Par Jean-Yves Le Gallou, président de la Fondation Polémia ♦ Variant omocron, passe vaccinal, menaces de nouvelles restrictions des libertés… la crise sanitaire n’en finit pas ! Encore faut-il se garder des emballements, garder l’esprit critique et la tête froide. Et éviter de tomber dans tous les panneaux de la propagande. Pour contribuer à ce nécessaire éclairage, nous livrons ici à nos lecteurs la transcription de la conférence tenue le 28 août 2021 dans le cadre de l’université d’été de Renaissance catholique.
Polémia
La conférence en vidéo
Retranscription de cette conférence :
Le Covid : une « série » effrayante
Avant d’essayer de tirer les leçons de ces dix-huit mois de délire covidien, je vais d’abord décrire le feuilleton que nous vivons. L’affaire du Covid, c’est un peu une série comme il y a une série, des séries, à la télévision ou sur Netflix. Pratiquement toutes les semaines, toutes les quinzaines, il y a un nouveau thème qui va occuper tous les médias et par là même tous les esprits. Je vais évoquer chronologiquement ces différentes séquences avant d’en tirer des leçons.
Séquence 1 : grande peste ou grippette ?
Quand on a commencé à parler du virus apparu en Chine, la première question, a été : grande peste ou grippette ? Si vous regardez les principaux médecins médiatiques, Raoult compris d’ailleurs, à un moment ou à un autre ils ont été sur la thèse grippette ou sur la thèse grande peste. Je vais là être un peu factuel, il faut être un peu factuel, avant de décrire tout ce qui s’est dit lors de ces différentes séquences.
En fait, ce n’est ni une grippette ni une grande peste. Ce n’est pas une grippette au moins pour deux raisons. D’abord, c’est du point de vue létal plus important qu’une grippe ou en tout cas plus important que la majorité des grippes, à l’exception des grippes un peu plus fortes qui peuvent survenir tous les quatre ou cinq ans. C’est donc plus létal qu’une simple grippe et, ce qui est peut-être l’élément le plus troublant, ce n’est pas saisonnalisé. La grippe, en gros, c’est de novembre à avril, de novembre à mars ; là, apparemment, le virus peut circuler de manière non, ou moins saisonnalisée. Donc ce n’est pas une grippette, c’est objectivement un peu plus ennuyeux qu’une grippe. C’est un peu plus qu’une grippette aussi parce qu’il y a un élément quand même important d’occupation des services hospitaliers, des services de réanimation, comme c’est le cas d’ailleurs lors des grippes les plus importantes : on voit alors dans la presse que les hôpitaux sont saturés par la grippe, les services d’urgence sont dépassés, les services de réanimation sont dépassés. Il y en a eu encore récemment, il y a quelques années, mais ce n’est pas tous les ans. C’est donc un peu plus qu’une grippette.
Ce n’est pas non plus une grande peste. Une grande peste pouvait tuer la moitié de la population d’une ville, ce n’est évidemment pas le cas. Et, surtout, les grandes pestes tuaient toutes générations confondues. Or, le Covid tue essentiellement des personnes âgées et généralement avec des comorbidités. Je ne dis pas que c’est une bonne chose, car tout mort même au terme de la vie est une tragédie qui peine les proches, mais ce n’est pas du tout pareil. En gros, le Covid ne tue pas d’enfants. Depuis le début de l’épidémie et jusqu’à fin juillet, il y a eu en France quinze enfants décédés, adolescents compris, quinze personnes de moins de 19 ans. C’est-à-dire que – évidemment c’est très triste pour ces cas-là, bien sûr – c’est extrêmement rare ; tous avaient d’ailleurs des comorbidités. Ce n’est donc pas une grande peste.
Alors, quelques chiffres quand même. On était à fin juillet à 110 000 morts attribués au Covid dans les statistiques de Santé publique France. Je dis bien : attribués au Covid. Si on prend les chiffres sur lesquels on a un peu d’études statistiques, fin 2020 – je pense qu’on peut extrapoler à fin 2021 mais je prends les chiffres de 2020 parce que c’est là-dessus qu’on a vraiment les statistiques pertinentes – il y a eu 68 000 morts attribués au Covid, je dis bien attribués au Covid, ce n’est pas forcément le Covid qui a tué mais les gens sont morts avec le Covid (il y a même eu un cas, c’est un peu anecdotique– sauf pour le malheureux –, un homme qui s’est tué en tombant de l’échelle, il s’est tué, il a été testé, il avait le Covid ; il n’est pas mort du Covid, mais il est mort avec le Covid).
Un peu de statistique maintenant. Il y a eu 68 000 morts attribués au Covid en 2020 mais si vous prenez le nombre de morts supplémentaires en 2020 par rapport à 2019, dans les statistiques INSEE, vous avez 55 000 morts supplémentaires. Il y a donc déjà un décalage : 68 000 morts attribués au Covid mais seulement 55 000 morts supplémentaires par rapport à 2019. Reste que ce n’est pas une comparaison parfaite tout simplement parce que la structure démographique change et que, pour le moment, chaque année, il y a un peu plus de personnes vivantes en France, donc susceptibles de mourir, surtout que les classes d’âge élevé ou très âgées augmentent chaque année ; le nombre des plus de 85 ans augmente, le nombre des 75 à 85 augmente et le nombre des 65 à 75 ans augmente. Or, ce sont évidemment les bataillons qui sont les plus disponibles pour la moisson de la mort et donc, statistiquement, avec ou sans Covid, le nombre de morts va augmenter chaque année tout simplement pour des raisons de pyramide démographique. C’est comme cela. Donc, si on corrige – l’INSEE l’a fait – les chiffres de 2020 pour les comparer à ceux de 2019, à situation de pyramide démographique équivalente, on n’est pas à 55 000 morts de plus mais à 45 000, ce qui n’est pas négligeable. Si maintenant on corrige parce que l’année 2019 était une année à faible mortalité – la mortalité n’est pas équivalente d’une année sur l’autre –, si on compare avec les trois années précédentes, ce qui a été fait par des statisticiens, pas par l’INSEE mais par d’autres statisticiens (ceux de l’IRSAN) on arrive, si on compare le nombre de morts de 2020, à structure démographique équivalente par rapport à 2019, 2018, 2017, on arrive à 22 000 morts de plus. Donc, incontestablement, il y a un effet Covid. Mais cet effet Covid n’est pas à hauteur des 110 000 morts dont on nous rebat les oreilles, il est à hauteur de 22 000 morts, sur une année, principalement sinon exclusivement parmi la population âgée ou très âgée. Ce qui quand même conduit à relativiser les choses. Je dis cela avec une certaine décontraction, je peux le dire dans la mesure où j’appartiens à la catégorie d’âge qui devient exposée, exposée à tout forcément, au Covid et au reste.
Cela doit donc permettre quand même de relativiser les choses : on ne peut pas dire que le Covid n’existe pas, qu’il n’a pas un effet sur l’espérance de vie des gens, on ne peut pas dire qu’il n’existe pas parce qu’il a effectivement – c’est sans doute un des sujets assez préoccupants –, il peut avoir un effet sur la saturation du système hospitalier. On ne peut donc pas nier qu’il existe. Mais ce n’est absolument pas le monstre dont on nous rebat les oreilles. De toute façon, la mort fait partie de la vie, que ce soit par le Covid ou par un autre moyen.
Voilà pour la partie factuelle : le Covid existe, mais ce n’est pas non plus, loin de là, la peste.
Séquence 2 : la séquence Pangolin
Après la séquence grande peste/grippette, nous avons eu la séquence pangolin. Vous vous souvenez, on avait trouvé le coupable à l’origine du Covid : le pangolin. Le pangolin, vous dis-je ! Alors, ça, c’est une opération formidable de communication parce que le pangolin est un animal bizarre, sorti du fond des âges, que les Chinois en mangent, après les avoir achetés sur des marchés un peu sauvages ! Personnellement je pense que c’est un peu une opération de désinformation, comme il y en avait eu – c’est ancien – avec les couveuses de Koweït City. On avait expliqué que, heureusement que les Américains étaient intervenus contre le méchant Saddam Hussein pour défendre le gentil petit Koweït parce que la soldatesque de Saddam Hussein, en arrivant à Koweït City, avait débranché les couveuses. C’était une opération de pure communication qui avait fort bien marché : on justifie une guerre par un mensonge. Vous noterez d’ailleurs que l’immense président Macron – « que Dieu le préserve, lumière du monde, phare de l’humanité, lord protecteur de notre santé », c’est une formule rituelle que je vous conseille d’utiliser quand on vous demande le passe sanitaire, ça complète un peu le passe sanitaire –, donc l’immense président Macron a dit : « Nous sommes en guerre. » Et quelle est la première victime de la guerre ? C’est la vérité ! Et donc le pangolin, ça a été formidable pour, détourner l’attention sur l’origine réelle du virus, ou l’origine possible du virus, à savoir sa sortie du laboratoire de Wuhan, inauguré quand même, c’est assez hallucinant, par le Premier ministre français M. Cazeneuve et le directeur de l’INSERM de l’époque, M. Lévy, le mari de Mme Buzyn, l’ex ministre de la Santé. Personnellement, quand j’ai vu les premières photos circuler sur Internet, sur les réseaux sociaux, de Cazeneuve et Buzyn inaugurant le laboratoire de Wuhan, ville d’où est parti le virus, je n’ai pas relayé l’information parce que je me isais : « Ce n’est quand même pas possible. » Je n’ai pas relayé immédiatement. Après j’ai vérifié et j’ai admis que c’était…bien possible. Dans un premier temps, on nous a dit en février ou mars 2020 qu’évoquer l’hypothèse d’une sortie du virus du laboratoire, c’était complotiste. Or, à partir du moment où le virus circulait, il y avait deux hypothèses. Il y avait l’hypothèse d’une évolution naturelle et l’hypothèse d’une sortie, volontaire ou accidentelle, du laboratoire. Les deux hypothèses devaient être envisagées et on ne devait pas dire : il y en a une qui est interdite. Or une de ces deux hypothèses était considérée comme interdite, c’était l’hypothèse dite complotiste. C’est un élément de la diabolisation. Complotiste c’est mal !
Donc, c’est une hypothèse, et la raison consiste à admettre l’hypothèse. De même que, pour l’incendie de Notre-Dame, dont d’ailleurs on n’a pas de nouvelles depuis maintenant deux ans et demi, il y a deux hypothèses, l’hypothèse accidentelle et l’hypothèse criminelle. Ce n’est pas complotiste de dire : il y a deux hypothèses.
Et aujourd’hui, il y a de plus en plus de publications de scientifiques qui retiennent comme la plus vraisemblable l’hypothèse d’une sortie du laboratoire. C’est aujourd’hui l’hypothèse la plus probable, pas certaine mais la plus probable, et c’est une hypothèse qui était considérée comme complotiste. Il y a eu de nombreux articles des fact checkers – fact checkers, ce sont ceux qui prétendent rétablir la vérité, de grands établissements, la vérité subventionnée selon l’AFP, Le Monde, ou Libération, et j’en oublie. Les fact checkers avaient donc rétabli la vérité : c’est complotiste de dire que le virus sort du labo. Aujourd’hui, c’est l’hypothèse la plus probable. Exit ce malheureux pangolin qui aurait matière à saisir la 17e chambre correctionnelle pour diffamation ; je ne sais pas s’il le fera, mais on pourrait le lui suggérer !
Séquence 3 : le croque mort s’adresse à vous à 18h
Ensuite, on a eu la séquence : « Le croque-mort s’adresse à vous à 18 heures ». Je ne sais pas si vous vous souvenez, le professeur Salomon, qui était le directeur général de la Santé, arrivait tous les soirs et annonçait le nombre de morts du Covid. Évidemment, c’était tout à fait impressionnant, d’autant plus qu’on ne rapportait pas le nombre de morts du Covid au nombre de morts pour d’autres causes ; il s’agissait du nombre de morts attribués au Covid. Il faut savoir qu’en France, en moyenne, il meurt, suivant les saisons, entre 1 500 et 2 000 personnes par jour. C’est ça la réalité. Et donc ce genre d’annonce tous les soirs, évidemment cela devient obsessionnel.
Séquence 4 : la comédie des masques
On a eu ensuite, avec la porte-parole du gouvernement Macron, l’excellente Sibeth Ndiaye dans le rôle-titre, la comédie des masques, puisque vous vous souvenez que les masques que nous sommes obligés de porter aujourd’hui dans beaucoup de lieux, y compris en plein air – il faut dire qu’il y a des gens qui font du zèle : j’ai vu en plein été des gens porter un masque sur un télésiège, remarquez cela veut dire qu’il fonctionnait –, il ne faut pas oublier qu’il y a seize mois ils étaient interdits parce qu’ils étaient inutiles. Et aujourd’hui ils sont obligatoires ! En fait, je crois que, dans les deux cas, le masque est imparfait, c’est-à-dire qu’il peut laisser passer des virus à l’entrée ou à la sortie. Mais il en bloque un certain nombre, on peut donc parfaitement dire que ça ne sert à rien parce que ce n’est pas parfait ; ou on peut dire que c’est obligatoire parce que ça limite quand même la circulation. Mais, souvenez-vous, il y a seize mois on disait : il ne faut pas le porter, c’est interdit, ce n’est pas civique de le porter. En fait, on disait cela parce qu’il n’y en avait pas. Ce n’est pas compliqué !
Séquence 5 : l’étude randomisée et le Remdesivir
Ensuite, on a eu une séquence sur l’étude randomisée pour objectiver l’efficacité de différents médicaments. Et il y avait le grand espoir qu’un antiviral, le remdesivir, réglât tous les problèmes. C’est un produit de Gilead, qui avait le grand avantage d’être coûteux. Quel est l’avantage d’un médicament coûteux : si un médicament – nouveau – est coûteux, vous avez les moyens de financer une étude randomisée puisque c’est le laboratoire qui la paye ; en revanche les laboratoires n’ont pas d’intérêt à payer une étude randomisée qui coûte cher pour des produits existants qui sont très bon marché. C’est ce qui explique qu’on n’a pas encore d’études randomisées – en tout cas, je n’en connais pas, il y en a peut-être à l’étranger – sur la chloroquine ou l’ivermectine ; nous n’avons pas en France d’études randomisées, et il est donc assez difficile de savoir ce qui marche ou ce qui ne marche pas. Mais, pendant quelques semaines, on nous a dit : il y a l’étude, on attend l’étude, une fois qu’on aura l’étude… Et puis l’étude n’a pas donné les résultats attendus puisque le Remdesivir s’est avéré non seulement inutile mais même nocif. Donc on est passé à autre chose.
Séquence 6 : le Lancet s’invite au 20h
Et puis on a eu – et, ça, c’est assez extraordinaire – le Lancet, l’étude du Lancet. Le Lancet, c’est une grande revue médicale, la principale revue médicale scientifique. Mais il est assez rare qu’une étude scientifique fasse la une de tous les journaux et la une du « 20 heures ». Pourtant vous avez eu une étude du Lancet qui a été annoncée en une, avec le ton qui va bien, sur France 2, sur TF1, et cette étude expliquait que la chloroquine, ça ne marchait pas et que c’était même dangereux. Alors, ce qui est extraordinaire, c’est que cette étude du Lancet – j’ai dû consacrer un quart d’heure à regarder, je ne suis pas scientifique, pas davantage médecin mais juste un statisticien amateur –, et en un quart d’heure j’ai découvert qu’elle était « bidon », et je vais vous expliquer comment j’ai vu que c’était bidon. Cette étude bidon a été publiée d’abord dans une grande revue scientifique, ce qui est tout de même étonnant, elle a été annoncée en une de tous les journaux et elle a d’ailleurs permis à M. Véran d’interdire la chloroquine dans les 24 heures. Or, cette étude a été fabriquée à partir de statistiques bidonnées. D’ailleurs, parmi les auteurs – c’est absolument hallucinant –, quand on remonte la filière de l’étude, on voit qu’il y a une société dans laquelle il y a une call-girl, il est vrai qu’elle est peut-être scientifique par ailleurs, ce n’est pas incompatible ! Comment ai-je découvert – beaucoup d’autres l’ont fait très vite, peut-être avec d’autres arguments – que cette étude était bidon ? L’étude était censée porter sur beaucoup de pays, avec donc des populations différentes, présentant notamment des comorbidités différentes, problèmes cardiaques, problèmes d’obésité, et ayant des origines ethniques, et même – on va employer un gros mot – des origines raciales différentes. Sauf que, si l’on prend par exemple des statistiques américaines, vous allez avoir des statistiques américaines sur les Afro-Américains, les Blancs, les Hispaniques, parce que les Américains font ce type de statistiques. Mais, quand vous voyez qu’en France les gens qui ont sorti l’étude publient des statistiques raciales, vous vous dites : « Comment ils ont fait ? C’est interdit en France ! » Et l’étude du Lancet utilisait les catégories raciales proches des catégories américaines sur la partie française de l’étude. Donc rien que cela – il y a beaucoup d’autres arguments – mais rien que cela suffisait à faire douter de l’étude. D’ailleurs, assez rapidement quand même, en 24 ou 48 heures, tout le monde a reconnu que l’étude du Lancet était bidon. Mais les gens ont retenu ce qui avait été annoncé en une de tous les journaux, et la chloroquine est toujours interdite aujourd’hui. Honnêtement, je ne suis pas convaincu, je ne crois pas qu’il y ait d’étude qui prouve l’efficacité de ce produit. Mais, en tout cas, l’étude qui prétendait prouver non pas l’efficacité mais la nocivité du produit (cela dit par parenthèses, la chloroquine, dès que vous allez dans les pays à palu, vous en prenez, en tout cas vous prenez une substance comparable) était bidonnée. Eh bien, elle a été promue au « 20 heures ».
Séquence 7 : l’alarmisme médiatique
Il y a ensuite les bonnes recettes de l’alarmisme médiatique. L’alarmisme médiatique, il joue gagnant à tout coup parce qu’il y a tous les jours une foule de chiffres qui tombent. Il y a les chiffres de contamination, les chiffres d’hospitalisation, les chiffres de réanimation, les chiffres de décès. Et ils sont décalés dans le temps. Il y a d’abord un moment où on vous affole sur les chiffres de contamination, puis sur les chiffres d’hospitalisation, puis sur les chiffres de réanimation, puis sur les chiffres de décès. On choisit toujours, les médias choisissent toujours le chiffre le plus inquiétant. Il y a – c’est un peu mathématique – le chiffre brut, il y a la dérivée première qui est l’augmentation du chiffre par rapport au jour précédent ou à la semaine précédente, il y a la dérivée seconde qui est l’augmentation de l’augmentation ou la diminution de l’augmentation. Vous avez donc quand même beaucoup de chiffres possibles puisque, pour chaque donnée, cela fait déjà douze chiffres à interpréter ou à exploiter. Ensuite vous pouvez régionaliser. Donc vous allez focaliser un jour sur les Antilles, un autre sur l’Île de France ou le Gers… Et puis vous pouvez focaliser aussi sur le monde entier. Le monde entier, c’est formidable, vous allez annoncer mille morts en Inde : c’est terrible, mille morts en Inde, mais c’est très peu par rapport à la population indienne. Et entre le panel régional, le panel international, l’augmentation d’un jour sur l’autre et le critère contaminations/décès, on choisit toujours un chiffre affolant. Et les médias jouent de cela de manière absolument quotidienne.
Ensuite, vous avez les cas particuliers. Par exemple, on va centrer l’information sur la réanimation voire le décès de quelqu’un de jeune. Il y en a très peu mais il y en a. Or, le chef de service hospitalier qui a quelqu’un de jeune en réanimation ou décédé va le signaler parce que c’est une anomalie statistique. Une fois qu’il l’a signalé, les médias vont être prévenus (Mac Kinsey fait la com du gouvernement et du Covid) et vont réaliser un reportage. Il y a eu d’ailleurs des scènes assez indécentes où on fait parler des patients qui sont quand même dans un état fragile. Il y a même une scène que, personnellement, j’ai trouvée vraiment très grave : on filme un homme âgé à qui le personnel hospitalier dit : « Papi, vous avez le Covid ! » ; le vieil homme n’est pas très en forme, il est seul, sans proche ; et puis après quelqu’un téléphone et dit : « Voilà, il a tel âge, il a telle comorbidité » ; et la réponse, c’est : « Vous débranchez. » – ce n’est pas dit exactement comme ça. Mais c’est une scène d’une indécence rare, mais, évidemment, ça fait de l’audience, coco ! Parce que, là, il faut bien voir la logique médiatique : il faut faire de l’audience tout en servant le politiquement – ou le médicalement correct – correct.
Séquence 8 : les modèles affolants
Ensuite, on a les modèles affolants. Plusieurs fois, on a annoncé une vague terrible. Pourquoi ? Parce que quand il y a un phénomène qui se développe, une vague qui prend de l’ampleur, il y a des taux de croissance élevés. La dérivée première est forte, la dérivée seconde est encore plus forte. Et il y a des mathématiciens à deux balles mais avec des titres scientifiques qui extrapolent. Sauf que les courbes, ne montent pas indéfiniment, les arbres ne montent jamais jusqu’au ciel ; les courbes, après, elles finissent par s’inverser. Mais il y a eu, à plusieurs reprises, des annonces. Véran est même venu une fois accompagné d’une modélisatrice de l’Inserm , Vttoria Colliza, qui a expliqué qu’on allait avoir 30 000 hospitalisations dans un mois, et donc on a affolé l’opinion avec ce chiffre ; et elle expliquait qu’on allait avoir 30 000 hospitalisations… sauf si on fermait tout, tout, tout. En fait, on n’a pas tout fermé et les hospitalisations ont plafonné à 10 000 c’est-à-dire en dessous des hypothèses, de l’hypothèse la plus basse qu’elle envisageait. Mais elle a eu, elle aussi, son heure de gloire et son « 20 heures ». Et son quart d’heure warholien sur Quotidien.
Séquence 9 : confinons, confinons
Il y a l’absence de tout esprit critique sur : « Confinons ! Confinons ! » On a eu des confinements, on a eu des demi-confinements. À ma connaissance, il n’y a pas d’études globales sur l’efficacité ou non des confinements. C’est d’ailleurs assez difficile parce que chaque pays, et même chaque région, a ses spécificités, sa densité urbaine, les comorbidités de sa population, et il faut également tenir compte évidemment de l’âge des populations. On vous dit : il y a peu de morts en Afrique. Oui, il y a peu de morts en Afrique pour au moins deux raisons : d’abord, il n’est pas absolument certain que les statistiques y soient très fiables ; et la deuxième, c’est que c’est une population jeune. Ce qui serait donc pertinent quand on compare les pays, ce n’est pas de donner le nombre de morts par habitant, c’est de donner le nombre de morts par habitant de plus de 65 ans, voire de plus de 75 ans. Mais par rapport à l’ensemble des habitants, ça n’a pas beaucoup de sens. Si on regarde simplement les différents pays, on s’aperçoit que la Suède qui n’a pas confiné a 25 % de morts de moins par habitant que la France. En revanche, quand il y a eu une vague en Suède – les vagues n’arrivent pas toutes au même moment –, on a dit : « Regardez la Suède, ils n’ont pas confiné et ça explose. » Oui, c’est monté et puis c’est redescendu. Et aujourd’hui (en aout 2021), la Suède, c’est un quart de morts par habitant en moins que la France. Or, la Suède, contrairement à ce qu’on pense – la Suède est très grande et les Suédois ne sont que dix millions –, a une population assez dense : la majorité des Suédois vivent dans quelques grandes villes, un peu moins importantes que Paris, c’est vrai, mais ils vivent dans quelques grandes villes. On a eu aussi le cas aux États-Unis. À un moment, on a beaucoup focalisé sur les morts aux États-Unis. Les EU ont un peu plus de morts par habitant que la France mais ils ont aussi plus de comorbidités, notamment d’obésités. Cela peut donc être une explication. Évidemment, les morts aux EU ont été attribués à Trump. Ce qui est assez pittoresque, c’est qu’en fait les morts, le nombre de morts le plus important aux EU, c’est dans les États démocrates et non pas dans les États républicains. Ce n’est pas parce que les Républicains sont forcément meilleurs que les Démocrates, c’est simplement parce que les grandes villes où il y a beaucoup d’obèses et notamment beaucoup d’Afro-Américains obèses, ce sont des villes démocrates, c’est la côte est, c’est la côte ouest. Donc cela ne prouve pas que ses gouverneurs démocrates soient pires que leurs collègues républicains. Mais cela ne justifie pas non plus les morts d’attribuer les morts à Trump ! Et ce qui est intéressant aux EU, c’est qu’il y a des États voisins, avec des populations voisines, qui ont confiné ou non confiné. Et quand vous comparez les résultats, les courbes d’hospitalisations ou de morts de ces États, c’est extrêmement proche. Vous avez des États voisins, à structures de population voisines, les uns confinent, les autres ne confinent pas – on voit ça avec le Dakota du Sud, le Dakota du Nord, l’Arizona, etc. –, les résultats sont à peu près équivalents. Mais jamais, jamais aucun média n’a mis en cause le confinement. Le confinement ou les formes hypocrites de confinement, les couvre-feux, enfin tout ce qu’on a connu.
Séquence 10 : tous vaccinés, tous protégés !
Et maintenant, depuis un an, on nous dit : « Le vaccin ! Le vaccin, c’est la solution ! » C’est la formule : « Tous vaccinés, tous protégés. » Et Véran avait dit : le jour où 70 % de la population est vaccinée, immunité collective, il n’y a plus de problèmes. Aujourd’hui, 70 % de la population est vaccinée et le Covid continue de circuler, pas de manière affolante ( à l’été 2021) mais enfin il continue de circuler. Le vaccin, c’est un sujet assez compliqué, sur lequel il est interdit d’avoir une opinion un peu critique ou différente. C’est un peu compliqué. Si on essaie de simplifier, on peut dire que globalement il est probable que l’avantage bénéfice/risque soit du côté du vaccin au-delà de 75 ans, voire 65 ans, voire 60 ans. Donc on peut penser que le vaccin présente des avantages plus grands que les risques au-delà d’un âge avancé, d’autant plus que les conséquences éventuelles pour la reproduction sont forcément quand même limitées. En revanche, en dessous de 60 ans, ou de 50 ans si on veut vraiment, le bénéfice coût/avantage n’est pas du côté de l’avantage. Et, pour les enfants, et même pour les adolescents, il est clairement du côté de l’inconvénient puisque, encore une fois, le nombre de cas est extrêmement faible. Il y a d’ailleurs un autre argument en faveur du vaccin, c’est qu’il va éviter les formes graves qui saturent les hôpitaux. Sauf que, encore une fois, sur les jeunes générations, il n’y a pas de forme grave, ou quand il y a des formes graves elles sont extrêmement rares et ne peuvent donc aucunement saturer les services hospitaliers. Donc, pour le vaccin, on peut considérer que, à partir d’un certain âge, il peut être utile, voire très utile mais qu’en en dessous d’un certain âge, les inconvénients l’emportent sur les avantages d’autant plus qu’il y a quand même les inconnues à long terme qui sont évidemment plus graves pour quelqu’un de 10 ans que pour quelqu’un de 80 ans. Mais, ça, ce n’est pas permis de le dire. Et on sait par ailleurs maintenant que le vaccin n’empêche pas la circulation du virus, donc l’argument : il faut que les enfants se vaccinent pour éviter de contaminer les adultes, est évidemment irrecevable. Mais, ça, c’est un discours qui est extrêmement difficile à tenir. On a d’ailleurs créé une nouvelle catégorie de diabolisés, ce sont les antivax. Être antivax, ce n’est pas bien.
Et maintenant, il y a le passe sanitaire, qui est devenu quasiment obligatoire puisque toute activité est quand même conditionnée à un moment ou à un autre au fait de se déplacer, de se nourrir… Et ce passe sanitaire, lui aussi, il est interdit de le critiquer alors que, encore une fois, le fait d’être vacciné n’empêche pas de pouvoir contaminer. Au mieux, cela évite les formes graves de la maladie. On a donc une propagande absolument massive.
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Propagande massive et stratégie du choc
Je vous ai décrit l’ensemble des séquences, j’en ai sûrement un peu oublié. Et je crois qu’on a là, à l’état chimiquement pur, une action de propagande massive qui s’est développée d’abord par la saturation de l’information. C’est-à-dire que vous branchez une radio, vous branchez une télévision, paf, vous recevez des messages concernant le Covid ; vous prenez le train, vous recevez du message Covid ; vous allez au restaurant, vous prenez du message Covid. J’ai passé quelques jours avec certains de mes petits-enfants dans une chambre d’hôtes, il y avait partout des panneaux : « Se protéger du Covid ». Les gens étaient charmants par ailleurs, mais vous recevez ça. Et c’est très difficile : quand vous recevez ça tout le temps, vous avez des conversations privées « Covid ». Et ça peut tourner comme pour l’affaire Dreyfus, en plus ! Il y a donc une saturation de l’information. D’ailleurs, là, je contribue à la saturation de l’information !
L’argument d’autorité
Ensuite, vous avez l’argument d’autorité : le professeur Machin ! Alors là, on en a vu des profs de médecine ! D’ailleurs, il paraît que, dans les études de médecine, ils créent une nouvelle filière : médecin de plateau, enfin de plateau de télévision, pas de plateau chirurgical ! L’autorité ! Le professeur ! Il y avait le professeur Karine Lacombe. Le nombre de sottises qu’elle a pu dire : et le remdesivir, c’est formidable, ça va être la solution ; et non, non, je ne crois pas du tout que le virus soit sorti du laboratoire ! Elle a été quasiment porte-parole officiel du gouvernement. Elle a d’ailleurs été associée à des conférences de presse de Véran. Et alors, elle, quand vous voyez la liste de sa déclaration d’intérêts, vous voyez que c’est Big Pharma qui lui beurre les tartines, ce qui n’est pas quand même un gage d’indépendance, même si, objectivement, tous les professeurs de médecine sont naturellement en rapport avec les labos parce que ce sont eux qui font quand même les retours d’expérience sur un certain nombre de médicaments ; ce n’est pas scandaleux qu’ils aient des rapports avec les labos mais il faut quand même savoir que cela peut influencer les choses. Donc, vous avez l’argument d’autorité.
La « science » vous dis-je !
Vous avez la science. Alors, la science, ça n’existe pas comme divinité. La science, c’est le débat, c’est la confrontation, et une vérité scientifique n’est jamais qu’une vérité provisoire. Et quand on vous dit qu’il y a un consensus, c’est suspect du fait que – c’est pareil pour le climat par exemple –, souvent, il y a consensus parce qu’on interdit à ceux qui pensent autrement de s’exprimer. Par conséquent, il n’y a pas la science, il y a des opinions scientifiques. D’ailleurs, le vrai scientifique a peu de chances de passer à la télévision, parce que le vrai scientifique a le doute, et ce qui permet de passer à la télévision, c’est d’affirmer : vous affirmez ! Et ceux qu’on voit le plus, ce sont souvent ceux qui affirment très fortement dans un sens puis très fortement dans un autre. Prenez Blachier, par exemple, qui est une grande gueule médiatique. Il va affirmer : « Oui, Macron a sauvé 100 000 personnes avec ces mesures. » Et après il va vous dire : « Mais le passe sanitaire, ça ne sert à rien ! » Et, dans les deux cas, il accroche la lumière. Alors que, s’il dit : « Ben, on ne sait pas trop », ce qui est la réalité, en fait, on va lui répondre : « Bon, ben, écoutez, merci, on vous rappellera la prochaine fois… (on ne vous rappellera jamais, évidemment !) » Bien sûr, les gens savent cela, quand même, et ils sont contents d’être à l’image. Ils ne doivent pas passer beaucoup de temps en salle d’op, les médecins de plateau, ils ne doivent pas passer beaucoup de temps avec leurs équipes parce que, malgré tout, une émission de télévision, ça se prépare.
Retenez bien une chose sur la télévision, c’est très symbolique : les gens que vous voyez sont éclairés et maquillés. Il y a donc déjà une tromperie. C’est vrai aussi des médias alternatifs. Pendant le premier confinement, j’ai continué l’émission « I-Media » mais je l’ai fait en zoom. Donc avec un éclairage médiocre, l’absence de studio, l’absence de maquillage. J’ai pris dix ans ! Eh oui ! Et quand je suis revenu en studio… pff ! C’est comme ça ! Le maquillage a un autre effet, c’est qu’il lisse les traits et donc qu’il aide à dissimuler. Par conséquent, quand vous voyez quelqu’un à la télévision, sachez qu’il y a toujours ça derrière. Mais c’est normal aussi.
L’émotion première servie
Vous avez la saturation de l’information, vous avez l’autorité, vous avez la science. Et vous avez l’émotion, c’est-à-dire qu’on choisit toujours le cas particulier. Et si vous dites : « Mais il n’y a eu que six morts parmi les enfants de moins de 10 ans », ce qui est vrai, on va vous dire : « Oui, mais les parents du petit Léonard, ils ont eu beaucoup de peine. » Oui, c’est vrai. Et donc on vous attrape par l’émotion, et l’émotion à propos du cas particulier. C’est la formule, je ne sais plus trop à qui elle est attribuée : un mort, ça m’émeut ; 1,5 million, c’est de la statistique. Et là on est dans le domaine de l’émotion.
La diabolisation des réfractaires
On est dans la diabolisation, diabolisation de ceux qui sont contre et qui contribuent à répandre l’épidémie, les égoïstes qui répandent l’épidémie. Il y a eu, c’est dans Libé d’aujourd’hui, (28 août 2021) – je vous recommande la une, je pense que c’est votre lecture quotidienne tous les matins ! –, la une de Libé est sur un repenti. La une ! Un antivax repenti qui dit : « J’ai été égoïste, c’est très mal, etc. » La une de Libé ! Ça, c’est le système soviétique, ou chinois ! L’autocritique. Ou Orwell. Le repentir. Et il y a pas mal de reportages sur les non-vaccinés qui attrapent le truc – ça peut arriver. On les culpabilise, ils font une repentance collective comme dans les bons systèmes totalitaires.
La censure, ultima ratio
Et puis il y a la censure. La censure, elle est terrible. Je peux vous le dire : sur TVLibertés, la censure, c’est un sujet qu’on connaît. Mais il y a une extension permanente du domaine de la censure. Avant, la censure, cela concernait un certain nombre de sujets historiques, puis cela a concerné l’immigration, puis le mariage des personnes de même sexe, puis le climat. Maintenant, cela concerne, au fond, les débats médicaux, les débats scientifiques. Je vous ai dit que cela avait été plutôt une bonne année en matière d’audience pour TVLibertés. Mais il y a eu des censures, des censures « covidées ». Là où c’est assez extraordinaire, c’est que la censure Covid, elle est faite par YouTube. YouTube, c’est Google, et YouTube a deux pages de recommandations sur le Covid : ce que vous devez dire, ce que vous ne devez pas dire. C’est là que c’est assez extraordinaire. Dans « I-Media » nous avons été censurés sur le Covid simplement pour avoir dit qu’il y avait un décalage entre l’alarmisme médiatique et les chiffres officiels. Simplement pour avoir dit qu’il y a un décalage entre les chiffres officiels et la présentation qui en est faite, nous avons été censurés. Mais les règles de Google sur la censure Covid, Google ne les respecte même pas ! Les règles de Google consistent en gros en ceci : vous ne devez pas dire des choses contraires aux autorités gouvernementales, à la position des autorités gouvernementales, et vous ne devez pas dire des choses contraires à l’OMS. Sauf qu’il y a des divergences. Je vais vous donner deux exemples, indépendamment des exemples de TVLibertés où ils m’ont censuré sur ce que je vous ai raconté et où ils ont censuré aussi une interview de Mme Henrion-Caude. Ils ont censuré le gouverneur du Texas, autorité gouvernementale, qui avait organisé une conférence, qu’il a filmée, avec des scientifiques exprimant des opinions, comme des scientifiques doivent le faire, différentes les unes des autres. C’est une autorité gouvernementale qui donne la parole à des scientifiques, il y a des points de vue différents. Eh bien il a été censuré ! Or c’est une autorité gouvernementale ; mais qui disait des choses que Google considérait comme contraire à ce qui doit être dit. Deuxième exemple, en France, vous pouvez être censurés si vous critiquez la vaccination des enfants. Or l’OMS, encore aujourd’hui, est contre la vaccination des enfants ou des adolescents, enfin des jeunes générations. Il y a donc une contradiction, mais Google censure. Il n’y a pas que Google d’ailleurs, il y a Facebook, il y a Twitter, il y a tous les réseaux sociaux, ce qui rend les choses extrêmement difficiles.
Une stratégie du choc
On peut dire, au-delà de ce phénomène Covid, qu’on assiste en fait à la mise en œuvre d’une stratégie du choc. La stratégie du choc a été théorisée par une Américaine, Naomi Klein, qui consiste à dire que les grands bouleversements, les grands changements sont possibles quand on crée des chocs dans la population. De même que le changement du cours d’une rivière n’est pas le produit d’une évolution lente, mais la conséquence d’événements catastrophiques, tels qu’orages et inondations. De même, la stratégie du choc, c’est ce qui permet de changer la société. Si vous regardez qui profite de tout cela, eh bien, ce sont les GAFA – Google, Amazon, Facebook, Apple – qui bénéficient de cela parce que les gens passent plus de temps sur leurs écrans, parce que les gens passent plus de temps à faire des commandes, des livraisons, et ces grandes entreprises ont considérablement accru leur pouvoir depuis un an. Globalement, les très grandes entreprises s’en sortent mieux que les autres. Même dans le domaine de la restauration, les grandes chaînes souffrent un peu comme les autres, mais elles souffrent avec patience parce qu’elles savent qu’à la sortie de la crise il y aura un certain nombre d’entreprises qui disparaîtront et qu’elles pourront racheter, qu’elles pourront racheter de bons emplacements (des corners notamment). Ainsi, les grandes chaînes de distribution, de restauration, etc., vont gagner finalement à l’affaire. Et c’est pour cela que les choses ont été acceptées : parce qu’un certain nombre de grands intérêts en profitent pour développer leur puissance. Je ne vais pas dire que ce sont eux qui ont fabriqué le virus et qui l’ont sorti de Wuhan, je ne dis pas ça, je dis simplement que l’événement a été exploité par les puissants. De même, sur le plan électoral, c’est ce qui a permis l’élection de Biden, notamment en permettant l’usage massif du vote par correspondance. Le vote par correspondance dont je rappelle qu’il a été supprimé en France en 1976 explicitement pour limiter la fraude électorale, et qui a été généralisé aux États-Unis à l’occasion de l’élection de Biden. Alors qui en France profite de la stratégie du choc ? Macron ! Macron compte sur le Covid ; sa gestion du Covid est une gestion électorale : il annoncera les bonnes nouvelles au mois de février ou mars. Et s’il peut entre-temps avoir développé le vote électronique ou le vote par correspondance, il ne s’en privera pas.
Vers le contrôle social ?
C’est aussi une répétition générale du contrôle social parce que le passe sanitaire, au fond, c’est très simple, on pourra l’étendre à d’autres domaines, et après il suffit de débrancher tel ou tel individu et c’est la mort sociale. C’est quelque chose qu’on voit décrire dans un certain nombre de fictions. Vous n’existez plus. Mais le passe sanitaire, l’extension du passe sanitaire à d’autres domaines, permettra ça. C’est le système chinois d’ailleurs. Vous avez des bons points ou des mauvais points et à la fin vous ne pouvez pas prendre le train. D’ailleurs c’est le cas aujourd’hui : j’ai dû prendre le train hier, j’ai été contrôlé à l’entrée par deux Africains dont je pense qu’ils n’avaient pas le passe sanitaire – en tout cas ce n’est pas obligatoire pour ce type d’employés –, et dont je ne suis pas absolument certain qu’ils eussent une carte d’identité ou un titre de séjour. Voilà où on en est. Bon, pour le moment, mon passe n’est pas déconnecté donc ça va, mais ça peut arriver. Donc, contrôle social.
Et puis après – ça commence déjà –, on aura l’alarmisme climatique. Alors, ça, c’est un autre sujet. Y a-t-il réchauffement, c’est une première question. Je le crois plutôt. Est-il d’origine anthropique ? Ça, c’est évidemment beaucoup plus contestable. Mais c’est une manière aussi de contrôle social.
Et puis il y a le grand reset. Le grand reset, c’est la numérisation générale. Et donc c’est un peu la répétition générale de ce qui va arriver. C’est d’ailleurs un des bons arguments utilisés par les gens qui organisent les manifestations contre le passe sanitaire, dont Florian Philippot.
Les grands dégâts : liberté et dignité
Je vais conclure. Et vous verrez que je vais conclure par quelque chose d’optimiste. Mais, avant l’optimisme, il y a d’abord un certain nombre de dégâts à constater.
Des dégâts en matière de liberté : nous sommes quand même de plus en plus contraints.
Des dégâts en matière de dignité : les interdictions ont provoqué des choses absolument abominables. L’an dernier, quelqu’un qui devait rendre visite à son père mourant a été bloqué à l’île de Ré. Il y a beaucoup de gens qui se sont trouvés dans l’impossibilité d’être auprès de leurs proches au moment du grand passage. Ça, c’est grave. Un certain nombre de cérémonies funéraires ont eu lieu à la sauvette et de manière totalement injustifiée. J’ai vu un enterrement à Saint-Roch – à Saint-Roch, il y a de l’espace, 1 500 personnes, une grande voûte – limité à 35 personnes qui étaient d’ailleurs concentrées dans une petite chapelle, une absurdité ! Problèmes de liberté, de dignité religieuse, il y a eu tous ces sujets de restriction des libertés et encore une fois des atteintes à la dignité.
Le sacrifice des enfants
Et puis il y a le développement des enfants. Un an d’écran. Je ne sais pas comment les petits enfants peuvent se développer en voyant des gens masqués. On mesure encore mal l’effet à long terme mais c’est considérable, c’est potentiellement considérable.
Il y a ensuite l’effet sur les naissances. Je vous ai parlé du nombre de morts. Les statistiques de l’Insee concernant les naissances ont montré un décrochage neuf mois après le confinement. Non, il n’y a pas eu, comme les gens l’imaginent un peu naïvement, un développement des naissances neuf mois après le confinement. Neuf mois après le confinement, il y a eu 10 000 naissances de moins. Dans les deux mois qui ont suivi qui ont suivi ces neuf mois, il y a eu moins de naissances. Et puis on est simplement revenu au niveau antérieur donc on n’a pas rattrapé les pertes. Et je pense – sans pouvoir l’affirmer parce que les statistiques pour juillet, mois qui correspond à la reprise des mesures neuf mois après, mesures de restriction de l’automne, vont sortir demain ou après-demain, donc je ne les ai pas –, je pense donc qu’on va avoir à nouveau une chute dans les neuf mois qui vont suivre. Il y a donc une chute des naissances. Ce que je ne sais pas, parce que les statistiques, c’est difficile d’accéder aux données brutes, c’est si cela touche également toutes les populations ou si ça touche principalement les populations européennes. Mais, quoi qu’il en soit, il y a une chute des naissances dans un pays qui ne se renouvelle pas, en tout cas dont les populations européennes sont loin de se renouveler. Tout cela, c’est quand même une série de dégâts. Mais est-ce que vous avez lu un seul article sur l’effet sur les naissances ? Si, il y en a eu à un moment, qui disait, sur le mode gaudriole : les naissances vont se développer ! Voilà ! Mais sur les chiffres ? Aucun chiffre. Il faut aller chercher sur l’Insee. Et, encore une fois, on n’a pas de détails précis, mais on a les chiffres.
Et pour finir, le bon côté des choses
Des médias de plus en plus critiqués
Alors, maintenant, je vais terminer par quelques côtés positifs. D’abord, cela a contribué malgré tout à montrer la puissance de la propagande, la puissance de la propagande médiatique, et, en même temps, comme dirait l’immense président Macron – que Dieu nous le garde, lumière du monde, phare de l’humanité –, il y a une certaine ruine de la crédibilité médiatique, ou plus exactement les catégories qui successivement découvrent le mensonge médiatique deviennent de plus en plus nombreuses. Dans les catégories qui ont découvert avant les autres les mensonges médiatiques, il y a eu évidemment les gens qui luttaient contre l’immigration ; il y a eu les catholiques de tradition – que je ne devrais appeler que catholiques d’ailleurs…; il y a eu ensuite les gens – ça va au-delà de cette catégorie – qui ont participé aux « manifs pour tous » ; il y a eu les Gilets jaunes ; il y a maintenant les gens qui s’opposent au vaccin obligatoire ou au passe sanitaire. Donc les catégories de population qui s’aperçoivent que les médias mentent augmentent. Et d’ailleurs, objectivement, la crédibilité des médias en France ne cesse de baisser depuis vingt ans. C’est une des crédibilités les plus basses par rapport aux pays voisins. Il faut dire d’ailleurs que, même si l’Angleterre et l’Allemagne sont très conformistes, on découvre dans leur presse, notamment la presse britannique, et aussi dans la presse allemande, des choses qu’on ne découvre pas dans la presse française, ne serait-ce que parce que la presse britannique comme la presse allemande ont des médias qui ne dépendent que de leurs lecteurs. C’est-à-dire qu’il y a des journaux qui ont deux millions de lecteurs, il faut qu’ils les satisfassent. En France, évidemment, Libération avec ses 60 000 lecteurs ne va pas être très dépendant de ses lecteurs. Donc, ça, c’est un des bons côtés : la critique des médias.
La faillite des juges
Je crois que le côté le plus important pour l’avenir, c’est la ruine du crédit des juges. Je ne parle pas des juges forcément judiciaires, je parle des juges constitutionnels et des juges du Conseil d’État. On nous dit depuis quarante ans : c’est l’État de droit, les juges défendent les libertés. Et, au nom de la défense des libertés, aucune loi sur l’immigration ou aucune loi sécuritaire n’a pu passer en étant efficace parce qu’elle était censurée par les juges constitutionnels ou censurée dans son application par le Conseil d’État. Au nom de la défense des libertés. Et qu’ont fait les juges constitutionnels, qu’a fait le Conseil d’État depuis un an et demi ? Ils n’ont aucunement protégé les libertés, ils ont validé la quasi-totalité, à deux, trois rares exceptions près, la quasi-totalité des mesures liberticides du gouvernement. Pourquoi ? En disant : il y a deux principes, il y a le droit à la santé et il y a la liberté, mais le gouvernement a pris des mesures proportionnelles donc on les valide. Une des rares mesures qu’ils ont censurées, c’est une mesure qui visait à limiter le regroupement familial. C’est-à-dire qu’au moment du confinement où, vous, vous n’aviez pas le droit de sortir de chez vous, un immigré pouvait continuer à faire venir quelqu’un d’un pays étranger puisque la mesure qui limitait ce regroupement familial a été cassée par, en l’occurrence, le Conseil d’État. Ces juges ont montré qu’ils ne défendaient pas les libertés (sauf celle des étrangers !) puisqu’au nom de l’urgence sanitaire, on pouvait laisser de côté les libertés, et pas les libertés de quelques-uns, les libertés de tous. Par conséquent, ils ont perdu leur argument fort de défenseurs des libertés, ils ne peuvent plus prétendre défendre les libertés, et je pense que cela délégitime le pouvoir du Conseil constitutionnel et du Conseil d’État. Et qu’en conséquence cela légitime que ce pouvoir judiciaire puisse être remis en cause et que les lois et décrets en matière d’immigration notamment, ou en matière de sécurité, puissent échapper à la censure du Conseil constitutionnel et du Conseil d’État. Il faut donc revoir leurs pouvoirs. Et j’attire votre attention sur le fait que, dans l’élection présidentielle à venir, c’est ça le critère déterminant. Ce ne sont pas les paroles en l’air que pourront donner tel ou tel candidat ou candidate. Le vrai sujet clivant, par rapport aux questions identitaires – et elles sont évidemment considérables, quand il rentre 400 000 étrangers chaque année –, le vrai critère clivant, c’est de savoir qui veut briser le pouvoir du Conseil constitutionnel et du Conseil d’État, parce que, si ce n’est pas fait, quelqu’un qui va vous dire : « Je veux réduire l’immigration mais je ne toucherai pas au Conseil constitutionnel, je ne toucherai pas au Conseil d’État », il ne fera rien. C’est ça le vrai sujet. Le Conseil constitutionnel et le Conseil d’État étaient protégés jusqu’ici par le fait qu’ils se prétendaient défenseurs des libertés ; ils ont montré que ce n’était pas le cas. Et je crois que tout ce qu’on nous a raconté depuis quarante ans sur l’État de droit est un mensonge. Ce qu’on appelle l’État de droit, c’est une dictature judiciaire. La dictature judiciaire, elle se montre tous les jours, en vous convoquant en correctionnelle pour délit d’opinion notamment. Il faut donc briser le pouvoir des juges. Et, de ce point de vue là, l’attitude des juges dans la crise sanitaire a permis d’éclairer les choses et de les priver de leur argument essentiel, de l’argument essentiel de leur pouvoir. Comme quoi, finalement, le diable peut aussi porter pierre. Tout est grâce !
Conférence de Jean-Yves Le Gallou
Article initialement publié le 03/01/2022
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