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Géopolitique du retour à l’humanisme européen, conférence donnée par Ivan Blot

Géopolitique du retour à l’humanisme européen, conférence donnée par Ivan Blot

par | 10 juin 2014 | Société

Agir pour la démocratie directe et l’Institut néo-socratique vous convient à leur prochaine conférence le lundi 16 juin à 19 heures précises à l’association « Dialogue franco-russe », 120, Champs-Elysées 75008 Paris, sur le thème : “géopolitique du retour à l’humanisme européen”, par Ivan Blot.

Nous sommes face à un adversaire redoutable que le philosophe Heidegger a appelé l’arraisonnement utilitaire (le Gestell). Une pensée destructrice de l’homme au nom des droits de l’homme (ce qui est le comble) domine aujourd’hui l’Occident. Un philosophie de mort est en marche et menace de nous faire disparaître peu à peu en quantité comme en qualité.

Comment sauver non seulement notre civilisation mais l’homme lui-même ? Ce salut est lié à un message et ce message peut être porté par un lieu privilégié (mais pas unique) qui est, à notre avis, la nouvelle Russie et ses futurs alliés européens.

Le message est de retrouver l’image de l’homme portée par notre tradition. Si nous retrouvons une juste conception de ce qu’est l’homme, nous saurons ce qui est bon pour lui. Or, l’homme est un pont tendu entre la bête et la Divinité. Nous devons revoir dès lors quelques notions clés sur le temps, le monde qui s’offre à nous dans les quatre dimensions du quadriparti (Geviert de Heidegger), notre âme tripartite, l’échelle de l’éthique, la tripartition dans l’organisation sociale, la source d’un renouveau possible.

Notre existence (et non notre simple vie) se déroule dans le temps : le temps doit être moins considéré dans sa fuite que comme une ressource qui advient, qui advient sans cesse tant que la mort n’est pas présente. Nous sommes dans ce temps toujours en avant de nous-mêmes : c’est le futur qui donne sans cesse du sens au présent et au passé. La vie dans l’instant détruit tout sens et réduit l’existence à la simple vie. Nous sommes envoyés pour accomplir une mission dans le monde et non simplement jetés dans l’absurde, donc nous sommes libres et responsables de nos actes. Dans le cadre de cette mission, nous sommes, non pas face au monde, mais avec le monde (Mitsein). Notre individualité n’est rien si elle est séparée du monde. Hors le monde règne l’im-monde ! Ce monde est structuré par le quadriparti : la terre (nos racines), le ciel (notre idéal, notre mission, notre histoire, histoire que les animaux n’ont pas), les mortels et leurs institutions (famille, travail, propriété, patrie), et nous sommes face à la divinité même lorsque nous la nions. Allons-nous prendre son modèle qui est tragique, ou allons-nous nous replier sur l’ego ?

L’éthique est fondée sur une échelle où l’on peut se rapprocher de la divinité. Hors la progression sur l’échelle, nous retombons nécessairement dans l’animalité chaotique qui est celle de l’homme.

L’individu seul peut difficilement gravir l’échelle de l’éthique et les institutions sont là pour l’aider. La structure sociale traditionnelle qui est la nôtre est celle de la tripartition (découverte par l’académicien français Georges Dumézil). La société comprend trois fonctions : de souveraineté, de combat et de production et de reproduction. C’est cette tripartition qui est érodée et détruite par le Gestell. Les valeurs du don, du sacrifice, prônées par les deux premières fonctions sont marginalisées : la croix, le sceptre et l’épée doivent céder devant la révolte des instincts soutenue par une raison dévoyée ; ils doivent céder devant la toute-puissance de l’argent, de l’irresponsabilité des masses, de l’idolâtrie de la technique et de l’ego.

Le communisme et le nazisme ont exprimé autrefois deux variantes de ce Gestell. Mais l’Occident actuel n’a de cesse de détruire l’homme pour le réduire à une machine à produire et à consommer, sans idéal, sans racines, afin d’être interchangeable comme une matière première. Les trois variantes de ce Gestell, communiste, nazie et occidentale, ont une racine commune : la divinisation de la Raison et des Instincts. Le calcul se met au service du reptile qui est en nous.

Or notre âme est tripartite comme Platon le savait déjà et notre épanouissement en tant qu’homme est nécessairement fondé sur une alliance de l’intellect et du cœur pour vaincre et discipliner le chaos reptilien. Pour accomplir cette tâche, il faut se rattacher à la tradition qui contient une sagesse plus grande que celle que nous pouvons percevoir comme individu isolé (Burke, Gehlen, Hayek). Il faut retrouver la vraie figure de l’homme, son icône, face à la déshumanisation de l’art et de la philosophie.

En politique, le salut vient des pays qui renouent avec la tradition. Depuis 1968, l’Occident, à la suite des États-Unis, n’a de cesse de se couper des traditions. Au contraire, la nouvelle Russie a choisi d’y puiser la source de son renouveau. C’est aussi pour cela qu’elle est si souvent combattue et diffamée.

À l’aide des outils de la philosophie existentielle, qui renouvellent la présentation d’une sagesse immémoriale, nous pouvons encore sauver l’homme, et notre civilisation, mais le temps presse !

À bientôt ! Cordialement

Ivan Blot
07/06/2014

Ivan Blot

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