Par Philippe Bourcier de Carbon, démographe ♦ En 2006, Polémia publiait un texte de référence sur les indices de fécondité en France selon les communautés d’origine. Alors qu’Emmanuel Macron a souhaité mettre le sujet de la natalité au centre des débats, nous republions ce texte essentiel.
Polémia
Depuis quelques années seulement, et particulièrement depuis les récentes émeutes urbaines de novembre 2005, la montée des communautarismes et surtout celle de la présence musulmane en France, est devenu le thème obsessionnel des médias. Ils en déclinent aujourd’hui certaines des conséquences déjà des plus spectaculaires, mais ils omettent d’en exposer ouvertement les facteurs.
Or, la croissance du nombre des personnes de culture musulmane résidentes en France, quels que soient par ailleurs leurs statuts juridiques, constitue bien évidemment l’un des facteurs majeurs de la montée de l’Islam en France.
Aussi l’objet de la présente communication est-il de préciser l’importance relative des composantes de la dynamique démographique de la montée des communautés musulmanes dans le pays, et d’en évaluer le poids dans l’ensemble de la population métropolitaine au cours des trois prochaines décennies.
Cette présente communication, fait donc suite à celle que l’Institut de Géopolitique de Population m’avait demandée de présenter sous le titre « Essai de projection des populations d’origine étrangère, résidentes en Métropole, observées au Recensement Général de la Population du 08 mars 1999 » lors de son colloque tenu au Sénat les 10-11 octobre 2003 sur le thème « Ces migrants qui changent la face de l’Europe ».
Cette communication a été publiée chez l’Harmattan en avril 2004 dans les actes de ce colloque. Nous y renvoyons le lecteur.
Notre présente communication actualise donc les acquis cette dernière fondés, rappelons le sur les données observées au Recensement Général de la Population de 1999, et publiées par l’INSEE, pour ce qui est des effectifs des populations, et par le système des données statistiques établies à partir des cartes de séjour des résidents étrangers en France (AGDREF) du Ministère de l’Intérieur, et utilisé par le Haut Conseil à l’Intégration, pour ce qui est des admissions régulières des étrangers en France.
Nous nous concentrons ici particulièrement sur la dynamique des populations résidentes en France et originaires des principaux pays de culture musulmane.
· Nous rappellerons d’abord brièvement les principaux acquis de cette précédente communication, en résumant le système des projections qui la fonde, ainsi que leurs résultats concernant les populations des ménages immigrés en Métropole originaires d’Afrique et de Turquie tout en renvoyant l’auditeur pour plus amples détails aux pages 159-189 des actes de ce colloque publiés chez l’Harmattan en 2004.
· Nous comparerons ensuite les impacts sur ces résultats attribuables respectivement à la fécondité de ces populations ainsi qu’à l’immigration en Métropole.
· Puis, à la lumière des nouvelles données officiellement publiées depuis le dernier Recensement Général de la Population du 8 mars 1999, nous présenterons les résultats mis à jour des projections de cette population d’origine étrangère, en précisant en quoi elles confirment et aggravent encore nos conclusions de 2004.
· Enfin il nous paraît indispensable de conclure, si nous en avons le temps, en rappelant comment les comportements féconds des jeunes adultes dépendent statistiquement de leur Utilité Relative individuelle dans le monde actuel de l’image et de la communication, et comment cette dernière explique très bien les caractéristiques paradoxales actuelles de la fécondité dans les pays développés des jeunes femmes immigrées originaires du Tiers-Monde, comme celle des jeunes femmes immigrées en Métropole originaires d’Afrique et de Turquie.
Bref résumé des acquis de notre précédente communication
Rappelons qu’à partir des données du dernier recensement exhaustif des populations résidentes en Métropole, l’on peut distinguer jusqu’à 10 catégories, de plus en plus élargies, parmi les populations qui résidaient effectivement en France métropolitaine le 8 mars 1999 :
1. La Population Totale.
2. La Population Française (jouissant de la nationalité française).
3. La Population Française de Naissance (revêtue de la nationalité française « par attribution » à la naissance – articles 17 et 23 du Code de la Nationalité).
4. La Population Etrangère (ne jouissant pas de la nationalité française, quel que soit son lieu de naissance).
5. La Population Française « par Acquisition » (Population née étrangère, et ayant acquis par la suite la nationalité française – naturalisations et articles 34, 44, et suivants du Code de la Nationalité, quel que soit son lieu de naissance).
6. La Population « Immigrée » (au sens de l’INSEE) (Population résidente, née étrangère à l’étranger, quelle que soit sa nationalité actuelle).
7. La Population Née Etrangère (quels que soient son lieu de naissance et sa nationalité actuelle. Cette population constitue la somme des populations Etrangère (4) et Française « par Acquisition » (5). La différence entre cette population et la Population Immigrée forme la Population Née Etrangère en France, quelle que soit sa nationalité actuelle).
8. La Population Née d’au moins un Un Parent Etranger (population issue d’au moins un géniteur étranger résidant alors en Métropole, quelle que soit sa nationalité actuelle. Cette population incorpore la partie née en Métropole de la Population Née Etrangère (7) et la partie issue des couples mixtes en Métropole de la Population Française de Naissance (3). La différence avec la partie née en Métropole de la Population Totale (1), constitue la Population Née en Métropole de Deux Parents Français, résidente en 1999).
9. La Population des Ménages Immigrés (Population des ménages dont la personne de référence, ou le conjoint, est Immigré(e) au sens de l’INSEE, c’est-à-dire né(e) étranger(e) à l’étranger, quelle que soit sa nationalité actuelle).
10. La Population des Ménages Nés Etrangers (Population des ménages dont la personne de référence ou le conjoint est Né(e) Etranger(e), quels que soient son lieu de naissance et sa nationalité actuelle. La différence entre cette population et la Population des Ménages Immigrés forme la Population des Ménages Nés Etrangers en France, quelle que soit sa nationalité actuelle).
Dans un sens de plus en plus large, de (4) à (10), ces populations recouvrent la notion de « Populations d’origine étrangère ». Bien sûr, tout en élargissant leur champ, ces populations ainsi définies au 08 mars 1999, au point de départ de l’exercice de projection, peuvent se recouper partiellement, et leur contenu évoluera, au fil du temps, des mariages mixtes, et de leurs naissances métisses françaises, au regard du critère retenu, et défini au 8 mars 1999. C’est pourquoi la rapidité de la croissance des parts de leurs effectifs dans les populations métropolitaines, totale et active, est susceptible de constituer un indicateur intéressant de la vitesse de transformation de l’identité culturelle, linguistique et religieuse de l’ensemble du pays.
La Population des Ménages Immigrés (9), résidente en métropole 1999, incorpore parmi leurs membres, une partie de la population Française de Naissance (3). Cette population présente néanmoins un intérêt évident pour l’objet même de notre étude : les ménages de l’INSEE étant constitués des personnes qui vivent ordinairement sous un même toit, on peut supposer, bien au-delà de la nationalité juridique, des proximités et des solidarités significatives de nature culturelle, linguistique et religieuse entre les membres de ces ménages et la « personne de référence » (le « chef de ménage ») ou son conjoint. On pourra donc accepter d’identifier très approximativement la sensibilité culturelle, linguistique et religieuse des membres de l’ensemble du ménage aux caractéristiques de son responsable ou de son conjoint.
En effet, un ménage immigré est un ménage dont « la personne de référence » OU SON CONJOINT, est immigrée au sens de l’INSEE, c’est à dire née étrangère à l’étranger, quelle que soit sa nationalité actuelle. Ils comprennent donc les ménages des beurs de deuxième ou troisième génération qui se sont mariés avec une femme née au pays, cas le plus fréquent, et quasi obligatoire pour, entre autres, les beurs d’origine turque par exemple. Ils comprennent aussi les ménages des beurettes de deuxième ou troisième génération qui ont été mariées par leurs familles à un ancien ressortissant de leur pays d’origine appartenant à leur clan d’origine, cas également extrêmement fréquent, car se traduisant par un versement d’argent au moment du mariage en faveur de la famille de l’épouse qui fournit ainsi à l’époux de la beurette un moyen juridique d’entrer en France et de devenir français.
Ils ne comprennent pas, il est vrai, les ménages des beurs et beurettes de deuxième ou troisième génération nés en France qui se sont mariés entr’eux et qui ne vivent pas sous le même toit qu’un de leur parent, lesquels parents constituent très majoritairement un « ménage immigré au sens de l’INSEE ».
Pour les beurettes de deuxième ou troisième génération nées en France, qui se sont mis en ménage indépendant de leur famille avec un beur de deuxième ou troisième génération, il s’agit le plus souvent d’une situation qui résulte d’un choix personnel, choix qui traduit leur émancipation de leurs familles et le refus d’un mariage forcé (cf. cas précédent). On peut donc y voir la marque d’un signe d’émancipation, voire de rejet (peut-être provisoire), de la religion musulmane, donc d’une distanciation de la « communauté musulmane résidente en métropole ».
Cependant, il faut considérer qu’une majorité de ces ménages inter beurs de deuxième ou troisième génération, vivent en réalité sous le même toit qu’un de leur parent, lesquels constituent très majoritairement un « ménage immigré au sens de l’INSEE », et sont donc comptés ainsi dans la population des « ménages immigrés au sens de l’INSEE ».
Seuls les ménages des beurs et beurettes nés en France et dont le conjoint est né en France et QUI NE VIVENT PAS DANS LE MENAGE D’UN DE LEUR PARENT, échappent donc à cette population des « ménages immigrés au sens de l’INSEE ».
Il faudrait bien sûr pour être plus rigoureux entreprendre un recensement en Métropole de tous les ménages dont la personne de référence, ou son conjoint, se déclarerait être « de culture musulmane ». Seuls l’INSEE ou l’INED pourraient (devraient) entreprendre un telle étude, à supposer que le principe puisse en être légalement autorisé en France.
C’est pourquoi, l’on pourra considérer que la Population des Ménages immigrés provenant des pays d’Afrique et de Turquie, recoupe très largement les effectifs de la « communauté de culture musulmane » qui s’est installée aujourd’hui dans l’hexagone.
Aussi, cette étude est-elle centrée sur l’évolution de cette population identifiée en 1999, selon les flux migratoires annuels et sa fécondité.
Cependant, comme nous l’avons démontré dans notre communication, le recensement a souffert en 1999 d’un très notable sous-enregistrement en métropole (en fait le plus important depuis la seconde guerre mondiale), de l’ordre de 2,5 à 2,7% sur l’ensemble de la population, soit une omission nette de l’ordre de 1,5 à 1,6 millions de personnes en métropole au recensement de 19992.
Comme l’a indiqué l’enquête INSEE post-censitaire2 qui avait suivi le recensement de 1990, ces omissions nettes se concentrent sur les jeunes adultes, et spécialement sur les populations immigrées, surtout celles qui proviennent des pays du Tiers-Monde, pour lesquelles la couverture des recensements est la moins exhaustive.
De sorte que, depuis 1999, près de 5% des femmes de l’hexagone en âge de fécondité ne figurent plus dans les décomptes exhaustifs de métropole, soit environ 600.000 femmes, et par suite, la fécondité de la population métropolitaine dans son ensemble en est surestimée d’autant2.
Utilisant d’une part l’enquête INSEE de contrôle du recensement de 1990 pour tenir compte du sous-enregistrement censitaire, et corrigeant d’autre part les déclarations erronées portant sur la nationalité qui furent très notables pour les ex-ressortissants algériens en particulier, nous avions établi une estimation redressée2 à 4,259 millions de personnes des effectifs de la population des ménages immigrés originaires d’Afrique et de Turquie, résidente en métropole au 8 mars 1999.
A partir des données publiées par l’INSEE nous avions évalué la fécondité de cette population à 2,9 enfants par femme en 1999. Publiant en 2006 « Les Immigrés en France en 2005 », l’INSEE a corroboré récemment nos estimations (cf. [19septies] page 65).
La fécondité de cette population est conditionnée par la fécondité des jeunes femmes de ces pays récemment arrivées en métropole qui s’avère, pour un temps, plus élevée que dans leur pays d’origine au même âge du fait de l’effet de leur nouvelle situation qu’elles continuent encore à comparer avec celle de leurs amies du même âge restées au pays selon le mécanisme de l’Utilité Relative individuelle (cf. trois encadrés ci-joints).
Avec le temps leurs termes de comparaison changent et s’oriente sur le pays d’accueil, aussi leur fécondité diminue-t-elle.
Aussi, lorsque le flux des entrées étrangères s’accroît, la fécondité de l’ensemble de cette population ne baisse pas (comme l’INSEE l’observe depuis les années 90 [20]) et peut même augmenter (cf. trois encadrés ci-joints : « Les comportements féconds des jeunes adultes obéissent à leur Utilité Relative individuelle », « Niveau de vie relatifs et fécondité » et « La fécondité, dans les pays développés, des jeunes immigrées originaires du Tiers-monde ».)
Par ailleurs, les données publiées par l’AGDREF3 nous permettaient d’établir à 59.162 personnes en 1999 les entrées étrangères régulières en provenance d’Afrique et de Turquie2.
Pour compenser quelque peu le flux annuel des entrées étrangères illégales en provenance de ces pays, nous avons assimilé le solde migratoire annuel de cette population des ménages immigrés originaires d’Afrique et de Turquie au flux annuel des entrées étrangères régulières en provenance de ces pays.
Les comportements féconds des jeunes adultes (âgés de 20 à 40 ans) obéissent à leur Utilité Relative individuelle
Selon le concept d’Utilité Relative , ce qui rend compte en fait statistiquement des comportements de l’individu, surtout dans la sphère non-marchande, ce n’est pas tant la jouissance directe qu’il retire de ce qu’il peut consommer ou des choix qu’il peut effectuer, mais bien plutôt des satisfactions qu’il tire des comparaisons qu’il établit constamment, consciemment ou non, entre ses propres consommations ou ses propres choix, avec ceux d’autres groupes qui, dans son environnement, peuvent lui servir de termes de référence permanents. Les notions de revenu relatif et de niveau de vie relatif découlent directement de cette démarche.
A l’époque de la société de l’image et de la communication, dans un environnement médiatique quasi-universel et maintenant mondialisé, les effets de l’utilité relative deviennent désormais de plus en plus déterminants sur les comportements des ménages dans nos sociétés, comme le démontrent maintenant de nombreuses études statistiques et économétriques.
Niveau de vie relatif et Fécondité
On démontre que, dans toute population fermée, et à niveau d’épargne donné :
L’élasticité (négative) du taux brut de fécondité de la population par rapport au niveau de vie RELATIF des seniors (ayant dépassé les âges de fécondité), en proportion du niveau de vie des jeunes adultes en âge de fécondité, correspond au rapport du volume des consommations de ces derniers (seniors âgés de 50 ans et plus) au volume des consommations des enfants et des jeunes qui n’ont pas encore atteint ces âges de fécondité (juniors âgés de moins de 20 ans).
Or cette élasticité (ce bras de levier) est sous-tendue par le rapport purement démographique des effectifs des seniors (50 ans et plus) à ceux des juniors (moins de 20 ans).
Rapport de Vieillissement démographique (50+/-20)
Par conséquent, le rapport de vieillissement démographique, ou rapport des effectifs des âges de post-fécondité (seniors) à ceux des âges de pré-fécondité (juniors), est déterminant pour caractériser :
– l’avenir de la fécondité et de la dynamique des populations des sociétés vieillissantes, en précisant l’allongement de ce bras de levier, dont dépend la pression exercée sur la fécondité,
– le degré de vieillissement des pyramides démographiques.
L’inversion de la pyramide démographique aura été réalisée dès que l’effectif des seniors y aura surpassé celui des juniors de moins de 20 ans.
Au sein de ces populations, un accroissement du niveau de vie RELATIF des seniors de 10% est susceptible, à niveau d’épargne donné, d’exercer une pression à la baisse nettement supérieur à 10% sur la fécondité de la population.
Ce rapport de vieillissement fournit en outre un bon indicateur des décalages temporels de l’entrée des populations contemporaines dans le processus de vieillissement-inversion des pyramides des âges qui induit la dynamique d’implosion démographique.
La fécondité, dans les pays développés, des jeunes immigrées originaires du Tiers-monde
On observe dans les pays développés :
– qu’avant l’âge de 25 ans, les jeunes femmes immigrées, originaires des pays du Tiers-monde, manifestent en moyenne une fécondité plus forte que les femmes du même âge restées dans leurs pays d’origine.
– que leur fécondité baisse par la suite avec la durée de leur séjour dans leurs pays d’accueil (après 2 à 5 ans), pour rejoindre peu à peu les comportements féconds moyens des pays d’accueil.
C’est le cas, par exemple, des jeunes femmes originaires du Mexique aux Etats-Unis, de Turquie en Allemagne, ou du Maghreb en France.
Si les flux d’immigration étaient interrompus, la fécondité moyenne de l’ensemble de la population immigrée baisserait régulièrement pour rejoindre à la longue la fécondité des autochtones.
Cependant lorsque les flux d’immigration s’intensifient, la fécondité moyenne des immigrées cesse alors de baisser, voire même remonte, du fait de la croissance de la part dans cette population des immigrées récemment arrivées.
C’est le cas en France depuis 1990.
Ce phénomène est une illustration très claire de l’effet de leurs revenus et niveaux de vie RELATIFS sur leurs comportements féconds :
Venant en effet de quitter leur pays, tout en ayant généralement, en raison de la baisse des coûts des transports et des communications modernes, conservé des contacts réguliers avec leurs milieux d’origine, ces jeunes femmes apprécient l’amélioration de leur situation matérielle, lors des premières années de leur de leur nouvelle vie, en continuant à se référer implicitement à la situation des jeunes femmes du même âge restées au pays.
Elles commencent donc par estimer avoir amélioré leur revenu relatif par rapport à leur perception précédente dans leur pays d’origine. Par conséquent leur fécondité augmente dans la mesure où elle aurait augmenté si elles avaient connu le même accroissement de revenu tout en étant restées au pays.
C’est pourquoi la fécondité de ces jeunes femmes commence par être ordinairement supérieure dans le pays d’accueil à celles de leurs homologues restées au pays.
Par la suite, elles adoptent peu à peu les normes du pays d’accueil, dont les termes de référence et de comparaisons finissent implicitement par s’imposer à elles à mesure de la durée de leur séjour, leurs comportements féconds rejoignant dès lors progressivement ceux des femmes du même âge et de même revenu relatif dans le pays d’accueil.
C’est pourquoi après une certaine durée de séjour, leur fécondité baisse dans le pays d’accueil et finit par rejoindre celle des femmes des mêmes âges et conditions du pays d’accueil.
Caractéristiques du flux des entrées étrangères et des populations résidentes provenant d’Afrique et de Turquie
Depuis les années 90 au moins le flux des entrées étrangères en métropole s’est très fortement féminisé sous l’effet des regroupements familiaux et des avantages sociaux disponibles en métropole. C’est particulièrement le cas pour les entrées des personnes arrivant des pays du Tiers-monde, et tout particulièrement des pays africains et de Turquie, dont près de la moitié (plus de 45% dans leur ensemble) sont des personnes de sexe féminin.
Parmi ces femmes qui arrivent aujourd’hui des pays d’Afrique et de Turquie, la très grande majorité (plus de 81%) sont en âge d’avoir des enfants (cf. graphique ci-joint des Entrées régulières par âge en 2003 des étrangères provenant d’Afrique et de Turquie).
Sous l’effet des entrées migratoire annuelles dont la structure selon le sexe et l’âge est à présent si particulière, la population des ménages immigrés résidents en métropole et originaires d’Afrique et de Turquie est jeune, et tout particulièrement sa population féminine qui est très jeune : seules 17% des femmes contre 24% des hommes ont atteint 50 ans, et 54% de la population féminine de ces ménages de culture musulmane résidents en métropole sont en âge d’avoir des enfants (cf. graphique ci-joint de la Population féminine par âge en 2005 des Ménages immigrés originaires d’Afrique et de Turquie).
Ces observations expliquent pourquoi l’intensité des flux d’immigration en provenance des pays musulmans a l’année suivante un impact direct et notable sur la natalité de la population de la métropole dans son ensemble. Elles sont également à l’origine de la vigueur actuelle de la dynamique démographique des populations musulmanes établies en métropole.
Les cinq projections de la population des ménages immigrés originaires d’Afrique et de Turquie
C’est donc sur la base de cette fécondité et de ce solde migratoire annuel, tous deux maintenus constants, que nous avions établi la projection de cette population redressée en 1999 des ménages immigrés originaires d’Afrique et de Turquie, ainsi que de la population active et de la population au chômage qui en sont dérivées2 sur la base des taux par âges observés au recensement de 1999, et maintenus constants. Ces projections associées de population active et de chômage à taux constants sont présentées ici dans le seul but de fournir des éléments d’appréciation sur leur croissance, en supposant que leurs structures restent celles observées au recensement de 1999.
Pour plus de détails, nous renvoyons le lecteur à notre communication [18bis].
Cette projection de la population des ménages immigrés originaires d’Afrique et de Turquie, constitue notre projection de référence.
Le résumé des résultats de cette projection est présenté plus loin.
Nous avons repris cette projection en modifiant le niveau de la fécondité d’une part, et des soldes migratoires annuels d’autre part, selon quatre autres projections dont les résultats sont présentés plus loin.
En effet, pour évaluer l’impact sur les résultats de cette projection de référence, imputable à la forte fécondité de cette population, nous avons entrepris de projeter cette dernière en lui supposant dès 1999, une fécondité constante au simple niveau de remplacement des générations, soit de 2,1 enfants par femme, les soldes migratoires annuels restant ceux de 1999.
De même pour évaluer l’impact sur les résultats de référence du niveau des soldes migratoires, nous avons projeté cette population en lui supposant un solde migratoire annuel nul depuis 1999, sa fécondité restant celle de 1999.
Enfin, pour approcher la réalité des flux des entrées étrangères régulières en provenance d’Afrique et de Turquie qui ont presque doublé entre 1999 et 2004, nous avons entrepris deux autres projections de cette population des ménages immigrés originaires d’Afrique et de Turquie en 1999 en lui supposant un solde migratoire annuel d’une part de 100.000 personnes, d’autre part de 120.000 personnes, sa fécondité restant celle de 1999.
En effet, les données publiées par l’AGDREF3 du Ministère de l’Intérieur à partir des Préfectures révèlent un doublement depuis le dernier recensement de 1999 des entrées étrangères régulières en provenance d’Afrique et de Turquie, qui constituent désormais chaque année plus de la moitié des entrées étrangères régulières sur le territoire métropolitain, ainsi que le résume le tableau suivant :
La prédominance de l’impact des flux migratoires sur celui la fécondité : leçon des comparaisons des résultats des quatre variantes avec ceux de la projection de référence de la population des ménages immigrés originaires d’Afrique et de Turquie
En comparant les résultats des quatre variantes de projection avec ceux de la projection de référence rappelés ci-dessus et que nous avions publiés dans notre précédente communication, comparaison qui est illustrée par les trois tableaux qui suivent, on constate :
1°) dans le cas d’une fécondité de stricte remplacement des générations depuis le recensement de 1999,
que les naissances seraient réduites de 29% en 2005, et de 41% en 2030,
que la population serait réduite de 3% en 2005, et de 15% en 2030,
que la population active serait réduite de 0% en 2005, et de 7% en 2030,
que la population au chômage serait réduite de 0% en 2005, et de 8% en 2030.
2°) dans le cas d’un solde migratoire annuel nul depuis le recensement de 1999,
que les naissances seraient réduites de 16% en 2005, et de 33% en 2030,
que la population serait réduite de 8% en 2005, et de 29% en 2030,
que la population active serait réduite de 9% en 2005, et de 33% en 2030,
que la population au chômage serait réduite de11% en 2005, et de 35% en 2030.
3°) dans le cas d’un solde migratoire annuel de 100.000 personnes depuis le recensement de 1999, proche de la réalité moyenne récemment contatée (cf. supra),
que les naissances sont augmentées de 11% en 2005, et de 23% en 2030,
que la population est augmentée de 5% en 2005, et de 20% en 2030,
que la population active est augmentée de 7% en 2005, et de 23% en 2030,
que la population au chômage est augmentée de 7% en 2005, et de 24% en 2030,
4°) dans le cas d’un solde migratoire annuel de 120.000 personnes depuis le recensement de 1999, supérieur certes à la réalité récemment contatée depuis 1999 (cf. supra), mais qui pourrait bien s’avérer réaliste si les flux des entrées étrangères en provenance de ces pays poursuivent pour quelques temps encore leur vive ascension à l’avenir,
que les naissances seraient augmentées de 16% en 2005, et de 34% en 2030,
que la population serait augmentée de 8% en 2005, et de 30% en 2030,
que la population active serait augmentée de 10% en 2005, et de 34% en 2030,
que la population au chômage serait augmentée de 11% en 2005, et de 36% en 2030,
Comte tenu de l’importance caractéristique de la part des jeunes femmes dans les flux des entrées étrangères en provenance d(Afrique et de Turquie (cf. supra) qui influe directement sur la natalité de la population des ménages immigrés originaires de ces pays, ces comparaisons illustrent bien l’impact décisif de l’intensité de l’immigration dans la dynamique démographique de cette population.
Compte tenu en outre de la croissance des flux d’immigration régulière constatés depuis le recensement de 1999, c’est la projection basée sur des soldes migratoires annuels de 100.000 personnes qui apparaît rendre compte de manière la plus réaliste pour l(heure de la croissance de cette population. Les résultats en ont été présentés à la fin de la section précédente.
Conclusion : La situation en 2005 de la population des ménages immigrés originaires d’Afrique et son évolution probable jusqu’en 2030
Compte tenu de la croissance des flux d’immigration régulière constatée depuis le recensement de 1999, c’est la projection basée sur des soldes migratoires annuels de 100.000 personnes qui apparaît rendre compte de manière la plus réaliste pour l’heure de la croissance de cette population. Les résultats en ont été présentés plus haut.
Selon ces résultats (cf. supra), la population des ménages immigrés originaires d’Afrique et de Turquie établie sur le territoire métropolitain :
1. donne le jour sur ce territoire à des naissances au nombre de 125 mille en 2005, 147 mille en 2010 et de 245 mille en 2030,
2. cette population atteint 5,4 millions en 2005, 6,5 millions en 2010 et 11,5 millions de personnes en 2030,
3. elle compte 1,5 million en 2005, 1,7 millions en 2010 et 3,1 millions en 2030 de jeunes qui n’ont pas atteint 15 ans,
4. elle compte 1,4 million en 2005, 1,6 millions en 2010 et 2,7 millions en 2030 de femmes en âge de fécondité,
5. sa population active atteint 2,2 millions en 2005, 2,5 millions en 2010 et 4,1 millions de personnes en 2030,
6. sa population au chômage atteint 715 mille en 2005, 831 mille en 2010 et 1,4 million personnes en 2030,
Cette population originaire d’Afrique et de Turquie présente la fécondité la plus forte parmi les communautés étables en France métropolitaine, et constante depuis les années 90 du fait de l’importance de ses entrées migratoires annuelles (cf. supra). Ceci se traduit par la croissance rapide de la part de ses naissances dans la natalité métropolitaine.
Trois constats se dégagent depuis le recensement de 1999 :
1°) les naissances de cette population se ont augmenté de 28% en six ans, quand les naissances de métropole augmentaient de 4%,
2°) la proportion des naissances de cette population dans les naissances métropolitaines a augmenté de trois points en six ans, passant de13% à plus de 16% de 1999 à 2005,
3°) entre 1999 et 2006, les naissances de cette population se sont accrues de 27,8 mille nourrissons, quand celles de métropole se sont accrues de 29,8 mille nourrissons, fournissant donc à elles seules 93% de l’accroissement des naissances observées en métropole par l’état civil au cours de ces six dernières années.
Au 1er janvier 2005, selon le Bilan démographique 2004 de l’INSEE [19quinquies], la population métropolitaine était de 60,6 millions d’habitants, dont 31,1 millions du sexe féminin, parmi lesquelles 14,4 millions étaient en âge de fécondité.
Ces femmes ont donné le jour en 2005 à 774.600 naissances en métropole, correspondant à une fécondité générale métropolitaine de 1,92 enfants par femme.
Les effectifs de ces femmes au 1/1/2005 sont estimés par l’INSEE sur la base du premier tour en 2004 de l’enquête partielle de recensement d’une commune de moins de 10.000 habitants sur cinq, et de 8% des logements des communes de plus de 10.000 habitants, sondage calé sur le Recensement Général de la Population et des Logements de 1999, en utilisant le fichier RIL des immeubles d’habitations.
Par conséquent, à supposer que l’exhaustivité des observations réalisées sur l’échantillon de 2004 soit meilleure que celle du recensement de 1999, les quelques 600.000 femmes en âge de fécondité perdues lors du recensement de 1999 ne pourront espérer être récupérées que dans les résultats finaux, publiés au terme du cinquième tour de 2008 des enquêtes partielles de recensement de la population métropolitaine.
Ceci signifie qu’il faut rajouter quelque 500.000 femmes en âge de fécondité aux 14,4 millions de femmes en âge de fécondité estimés par l’INSEE au 1/1/2005 dans son Bilan démographique 2004, soit en réalité 14,9 millions de métropolitaines en âge de fécondité au 1/1/2005.
C’est-à-dire que la fécondité métropolitaine réelle était de 2,92 x 14,4/14,9 = 1,86 enfants par femme en 2005.
Parmi ces 14,9 millions de métropolitaines en âge de fécondité, environ 9,2%, c’est-à-dire 1,4 millions de femmes, appartiennent en 2005 à la population des ménages immigrés originaires d’Afrique et de Turquie. Les premières ont donné en 2005 le jour à 775 mille naissances, parmi les quelles 125 mille proviennent des secondes. Ce qui veut dire que les autres métropolitaines en âge de fécondité, au nombre de 13,5 millions ont donné le jour à 650 mille naissances cette année là en métropole.
On en déduit que les métropolitaines qui n’appartiennent pas à la population des ménages immigrés originaires d’Afrique et de Turquie avaient une fécondité de 1,71 enfant par femme en 2005, c’est-à-dire qu’elles manifestaient un différentiel de fécondité de 1,71 – 2,92 = -1,21 enfant par femme par rapport à ces dernières, leur fécondité ne se montant qu’à moins de 59% de la fécondité des femmes des ménages immigrés originaires d’Afrique et de Turquie.
Lorsque l’INSEE aura publié en 2007 son système rénové et réestimé des projections des population et main-d’œuvre métropolitaines, nous entreprendrons à notre tour, sur la base de ces nouvelles données critiquées, d’évaluer la part occupée par les ménages immigrés originaires d’Afrique et de Turquie dans ces populations métropolitaines projetées.
La variante moyenne de ce nouveau système de projection préparé par les services de l’INSEE traduira vraisemblablement une croissance plus rapide au cours des deux prochaines décennies de la population métropolitaine.
Mais, ainsi que nous venons de le montrer, ce ne sera là, pour l’essentiel, que l’effet de la prise en compte de la dynamique démographique très puissante de la présence de la communauté musulmane et africaine, alimentée par des flux d’immigration annuels très intenses.
Philippe Bourcier de Carbon
Colloque : « Peut-on se satisfaire de la natalité en France et en Europe ? »
Institut de Géopolitique des Populations
Fondation Singer-Polignac, Sénat
2 février 2006
POUR EN SAVOIR PLUS
[1] Xavier Thierry : « Les entrées d’étrangers en France de 1994 à 1999. », Population n°56-3, 2001, pp.423-450, INED, Paris, 2001.
[1bis] Xavier Thierry : « Statistiques des Flux d’immigration en France en 1994, 1995, 1996, 1997, 1998, 1999, 2000, 2001, 2002, 2003. », INED, Paris, 2001, 2005,
http://www.ined.fr/population-en-chiffres/france/fluxmigration/immigration02.pdf.
[1ter] Michèle Tribalat : « Chronique de l’immigration. », Population n°51-1, 1996, pp.141-194, INED, Paris, 1996.
[2] Xavier Thierry : « Les entrées d’étrangers en France : évolutions statistiques et bilan de l’opération de régularisation exceptionnelle de 1997. », Population n°55-3, 2001, pp.567-620, INED, Paris, 2001.
[3] Xavier Thierry : « La fréquence de renouvellement des premiers titres de séjour. », Population n°56, 3-2001, pp.451-458, INED, Paris, 2001.
[4] Guy Desplanques : « La fécondité des étrangères en France diminue. », La société française, Données sociales 1993, pp.46-53, INSEE, Paris, 1994.
[5] Philippe Bourcier de Carbon : « Les projections de la population étrangère : méthodes et résultats. », actes du VIIIème colloque national de démographie « Les projections démographiques », Grenoble 5?7 mai 1987, actes du colloque, tome II, INED, Travaux et Documents, Cahier n°122, pp.59-89, INED, PUF, Paris,1988.
[5bis] Philippe Bourcier de Carbon : « La présence étrangère depuis la guerre. », in « Histoire de la Populations Française » dirigée par Jacques Dupâquier, tome IV, Collection Quadrige, PUF, Paris, 1988, seconde édition 1992.
[5ter] J-C. Labat et J. Dekneudt : « Projection de la population étrangère résidant en France métropolitaine. », Archives et Documents n°166, INSEE, Paris, juin 1986.
[5quater] J-C. Labat : « Projection de la population étrangère résidant en France métropolitaine. », Actes du VIIIème colloque national de démographie « Les projections démographiques », Grenoble 5?7 mai 1987, actes du colloque, tome I, INED, Travaux et Documents, Cahier n°116, pp.205-225, INED, PUF, Paris,1987.
[6] Haut Comité de la population : « Démographie, Immigration, Naturalisation. », rapport au Ministre et de la Participation, Documentation Française, Paris, juin 1980.
[6bis] Philippe Bourcier de Carbon et Pierre Chaunu : « Un génocide statistique : on recherche 1.893.000 Etrangers disparus dans l’ordinateur de l’iNED. », Histoire, Economie et Société, n°1, 1986, Paris, 1986.
[7] André Lebon : « Immigration et présence étrangère en France en 1999 : premiers enseignements du recensement. », Ministère de l’Emploi et de la Solidarité, Direction de la Population et des Migrations, Paris, Décembre 2000.
[8] INSEE : « Recensement de la population de 1990. Nationalités, Résultats du sondage au quart. », INSEE résultats n°217, Démographie-Société, n°21, INSEE, Paris, Novembre 1992.
[8bis] INSEE : Solange Hémery : »Recensement de la population de 1982. Nationalités, Résultats du sondage au quart. », INSEE, Paris, Septembre 1988.
[9] Claude-Valentin Marie : « Recensement de la population de 1990. Les populations des DOM-TOM, nées et originaires, résidant en France métropolitaine. », INSEE résultats n°232, Démographie-Société, n°24, INSEE, Paris, Mars 1993.
[10] Catherine Kholer et Suzanne Thave : « Les immigrés et leur famille au recensement de 1990. », INSEE résultats n°538-539, Démographie-Société, n°56-57, INSEE, Paris, Mai 1997.
[11] Jacques Lavertu : « Recensement de la population de 1990. La structure des ménages par région et par département, Résultats du sondage au quart. », INSEE résultats n°336, Démographie-Société, n°35, INSEE, Paris, Septembre 1994.
[12] INSEE : « Recensement de la population de 1999. Tableaux Références et Analyses, Sondage au vingtième. », INSEE résultats n°744, Démographie-Société, n°82, INSEE, Paris, Juillet 2001.
[13] INSEE : « Recensement de la population de 1999. Tableaux Thématiques, Exploitation complémentaire. Population immigrée, Population étrangère, France métropolitaine. », INSEE, Paris, mai 2002.
[14] Catherine Beaumel, Lionel Doisneau et Mauricette Vatan : « La situation démographique en 1998, Mouvement de la population. », INSEE Résultats n°738-739, Thème, n°80-81, INSEE, Paris, Avril 2001.
[14bis] Catherine Beaumel, Lionel Doisneau et Mauricette Vatan : « La situation démographique en 1999, Mouvement de la population. », INSEE Résultats Société n°3, INSEE, Paris, Mars 2002.
[14ter] Catherine Beaumel, Lionel Doisneau et Mauricette Vatan : « La situation démographique en 2000, Mouvement de la population. », INSEE Résultats Société n°10, INSEE, Paris, Octobre 2002.
[14quater] Catherine Beaumel, Lionel Doisneau et Mauricette Vatan : « La situation démographique en 2001, Mouvement de la population. », INSEE Résultats Société n°18, INSEE, Paris, Août 2003.
[14quinquies] Catherine Beaumel, Aline Désesquelles, Lucile Richet-Mastain et Mauricette Vatan : « La situation démographique en 2002, Mouvement de la population. », INSEE Résultats Société n°34, INSEE, Paris, Août 2004.
[14sexties] Catherine Beaumel, Lucile Richet-Mastain et Mauricette Vatan : « La situation démographique en 2003, Mouvement de la population. », INSEE Résultats Société n°41, INSEE, Paris, Septembre 2005.
[15] ONU : « World Population Prospects. », The 1992, 1994, 1996, 1998, 2000, 2002 Revisions, ONU, New-York, 1993, 1995, 1997, 1999, 2001, 2003.
[16] Michèle Tribalat : « Cent ans d’immigration, Etrangers d’hier Français d’aujourd’hui. », Travaux et Documents, Cahier n°131, INED, PUF, Paris, 1991.
[16bis] Michèle Tribalat : « Les immigrés au recensement de 1990 et les populations liées à leur installation en France. », Population, 6, 1993, pp.1911-1946, INED, Paris, 1993.
[16ter] Michèle Tribalat : « Les débuts de constitution de famille chez les enfants d’immigrés. », pp. 711-726, in La population de la France ; évolutions démographiques depuis 1946, Christophe Bergouignan, Chantal Blayo, Alain Parant, Jean-Paul Sardon, Michèle Tribalat, Conférence Universitaire de Démographie et d’Etude des Populations, CUDEP-IUEDUB, Bordeaux, 2005.
[16quater] Michèle Tribalat : « Fécondité des immigrées et apport démographique de l’immigration. », pp. 727-768, in La population de la France ; évolutions démographiques depuis 1946, Christophe Bergouignan, Chantal Blayo, Alain Parant, Jean-Paul Sardon, Michèle Tribalat, Conférence Universitaire de Démographie et d’Etude des Populations, CUDEP-IUEDUB, Bordeaux, 2005.
[17] Haut Conseil à l’Intégration : « Rapport pour l’année 2000. », Haut Conseil à l’Intégration, Paris, 2001.
[18] Philippe Bourcier de Carbon : « Que pouvons-nous savoir de la population d’origine africaine résidant aujourd’hui en Métropole ? « , Actes du colloque du 18 juin 2002 de l’Institut de Géopolitique des Populations (IGP) : « La France en 2002 : bulletin de santé démographique », Paris 18 juin 2002, Revue de l’IGP, n8, 2° trimestre 2002, pp. 129-151, Paris, IGP, janvier 2003.
[18bis] Philippe Bourcier de Carbon : « Essai de projection des populations d’origine étrangère, résidentes en Métropole, observées au Recensement Général de la Population du 08 mars 1999 « , Pages 159-189, des Actes du colloque de l’Institut de Géopolitique des Populations (IGP) « Ces migrants qui changent la face de l’Europe » Paris, l’Harmattan-IGP, avril 2004.
[19] INSEE : « Bilan démographique 2000. », in Bulletin Mensuel de Statistiques, n°2, 2001, pp. 127-136, INSEE, Paris, Février 2001.
[19bis] INSEE : « Bilan démographique 2001. », in Bulletin Mensuel de Statistiques, n°2, 2002, INSEE, Paris, Février 2002.
[19ter] INSEE : « Bilan démographique 2002. », in Bulletin Mensuel de Statistiques, n°2, 2003, INSEE, Paris, Février 2003.
[19quater] INSEE : « Bilan démographique 2003. », in Bulletin Mensuel de Statistiques, n°2, 2004, INSEE, pp.141-156, Paris, Février 2004
[19quinquies] INSEE : « Bilan démographique 2004. », in Bulletin Mensuel de Statistiques, n°2, 2005, INSEE, pp. 139-153, Paris, Février 2005.
[19sexties] INSEE : « Bilan démographique 2005. », uniquement sur le site internet de l’INSEE, 17 janvier 2006 : http://www.insee.fr/fr/ffc/pop_age.htm
[19septies] INSEE : « Les Immigrés en France, édition 2005. », INSEE, Septembre 2005.
[20] François Legros : « La Fécondité des Etrangères en France : une stabilisation entre 1990 et 1999. », INSEE Première, n°898, mai 2003, INSEE, Paris, 2003.
[20bis] Fabienne Daguet : « La Fécondité en France au cours du XXème siècle. », INSEE Première, n°873, décembre 2002, INSEE, Paris, 2002.
[20ter] Fabienne Daguet : « Un siècle de fécondité française – caractéristiques et évolution de la fécondité de 1901 à 1999 « , INSEE Résultats société n°8, INSEE, Paris, 2002.
[21] Bernard Gentil : « La Population française immatriculée à l’étranger est en forte hausse. », INSEE Première, n°919, août 2003, INSEE, Paris, 2003.
[22] Philippe Bourcier de Carbon : « NOTICE : A propos des redressements des effectifs observés en Métropole au RGP de 1999. », working paper de l’Institut de Géopolitique des Populations (IGP), IGP, Paris, 03 janvier 2004.
[23] Nicole Coeffic : « L’enquête post-censitaire de 1990. », Population, 6, 1993, pp.1655-1682, INED, Paris, 1993.
[24] Xavier Thierry : « Statistiques des flux d’immigration en France : années 1994 à 1999. », données de l’AGDREF, INED, Paris, septembre 2003.
[25] Chantal Brutel et Laure Omalek : « Projections démographiques pour la France, ses régions et ses départements (horizon 2030/2050). », INSEE Résultats Société n°16, INSEE, Paris, Juillet 2003.
[25bis] Emmanuelle Nauze-Fichet, Frédéric Lerais et Stéphane Lhermitte : « Projections de Population Active, 2003-2050. », INSEE Résultats Société n°13, INSEE, Paris, Juin 2003.
[25ter] Joël Dekneudt, Alain Jacquot et Bénédicte Macrakis : « Projections de ménages pour la France métropolitaine, ses régions et ses départements (horizon 2030). », INSEE Résultats Société n°19, INSEE, Paris, Octobre 2003.
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