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Valls condamne le messager : le général Soubelet paiera le prix de la vérité

Valls condamne le messager : le général Soubelet paiera le prix de la vérité

par | 15 janvier 2014 | Politique

« Désolé, ce n’est pas dans notre culture, Monsieur Valls. »

Cet article, initialement paru dans « Armée – Média, le journal d’information des citoyens en uniforme », est relatif à un manquement à la loyauté dont se serait rendu coupable un général de corps d’armée. Sa faute ? Le général 4 étoiles Soubelet, directeur des opérations et de l’emploi de la gendarmerie nationale, a fourni, lors d’une audition le 18/12/2013, à une commission parlementaire de la lutte contre l’insécurité des chiffres et des informations sur les interpellations réalisées par les forces de l’ordre, chiffres et informations estimées par le ministre Valls comme erronés et confidentiels. Nous conseillons à nos lecteurs, après la lecture de l’article ci-après, de visionner la vidéo dans laquelle est enregistrée cette  remarquable audition et préconisons respectueusement au ministre de l’intérieur de prendre un peu de repos.
Polémia

Le général Soubelet aurait dû mentir à la commission de lutte contre l’insécurité de l’Assemblée nationale, c’est ce que je comprends des propos du ministre de l’Intérieur tenus à l’occasion des vœux de la Gendarmerie nationale.

Désolé, ce n’est pas dans notre culture, Monsieur Valls.

Décidément ce ministre nous surprend de plus en plus, au point que l’on se demande si nous vivons dans une démocratie, ou si chaque jour nous devons attendre les appréciations, les sentiments, voire les lubies d’un ministre pour connaître la loi ou les règlements en vigueur.

La grande muette doit se taire, c’est entendu, mais qu’en est-il de la franchise d’un militaire entendu par une commission à l’Assemblée nationale. Où doit aller la loyauté ?

La réponse est simple, à l’État.

Le militaire doit tout autant sa loyauté au pouvoir législatif qu’au pouvoir exécutif. Généralement, cela ne pose pas de problème, mais il semble bien que Manuel Valls vienne d’introduire une nouvelle notion qui ne va pas rendre les choses simples et surtout va encore accroître la méfiance du peuple envers nos gouvernants.

Le mensonge doit-il primer ? Désolé, nous ne savons pas faire.

Si j’en crois Manuel Valls, la prochaine fois qu’un responsable de la gendarmerie sera entendu par une commission de l’Assemblée nationale, il ne devra pas dire les choses telles qu’elles sont, mais composer pour plaire à son ministre.

J’en veux pour preuve l’extrait de sa déclaration faite à l’occasion des vœux de la gendarmerie aujourd’hui 7 janvier 2014.

Entendu sur Europe 1 :

 « avec heu la garde des sceaux, nous avons souhaité tourner la page des débats et des polémiques stériles qui ont été entretenues. Opposer la justice aux forces de l’ordre est extrêmement contre productif. La garde des sceaux et moi-même, je veux le dire ici, travaillons dans le même esprit de confiance réciproque et je demande ici, à l’ensemble des forces de l’ordre de s’engager, de poursuivre le travail dans le même état d’esprit et vous comprendrez que je souligne ici avec force qu’aujourd’hui, je ne tolèrerai aucun manquement à cette ligne de conduite : la loyauté et l’engagement sont des éléments tout à fait indispensables Et je compte évidemment sur vous. ——
Les choses sont claires, vous n’avez pas à rapporter aux députés le résultat de votre travail, vous ne devez pas leur communiquer les chiffres et données qui sont en votre possession sinon, c’est à moi que vous aurez affaire.
Je ne tolérerai aucun manquement à cette ligne de conduite. »

Tout aussi clairement, les gendarmes ne peuvent faire connaître leur état d’esprit, sont interdits de toute communication. Le moral des gendarmes est devenu un secret d’État.

Va-t-on laisser, en 2014, la gendarmerie revenir au XIXe siècle, où on leur demandait même de rester célibataire pour qu’ils restent disponibles et où il leur fallait une autorisation pour se marier, car la fiancée devait avoir certains revenus pour que le dit pandore n’ait pas le souci d’élever une famille.

On a vu que le code de déontologie a interdit à tout gendarme d’utiliser Internet pour parler de son métier et cela c’est bien à Manuel Valls qu’on le doit. Une manie probablement de vouloir ainsi faire taire les gens qui le contredisent.
Cela peut aller loin ainsi.

Clairement et d’une mauvaise foi scandaleuse, le ministre interpelle le général Soubelet comme s’il avait fait une communication à la presse. Non le Général Soubelet a été entendu officiellement par une commission parlementaire qui fait une enquête sur la lutte contre l’insécurité.

C’est votre ami, le président et les membres de la commission qui ont décidé de la publicité de l’intervention du directeur de l’emploi de la Gendarmerie nationale. Il reste des gens qui ont une haute considération des citoyens, il ne faut pas désespérer.

C’est à eux qu’il faut vous en prendre et leur dire que vous ne tolérerez aucun manquement. Mais vous leur ferez quoi au fait, rien. Il est plus facile de s’en prendre à un militaire qui dans tous les cas n’a fait que son devoir et est admiré pour cela par 100 000 gendarmes.

Ces gendarmes vous attendaient sur des sujets difficiles, mais vous avez reculé devant l’obstacle. Nous on compare simplement le courage entre deux hommes.

Ne négligez pas l’estime et la confiance que les Français ont en leurs gendarmes.

À moins que tout cela soit beaucoup plus compliqué qu’il n’y paraît, je commence à avoir des doutes, en fait .

 Jacky Mestries
Source : Comité Valmy
14/01/2014

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