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Élisabeth Borne et l’école : cynisme et déconstruction

Élisabeth Borne et l’école : cynisme et déconstruction

par | 13 juillet 2022 | Politique, Société

Par Claude Meunier-Berthelot, enseignante, essayiste ♦ Le discours d’Élisabeth Borne relayé par La Tribune du 9 juillet 2022 nous apporte la preuve que tous ceux qui nous gouvernent s’abreuvent à la même source, ont le même langage, les mêmes façons de désinformer pour nous abuser, autrement dit les mêmes façons de nous « enfoncer » en singeant la volonté de tout entreprendre pour tout restaurer.

Écoles et inégalités

Si l’on reprend, les quelques éléments de son discours au sujet de l’école, nous sommes fixés :

« Le système éducatif français sait produire l’excellence, mais est sans doute l’un de ceux qui reproduisent le plus les inégalités. »

Qu’avez-vous entendu ? Que l’excellence est réservée à nos enfants et que ces pauvres allogènes ne ramassent que les miettes et qu’il va falloir corriger cela ! Eh bien, non !

En réalité, s’il est bien vrai que le système français sait produire l’excellence, cette dame ne dit pas pour qui il la produit, voulant nous laisser à penser exactement le contraire de ce qui EST.

En effet, le système réserve l’excellence aux élèves issus de l’immigration :

  • en 2019, 80 « cités de haute qualité éducative » (label d’excellence) ont été créées par Blanquer pour 700 000 enfants et jeunes de 0 à 25 ans en QPV (quartiers de la politique de la ville) ;
  • janvier 2021, 46 de plus ;
  • dès la rentrée 2022, au total 200 cités sont programmées pour accueillir un million d’élèves… toujours en QPV.

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Et pendant ce temps-là…

Nos enfants subissent la révolution scolaire où toute transmission de savoirs et de formation intellectuelle est bannie, remplacée par des activités basées sur les « valeurs – dites – de la république », ce qui explique que cette dame poursuit en déclarant qu’« il faut repenser le métier d’enseignant » (qui n’en est plus un) et qu’elle affirme vouloir « continuer la refondation de l’école », autrement dit cette révolution qui n’a plus rien de scolaire – pour nos enfants uniquement –, ce qu’elle ne précise évidemment pas !
Et à ce titre, cette dame a raison de dire que « le système éducatif français… est sans doute [sans aucun doute, N.D.L.R.] l’un de ceux qui reproduisent le plus les inégalités ».

En effet, à notre connaissance, aucun système au monde n’a eu le cynisme de construire, d’un côté, un système d’excellence au bénéfice des populations allogènes, de l’autre et dans le même temps, l’organisation de la destruction de l’école au détriment des autochtones qui, de surcroît, financent le système, ce qui s’appelle « se tirer une balle dans le pied » ! Enfin… dans NOS pieds uniquement !

Il ne semble pas qu’il y ait un seul système éducatif au monde qui ait eu le cynisme de faire une telle politique, c’est unique !
C’est le cynisme de cette dame ! Cynisme que nous avons beaucoup côtoyé avec le précédent locataire du ministère de l’Éducation !

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« Repenser le métier d’enseignant »

Et quand elle déclare qu’il faut « repenser le métier d’enseignant », elle ne précise pas que c’est uniquement pour nos enfants ; tellement « repensé » d’ailleurs que le personnel est désormais recruté non plus sur diplôme mais sur profil, directement par le chef d’établissement, ce qu’Élisabeth Borne traduit en déclarant « donner des marges de manœuvre aux établissements pour s’adapter aux situations locales et aux besoins des élèves », laissant ainsi à penser que, désormais, les établissements sont indépendants, libres et, ainsi, aptes à améliorer la qualité de l’enseignement alors que c’est précisément parce que tout enseignement disparaît que cette autonomie s’impose pour que les chefs d’établissement puissent calquer leur projet d’établissement, autrement dit les activités des enfants et des jeunes, sur les structures locales existantes.

À noter que, par surcroît, a été instauré par Blanquer un conseil d’évaluation de l’école (et non plus des élèves puisqu’il n’y a plus rien à noter) afin que l’administration s’assure que cette nouvelle politique est bien mise en place et respectée, et quand Élisabeth Borne parle de « nouveau pacte à bâtir » avec eux, on le comprend.

Quant à la « revalorisation des enseignants », c’est intéressant comme déclaration au moment même où ils ne sont plus rien.
Tout cela pour dire à ceux qui n’attendaient rien de bon de ce nouveau gouvernement qu’ils ne seront pas déçus dans leur attente !

Claude Meunier-Berthelot
13/07/2022

Claude Meunier-Berthelot

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