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Au secours, les Suisses !

Au secours, les Suisses !

par | 26 octobre 2015 | Europe, Géopolitique, Politique

François d’Orcival, de l’Institut

♦ Même eux votent « extrême droite »… Ce n’est donc pas un problème économique, dit Hollande. Mais quel est-il alors ? I-den-ti-taire…


Les Suisses ont voté, dimanche 18 octobre 2015, pour leurs élections législatives. Lundi matin, François Hollande en faisait le commentaire effaré au micro de RTL : le parti « d’extrême droite » (qui s’appelle Union démocratique du centre — UDC) était arrivé devant tous les autres. « En Suisse ! », s’étonnait-il, un pays où la « croissance est de 3 % et le chômage de 3 % !… » Et il ajoutait : « Qu’on ne me dise pas que c’est un problème économique ! » Eh non, ce n’est pas un problème économique. Il est i-den-ti-taire…

Mais qui nous répétait depuis des années que le vote  « populiste » n’était que l’effet du chômage et de la désespérance sociale ? François Hollande est bien obligé d’en convenir : « L’extrême droite progresse partout en Europe. »  A cause de quoi ? De tout ce que représentent l’Europe de Bruxelles et la crise des réfugiés. « L’étranger est le problème », se désolait-il, lundi. Pas n’importe quel « étranger ». Que ne l’avait-il anticipé au lieu de continuer à rabâcher des phrases creuses telles que : « Un grand pays ne se replie pas, ne se recroqueville pas… » Si Marine Le Pen recueillait 18 % des voix à la présidentielle de 2012 et si les sondages lui accordent 30 % maintenant, la faute à qui ?

La campagne qui a fait gagner l’UDC aux élections fédérales suisses (65 élus sur 200, soit 11 de plus qu’au précédent scrutin) reposait sur un slogan :« Rester libre !…». Comme si notre voisin le plus prospère et sûrement le moins « envahi », toujours souverain, dans sa monnaie, ses frontières, sa législation, ressentait quand même le besoin de se mettre en garde. « Les Suisses ont cru qu’ils étaient à la gare de Munich », a grincé le maire écologiste de Lausanne.

La gare de Munich… Il y a à peine un mois, les migrants y arrivaient par vagues continues, salués par les vivats et les petits drapeaux de la générosité allemande… Et maintenant, submergée par le mouvement qu’elle a déclenché, ces centaines de milliers de réfugiés qui franchissent les frontières de l’Allemagne, la chancelière a pris l’avion pour Ankara, en proposant au gouvernement turc d’échanger sa retenue et sa prudence dans la gestion des flux migratoires contre une accélération de la négociation d’adhésion de la Turquie à l’Union européenne !

On échangerait donc 2 millions de réfugiés contre 78 millions de Turcs ! Là, on tombe sur la tête. S’il devait en être ainsi, si cette négociation devait aboutir, au moins devrait-on exiger du gouvernement français, quel qu’il soit à cette date, de respecter la parole de Jacques Chirac, qui s’était engagé devant les Français à soumettre tout projet d’accord d’adhésion de la Turquie à référendum. Les Suisses n’ont fait que saisir l’opportunité de leurs élections pour appeler à la vigilance, de même qu’ils avaient voté, le 9 février 2014, pour arrêter l’immigration, et, le 29 novembre 2009, pour empêcher la construction de minarets…

Les Français n’ont nul besoin de se croire à la gare de Munich. Il leur suffit d’apprendre que la gare de Castres, dans le Tarn, a été fermée pendant deux semaines, parce que les cheminots avaient fait valoir leur droit de retrait. Motif : les exactions multiples commises par des individus venus d’un camp de Roms des environs, apparemment délicat à déplacer… Quand Valeurs actuelles avait alerté l’opinion en titrant sa une du 22 août 2013, « Roms, l’overdose », le parquet avait, sur instructions, poursuivi Yves de Kerdrel, directeur du journal, avant de le faire condamner en première instance. Le même parquet allait-il poursuivre les cheminots de Castres ?

A Calais, le camp des migrants qui cherchent par tous les moyens à passer au Royaume-Uni avait été prévu pour un millier de places. Puis pour 1500. Autorités, maire, associations humanitaires nous disaient que c’était « gérable ». Maintenant, ce ne l’est plus : ils sont 6 000, dans une « jungle»  insalubre ; la maire en appelle à l’armée (qui ferait quoi ? ). Dans un mois ou deux, combien seront-ils ? 10 000 ? On dira que l’on aurait dû le prévoir…

A Évry, principale ville de la circonscription de Manuel Valls, siégeait cette semaine à huis clos une cour d’assises pour juger un mineur, auteur principal d’un crime horrible, passé sous silence mais révélé par Valeurs actuelles (10 avril 2014). Cela concernait quatre délinquants récidivistes de 13 à 17 ans, trois frères turcs, un Marocain. Quatre sauvages qui s’étaient jetés, de nuit, sur une jeune fille de 18 ans et l’avaient atrocement martyrisée pendant plusieurs heures en lui criant des injures racistes antifrançaises. Les quatre avaient été interpellés. Le juge d’instruction les avait mis en examen pour viol et actes de barbarie, en ajoutant l’incrimination de racisme. Le dossier soumis à la cour cette semaine ne l’a pas retenue. Pourquoi ?

Parce que, là comme ailleurs, on préfère se voiler la face. Mais la réalité est hélas la plus forte. Au secours, les Suisses !

François d’Orcival, de l’Institut
22/10/2015

Source : Valeurs actuelles – 22/10/2015 –n° 4117

Correspondance Polémia – 26/10/2015

Image : Dans la série «l’immigration est une chance», voici la gare de Munich après le passage des « migrants ».

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