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Emmanuel Macron, victime ou responsable de la crise sanitaire ?

Emmanuel Macron, victime ou responsable de la crise sanitaire ?

Par Michel Geoffroy, auteur de : Le Crépuscule des Lumières, Immigration de masse. L’assimilation impossible, La Super-classe mondiale contre les peuples et La Nouvelle guerre des mondes ♦ Chez les défenseurs d’Emmanuel Macron, donc dans la France modérée comme écrit sans rire l’hebdomadaire Le Point[1], on entend une petite musique bien connue : le président de la république n’aurait pas eu de chance car il a été confronté à la pandémie du Covid, qui a bouleversé son quinquennat. Un discours qui rappelle ce que la gauche disait du quinquennat pour rien[2] de François Hollande :  la crise économique mondiale avait « empêché » le président de la république de conduire une politique socialiste. Pas de chance donc.
µCe discours semble factuel. Mais il inverse en réalité le sens de la causalité : car un bon politique n’est pas celui qui « affronte » des crises, mais bien celui qui les empêche d’advenir.

 

Les enquiquinements volent en escadrille

Le président Jacques Chirac aimait à dire que les enquiquinements volent en escadrille[3].  Mais c’est justement le propre des mauvais politiques que de les attirer et de les cumuler !
Et il faut bien dire que sur ce plan Emmanuel Macron a été à bonne école et que loin d’en avoir été victime, il a surtout provoqué par sa politique et plus encore par son attitude, les enquiquinements qui n’ont cessé de ponctuer son quinquennat et de plomber son bilan.
Affaire Benalla, révolte des Gilets Jaunes, manifestations contre la réforme (avortée) des retraites, manifestations contre l’obligation vaccinale et le passe sanitaire, manifestations pro-vie ou contre la PMA sans père, insécurité galopante, explosion de l’endettement etc…
Autant d’enquiquinements qui résultent bien de la politique conduite par le président de la république et sa « majorité » et qui n’ont rien, objectivement, d’extérieur à leur action.

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Le Covid : fatalité, responsabilité ou opportunité ?

Ceux qui pensent que le Covid a perturbé le magnifique quinquennat de Jupiter oublient que l’on peut se demander si la politique suivie par le gouvernement français n’a pas au contraire contribué à accentuer la crise.

Par exemple il est manifeste que l’épidémie a révélé au grand jour la faillite de l’hôpital public en France, conséquence des politiques budgétaires restrictives mises en œuvre par les gouvernements successifs et que la présidence Macron n’a nullement inversées, bien au contraire, comme le montre la poursuite des suppressions d’emplois hospitaliers en pleine épidémie. Ce que la tentative -odieuse- d’en rendre responsable les non-vaccinés n’a pu cacher longtemps.

Le Covid a aussi mis en lumière la dangereuse dépendance européenne vis-à-vis de la Chine pour des produits de première nécessité et l’absence, chez nous, de stocks stratégiques. Il s’agit pas, là non plus, d’une malchance, mais bien de la conséquence directe des politiques libérales et des délocalisations mises en œuvre. Et des décisions ministérielles de réduire les stocks à minima pour « faire des économies ».

De même la décision éminemment politique de ne pas fermer les frontières, au prétexte que cela ne serait pas conforme aux « valeurs de l’Union Européenne » comme l’affirmait Emmanuel Macron n’a-t-elle pas aggravé la situation ? Nos ministres rappelaient que « le virus n’avait pas de passeport », pour ensuite imposer un confinement à toute la population, donc créer des … frontières intérieures partout !

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On pourrait continuer l’énumération et s’interroger aussi par exemple sur le tout vaccinal choisi par nos gouvernants alors même que notre pays n’était pas capable de produire le moindre vaccin. Et qu’il est aujourd’hui admis que l’efficacité des « vaccins » qui nous ont été vendus et administrés de force n’a rien de durable ni de probant pour la majorité de la population, notamment la plus jeune.

A-t-il de la chance ?

Dans l’ancienne Chine, lorsque des catastrophes touchaient l’empire du Milieu, on disait justement que l’Empereur avait perdu le mandat du Ciel. En d’autres termes les catastrophes ou les crises n’étaient pas considérées comme extérieures à la personne du souverain ni au comportement des dirigeants. Si une catastrophe advenait cela signifiait qu’ils avaient dû commettre une faute vis-à-vis des ancêtres et des divinités. Ils en étaient donc non seulement responsables mais bien coupables.
Une telle vision des choses s’appliquait aussi dans l’Europe chrétienne, qui voyait dans les péchés et les offenses faites à Dieu, la véritable origine des malheurs qui touchaient le royaume. Et qui apparaissaient comme autant de punitions divines.
Et l’empereur Napoléon, pourtant homme des Lumières, quand on lui proposait un officier général à l’avancement demandait, dit-on : « A-t-il de la chance » ? L’expérience et le courage ne suffisaient pas à ses yeux. Encore fallait-il que le sort des armes ait été propice à l’impétrant.

Réussir, un signe d’élection

Selon la rationalité des sociétés traditionnelles, les choses d’en bas étaient en effet le reflet des choses d’en haut, car le microcosme et le macrocosme se trouvaient intimement liés. C’est pourquoi on croyait qu’un dérèglement en ce monde traduisait un dérèglement métaphysique, d’ordre supérieur mais de nature comparable. Et inversement, une réussite était donc un signe d’élection.

Une telle attitude est bien sûr raillée par la modernité progressiste : elle serait magique ou téléonomique, comme disent les libéraux, car elle mettrait de la volonté humaine – ou a fortiori divine ! – derrière des phénomènes  qui perdraient pour cette raison tout caractère objectif. Ce serait donc une démarche contraire à la raison.

Le libéral Hayek va ainsi jusqu’à affirmer que ceux qui veulent corriger le marché pour établir la justice sociale adoptent un comportement magique (Hayek dit constructiviste) au motif que les évènements désagréables n’ont pas nécessairement une cause humaine identifiable ! Laissons donc faire la pauvreté ou la misère …sinon on tombera dans le communisme et le fascisme !

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Une antique sagesse

Pourtant s’il est indéniable qu’il existe bien des phénomènes que l’on n’a pas forcément désirés, cela ne signifie pas pour autant qu’une action humaine ne puisse pas contribuer à les aggraver ou au contraire à en limiter les effets. Sinon pour quoi l’homme européen agirait-il ?
D’ailleurs les écolos ne nous disent-ils pas que l’homme occidental serait responsable du réchauffement climatique ? Donc une affirmation magique mais heureusement acceptable car politiquement correcte…

La sagesse ancienne imputant à des actions humaines des phénomènes catastrophiques recèle d’ailleurs une part de vérité que l’on redécouvre de nos jours, notamment avec l’analyse des systèmes chaotiques : à savoir qu’une imbrication de causes, même minimes, peut produire de grands effets imprévus. Et aussi du fait de la découverte de l’extrême complexité et interdépendance du vivant, qu’on ne saurait réduire à des mécaniques simples comme le croyaient les hommes des Lumières[4]. Et sans même évoquer le fait qu’on sait aujourd’hui que le regard de l’observateur modifie la nature des faits qu’il prétend étudier objectivement.

Aucun vent favorable

En d’autres termes, l’épidémie de Covid a certes pu modifier les conditions d’exercice du pouvoir macronien. Mais sa gestion n’échappe pas pour autant à la responsabilité de ce même pouvoir. Sans oublier d’ailleurs que la crise du Covid a aussi constitué, pour la macronie, une opportunité pour renforcer le contrôle de la population, pour imposer le QR Code  et pour étouffer la contestation sociale. Ce que les pleureuses macroniennes oublient opportunément.

« Il n’est pas de vent favorable pour celui qui ne sait pas où il va » avertissait Sénèque, il y a 2000 ans.

Une maxime toujours valable surtout pour celui qui prétend faire de l’en même temps -c’est-à-dire du changement de cap incessant- une politique et qui croit pouvoir toujours affirmer tout et son contraire en toute impunité.

Michel Geoffroy
11/02/2022

[1] Une du magasine Le Point du 10 février 2022
[2] Selon le titre de l’essai d’Eric Zemmour paru en 20216
[3] Il employait un mot plus direct qu’enquiquinements….£
[4] Voir par exemple sur ce plan Dieu et la science , les preuves de Michel-Yves Bolloré et Olivier Bonnassies ; Guy Trédaniel, 2021

Michel Geoffroy

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