jacques Bompard. Quand ce militant national a pris la ville en 1995, la dette par habitant s’élevait à 1462€ par habitant ; elle n’est plus que de 79€ par habitant en 2010 : 20 fois plus faible qu’à Carpentras ou Cavaillon ; 40 fois plus faible qu’à Avignon. Et les taux des quatre taxes locales ont baissé. Et pourtant, en 2010, les investissements à Orange restent élevés : 571€ par habitant, plus que dans les autres grandes communes du Vaucluse. Quant au taux de la taxe d’enlèvement des ordures ménagères, c’est le plus bas du Vaucluse.
Catherine Mégret est devenue maire de Vitrolles en 1997. Ella a été réélue en 2001 (avant de perdre son mandat à la suite d’une annulation survenue dans une période particulièrement difficile pour sa formation de rattachement, le MNR). Mais, là encore, la comparaison des ratios financiers entre 1997 et 2001 montre l’ampleur du redressement financier accompli. L’endettement a baissé, passant de 811 millions de francs à 687 millions de francs ; et ce alors même que la taxe d’habitation a diminué, que le prix de l’eau a baissé de 10% et celui de la taxe des ordures ménagères de 25%. Dans le même temps la capacité d’équipement est remontée.
Une analyse comparable peut être faite sur Marignane dont Daniel Simonpieri fut le maire de 1995 à 2008.
Les campagnes de sidération et de désinformation
Il est d’ailleurs intéressant de rappeler les résultats d’un sondage, publié en 2001 et portant sur l’opinion des habitants de Marseille, Vitrolles et Marignane sur leur municipalité : sur les faits – qualité de la gestion, fiscalité, propreté, sécurité – Vitrolles et Marignane devançaient Marseille. En revanche, Jean-Claude Gaudin jouissait de la meilleure image ! On mesure ici l’effet des campagnes de désinformation et de sidération des médias nationaux ainsi que de France 3 Provence et de La Provence.
À Toulon aussi il y a eu redressement financier, selon la Cour des comptes
Reste Toulon. C’est la ville la plus importante prise par le Front national en 1995, une ville qui a cumulé les problèmes et les polémiques. Pourtant, là aussi, le bilan financier est positif. Il y a à l’appui de cette affirmation un rapport de la Chambre régionale des comptes portant sur la période 1995-2005. Certes, le rapport ne va pas sans formuler des critiques : par exemple certaines pratiques anciennes – des avantages sociaux remontant aux années cinquante – ont perduré et l’absentéisme est resté à un niveau élevé. Mais l’encours de la dette par habitant a diminué, passant de 1491€ à 1382€ de 1997 à 2000. La capacité d’autofinancement disponible s’est aussi améliorée.
Cela n’a pas empêché les campagnes de diffamation de durer jusqu’en 2010. Ainsi, lorsqu’un litige opposant Jean-Marie Le Chevallier à son successeur agissant au nom de la ville de Toulon fut tranché par le Conseil d’État en faveur de l’ancien maire de Toulon, Le Point titra sur le thème « Toulon, la facture du FN s’alourdit encore ! » alors que le Conseil d’État venait simplement de rappeler des règles de droit habituelles. Evidemment tout cela laisse des traces dans les esprits. C’est le but, d’ailleurs…
Un jugement plutôt positif des électeurs
Les électeurs locaux, eux, ont porté un jugement nuancé et souvent positif sur les mairies Front national. Notons d’abord qu’en dehors de Vitrolles, conquise à la majorité absolue en 1997, les mairies de Marignane, Toulon et Orange ne furent gagnées, en 1995, que dans le cadre d’élections triangulaires, les vainqueurs ne commençant leur mandat qu’avec un potentiel de moins de 40% des suffrages. Pourtant trois des quatre maires furent réélus en 2001. Et Jacques Bompard le fut à nouveau en 2008.
Après Orange, Bollène se redresse financièrement
Sa gestion d’Orange a d’ailleurs paru si convaincante que les électeurs de la commune voisine de Bollène ont porté à la tête de leur ville Marie-Claude Bompard, la femme de Jacques Bompard. A Bollène aussi le redressement financier est en cours : ainsi la dette par habitant est passée de 1646€ au 1er janvier 2008 à 1143€ au 1er janvier 2012.
Ces résultats financiers sont d’autant plus remarquables que, durant les mêmes périodes, l’endettement de l’État et des collectivités territoriales a explosé. A contrario on peut dire qu’avec une gestion comparable à celle des villes FN, la France aurait gardé le triple A et surtout ne serait pas plombée par l’endettement excessif qui est le sien.
Cette affirmation est, bien sûr, politiquement incorrecte. Mais elle repose sur des faits et des chiffres, ce qui la rend peu susceptible d’intéresser les médias de l’oligarchie. Car dans le monde médiatique les faits comptent peu, les préjugés comptent davantage.
Jean-Yves Le Gallou
10/04/2012
Cet article a été initialement publié le 12/04/2012, avec pour chapô : “L’opinion médiatique est unanime : la gestion des mairies FN (conquises en 1995 et 1997) a été catastrophique, absolument ca-tas-tro-phi-que, vous dis-je. (…) Il n’y a qu’un seul problème : cette opinion médiatique est complètement à l’opposé de la réalité. Tous les maires FN, ou ex-FN, ont rétabli la situation financière de leur ville. Ce n’est pas ici une question d’opinion, c’est une question de chiffres.”
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