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Affaire Théo : les images, la victimisation et la réalité des faits

Affaire Théo : les images, la victimisation et la réalité des faits

par | 2 février 2018 | Société

Par Michel Leblay, patron d’émission à Radio Courtoisie ♦ L’affaire Théo est l’une parmi d’autres de ces interpellations opérées par les forces de police ou de gendarmerie dans des cités ou des quartiers où l’autorité publique, c’est le moins qui puisse être dit, peine à être exercée. Confrontés à des individus irascibles, démunis de respect pour tout ce qui représente l’Etat ou la société, policiers et gendarmes, pour accomplir, le plus souvent de manière minimale compte-tenu du contexte, ce que la loi et leur mission leur ordonnent, se trouvent contraints de recourir à la force pour des contrôles ou des interpellations auxquels des circonstances obligent. Ce recours à la force dans des conditions donc particulièrement difficiles a parfois comme conséquence involontaire d’atteindre l’intégrité physique du personnage interpellé. Ce fut le cas pour le dénommé Théo.

Les faits

L’affaire, qui s’est déroulée à Aulnay-sous-Bois, remonte au 2 février 2017 en milieu d’après-midi. Quatre gardiens de la paix, membres d’une brigade spécialisée de terrain (BST), ont procédé à un contrôle d’identité dans un lieu occupé par des trafiquants de drogue. A l’évidence, Théo s’est opposé violemment aux policiers, ce qui a conduit ces derniers à procéder à son interpellation face à laquelle il s’est violemment débattu, deux des quatre policiers ayant eu le plus grand mal à le maîtriser. Dans cet échange brutal, Théo a été sérieusement blessé à un endroit qui a engendré les pires accusations. S’emparant de l’affaire les media et les associations bien connues pour leur soutien inconditionnel, quelles que soient les circonstances, aux individus ayant maille à partir avec la police, ont dénoncé un acte de violence volontaire à caractère sexuel. Il s’en est suivi, comme toujours dans ces cas-là, de manifestations qui tournèrent à l’émeute avec la dégradation de biens publics et privés.

Nous sommes alors à quelques semaines de l’élection présidentielle pour laquelle le Président de la République en cours de mandat a renoncé à se présenter. Le 7 février, cinq jours après les faits, François Hollande a rendu une visite à l’hôpital à Théo. Il déclara alors ce « jeune qui avait toujours été connu pour (son) comportement exemplaire dans une famille qui est également présente dans le quartier d’Aulnay et qui veut vivre en paix et dans un rapport de confiance avec la police ». Or, Le Parisien, les 24 et 25 février, et l’Express, le 25 février, révélaient qu’une enquête préliminaire pour suspicion d’abus de confiance et escroquerie avait été ouverte en juin 2016 par le parquet du tribunal de Bobigny. Elle faisait suite à une dénonciation de l’Inspection du travail concernant une association dénommée Aulnay Events dont le président est Mickaël Luhaka, frère aîné de Théo. L’association aurait perçu 678 000 euros de subventions publiques entre janvier 2014 et juin 2016 par le biais de contrats d’accompagnement à l’emploi. Aucun élément matériel n’aurait attesté de la réalité de ces emplois. Selon le Parisien, la sœur, Eleonor et Theo auraient été des salariés de l’association et Théo, lui-même, aurait perçu de celle-ci sur son compte bancaire 52 000 euros.

Il convient d’observer que le Président de la République ne s’est pas déplacé à la suite de l’attaque dont ont été victimes quatre policiers, le 8 octobre 2016, dans le quartier de la Grande-Borne a Viry-Châtillon. Deux d’entre eux ont été grièvement blessés et, malheureusement, ils garderont des séquelles jusqu’à la fin de leurs jours.

Dans un entretien entre Théo et un journaliste de la chaîne télévisée d’information en continu BFM TV, le 27 juin 2017, seule la version du plaignant a été évoquée et aucune question ne fut posée sur l’enquête financière.

Le 29 janvier 2018, Europe 1 a mis en ligne sur son site l’enregistrement des caméras de vidéo-surveillance de la ville d’Aulnay-sous-Bois, montrant le déroulement de l’interpellation. Dans le commentaire qui suit, deux formateurs de la police, spécialistes en maniement du bâton télescopique de défense, estiment que l’action des policiers semble proportionnelle et justifiée. Il est vrai, que pour le béotien, la vidéo montre un individu qui se débat, que les policiers ont le plus grand mal à maîtriser et que les moyens utilisés paraissent appropriés à la situation.

Une affaire parmi d’autres

D’autres affaires ont aussi suscité l’indignation comme l’interpellation mouvementé d’Adama Traoré, le 19 juillet 2016, par des gendarmes. A l’arrivée de ces derniers, l’individu s’enfuit, rattrapé, il bouscula le militaire qui tentait de le saisir puis il s’enfuit à nouveau avant de devoir être maîtrisé par trois gendarmes. Adama Traoré décéda après cette arrestation. Selon le Procureur de Pontoise, l’expertise a montré que la victime souffrait d’une affection très grave touchant plusieurs organes.

Les « cités » en proie à une violence croissante

Dans les cités, les quartiers, indûment dénommés quartiers populaires par nombre de commentateurs et de personnalités politiques, il est de plus en plus difficile voire impossible pour les forces dont la mission est d’assurer la sécurité publique de remplir effectivement cette mission. Ces affaires, leur présentation fallacieuse et l’ampleur qui leur est donnée, aboutissent peu à peu à des interdits de fait d’une action effective de la police. Les autorités craignent les incidents et les agents eux-mêmes ne peuvent qu’être incités à prendre toutes les précautions possibles afin d’éviter toute mise en cause. Pourtant, ils ont face à eux des individus pour lesquelles la violence n’a pas de limites et qui ne craignent pas de s’en prendre à l’intégrité physique des policiers et des gendarmes.

Au regard d’une situation où la violence s’étend jusque dans les rues de la Capitale, qui est subie par l’autorité politique en recul permanent et qui paraît s’incliner, il est opportun de distinguer les différentes parties, leur rôle et leurs motivations.

Dans les quartiers, il s’agit pour des bandes et des clans qui agglomèrent dans leur comportement au moins, délinquance et criminalité, références culturelles propres, islamistes essentiellement, de s’approprier des territoires où ils exercent leur pouvoir exclusif avec les règles qu’ils fixent et qu’ils appliquent par la contrainte. Il ne s’agit donc pas de zones de non droit, mais d’espaces au sein de la nation où des individus ont décidé que pour ce qui est une partie de la vie sociale, celle qui correspond à la pratique de leur pouvoir et de leurs actions délictueuses, leurs édits prévalent sur le droit français. Il est donc important de préciser que cette proscription du droit français n’est que partielle parce que lorsque ce droit concerne des allocations en tous genres et des très nombreuses subventions, il est considéré comme un dû, sans compter les fraudes.

Parce qu’ils sont issus d’une immigration venue d’autres aires de civilisation, ces jeunes ont le soutien d’une intelligentsia dominante, relayée avec complaisance par les media. Si l’on se place du côté des défenseurs de l’immigration, une attitude raisonnable et constructive voudrait que les violences et leurs auteurs soient condamnés sans réserve et qu’il soit promu la fusion dans la société d’accueil. Mais, pour cette intelligentsia, l’immigration est vue comme un moyen de mise à bas d’un ordre social existant qui n’est autre qu’un ordre naturel édifié par les hommes au fil du temps, par le jeu des mœurs et des coutumes. Il faut souligner que cet ensemble mediatico-intellectuel ne répugne pas devant les contradictions : là, il défendra la cause féminine et celle des homosexuels et en même temps ceux qui ravalent la femme à un rôle secondaire et qui s’avèrent totalement intolérants à l’homosexualité. Le statut de victime, de victime par nature de l’ordre social, permet, en apparence, de résoudre le paradoxe par cet attribut qui transcenderait toute autre propriété.

Enfin, le pouvoir politique, par faiblesse d’abord mais aussi par complaisance pour certains, a laissé la situation se dégrader inexorablement permettant ainsi une emprise sans cesse élargie des éléments délinquants et criminels sur des populations qui pour une part d’entre elles auraient cherché à se mouler pacifiquement dans la société. De toute manière, les vagues migratoires de plus en nombreuses ne peuvent que ruiner un tel projet. Et puis, l’exercice du pouvoir est fait aussi de symboles. Aux obsèques de Léopold Sédar Senghor qui fut, entre autres, le premier Français d’origine africaine reçu au concours de l’agrégation, en l’occurrence l’agrégation de grammaire, ni le Président de la République de l’époque ni son Premier ministre ne daignèrent être présents. Ce modèle n’intéressait pas.

Quel peut-être l’avenir ?

Au vu de la situation présente, les perspectives ne sont guère encourageantes. Même si le cas est totalement différent de celui des quartiers, la position adoptée par le gouvernement face aux occupants de la zone d’aménagement différé de Notre-Dame-des-Landes montre à l’évidence l’absence de toute fermeté. Il existe un point commun entre cette contestation et les quartiers : la volonté d’une minorité d’imposer ses propres règles sur un territoire qui est celui de la Nation

L’expression guerre civile, utilisée par certains ne semble pas appropriée. Le phénomène ne relève pas d’une confrontation politique et d’une lutte pour le pouvoir. Pour le comprendre, une référence qui ne manque pas d’intérêt est un article publié dans le numéro 170 (février-mars 2018) de la revue Eléments, intitulé Généalogie de la racaille Le djihadiste en voyou de banlieue. Il s’agit d’une présentation du dernier livre de Jean-François Gayraud, commissaire divisionnaire, qui a pour titre Théorie des hybrides. Terrorisme et crime organisé. Il y montre l’interpénétration entre le crime, sous toutes ses formes et l’action politique violente dans un monde dérégulé.

Ce qui peut être le plus redouté sont des situations comparables à celles observées au Brésil avec la nécessité de reprendre le contrôle de favelas aux mains de bandes criminelles et qui échappent totalement à l’autorité légale.

Certes, nous nous sommes éloignés du cas particulier de Théo. Mais, celui-ci est représentatif de la faiblesse sinon de la déliquescence du pouvoir face aux entreprises délinquantes et de la mise en cause systématique d’une police qui opère avec sang-froid dans les conditions les plus difficiles. Cette dernière parcelle d’autorité, celle des forces de l’ordre, est minée dans son action non seulement par les thuriféraires de la pensée dominante mais aussi par ceux qui incarnent l’Etat et qui ont la responsabilité de la paix publique.
Cependant, rien n’est perdu. Les moyens de rétablir l’ordre public existent même si l’ampleur qui serait nécessaire implique l’emploi d’un large éventail de forces. La décision appartient aux Français à travers les responsables qu’ils se choisissent.

Michel Leblay
10/12/2017

Crédit photo : Domaine public

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